Citations sur L'Arabe du futur, tome 1 : Une jeunesse au Moyen-Orie.. (112)
À cette époque, personne ne m’avait expliqué ce qu’était l’islam ou le christianisme… Mon père ne faisait pas la prière et il mangeait du porc quant il vivait en France.
Il affirmait ne pas être croyant ou religieux, mais défendait sans cesse les sunnites en disant qu’ils étaient les seuls à avoir raison.
- On... On retourne en Syrie ?
- évidemment, c'est bientôt la rentrée ... Tu vas pas passer ta vie en vacances !
- l'arabe du futur, il va a l'école !
Ce type vendait de jolis fruits bien lustrés.
- Donne m'en un kilo !
- Bien sûr mon frère !
Il a rempli un sac et l'a tendu a mon père.
- Hein ? Tu t'fous d'moi ? Tu m'as mis que des pourris ! Je veux celles de devant !
- Et comment je vends les autres cousin ? C'est les seules pommes brillantes que j'ai ! Tu veux me ruiner ou quoi ?
[Scène dans l'avion Paris-Damas... ]
Depuis 1971, la Syrie était dirigée par Hafez-Al-Assad, un ancien pilote de chasse.
-- Maman, regarde mon dessin. [Le petit Riad brandit son dessin de Pompidou].
"Al Assad" voulait dire "le lion". Mais ça n'était pas son vrai nom. Son vrai nom était "Al Wach" qui signifiait "la bête sauvage".
La Syrie était une dictature militaire socialiste, proche allié de l'URSS, et en état de guerre avec Israël.
-- Maman ! Je...
-- J'ai entendu ! Minute !
[Riad SATTOUF, "L'Arabe du futur, tome 1", Allary Editions, 2014, page 69 (monochrome bleu)]
Puis au bout d'un long moment, des femmes amenèrent un plateau avec du riz, du boulgour et des os rongés. Les femmes se mirent à manger avec les doigts les restes du repas pris par les hommes dans la pièce à côté.
Mon père était obsédé, depuis toujours par l'idée de devenir "docteur".
-Le mieux, pour être docteur c'est médecin ... mais moi, je peux pas voir le sang ..j'ai la tête qui s'met à tourner !
En Syrie, quand ta maison est terminée, tu dois payer des impôts dessus… Comme personne ne veut payer, personne ne termine sa maison!
HAHA!
- Alors les notes ?
- 10/10
- Bien.
- 10/10
- Bien.
- 10/10.
- Bien.
- J'ai pas de note !
- Hmm.
Je ne comprenais pas ce mot. Mais depuis ce jour, quand j'entends "Dieu", je vois la tête de Georges Brassens.
- Quand je t’ai rencontré, tu rêvais de faire un coup d’Etat !
- HAHA ! Quand j’étais jeune, il y avait des coups d’Etat toutes les semaines ! Normal que j’en rêvais !