Où vas-tu maintenant chercher le trésor, plongeur des Indes qui touches les perles, mais ne sais pas les ramener au jour ? Ce désert sur lequel je marche, moi qui suis retenu, comme un plomb, au sol, je n'y saurais rien découvrir. Mais il n'est pour toi, magicien, qu'un voile de sable, qu'une apparence...
Autour de moi ce Sahara si peu chargé, qui supporte à peine, au pli le plus lourd, un enfant léger.
Les danseuses commencèrent leur jeu. Le pas des danseuses était élastique et l’âme du ballet leur prêtait une âme. Bernis aimait ce rythme qui les suspendait en équilibre. Un équilibre si menacé mais qu’elles retrouvaient toujours avec une sûreté étonnante. Elles inquiétaient les sens de toujours dénouer l’image qui était sur le point de s’établir, et au seuil du repos, de la mort, de la résoudre encore en mouvements. C’était l’expression même du désir.
Tous étaient prisonniers d’eux-mêmes, limités par ce frein obscur, et non comme lui, ce fugitif, cet enfant pauvre, ce magicien.
Elle trouvera ce soir dans la volupté cette faible épaule, ce faible refuge, y enfoncera son visage comme une bête pour mourir.
Bernis regarde sa montre. Six heures encore d’immobilité et de silence, puis on sort de l’avion comme d’une chrysalide. Le monde est neuf.
La lune … ô la lune, la meilleure des lumières.
Elle craint cet homme silencieux. Quand elle s’éveille, la nuit, près du dormeur, elle a l’impression d’être oubliée sur une grève déserte.
L’hiver qui sarcle tout le bois sec de la forêt et dépouille chaque ligne de la maison. On voit la charpente même du monde.
Sans doute ne savaient-ils pas que l’on aventure, sous la caresse, bien peu de soi-même.