Il n'est pas facile d'aborder le thème de la mort...Je trouve que pour cela, il brille par son originalité...Le ton est assez caustique...Toutefois, ce genre de roman peut s'avérer difficile pour certaines personnes...Car elles pourraient s'en lasser...
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Gros gros coup de coeur pour ce délectable ouvrage que je ne peux que TRÈS vivement (huhu) vous recommander.
A votre avis, quel est l'un des plus grands reves de l'humanité? L'immortalité, n'est ce pas?
Et selon vous, qu'arriverait-il si, du jour au lendemain, à l'occasion d'un changement d'année, la mort se mettait à arrêter de tuer?
Il s'agit de la première partie de l'ouvrage.
C'est exactement dans ce cas que se trouve un petit pays inconnu. La population, d'abord incrédule, se laisse aller à une euphorie collective à la limite de l'hystérie: "on ne meurt plus, c'est miraculeux! Notre pays est élu!".
Seulement, la situation vire à la catastrophe pour la société.
D'une part, si les gens ne meurent plus, ça ne veut pas dire qu'ils rajeunissent ou arrêtent de vieillir. Ainsi les gateux restent gateux, les mourants ... mourants, et les hospices se préparent à être submergés de générations entières de vieillards impotents! La pyramide des ages s'inversent, le ministère de la santé, les lobbies des assureurs et des pompes funèbres s'affole, de même que l'église qui se voit saper le coup du jugement dernier et est obligée de réinventer une doctrine, passant de la mort promise à la mort éventuelle, et les philosophes ... philosophent.
En outre, les familles sont encombrées par les vieux qui n'en finissent pas de mourir et commencent à les emmener de l'autre coté de la frontière, là où l'on meurt toujours. Un véritable trafic de candidats-cadavres se met en place, régi d'une main de fer par la Maphia (et non mafia), et l'afflux de cadavres au-delà des frontières vire à l'incident diplomatique...
Mais un jour la mort revient de vacances, et à ce moment nous entrons dans la seconde partie du livre.
Déjà, il a fallu purger la période pendant laquelle personne ne mourrait. Et hop, 60 000 morts d'un coup.
Ensuite, la mort a décidé de changer de méthode.
Désormais elle respecte un préavis d'une semaine avant de tuer quelqu'un. Ce préavis commence à la reception d'une lettre de couleur violette, annonçant le décès prochain. Enormément d'effets secondaires apparaissent: les gens tentent de se suicider avant, ou se noient dans les orgies et l'ivresse ...
Ce nouveau système fonctionne globalement, jusqu'à ce que l'une des lettres refuse obstinément de parvenir à son destinataire et revienne systématiquement à son expéditeur. Ce qui vexe la mort comme un pou.
Alors bien sûr, tout se mérite. Il faut savoir faire abstraction d'une présentation incroyablement dense et compacte, de paragraphe et de chapitre plutôt longs, qui vous donnent l'impression de lire ... en apnée.
Mais au delà de ça! C'est ironique, bien écrit, très drôle, original, le récit magistralement efficace de telle sorte qu' au fil de la lecture le lecteur crée d'innombrables images et représentations absolument inédites:
Vous êtes vous déjà figuré la mort cloîtrée dans sa cave, discutant avec sa faux, et véritable archiviste feuilletant ses petites fiches? Ou encore assise sur un canapé avec un chien sur les genoux? Ou en bisbille avec les services Postaux qui refusent obstinément de livrer une partie de sa correspondance? Discutant avec un musicien dans un taxi?
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Fable intéressante, mais parfois dure à lire à cause d'une phrase longue, aux multiples éléments intercalés.
Originalité du sujet.
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