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3,19

sur 1344 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Inspiré du "1984" de George Orwell, Boualem Sansal nous entraîne, avec son "2084", dans un monde post apocalyptique totalitaire, où tout est religion (elle n'est pas citée, mais on pense tout de suite à l'islam...).
Le héros, lors d'un arrêt forcé dans un sanatorium, peut s'arrêter quelques mois et commencer à penser... Alors il peut aussi commencer à douter, la paradis ne serait-il pas en fait l'enfer ?

L'auteur, dans un texte dense, bien écrit et enivrant, nous emmène dans une réflexion sur le totalitarisme religieux, glaçant!
Une narration très bien menée, avec très peu de dialogues, prenante et haletante.

Une belle découverte que je recommande sans réserve...
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Sorte de suite de 1984.,,
Bienvenue dans un nouvel univers totalitariste et de fin du monde.
Une fois rentré dans le roman vous ne pourrez que le finir pour en connaître la fin !
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L'auteur revisite le célèbre roman de George Orwell à la mode contemporaine et en situant l'action dans un pays fictif du Moyen-Orient, l'Abistan. Il nous conte les tribulations d'une jeune homme, Ati, ex-phtisique, qui doute de tout ce qu'il connaît depuis toujours. Mais nous sommes sous le règne de la novlangue, de religieux fanatiques, de naïfs intégraux et de profiteurs sans scrupules.
J'ai trouvé les intrigues de la hiérarchie un peu brouillonnes et la psychologie des personnages pas assez approfondie.
Bref, ce roman ne m'a paru pas vraiment à la hauteur de son modèle, malgré l'imagination fertile de son auteur, qui recrée un monde avec un certain talent.
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Sansal traite dans 2084 des plus grands maux de l'homme : la lâcheté, la bêtise, l'ignorance, la peur, l'avidité. On a qualifié ce livre et son auteur d'anti-religieux et ils le sont sans doute dans une certaine mesure, mais seulement dans celle où la religion est le vecteur, ou plutôt le révélateur de ce qu'il y a de pire dans l'homme.

Le roman s'ouvre sur cette phrase : "La religion fait peut être aimer Dieu mais rien n'est plus fort qu'elle pour faire détester l'homme et haïr l'humanité." En fait, la critique de Sansal est beaucoup plus large : la religion, du moins cette religion-là, fait haïr non seulement l'humanité mais le monde entier. Sauf que ses promesses sont de toute évidence fausses, elle n'offre que le mirage d'un arrière-monde qui n'existe pas. La religion est chez Sansal un nihilisme absolu : elle a retiré l'amour du monde et y a laissé le vide.

Sansal écrit merveilleusement bien, j'ai lu parmi d'autres critiques qu'on lui reprochait de mal écrire, je ne comprends pas, mais enfin peu importe. Sa langue est précise, et une langue précise est toujours honnête. Elle est en sorte l'exacte opposée de l'Abilang, la langue sacrée aux mots exclusivement duosyllabiques, et qui ne transmet rien sinon des rites, des ordres, des peurs, et quelques mots utilitaires.

Ce que l'on peut reprocher à Sansal, c'est qu'il n'y va comme qui dirait "pas avec le dos de la cuiller". Il n'y a véritablement rien à sauver en Abistan, pas même le petit peuple, lâche et ignare, qui s'organise en milices de surveillance et de délation. Tout est exécrable au plus haut point, l'auteur insiste bien là-dessus. Cette caractéristique (l'insistance, la grosseur du trait) est souvent un défaut rédhibitoire car j'aime qu'on laisse au lecteur la possibilité, même par une lucarne minuscule, d'avoir un avis différent du sien, ou du moins d'entrapercevoir des motifs d'espoir, de survie, au sein d'un monde aussi horrible soit-il. (J'accepte plus aisément ce défaut chez certains auteurs disons de pure fiction comme Lovecraft par exemple).

C'est mon seul bémol, même si en l'exprimant je sens bien que je le fais d'une tour d'ivoire d'où Sansal, fait rare parmi les écrivains contemporains, ne se tient pas, puisqu'il a choisi de rester vivre en Algérie, à la merci des fatwas abattues sur sa tête. Le fait que 2084 soit sorti en 2015, entre les attentats de Charlie Hebdo et ceux du Bataclan, le rend bien plus pertinent qu'un roman ou un essai. C'est un cri, de fatigue et désespoir, dont les défauts vibrent et résonnent autant que les qualités. Exactement ce que dit la préface quand on la lit dans le bon sens : 2084, ce n'est pas jamais, ce n'est pas un jour, ce n'est pas dans 81 ans, c'est ici, et maintenant.
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Voici une lecture pas facile (de par le style narratif) mais qui vaut le détour...Boualem Salem à l'art de mettre le doigt là où cela fait mal.

L'auteur nous offre ici une fable apocalyptique sur l'avènement d'une dictature religieuse.
L'histoire se passe en Abistan, empire aux 60 provinces dirigé par le prophète Abi depuis la fin de la grande guerre sainte. Obéissance, soumission, amnésie, surveillance, ignorance, justice expéditive rythment le quotidien des sujets, interdits de circulation sauf, suprême honneur, pour participer à des pèlerinages.
Ati, trentenaire discipliné, revient d'un sanatorium où il étit parti pour soigner sa tuberculose. L'isolement fait qu'il se pose de plus en plus de questions.
Ati se met à douter de tout ce qui lui a été inculqué jusqu'à présent.
Ati se met à rêver à une possible frontière, celle dont on dit qu'elle n'existe pas.
Ses remises en question vont le pousser à prendre des risques et à pénétrer dans " la cité de Dieu" ou il va aller de découvertes en découvertes.

A travers cette dystopie, l'auteur s'attaque aux dérives de l'extrémisme religieux.

Grosse référence à "1984" d'Orwell bien entendu mais avec une écriture pas toujours évidente à suivre et parfois ennuyeuse et confuse.

On ne peut que saluer le courage de Boualem Sansal, auteur algérien, vivant en Algérie où certains de ses livres sont interdits de publication.
Aborder un tel sujet faisant clairement référence à certaines dérives de la religion islamique était un sacré défi!

Ce livre fait froid dans le dos, on n'en sort pas indemne.
Et si on n'en était pas si loin !!!!!!!!!!

Contente de le refermer et de vivre en démocratie ( enfin j'espère )
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N'est pas Orwell qui le désire !
En 1948, George Orwell fait paraître 1984, une dystopie alimentée par les régimes totalitaires politiques (communistes ou fascistes) et manifeste les excès irréversibles vers lesquels ces sociétés risquaient de se diriger. Dans les pas d'Orwell, Boaulem Sansal avec 2084 tente une réécriture de 1984. Remise au goût du jour, la dystopie est devenue une évolution d'un totalitarisme religieux à forte composante musulmane. En effet, l'auteur semble voir dans l'islam une des pires craintes surgissant du chaos de ce début de siècle et un système des mieux armés pour prendre le contrôle de l'occident et peut-être du monde. Heureusement, il y a toujours un réfractaire : ici, c'est Ati qui nous permet de naviguer dans les différentes composant ce macrocosme : les renégats, les soumis et les dirigeants. Son seul espoir se résume à trouver une frontière pour pouvoir fuir vers un hypothétique étranger. Une aventure à rebondissements où l'on découvre l'organisation de cette dystopie avec sa langue particulière l'Abilang qui sert aussi bien à manipuler qu'à contrôler les masses, ses codes sociaux (ici religieux essentiellement), ses vérités flottantes(textes sacrés, Histoire, mythes, ennemis, …). Finalement, rien de très nouveau dans l'imagination des écrivains depuis les années 1950 sauf la nature exclusivement religieuse de cette dystopie.
Pourtant, c'est peut-être là que le bât blesse : l'auteur semble confondre la religion avec les excès et les détournements dont elle a été historiquement et est encore l'objet. Il suffit de relire l'épigraphe pour en être convaincu : « La religion fait peut-être aimer Dieu mais rien n'est plus fort qu'elle pour faire détester l'homme et haïr l'humanité. » La religion (ici toute religion par le fait même d'exister) apparaît foncièrement blâmable et nocive, elle doit être combattue comme essentiellement antihumaniste. le roman s'attaque surtout à la religion musulmane ce qui reste trop sommaire. On sait très bien qu'il n'y a pas un seul mais de multiples rites de confessions musulmanes de par le monde, qui ne s'entendent pas toujours entre elles et qui, du fait même de leur proximité, sont parfois prêtes à en découdre. Même si les religions sont de plus en plus mobilisées pour rassembler des peuples et parfois avec une certaine complaisance de leur part, elles sont rarement la cause principale, première ou même, déterminante des conflits ; c'est bien le pouvoir temporel, quel qu'en soit la forme, qui est le but ultime. C'est pourquoi il me semble qu'un totalitarisme uniquement religieux ne soit pas envisageable en tant que tel et passe à côté de l'essentiel. Heureusement, 2084 se lit facilement et avec grand plaisir quant à la réflexion sur les pouvoirs et les individus ce qui rattrape partiellement sa lacune fondamentale.



Lien : https://blogs.mediapart.fr/m..
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Un livre et un auteur remarquable, très lucide sur la montée et les mécanismes de l'installation d'un terrorisme religieux. Oui, cela fait vraiment peur, mais tant qu'il y aura des hommes comme Boualem Sansal on pourra encore ne pas trop désespérer d'eux.
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L'auteur prévient que cette situation est pure invention... Bien sûr que non, on y voit DAECH et son asservissement des populations par la religion qui est une nouvelle forme d'état totalitaire. On retrouve de nombreuses allusions à 1984 d'Orwell, pas seulement par la date, mais par l'intrigue - un innocent s'éveille à l'horreur du monde, par la langue de l'Appareil - une très belle création. le style faussement naïf peut faire penser à un conte ou une fable, pour mieux réveler les horreurs par contrates. Une lecture indispensable, alors que D. Trump parle de "faits alternatifs" et que les religions semblent progresser sur terre.
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Une terrible dystopie, parfois, hélas, un peu trop verbeuse. Pour autant le méssage est clair et on suit avec épouvante le parcours du personnage principal.
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" 2084-la fin du monde" est un roman de l'écrivain algérien
Boualem Sansal . Sur la première couverture , il y a juste le
titre qui annonce une date : 2084-la fin du monde . Cela
rappelle un autre livre célèbre du romancier Anglais, George
Orwell , intitulé " 1984" . le roman, de Georges Orwell,
décrivait l' état où était la société , en Europe , vivant sous
un régime totalitaire omniprésent contrôlant tous les faits et
gestes de ses citoyens grâce au Big Brother , le grand frère .
Tout le monde avait peur et c' est le règne de la psychose à
outrance car Big Brother est là : il voit tout , il écoute tout et
rien ne lui échappe .
Dans son roman , Boualem Sansal exprime le même état
mais cette fois-ci il s' agit de l' intégrisme religieux qui va
envahir toute l' Europe et la prendre en otage .
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