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sur 3720 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Champêtre, bucolique, Virgilien…tout a été dit sur ce succès littéraire de la Dame de Nohant, paru en 1846.

Je ne pensais pas être friand de l'intrigue, cousue de fil blanc… sans doute l'intérêt n'est pas dans le dénouement mais dans le récit laudatif d'une paysannerie vertueuse, dans l'hommage au Berry et ses paysans que Sand côtoie et admire.

“Le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l'idéal des villes”. Sand veut faire entrer la campagne dans les villes. Les citadins et campagnards ne doivent pas se faire peur car, pour celle qui naquit Aurore Dupin, “la peur ne guérit pas de l'égoïsme, elle l'augmente.”Comme souvent, Sand fut visionnaire: à l'heure où les villages, si agréables, se vident au profit des périphéries, alors que dans le même temps les transports en commun sont toujours plus rapides le télétravail rebat les cartes et les citadins rêvent de grands espaces et de vie de quartier.
Mais hélas « l'homme de loisirs » lorsqu'il vient en rase campagne, ce n'est pas pour participer à l'effort paysan ou faire communauté avec un terroir mais pour se mettre au vert (ou au bleu des piscines de jardin) ! Ce fantasme de la vie simple chez les plus fortunés n'est pas nouveau, on se souvient de la Reine de France jouant à la bergère dans les jardins du Trianon !
“Pourquoi dirait-on que le travail des bras est exclusif des fonctions de l'âme ? Sans doute cette exclusion est le résultat général d'un travail excessif et d'une misère profonde”, s'interroge l'écrivaine, engagée à gauche en politique.

Mais, au-delà de la dualité « rat des villes et rat des champs », les paysans du village berrichon sont mis en valeur par contraste avec les autres dont les manières sont plus rustres, plus factices. C'est une époque où chaque village a son patois, que Sand elle-même avoue ne pas connaître « ces gens-là parlent trop français pour nous, et, depuis Rabelais et Montaigne, les progrès de la langue nous ont fait perdre bien des vieilles richesses », Michel de Montaigne disait lui-même : « que le gascon y aille si le français ne veut pas y aller ».
Mais c'est aussi un art de vivre et de festoyer paysan, également décrit dans « Sylvie » de Gérard de Nerval, qui rappelle encore les traditions des fêtes de villages qui perdurent aujourd'hui dans nombre de nos régions « sans parler des jours complémentaires affectés à la digestion plus ou moins laborieuse de l'ivresse morale et physique que laisse une fête. »

L'ouvrage est empreint de sensualité… Enfin pour dire les choses de façon très prosaïque, c'est un peu le rencard idéal, la forêt, la nuit, la jeune et fraiche Marie, le beau, fort et très obligeant Germain, l'enfant est couché…et le lecteur dans l'expectative !
Est-ce son homme idéal qu'essaye de dépeindre George Sand à travers la pureté et la naïveté des traits et du caractère de Germain ?

Outre l'image d'Épinal, la Mare au Diable invite peut-être aussi à mieux contempler le monde immédiat qui nous entoure, à ne pas vouloir « aller chercher bonheur » lorsque l'on a pourtant, si près de soi, des êtres inestimables auprès desquels tant est possible. L'expérience nous l'instruit.

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Roman champêtre mettant en scène un jeune veuf et une pauvre paysanne du Berry au 19è siècle. On nous raconte leur idylle avec simplicité et naïveté. On saisit la beauté de leur âme, leur amour de la terre. Ces paysans trop accablés de travail et effrayés de l'avenir ne demandent qu'à vivre simplement.

J'ai trouvé l'histoire un peu trop naïve. Les paysans ne sont tout de même pas aussi accablés pour être aussi niais comme peut l'être Germain. Ce personnage manque de caractère.
La mare au diable m'a semblé être un joli conte pour enfant, sans surprise, qui finit bien à la fin. Un prince charmant qui vient sauver sa belle du méchant métayer et de sa misérable vie.
Les us et les coutumes des noces du Berry à cette époque m'ont un peu ennuyés.Un peu trop descriptifs bien que surprenants. Il y manquait de la poésie. Romance un peu désuette à mon goût.
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Je croyais l'avoir lu il y a fort longtemps, mais en fait probablement pas, ou alors c'était dans une version jeunesse adaptée et sans le prologue ni la dernière partie. Avant l'histoire proprement dite George Sand explique longuement pourquoi elle écrit ce récit, c'est intéressant mais bien trop long à mon goût. Dans la dernière partie, censée être la fin de l'histoire, avec le récit du mariage, George Sand change de ton et de style pour nous détailler les particularités du mariage dans la campagne berrichonne. Je ne m'attendais pas à ça, le contraste avec le conte proprement dit est maximal, c'est presque un essai ethnographique. C'est très mal intégré dans l'histoire, contrairement aux remarques sociologiques sur les paysans riches, pauvres ou simplement à l'aise, ou sur la façon dont se choisissent les conjoints.
Pour revenir au récit central, c'est une histoire gentillette et cousue de fil blanc. le lecteur croule sous les bons sentiments, les personnages principaux sont peu crédibles (trop naïfs, trop gentils, trop …). Par contre la plume est belle, il y a de belles descriptions, pas trop longues en plus, et quelques autres belles pages, mais dès que George Sand parle des sentiments et émotions de ses personnages c'est assez insupportable, trop à l'eau de rose. Très décevant.
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La mare au diable est un livre que j'ai longtemps proposer à mes élèves en lecture cursive. Longtemps, et il y a longtemps, les deux allant ensemble. J'avais arrêté, parce que d'autres oeuvres me semblaient tout aussi intéressantes à leur proposer. Avant de la proposer à mes 4e de cette année, je me suis dit "relisons cette oeuvre". Ce n'est pas que je ne la vois pas avec le même regard, c'est que les défauts que je lui trouvais, je les vois toujours, et les qualités, je les vois de moins en moins.

Il est deux parties qui m'ont toujours ennuyée, la première, dans laquelle l'autrice présente son projet, et la dernière, qui nous décrit plus sûrement qu'un reportage, une noce traditionnelle berrichonne. La première m'ennuie, parce que l'autrice se justifie de ce qu'elle a écrit, présente les "gentils" paysans aux lecteurs (parisiens ?) qui ne connaissent pas leur innocence ni ce que j'appelle leur absence de sensibilité. Oui, les paysans travaillent trop, de manière répétitive, pour être sensible à la beauté de ce qui les entoure. En gros, c'est la dureté des travaux effectués qui les a rendus ainsi. La dernière partie... j'ai toujours déconseillée à mes élèves de la lire, sauf s'ils voulaient lire une reconstitution historique telle qu'on pourrait les lire dans "Vivre dans le Berry au XIXe siècle".

Entre les deux, nous avons une intrigue qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Germain est veuf, et son beau-père Maurice l'incite à se marier, pour maintes raisons, notamment le fait que sa belle-fille attend un nouvel enfant, et que sa belle-mère devra s'occuper de l'autre enfant du couple (les enfants de son fils), elle ne pourra donc plus veiller sur les enfants de sa fille décédée, même si Petit Pierre, l'aîné, accompagne déjà souvent Germain aux champs. Germain accepte de rencontrer la veuve dont lui parle Maurice. Oui, il n'est plus temps pour les mariages d'amour, et Maurice a une idée très précise du genre de femme qu'il faut pour son gendre. Note : dans la vraie vie, Germain se serait sans doute déjà remarié, un an après son veuvage, comme beaucoup d'hommes le faisaient à l'époque. Il fallait bien quelqu'un pour élever les enfants, et les belles-soeurs ou belles-mères n'étaient pas toujours disponibles - ou alors, il épousait la jeune soeur de sa femme, cela arrivait aussi.

Je ne dirai pas que l'intrigue avec la jeune Marie, qui est placée bergère dans un village non loin, à la ferme des Ormeaux, n'est pas cousu de fils blancs. Il l'est ! Il faudra simplement beaucoup de temps pour que Germain ose avouer son amour à Marie - encore une fois aidé par sa belle-famille. J'ai presque envie de dire que Marie a de la chance d'avoir été placée si tardivement - seize ans au lieu de ... beaucoup moins, parfois même huit ans - et de ne pas être encore mariée, voire de ne pas avoir eu d'enfants illégitimes. Pour se faire une idée, il suffit de parcourir les archives départementales, leur lecture est édifiante.

La mare au diable est une histoire d'amour simple, qui me semble surtout prétexte à raconter la vie quotidienne (idéalisée ?) du paysan berrichon, qu'il soit aisé ou non.
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Lu il y a déjà fort longtemps, j'en garde le souvenir d'un récit d'une très grande pureté, comme une poésie en prose.
Je voudrais citer son ami des dernières années, Gustave Flaubert : "Il fallait la connaître comme je l'ai connue pour savoir tout ce qu'il y avait de féminin dans le coeur de ce grand homme..."
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Mon premier livre de George Sand ....
Un écriture simple douce limpide dans cette petite histoire ....Elle narre cette vie de campagne avec beaucoup de sincérité et d'amour....Les personnages sont très naturellement attachants....
Le titre trompeur mais très révélateur de cette campagne avec ses contradictions . ses traditions .us et coutume .ses légendes.... est un lieu sombre propice au mal sera au contraire la naissance de l 'amour ....
Un beau conte ....ou belle petite histoire d 'amour
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Un a priori pourrait faire envisager cette lecture comme une récréation. On peut aussi en sortir l'esprit nourri des coutumes rustiques d'un autre siècle et des images d'un vieux terroir agricole, le Berry, dont on ne sait rien...

Ce n'est pas le récit principal qui justifiera cette satisfaction: son scénario est un peu mince et au moment où il suscite la passion, il achoppe brutalement contre une fin heureuse qu'on n'attend pas si vite. L'appendice en quatre chapitres livrés quelques semaines après l'écriture du roman (écrit en quatre jours) suggère que G. Sand s'est vue reprocher la minceur de son récit. On n'en déduira pas qu'elle fut motivée par l'argent (même si on sait qu'elle a connu des difficultés pécuniaires): il y a maintes raisons plus nobles, exposées dans son chapitre au lecteur, qui la motivent.

Au départ, une gravure de Hans Holbein (16è siècle), la danse macabre du laboureur, suscite la tristesse de Sand.

La vanité des distinctions sociales face à la mort. le dépassement de cette idée engendre un souci de progrès social : " Il faut enfin que la mort ne soit plus ni le châtiment de la prospérité, ni la consolation de la détresse".
Ensuite il vaut mieux peindre les paysans sous un jour poétique et doux éloigné de la menace et de l'épouvante soulignées par une tradition artistique issue du moyen âge et De La Renaissance: "...la mission de l'art est une mission de sentiment et d'amour".
Puis la volonté de donner des pages fidèles à l'esthétique romantique: l'histoire finit par le tableau d'un laboureur en prière dans un sillon, des larmes sur les joues. L'image n'est plus dans les normes aujourd'hui, mais cela place une distance intéressante entre le roman et nous, une distance qui engendre un charme désuet indéniable.

Quelle langue donner aux paysans ? G. Sand fait ici le choix d'un français élaboré parsemé de quelques mots d'argot. de la belle langue, c'est de la littérature que diable ! Néanmoins cette belle élocution donne peu de présence aux personnages: on est dans un rêve.

Avec l'appendice intégré a posteriori comme un bouquet final pour décrire la noce, on quitte la fiction pour entrer dans une description très authentique de moeurs festives et par cela, le roman devenu composite s'enrichit. Ces rites rappellent combien nos sociétés ont effacé la rudesse et la folie des coutumes de jadis, longues de plusieurs jours, vivantes de joutes, processions et chansons. Nos carnavals restent sans doute le meilleur ersatz de tout cela.

Ce Folio classique, présenté et annoté par Léon cellier, étoffe La Mare au diable pour autant qu'on prenne le temps d'approfondir ces compléments documentaires. On y découvre une George Sand informée, motivée et documentée, proche de la vie culturelle et politique de son temps.

On lit dans les notes que des chercheurs ont trouvé l'identité des personnes du cru qui ont servi de modèles aux protagonistes du roman. Cela peut paraître un sujet d'étude futile, mais un tel travail doit être passionnant, un vrai voyage dans le temps à la découverte du matériau d'un écrivain, une archéologie littéraire.

L'endroit de la mare au diable est indiqué sur une route proche du bois de Chanteloube entre Nohant et Ardentes. Chargé du trouble venu d'un épisode angoissant vécu dans la région par G. Sand enfant (narré dans Histoire de ma vie), le lieu donne au roman la marque d'un envoûtement. Ce qui a certainement contribué à la renommée de ce conte rural.
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Un charmant roman champêtre.

Nous sommes plongés au coeur d'un petit village de paysans. Nous voyons les us et coutumes de cette époque et de cette région. L'épilogue pourrait faire office de reportage tant il détaille bien une coutume en particulier. le langage est vivant et chantant.

On s'attache très vite à nos deux protagonistes et on tourne les pages avec impatience pour découvrir comment va évoluer leur relation. L'aspect mystique qui règne dans cette forêt et près de la mare au diable est très intriguant !

C'est un petit roman plaisant qui se lit très vite.


Lien : https://www.labullederealita..
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Bon roman, ou longue nouvelle, volontairement naïve dans le sens noble du terme. La vie des paysans idéalisées, "pauvres mais fiers". C'est bien écrit et je signe pour un nouveau roman de Georges Sand, une littérature proche des gens et sans autre prétention que de rétablir un peu l'équilibre entre les pauvres ignares et les élites cultivées.
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Un gentil roman rural de George Sand qui met en scène comme dans une succession de tableaux un homme mûr et une jeune fille qui vont passer la nuit près de la mare au Diable. Sentiments tus, contraintes pour l'un et l'autre, nature qui les accueille, écriture attachante de l'auteur, même si tout cela a quelque peu fané aujourd'hui.
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