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3,66

sur 295 notes
J'avais un peu trop d'attentes sur ce roman. Après avoir adoré L'aveuglement du même auteur, il me tardait de découvrir ce livre dont le résumé m'intriguait beaucoup.

Finalement, il s'agit bien plus d'un essai que d'un roman. le récit n'est pas linéaire, il ressemble davantage à une succession d'événements propices à générer des réflexions variées sur la vie et la mort. J'ai eu parfois du mal à avancer dans ma lecture, certains passages étant moins passionnants que d'autres. J'ai préféré la dernière partie, quand la mort se transforme en femme pour séduire ce musicien, très émouvant, qui lui échappe.

J'ai aussi beaucoup aimé les critiques non dissimulées de Saramago contre l'église, contre la politique, effectuées avec une très belle ironie. Et bien sûr, son imagination incroyable qui donne naissance à de belles idées : la maphia, la traversée euthanasique de la frontière, les archives de la mort...

Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé ce livre, mais j'étais sans doute en attente de réponses métaphysiques, que je n'ai malheureusement pas vraiment trouvées. Ce n'était sans doute pas l'objectif de Saramago. La mort reste une énigme, à l'image de cette fin déroutante.
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José Saramago, auteur portugais, prix Nobel de littérature, se jouait des conventions d'écriture autant que des préceptes de métaphysique les plus communs. Dans Les intermittences de la mort, un beau matin, plus personne ne meurt. Cela se déroule dans un royaume imaginaire mais cependant familier. On ne sait pas pourquoi, si ce n'est que la mort a décidé de ne plus oeuvrer à l'intérieur des frontières de ce pays. Les gens ne meurent plus, alors que faire de tous les malades qui s'entassent dans les hôpitaux? Que deviendront les services de pompes funèbres et les assurances vies? Sans mort il faut repenser la vie. Sans mort plus d'au-delà, plus de religion, que fera l'Église? Les autorités sont prises au dépourvu, la population exulte, des commissions se mettent en place, on philosophe, on cherche des solutions.

José Saramago s'interroge sur notre rapport à la mort, dans un récit qui prend des allures de fable. Il n'y a pas vraiment de personnages, seulement des protagonistes qui apparaissent pour l'anecdote ou ne sont qu'un visage du gouvernement. Si la première partie du récit envisage des questions purement pratiques liées à ce grand bouleversement, et notamment la refonte d'une société, l'auteur embrasse ensuite son récit de façon de plus en plus fantastique pour prendre son lecteur au dépourvu et l'étourdir de romanesque allégorique! Il dépasse les bornes et le plaisir qu'il prend à le faire déborde et vous vole un sourire à quasiment chaque page tournée. Lorsqu'on n'a jamais rien lu de cet auteur auparavant on peut être un peu déstabilisé par son débit et sa ponctuation presque abolie, mais on s'habitue rapidement à ce système.

Ce livre est délicieux car il fait preuve d'un ton faussement naïf et absurde malgré son thème morbide. L'auteur débute avec un mystère soulevant de sacrés problèmes bureaucratiques puis progresse avec malice vers la farce. Comme quoi, on peut parler de choses graves et faire rire son lecteur tout en lui suggérant des idées pas si anodines sur notre culture et nos croyances!
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Dans un pays inconnu, gouverné par un roi "constitutionnel", la mort décide de ne plus tuer, elle se met en grève. Ce qui est d'abord ressenti comme une bénédiction et provoque la jalousie des pays voisins se transforme vite en malédiction car, bien qu'immortels, la maladie n'épargne pas les habitants du pays et leur fait connaître les affres de la souffrance éternelle, sans parler des conséquences politiques, économiques et sociales du phénomène (dont le fameux problème du financement des retraites : tiens, ça me rappelle quelque chose!)... Tous ces aspects sont évoqués par l'auteur.
Le début du roman est assez déroutant, à cause du style utilisé par l'auteur : il y a très peu de ponctuation, les phrases sont donc longues et les dialogues nous paraissent confus mais je me suis vite habituée à cela et j'ai même fini par apprécier cette originalité. le roman aurait pu être bon voire très bon mais voilà, en voulant en faire trop, l'auteur a, à mon sens, raté son effet et ce à cause des longues, beaucoup trop longues digressions qui viennent parsemer le récit. Elles sont inutiles et inintéressantes, n'apportent rien à l'histoire et viennent gâcher la lecture. Elles ont fini par m'agacer. Heureusement, je me suis accrochée car, sinon, je serai passée à côté du passage avec le musicien, lorsque la mort reprend du service. Celui-ci vient la défier, involontairement. La mort essaye alors de comprendre pourquoi il n'est pas mort, comme convenu et cherche à y remédier. La fin vient donc relever le niveau et clôt le roman sur une bonne impression, j'ai retrouvé le plaisir éprouvé aux premières lignes du livre.
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Saramago joue avec la mort

Saviez-vous qu'il y a une mort pour chaque pays et pour chaque catégorie de vivant ? Dans le pays de Saramago, celle des hommes cesse de les faire mourir. Entre philosophie et 'pataphysique, il nous amène avec beaucoup d'humour à visiter toutes les conséquences fâcheuses de cette nouvelle situation. Et au-delà à réfléchir sur les fondamentaux de notre société.

Un livre jubilatoire écrit par un homme très proche de sa mort. Saramago l'a publié à plus de 80 ans, 5 ans avant qu'il ne nous quitte. Facile d'écrire sur la mort à 20 ans mais demande une remarquable lucidité lorsqu'on approche du moment fatidique.

L'écriture très particulière de Saramago, qui à l'instar de la mort, fait fi des règles habituelles de la syntaxe, associe le lecteur de manière très intime à ses réflexions en l'interpellant pour le ramener à lui lorsqu'il le sent dubitatif ou son attention faiblir.
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Je retrouve José Saramago après Tous les noms lu il y a quelques années et L'aveuglement qui m'a captivée l'été dernier. Ce roman, le dernier paru en France, s'est montré tout à fait à la hauteur des précédents. le style de José Saramago est resté le même : les dialogues sont inclus presque sans ponctuation dans la narration, les apartés sont nombreux et apportent leur dose d'humour (noir) au récit. Un des traits remarquables de l'auteur et de la traductrice par conséquent est l'emploi toujours du mot le plus juste, avec d'ailleurs quelques réflexions à l'intérieur même du récit sur le vocabulaire employé.
Le thème est en lui-même fort simple : un jour, la mort cesse de faire son travail dans un pays indéterminé, car la mort intervient sur un territoire restreint, ce que vous ne saviez sûrement pas, chers lecteurs. Eh oui, je commence à me laisser aller à des digressions qui ne me sont pas habituelles pour mieux vous expliquer les évènements. La mort donc, arrête de frapper, mais pas la maladie ni les accidents, ce qui conduit à des situations relativement dramatiques et compliquées pour la population. Si les pompes funèbres se retrouvent obligées de chercher d'autres moyens de subsistance, les hôpitaux et maisons de retraites sont engorgés et l'état et l'église se trouvent désemparés. Tout ceci est décrit avec beaucoup de savoir-faire et d'ironie par l'auteur et on se régale autant avec le récit qu'avec les petits clins d'oeil qu'il comporte : « cette commission est mort-née » « on ne peut pas dire que ce genre de travail soit tuant » et autres doubles sens délicieux dans le contexte.
La deuxième partie, où la mort, se rendant compte des problèmes qu'elle a créé, décide de reprendre son activité, n'est pas moins intéressante, bien au contraire. La mort se met en tête d'écrire des lettres, la scène où un graphologue analyse son écriture m'a bien divertie et la fin, que je ne vous révèlerai pas, bien sûr, se lit d'une traite !
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Il n'est pas facile d'aborder le thème de la mort...Je trouve que pour cela, il brille par son originalité...Le ton est assez caustique...Toutefois, ce genre de roman peut s'avérer difficile pour certaines personnes...Car elles pourraient s'en lasser...
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Pfiouuu ! J'ai commencé ce livre il y a un mois et demi... Et je n'en ai lu que 110 pages ! Je déteste faire ça, mais j'ai décidé d'arrêter en cours de route, je n'arrive pas à avancer... Pour ce que j'ai lu, au début je me forçais à tout lire, puis je sautais les pages sans les lire.

La suite en cliquant sur le lien ci-dessous
Lien : http://iani.over-blog.com/ar..
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Gros gros coup de coeur pour ce délectable ouvrage que je ne peux que TRÈS vivement (huhu) vous recommander.

A votre avis, quel est l'un des plus grands reves de l'humanité? L'immortalité, n'est ce pas?

Et selon vous, qu'arriverait-il si, du jour au lendemain, à l'occasion d'un changement d'année, la mort se mettait à arrêter de tuer?

Il s'agit de la première partie de l'ouvrage.

C'est exactement dans ce cas que se trouve un petit pays inconnu. La population, d'abord incrédule, se laisse aller à une euphorie collective à la limite de l'hystérie: "on ne meurt plus, c'est miraculeux! Notre pays est élu!".

Seulement, la situation vire à la catastrophe pour la société.

D'une part, si les gens ne meurent plus, ça ne veut pas dire qu'ils rajeunissent ou arrêtent de vieillir. Ainsi les gateux restent gateux, les mourants ... mourants, et les hospices se préparent à être submergés de générations entières de vieillards impotents! La pyramide des ages s'inversent, le ministère de la santé, les lobbies des assureurs et des pompes funèbres s'affole, de même que l'église qui se voit saper le coup du jugement dernier et est obligée de réinventer une doctrine, passant de la mort promise à la mort éventuelle, et les philosophes ... philosophent.

En outre, les familles sont encombrées par les vieux qui n'en finissent pas de mourir et commencent à les emmener de l'autre coté de la frontière, là où l'on meurt toujours. Un véritable trafic de candidats-cadavres se met en place, régi d'une main de fer par la Maphia (et non mafia), et l'afflux de cadavres au-delà des frontières vire à l'incident diplomatique...

Mais un jour la mort revient de vacances, et à ce moment nous entrons dans la seconde partie du livre.

Déjà, il a fallu purger la période pendant laquelle personne ne mourrait. Et hop, 60 000 morts d'un coup.

Ensuite, la mort a décidé de changer de méthode.

Désormais elle respecte un préavis d'une semaine avant de tuer quelqu'un. Ce préavis commence à la reception d'une lettre de couleur violette, annonçant le décès prochain. Enormément d'effets secondaires apparaissent: les gens tentent de se suicider avant, ou se noient dans les orgies et l'ivresse ...

Ce nouveau système fonctionne globalement, jusqu'à ce que l'une des lettres refuse obstinément de parvenir à son destinataire et revienne systématiquement à son expéditeur. Ce qui vexe la mort comme un pou.

Alors bien sûr, tout se mérite. Il faut savoir faire abstraction d'une présentation incroyablement dense et compacte, de paragraphe et de chapitre plutôt longs, qui vous donnent l'impression de lire ... en apnée.

Mais au delà de ça! C'est ironique, bien écrit, très drôle, original, le récit magistralement efficace de telle sorte qu' au fil de la lecture le lecteur crée d'innombrables images et représentations absolument inédites:
Vous êtes vous déjà figuré la mort cloîtrée dans sa cave, discutant avec sa faux, et véritable archiviste feuilletant ses petites fiches? Ou encore assise sur un canapé avec un chien sur les genoux? Ou en bisbille avec les services Postaux qui refusent obstinément de livrer une partie de sa correspondance? Discutant avec un musicien dans un taxi?
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Fable intéressante, mais parfois dure à lire à cause d'une phrase longue, aux multiples éléments intercalés.
Originalité du sujet.
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