Bernis leur enseignait, à temps encore, ce qu' il faut emporter de
vivres et d' eau pour ne mourir, perdu en panne dans le désert.
Les bras de l'amour vous contiennent avec votre présent, votre passé, votre avenir, les bras de l'amour vous rassemblent...
Rien n'est aussi menacé que l'espérance!
Chaque femme contient un secret: un accent, un geste, un silence.
Le moteur s’ébranle.
Agadir est toujours muet. Nous guettons maintenant sa
voix. S’il cause avec un autre poste, nous nous mêlerons au discours.
Toulouse 5 h. 30.
La voiture de l’aéroport stoppe net à l’entrée du hangar,
ouvert sur la nuit mêlée de pluie. Des ampoules de cinq cents
bougies livrent des objets durs, nus, précis comme ceux d’un
stand. Sous cette voûte chaque mot prononcé résonne, demeure, charge le silence.
Nous vivions les uns sur les autres en face de notre propre
image, la plus bornée. C’est pourquoi nous ne savions pas être
isolés dans le désert : il nous eût fallu rentrer chez nous pour
imaginer notre éloignement, et le découvrir dans sa perspective.
Ces pommiers de nuit qui attendent le jour avec toutes leurs fleurs, des fleurs qui ne servent pas encore. La nuit est riche, pleine de parfums, d’agneaux endormis et de fleurs qui n’ont pas encore de couleurs.
Et la plaine commençait à bruire et secouait aux ailes des cigales ses crécelles, au ventre des grenouilles ses grelots, au cou des bœufs qui rentraient ses cloches.