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L'auteur signe un album autobiographique dans lequel il nous entraîne dans son enfance particulièrement marquée par les figures emblématiques de ses 2 grands-pères, républicains espagnols ayant dû fuir le régime franquiste et rejoindre la France pour entrer dans la Résistance, et pour l'un d'eux déporté à Mauthausen.
L'histoire est parfois empreinte de douceur et de légèreté à travers l'enfance de David, l'amour et la vie familiale avec ses parents et ses frères, l'école et les jeux entre copains. Elle devient grave et touchante lors de l'évocation de la vie des deux grands-pères, leur courage et leur combat pour survivre.

C'est aussi un livre sur le devoir de mémoire et la transmission intergénérationnelle comme nous le prouvent les scènes de la commémoration et du cimetière.

C'est surtout un récit qui démontre l'influence que peuvent avoir nos ancêtres sur nos existences, nos choix et nos décisions à travers ce qu'on nomme la psycho-généalogie. David est marqué par l'histoire de vie de ces 2 héros familiaux jusqu'à puiser dans ses propres souvenirs pour s'orienter vers un autre style de dessin lorsqu'il cherche une nouvelle inspiration pour son métier.

Ce récit pose une question essentielle : au-delà de l'exemplarité, des engagements et des promesses, jusqu'où va l'influence et le poids de nos héros et peut-on s'en libérer ?

Je me suis plongée avec délice dans les magnifiques dessins de David SALA, parfois très colorés et évoquant parfaitement l'univers des années soixante-dix avec force détails dans la représentation des intérieurs, de l'environnement social et culturel de l'époque. Les décors sont d'une précision à couper le souffle et chaque objet, chaque détail, m'ont renvoyée à mes propres souvenirs d'enfance.

Parfois, le trait devient soudainement sombre et anguleux lorsqu'il s'agit d'évoquer le passé dramatique des aïeux, la guerre, les camps de concentration, les exécutions, la mort…
Chaque fenêtre est une oeuvre d'art, tellement évocatrice qu'elle ne nécessite pas toujours l'adjonction de texte pour nous emporter. On peut retrouver énormément d'influences picturales dans certaines planches, véritables tableaux en pleine page. On pense à Chagall et son bleu, à Klimt, à Magritte…

David SALA démontre qu'il est un auteur et un dessinateur extrêmement talentueux. Il a su toucher mon coeur et mon âme avec l'histoire de son enfance et de sa famille.
Un album vraiment exceptionnel que j'ai dégusté avec plaisir et émotion, et dont je vous recommande la lecture.

Lien : https://www.caloukili.fr/
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Le poids des héros c'est une histoire de transmission familiale. C'est celle des deux grands-pères de l'auteur, résistants en Espagne et en France avec ce que cela apporte comme fierté pour la famille. Mais grandir, s'épanouir et exister comme enfant, adolescent puis adulte dans ce contexte n'est pas si simple non plus.
Avec des graphismes magnifiques et très colorés, comme l'étaient les années 70 de son enfance, nous voyons donc grandir David Sala, l'auteur, dans cet univers familial dans la région lyonnaise.
Mais finalement alors que la première partie est forte et émouvante, la seconde m'a semblé par moment un peu brouillon. Cependant cela est sans doute lié aux sentiments partagés et contradictoires que portent l'auteur à ses héros familiaux.
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Une claque graphique et colorée ! Voici le premier album que je lis de cet auteur et c'est un coup de coeur. David Sala y raconte au travers de ses yeux d'enfant la vie de sa famille et plus particulièrement de ses deux arrière-grand-pères, tous deux espagnols et ayant fui le régime franquiste vers la France durant la guerre civile espagnole où ils résistèrent tous deux à leur manière. L'auteur est dès ses premières années touché par ce passé familial qui le poursuivra jusqu'à l'âge adulte comme si les gênes avaient une mémoire (comme il le dit), les horreurs vécus par ses aïeux lui inspirant une profonde colère et un dégoût immense.

Que dire des illustrations ? Je les ai adorées et quelle originalité de traiter un sujet aussi sombre avec des planches si colorées et pétantes. Quelles explosions de couleurs à chaque page tournée et des dessins comme peints. Une très belle mise en page et un format mettant en lumière la qualité de cette BD.

Belle découverte, merci à ma médiathèque !
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Magnifique et émouvant!
Je pourrais répéter à l'infini
ces deux mots, qui à eux seuls,
qualifient pour moi, cet ouvrage de David Sala.
Petit fils de républicains espagnols,
élevé dans la transmission de leur passé,
Il leur rend un très bel hommage,
le reinscrivant aujourd'hui, afin qu'il reste vif.
Beaucoup d'amour dans ces histoires.
Beaucoup de souffrances, de peurs,
de blessures, de séparations.
Ce grand père qui ne veut pas mourir
avant ..Franco!
Mais surtout c'est un livre d'art
qui se contemple avec émotion.
Il y a toujours ce plaisant côté bric à brac
où se bousculent les temporalités ,
les objets,les personnages..
Une réussite à partager
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Coup de coeur !

Couverture magnifique : Un petit garçon qui porte un pull comme on en portait dans les années 70 (j'avais presque le même) se tiend devant un grand carré blanc qui ouvre sur la lumière, avec le portrait d'un homme au milieu, des fleurs psychédéliques en premier plan, dans une frénésie de couleurs et en arrière plan, un sous-bois inquiétant, noir et bleu.

Le contenu est à l'image de cette couverture, très coloré, avec une ambiance lourde, tourné vers le passé. Une histoire qui porte une charge symbolique pour parler de choses difficile à exprimer.

David Sala nous parle de son enfance, dans les années 70, de sa famille, de ses origines, de ses deux grands-pères. C'étaient des Espagnols qui avaient fui le régime de Franco à la fin de la guerre civile espagnole. On va revenir sur cette époque, la fuite, puis la guerre mondiale, l'un survivra aux camps de concentrations, l'autre entrera dans la résistance, tous deux échapperont de peu à la mort. Les héros, ce sont eux.

David Sala aborde un thème très difficile : les origines, l'identité, l'héritage culturel et familial, le déracinement. Pour les descendants de ces personnages qui ont un vécu très chargé, il est difficile de se définir, de s'assumer dans le confort relatif de la France. On revient surtout sur les années 70, période de la mort de l'ancien résistant, période d'une certaine prise de conscience de l'enfant. Tout est traité en pudeur, le passage héroïque de la fuite sous les balles allemandes n'insiste pas sur l'exploit, mais nous laisse ressentir le poids d'un tel acte, celui du destin qui s'est imposé, sur un fil ténu, celui d'avoir une descendance, un famille, plutôt qu'une mort sordide et oubliée.

Le traitement est autant graphique que narratif, David Sala nous propose de vraies peintures, des compositions qui le mettent face à ce défi, des illustrations d'une grande intensité, aux couleurs posées avec conviction, en pâte, en contrastes agressifs. Il nous raconte des anecdotes simples, mais lourdes de sens, de conséquences.

Le déracinement est toujours présent dans l'esprit de leurs descendants, comme une déchirure qui ne peut se refermer. David Sala explique que c'est la raison qui l'a amené à la création, le résultat s'impose. Ce livre amène à comprendre le dilemme qu'ils doivent vivre, un thème universel, c'est une claque à ceux qui prétendent “qu'ils doivent s'adapter à notre façon de vivre”, c'est le besoin de s'attacher aux héros, ceux qui ont pris d'énormes risques et qui s'en sont sorti, en sacrifiant une part de leur identité, une part qui manquera toujours aux générations qui suivent. Cette manière de traiter un sujet aussi complexe est magistrale, les mots ne suffisent pas alors il faut s'exprimer par des couleurs, des images, c'est presque du surréalisme, le ressenti avant l'anecdote.

Et ça m'a touché, bouleversé, c'est très fort.
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Une pépite, visuelle et émotionnelle. Chaque vignette est une oeuvre d'art, le travail sur les couleurs et les traits des visages est tout simplement sublime. La manière de raconter une vie également. Grandir avec le poids de ses héros, y penser, éprouver de la colère, dessiner, témoigner, tenter de tirer un trait pour véritablement naître à soi... C'était, je crois, le but de cette oeuvre...
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Un roman graphique et autobiographique bouleversant, qui nous plonge dans les années 70-80, au sein d'une famille fortement unie par ses origines et ses valeurs.
Les deux grands-pères de l'auteur, des républicains espagnols, ont été des héros. Tous deux ont dû fuir l'Espagne pour la France. L'un a survécu à Mauthausen. David Sala commence par poser ça là, ce poids ; mais c'est à travers son ressenti de petit garçon, davantage que par leurs souvenirs, que leur histoire est retracée : le portrait accroché au mur du salon, le livre "Déportations" que l'enfant feuillette en douce dans les toilettes...
L'auteur nous raconte son enfance à l'ombre de ses héros.
Il y a les bagarres entre frères.
Et la cérémonie du 8 mai.
Et puis il y a le décès tragique d'un camarade de classe.
Et puis les études à l'école de dessin.
Et puis les nouvelles échangées de loin avec la famille, quand on grandit et qu'on la quitte...
Les illustrations explosent de couleurs, à l'image de la couverture. Et ça, c'est un tour de force, d'utiliser aussi bien la couleur pour décrire l'innocence de l'enfant au jardin, que pour représenter la déportation.
Et puis ce petit réconfort : le grand-père refuse de mourir avant Franco, eh bien il parvient à lui survivre quelques mois.
Une dernière victoire, pour ce héros.
Challenge Bande dessinée 2022
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R E S I S T A N C E S
Cet album prodigieux pourrait aussi s'appeler Résistances ; comme la résistance formée par la soudaine unité engendrée par le rapprochement de fibres éparses ; formée également par des hommes et des femmes libertaires et courageux.
Résistance ; comme la force mentale désignant l'aptitude d'un être humain à s'opposer au passage d'un courant de pensée nauséabond sous une tension politique donnée...

En tout cas, c'est un truc de dingue. D'AMI 8 en R16, de Brassens à Renaud Séchan, de journées de commémorations en journées de collège, l'auteur nous offre une très belle rétrospective des années 70 alors qu'il nous raconte son enfance et aussi la vie intrépide de son grand-père qui fut résistant au franquisme, en fuite, interné au camp d'Argelès-sur-Mer, incorporé dans la 15e compagnie des Travailleurs Espagnols Volontaires puis interné dans un Stalag jusqu'en décembre 1941, enfin déporté au camp de concentration de Mauthausen, et finalement survivant des camps.

C'est une biographie et une autobiographie lumineuse. L'histoire est émouvante et la narration sans faille.
Un certain Henri Beyle disait « Et toujours au bout de chaque rue, une montagne. », moi je dis "Et toujours à chaque page, une oeuvre d'art."
Car chaque vignette est travaillée, spectaculaire, belle à en couper le souffle.
Le dessin de David Sala est inspiré de Pop-Art, de Léon Golub, de Maurice Utrillo, de Gustav Klimt, de Gauguin, de Raoul Dufy
Il est aussi très inspirant.
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J'avais vu passer cette grosse BD à plusieurs reprises sur Babelio. Pas très attirée par le style des illustrations, j'avais repoussé sa lecture... Jusqu'à ce qu'on me l'offre.

Et je dois dire que ça aurait été vraiment dommage de passer à côté ! Oui, les illustrations de David Sala (que je découvre avec cette BD) sont spéciales, mais elles correspondent incroyablement bien à son sujet. Son travail sur les visages, les corps, les mains et les couleurs est ahurissant. Tout comme sa reconstitution des années 70.

"Le poids des héros", c'est la transmission de l'histoire familiale. Les deux grands-pères de David Sala ont fuit l'Espagne de Franco pour se retrouver face au nazisme en France. Des héros qui ont vécu selon leurs convictions, sans éclat ni tambour. Et qui ont survécu à l'horreur. Un héritage plus ou moins lourd à porter selon la sensibilité des descendants et leur envie de le transmettre.
Le travail de recherche et de mémoire de David Sala est admirable. Son traitement, distillé dans une autobiographie est particulièrement délicat.
Une BD puissante et un grand coup de coeur !
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Véritable coup de coeur pour cette magnifique BD.
Tout m'a plu! Les illustrations sont vraiment superbes. D'une page à l'autre, elles changent et varient selon le lieu, le sentiment à faire ressentir au lecteur. Pour moi, elles s'apparentent à de vrais tableaux et j'ai parfois passé quelques minutes à les observer, leurs traits, leurs couleurs, leurs profondeurs! Les pages sont tantôt sombres, tantôt très vives et c'est à chaque fois une surprise.
Je trouve que cette BD se rapproche même parfois d'un film ou d'un animé tant le mouvement est décortiqué d'une image à l'autre. 
L'histoire quant à elle est bouleversante. L'héritage familial et le devoir de mémoire y sont au coeur.
David Sala nous raconte sa vie et celles de ses grands-pères, des héros de guerre et de résistance. Leur héritage est ancré en lui, coule dans ses veines jusqu'à parfois même être un poids. Mais il doit le porter ce poids car c'est aussi porter la voix de ses grands-pères à travers les générations.
J'ai versé quelques larmes au détour des pages...
Une superbe lecture que je n'oublierai pas de sitôt!
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