Quand une autrice réputée pour la modernité de son écriture et des sujets traités se frotte de relater une histoire d'amour à travers la plume d'un notaire d'Angoulême, Nicolas Lormont, confessant sa passion sans retour pour une jeune veuve, Flora. Mais au-delà de l'amour elle se pique d'affronter les classes sociales de province, certains se jouant des attirances des autres, d'une belle soubrette faisant tourner les sangs de la bourgeoisie jusqu'à un dénouement dans la pure tradition des drames romantiques. Je préfère quand elle écrit sur "sa génération", dans son époque et j'ai lu cette oeuvre avec plaisir et comme un clin d'oeil aux drames romanesques d'un autre temps.
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C'est un pseudo roman « historique » , voilà l' intérêt premier de cette lecture qui raconte une histoire banale d'amour, de trahison dans le royaume de France confronté à de profondes mutations politiques, industrielles, sociales, qui voit l'émergence d'une nouvelle classe, celle de la bourgeoisie où tout est dans le paraître, où l'aristocratie de province perd du lest . Un pays où tout semble possible mais où « les riches sont (toujours) riches, les pauvres sont (toujours) pauvres ».
Analepses et prolepses se succèdent tout au long de la narration qui débute en 1832 sous le règne de Louis Philippe, roi des Français et non plus de France . le narrateur interne, Maître Nicolas Lomont, notaire de son état, prend la plume trente ans après les faits. (Pourquoi si tard ?)
Alfred de Musset, Gustave Flaubert, Guy de Maupassant, Stendhal, George Sand auraient pu cosigner ce roman, car on y trouve ici, tour à tour, un peu de leur style, de leur plume : Flaubert, par l'analyse psychologique des personnages, Maupassant avec les descriptions des paysages bucoliques non pas normands mais charentais, la trame réaliste empreinte de pessimisme - courts bonheurs, grandes misères - , Musset, par l'intensité dramatique de quelques passages , la chute théâtrale de l'histoire, l'outrance de certains protagonistes licencieux. On repère aussi les accents romantiques stendhaliens dans certaines scènes (celle des bals peuvent rappeler celle décrite dans « le Rouge et le Noir »). La personnalité de George Sand se dévoile aussi à travers l'héroïne féminine Flora qui entend dépasser les hiérarchies sociales et abattre les cloisons de castes en s'affichant avec son amant Gildas issu de la paysannerie, mais il est vrai, qu'entre temps celui-ci a été fait chevalier par la grâce du bon roi intronisé Louis Philippe.
Un salmigondis où l'excès est quelquefois pire que le pas assez, qui tourne au grotesque, qui devient étourdissant comme ces vins capiteux servis avec abondance, sans trop de discernement au cours de repas et qui finissent par enivrer sans qu'on puisse les apprécier à leur juste valeur.
Sagan vaut mieux.
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Au soir de sa vie, Nicolas Lomont, notaire dans la région d'Angoulême, se souvient de son grand amour, Flora. Il a jeune femme, revenue d'Angleterre, le temps de quelques étés faits de bals et de plaisir. Mais le récit de cet amour à sens unique, au départ tendre et doux, devient violent et malheureux.
Ce court roman ne m'a pas complètement passionnée, même s'il est bien écrit, lent au départ puis de plus en plus rythmé.
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