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Marcher jusqu'au soir" est ma troisième tentative de lecture pour tenter d'apprécier
Lydie Salvayre qui m'avait séduit lors de son passage à l'émission "Des livres et vous".
Malheureusement, quand la lourdeur de l'écriture occulte jusqu'au sujet même du livre, on ne voit plus que ses défauts. Tout se passe comme si l'auteur, qui a souffert de son milieu défavorisé de naissance, dans lequel le français était mal parlé, n'avait de cesse d'en rajouter pour le faire oublier.
Il en résulte :
- une invasion de verbes au subjonctif imparfait,
- une pléthore de formes interrogatives du style "me promis-je", "écrivis-je", "l'interrompis-je", "assenai-je", "dis-le, dis-je"...
- une kyrielle de mots nécessitant la proximité d'un Larrousse, tels que "aporie", "immarcescible", "élégiaque", "apologue", "les grottes dogon"...
On en vient à regretter le trop peu de fautes de français de la mère espagnole de l'auteur, qui elles au moins sont drôles !
Et comme pour balancer ce langage trop châtié, nous avons droit à des chapelets de mots grossiers tels que "cul", "couille", "enculé", "con", "casse-couille", "je t'emmerde"... pas forcément du meilleur effet dans la bouche d'une
Lydie Salvayre, par ailleurs (apparemment) classieuse et distinguée.
Bref, j'ai abandonné ce pensum vers la page 40, et tant pis pour Giacometti ! Inutile de vous préciser... qu'il n'y aura pas de quatrième tentative !