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Citations sur Les belles âmes (14)

Odile tomberait à coup sûr dans la mélancolie si elle n'avait sa réserve de requins, suborneurs voraces et abuseurs de bien qui lui sont, chaque jour, prétexte à trompettades. En l'absence de coupables officiels, lui reste le recours de s'indigner contre son propre époux. Mais avouons qu'il est moins sublime de s'indigner contre le propriétaire foncier de vos fesses que contre l'incommensurable et toujours recommencée ignominie du genre humain.
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Ce qui est sûr, c'est que les touristes aisés ne veulent plus voir la misère.
Plus du tout. Car la misère les attaque.
La misère a ceci d'ennuyeux qu'elle attaque ceux qui la voient.
La misère est méchante. Très.
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Il est à préciser que Real Voyages, l'agence qui organise ce périple à travers l'Europe des démunis, a prévu un programme à la fois vertical et longitudinal. Le programme longitudinal consiste à présenter aux touristes un échantillonnage varié autant qu'exhaustif des différents spécimens de pauvres. Quant au programme vertical, il conseille d'y aller progressif : d'abord les pauvres présentables, puis les moins présentables, puis les encore moins présentables, jusqu'aux derniers des derniers, jusqu'aux épaves dont la seule vision vous dégoûte de vivre.
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Enfant, il est pris, dit-il, entre une mère agenouillée et un père militant communiste. Il devient, pour venger sa mère, un militant agenouillé. Et entre au séminaire à dix-huit ans. Où il tourne à l'obsédé sexuel. Car tout, au séminaire, est conçu pour vous faire tourner à l'obsédé sexuel. Le silence et la solitude propices aux mirages charnels, l'absence cruelle de toute figure ayant forme de femme, les pénitences sadiques imposées par les pères préfets et les messes sempiternelles pendant lesquelles les imaginations salaces s'enflamment jusqu'au délire. Tout.
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Olympe aimerait dire sa gratitude à ces magnanimes personnes, mais elle ne sait lui donner la forme appropriée. Dans son travail avec M. Fausto comme dans son amour avec Jason, Olympe n'est pas amenée à user des mots de la langue. Aussi, quand il s'agit de nommer ses sentiments intimes, les mots ne viennent pas. A force de rester dans un coin, abandonnés, ils se sont tout engourdis.
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En amour rien n'est laid. Ce qui peut se dire aussi : l'amour transfigure tout ce qu'il touche. Mais peut-il transfigurer une cave humide et froide en hôtel cinq étoiles ? La question reste posée.
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Ceci n’est une façon d’achever un roman, j’entends déjà les reproches. Le bus est en rade au beau milieu d’une aire d’autoroute. M. Boiffard avale un bâillement. Madame le houspille. Julien Flauchet est prostré. Lafeuillade, plus mort que vivre. Et tous les autres, complètement largués. Pour un happy end, c’est raté. Un dernier mot, Olympe avant de quitter. Tu vas me manquer. Tu me manques déjà. Tu manques
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Madame Pite avise sur le sol un cadenas brisé. Oh ! Un cadenas ! s’exclame-t-elle en cueillant telle une fleur. Madame Pite ramène toujours des souvenirs de ces voyages qu’elle expose dans la vitrine de sa médiathèque. Mais au milieu de ces CD, livres d’art et autres bibelots , le cadenas brisé risque fort de déparer. C’est mon avis.
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Le chauffeur Vulpius te demande, néanmoins, parce quel désir contre nature, par quelle insane perversion ces touristes aisés qui pourraient, s’ils le voulaient, visiter de belles et grandes choses comme le Taj Mahal, le krak des Chevaliers ou la pyramide de Khéops, le chauffeur Vulpius se demande par quel penchant morbide, par quelle aberration vicieuse ces touristes retors sont venus se paumer dans d’aussi mornes paysages. C’est louche.
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Jason est furieux. Et sa fureur s'étend, en bloc, à tout ce qui le blesse. Jason, en vérité, est aussi furieux qu'il est triste. Ou plutôt non, sa tristesse ne peut se vêtir autrement que de fureur, ne peut se dire autrement. Là sans doute est sa force.
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