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sur 176 notes
Un éléphant d'Asie avec son cornac indien offert par le roi portugais à l'archi-duc autrichien - une réalité historique - donne un voyage savoureux, raconté sur un ton joyeux, ironique et tendre. Les dialogues sont enchâssés dans la narration, menée avec de grands paragraphes où majuscules et ponctuations semblent superflues ; l'auteur est présent, et érudit, sans exclure ses lecteurs ; l'anecdotique ouvre à des réflexions sur la religion catholique, la hiérarchie sociale, le temps contemporain...
Une belle découverte qui m'a donné envie de noter plein de citations mais avec un trop grand plaisir de lecture pour m'arrêter en cours de route.
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Partie en vacances au Portugal, j'avais envie de baigner dans les mots d'un auteur lusitanien. On m'avait conseillé La Lucarne de Saramago mais, m'y étant prise trop tard, c'est le Voyage de l'éléphant qui s'est présenté à moi. Quelle aubaine ! Quelle écriture !
Le pitch est simple : le roi du Portugal décide d'offrir son éléphant à l'archiduc d'Autriche. S'ensuit le voyage de l'animal et son cornac à travers l'Europe. Jeux de pouvoir, diplomatie, politique et géographie s'entremêlent dans ce roman truculent, basé sur une histoire vraie.
Les codes de rédaction sont explosés : ponctuation, rythme, discours direct libre, appartés de l'écrivain sur son travail d'écriture en pleine narration… C'est drôle, jouissif et passionnant !
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Je me suis régalée avec ce récit, quoique déstabilisant par son style, qui m'a emmenée à travers les péripéties politico-géostratégiques d'un cadeau d'un roi du Portugal à un archiduc autrichien au 16ème siècle. Un éléphant. Trophée oublié par la cour du Portugal que l'on trouve subitement pertinent d'offrir (acceptera ? acceptera pas ? quelles en seraient les conséquences ?) à un allié un peu douteux ... Tous les militaires, de tous les camps en présence, se battraient volontiers, les ecclésiastiques de tous niveaux ne savent s'il faut bénir ou exorciser l'animal. Ces récits sont présentés de façon jubilatoire, depuis le point de vue des différents protagonistes dont on envahit les pensées les uns après les autres.
Le plus savoureux de tous est le cornac de l'animal, exilé indien aux fortes intuitions lui permettant de survivre et de rester dans les bonnes grâces des puissants, sans illusion aucune sur sa position.
On voyage avec cette troupe hétéroclite, depuis les rois jusqu'aux bouviers, et on ne peut qu'admirer la résistance de l'animal, de son cornac et de l'expédition, tout en savourant le fait qu'il s'agit d'un fait historique, juste romancé par José Saramago.
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Un vrai régal plein de truculence je vous le conseille vivement . Saramago a vraiment un style très personnel et très facile à lire. Je me suis beaucoup amusé! L'improbable périple de cet éléphant pour aller du Portugal à la capitale autrichienne est un vrai roman d'aventure imaginé à partir d'un fait historique
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C'est lors d'un voyage à Salzbourg, reconnaissant la tour de Belém dans la décoration du restaurant "L'Éléphant", que Saramago a découvert l'histoire véridique de ce éléphant amené du Portugal à Vienne en 1551, découverte qui entraîne l'idée de ce roman.
Et quel roman !
Journal de voyage, récit épique, chronique sociale ou réflexion philosophique, quoi que vous cherchiez vous le trouverez ici. Et vous jubilerez à chaque page.
Parlons d'abord de l'éléphant. Propriété du roi du Portugal, Salomon est arrivé de Goa à Lisbonne deux ans plus tôt, accompagné de Subhro son cornac. Après avoir été une attraction pour le peuple lisboète, il a sombré dans l'oubli, et vivote misérablement dans son enclos : à l'abandon, couvert de poussière, avec son cornac en guenilles - mais coûtant cher à nourrir. Cherchant une idée de cadeau pour l'archiduc d'Autriche, de passage à Valladolid, la reine songe donc à Salomon. Et voici comment l'éléphant part de Lisbonne à Valladolid, où l'archiduc le récupère ; puis traverse toute l'Espagne jusqu'à la Méditerranée où il embarque pour Gênes, et de là traverse les Alpes vers Vienne.
Quelle épopée !
Nous suivons le point de vue de Subhro, donc forcément au-dessus de la mêlée puisqu'il voyage à trois mètres de hauteur sur le dos de Salomon.
Et quelle mêlée !
Dans l'escorte portugaise, chacun guette l'opportunité de se faire valoir aux yeux du commandant. Lorsque Portugais et Autrichiens se rencontrent, on se mesure à la prestance des chevaux et la brillance des cuirasses. En Italie, le clergé catholique cherche à instrumentaliser l'éléphant contre le luthérianisme qui gagne du terrain.
De là-haut, Subhro contemple le monde avec une certaine candeur et cherche à fraterniser avec tous, humbles et puissants, tout en préservant sa dignité et celle de Salomon.
Cette candeur permet à Saramago de moquer joyeusement l'armée, l'Église et la royauté, dans une langue extraordinaire : une sorte de pièce de théâtre omettant retours à la ligne et majuscules, entrelardée d'anachronismes hilarants, jouant sur les mots et sur l'absurde à la façon de... Dois-je l'avouer ? J'ai souvent pensé à... Raymond Devos. Si si !
J'ai ri à chaque page de cette petite pépite.
Parfaite traduction de Geneviève Leibrich.
Challenge Nobel
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Unique auteur lusophone à avoir reçu le prix Nobel de littérature, en 1998, José Saramago est mondialement connu pour ses ouvrages « L'Aveuglement » (Seuil) ou « le Dieu manchot » (Albin Michel). Devenu la figure de proue de la scène littéraire portugaise contemporaine, là où Fernando Pessoa brillait dans la poésie, il étonne par des écrits originaux et tous très différents les uns des autres. Son tout dernier roman avant de décéder en 2010, « le Voyage de l'éléphant », racontait l'invraisemblable voyage d'un éléphant, le bien nommé Salomon, dans l'Europe du XVIe siècle.

Soucieux d'offrir à son cousin Maximilien, archiduc d'Autriche, un cadeau digne de son rang, le roi du Portugal João III décide de lui envoyer Salomon, un éléphant d'Asie oublié depuis des années dans un enclos crasseux aux portes de Lisbonne. En compagnie de son cornac, Salomon parcourt la longue route qui doit le mener à Vienne, en passant par la Castille, les Alpes ou encore Gênes. Aux intrigues de cour et aux querelles religieuses qui animent l'Europe d'alors, s'ajoutent désormais dans les conversations et rumeurs de l'époque, les différents épisodes ponctuant ce périple de Salomon qui va passionner les populations croisées sur son chemin.

Le voyage de cet éléphant de Lisbonne à Vienne est une histoire vraie et avait fait sensation à l'époque auprès des gens du peuple, puis décrypté par les spécialistes et historiens, il passionne désormais les lecteurs de José Saramago tant les péripéties sont racontées avec minutie et truculence.

Fasciné par le périple qui vit ce cadeau éléphantesque parcourir une partie du Portugal et de l'Espagne avant d'entamer la traversée des Alpes par le col du Brenner, José Saramago s'est longuement documenté avant d'entreprendre l'écriture de ce roman, et ça se ressent : l'écrivain prend un plaisir non dissimulé à décrire les mondanités et cette vie frivole de l'archiduc et de sa nouvelle épouse qui entourés par la garde royale, Salomon et son cornac, traversent un continent européen déchiré par les guerres civiles causées par le schisme religieux entre l'Église de Rome et la Réforme protestante.

Sous ses airs de roman historique, on comprend vite à la lecture des premiers chapitres qu'il s'agit davantage d'un conte philosophique - politiquement très incorrect - truffé de réflexions personnelles de l'auteur et de multiples anachronismes: notamment à Mantoue («célèbre pour de nombreuses et excellentes raisons, l'une d'elles étant un certain bouffon de la cour ducale, appelé rigoletto, dont les aventures seront mises en musique ultérieurement par le grand giuseppe verdi ») ou à Vérone (« décor choisi par william shakespeare pour sa most excellent and lamentable tragedy of romeo and juliet »).

Vous remarquez immédiatement un style qui déconcerte : l'auteur omet volontairement les majuscules aux noms propres et s'amuse avec une ponctuation qui s'affranchit de toute règle. Au-delà des premières pages nécessaires à l'adaptation, le lecteur réussit tout de même à être embarqué par l'élan romanesque qui émane de cette épi-évènement historique, prétexte aux réflexions personnelles de Saramago déguisées en un récit d'aventure et de voyage avec un pachyderme et son cornac comme personnages principaux. Les intempéries, le mal de mer, la faim, les tempêtes de neige sont autant d'obstacles que Salomon doit surmonter dans sa longue route vers un destin improbable.
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Faire étape et s'agenouiller devant la basilique de Padoue ne lui a servi à rien, ses pattes sont coupées, après sa mort, pour y mettre parapluies et ombrelles. Ce triste sort l'éléphant et ce qu'on en fait de lui peut surprendre, mais José Saramago met en exergue plutôt le chemin parcouru que la fin en soi.

Fût-il roman, conte ou épopée historique, ce récit est en tout état de cause insolite, réjouissant et instructif. Mais – sublimé par une fin surprenante – c'est aussi l'opportunité pour l'auteur de glisser quelques réflexions philosophiques et sociologiques de grande acuité.
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♫Au-delà des orages
Je pars en voyage
Mon âme au vent
Le coeur éléphant
Je suis parti d'ici
Pour rencontrer la vie
Être vivant
Énormément
Sur les épaules des géants
Le coeur éléphant♫
-Frero Delavega-2015-
---♪----♫----🏔--🐘--🏔----♫----♪---

pour tout à chacun
oun portous, 1551
mai sauf pour charles quint
maximilien II
à demi-mot rapports odieux
point de larmes à mot niaque
la vie de cornac
éléphant t'astique
ganesh vs basilique
afrique ou bengale
on ne sait padoue
a mi me da igual
tout pour rien à qui loue tout
saint antoine, ami miracle
luther contre tout obstacle

road trip à la mode de quand
cornac sur les épaules d'un géant
le monde se trompe énorme et ment
lisbonne-vienne ado d'éléphant
porqué te valses advienne que pourra
un éléphant roi se trompe parfois
et danse aussi mal que vous et moi
saramago, sur les traces d'une vérité
nobel empreint d'humanité
chacun est ce pour quoi il est né
Mai en fête, c'est ça qui me plait .



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1551, avec comme toile de fond, le déplacement de Salomon l'éléphant, cadeau du Roy d'Espagne à son cousin l'archiduc Maximilien d'Autriche, qui va réaliser le long périple à la phénoménale distance de Lisbonne à Vienne, pour se rendre chez son nouveau maître.

A pied bien sûr, et à son rythme bien entendu, précédé de sa garde de soldats cavaliers armés, servi par sa suite assurant sa maintenance (charriots entiers de fourrage, cuves d'eau conséquentes), et guidé par son dévoué cornac qui l'a fidèlement accompagné depuis son lointain pays d'origine.

Alors, le pourquoi, le comment, le but, sont d'évidents prétextes au récit des caprices royaux, ducaux, des croyances religieuses et populaires, des réactions de toutes les classes sociales, des cachotteries voire duperies religieuses, des sournoises querelles militaires;
et, tout autant, le récit des confrontations entre classes sociales qui généralement n'ont pas cette habitude, entre modes de vie différents, climats opposés, entre coutumes ancestrales et souhaits d'ouverture, entre ignorance volontaire d'autrui et désir de le connaître.
Melting-pot dans lequel, seuls les villageois enthousiastes semblent épargnés, tellement naïvement admiratifs qu'ils sont de l'éléphant.

Enfin, semblable à la musique qui accentue, souligne, révèle, guide, escorte voire chaperonne une action cinématographique, le style, accompagne les joutes verbales et physiques en un impertinent pied de nez à la bienséance littéraire : majuscules, ponctuation, y manquent, autant qu'y fleurissent les digressions.

Ces dernières, certaines savoureuses, peuvent en effet, l'une ou l'autre page, finir par provoquer l'ennui : on a envie de revenir au plus vite vers Salomon.
Mais jamais cependant l'ensemble ne manque de clarté ni de compréhension.
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Allez, le voyage commence, José Saramago a pris son petit bout d'histoire, et va le tirer jusqu'à son terme, nous trainant derrière lui. Comme d'habitude avec lui, l'écriture nous engloutit (on adore on on déteste je pense) et il ne reste plus qu'à profiter du romanesque de l'aventure, de la précision de la plume de Saramago et surtout se son humour malicieux. le plaisir est sans doute moins vertigineux qu'avec d'autres romans du Prix Nobel, mais le charme opère toujours
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Ce roman est extra dans son genre, si on aime ce style d'humour. Au XVè siècle au Portugal, un éléphant est offert en cadeau à un grand d'Autriche, s'ensuit un périple absurde et désopilant de l'éléphant, de son mahout, cornac, et de toute une troupe pour accompagner l'éléphant (Salomon) jusqu'à destination. Les dialogues du mahout avec les autorités, grands seigneurs, clergé ou militaires font évidemment sourire.
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1552-1554
1551-1553
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