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4,26

sur 5467 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le beau gosse.
Aussi loin que ses souvenirs le portent, Riad Sattouf raconte son enfance en France, en Libye et en Syrie. le 1er volume de son autobiographie dessinée débute à sa naissance en 1978 jusqu'à l'âge de ses six ans, en 1984. 5 autres volumes suivront pour raconter l'épopée de « L'Arabe du futur ». Son père syrien, Abdel-Razak Sattouf vient faire sa thèse d'histoire contemporaine en France afin de fuir le service militaire de son pays et force sa rencontre avec Clémentine, étudiante à Paris. Néanmoins, le couple se forme et s'épaule jusqu'à l'obtention de la thèse en 1978 avec mention « honorable ». Déçu et humilié, Abdel-Razak pense que son jury de thèse est raciste. Finalement, il postule à l'étranger et la Libye lui offre un poste de maître-assistant à l'université. L'odyssée de Riad est enclenchée. La découverte du pays mené par Kadhafi est déprimante et déboussolante. Vue par un tout jeune enfant, la Libye est évoquée entre le cauchemar et l'amusement. Baignant dans le jaune, le pays ne respire pas la santé. Les enfants de palier que Riad côtoie paraissent venus d'une autre dimension, incompréhensibles et insaisissables tout comme le père de Riad qui marque de plus en plus une distance où la puérilité et l'incohérence jouent une partition allant crescendo. Après un bref retour par la case bretonne, la famille Sattouf repart pour la Syrie. le village de Ter Maaleh habité par le clan Sattouf semble être un dépotoir à ciel ouvert. Les deux cousins Anas et Moktar effraient le petit Riad. Avec son abondante chevelure blonde platine et sa méconnaissance de la langue arabe, Riad Sattouf porte des signes extérieurs d'étranger à ostraciser ; il redoute à juste titre d'être un bouc-émissaire et l'idée d'intégrer l'école le terrorise. Pourtant, son père insiste. La cour des grands fauves lui est grande ouverte.
Dans son autobiographie, Sattouf dézingue tout ce qui l'entoure, Français ou Arabes. Malgré la focale de l'enfance, le vécu retranscrit a des accents de vérité. Avec un sens aigu du détail révélateur, l'auteur pointe les travers et les carences où la bêtise et la méchanceté dominent. Les quelques moments d'échanges et de tendresse sont dépréciés par l'ironie et la caricature. La surprise est constante pour le lecteur et si le sourire pointe souvent, l'arrière-fond est amer.
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Cette autobiographie de Riad Sattouf est extrêmement connue, il était donc temps que je me penche dessus. M. Sattouf a été confronté très jeune au rejet de la différence: en Syrie, il jouait le rôle du Juif qui devait mourir car il était blond... A travers ses yeux d'enfant il nous montre les préjugés et l'enrôlement idéologique dans lequel les enfants de sa génération ont été élevés en Syrie. Son père est l'autre personnage central du livre: un homme orgueilleux, retourné au pays et grand admirateur des dictateurs, qui n'aimerait rien tant que d'être à leur place. Il y a beaucoup d'humour dans cet ouvrage et j'ai hâte de lire le tome 2.
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Dans le premier tome de "L'arabe du futur", nous sommes au début des années 1980. Riad a hérité de sa mère sa longue chevelure blonde. C'est un enfant sensible et délicat. Il ne parle pas arabe. Alors lorsqu'il arrive en Libye, il sort du lot. Son père est un syrien sunnite, non pratiquant, seul à être allé à l'école dans la famille. Il a pu poursuivre ses études en France à la Sorbonne grâce à une bourse et c'est là qu'il a rencontré sa future femme.

L'ouvrage est divisé en 4 parties dans lesquelles l'auteur décrit le parcours de ses parents : la France, l'arrivée en Libye, le déménagement en Syrie, le retour en France pour les vacances. Les planches sont noires et blanches sur fond de couleur unie, une différente par catégorie. Les dialogues sont succincts et il y a de l'humour.
On parle de Khadafi, de la façon si particulière de vivre à Tripoli, de l'accès un peu particulier à la propriété là-bas, puis de l'école et de l'insertion, sa vision de la violence. On découvre les jeux de rue, la cruauté des enfants alors que Riad, si doux, ne connaît encore rien de tout cela.

Cet ouvrage est très bien construit. Les thèmes évoqués marquants la différence entre les deux cultures sont très intéressants. J'ai aimé la façon de les aborder avec ironie et humour, dans le regard d'un enfant décrivant ce qu'il voit, ce qu'il entend, et ce qu'il ressent sans toujours en comprendre le sens.
Une très bonne lecture !
Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Découverte enfin de cet « Arabe du futur », tant conseillé par mes amis.
"Tu verras, tu vas apprécier, toi qui a vécu en Afrique du Nord !"
Et effectivement, j'ai apprécié ce monde selon Riad.

Pauvre gamin trimbalé au gré des emplois de son père, étrange prof, dans la Libye de Khadafi ou la Syrie d'Hassad alors que moi, à peu près à la même époque, je retournais dans la Tunisie du vieux Bourguiba.

Même crasse et puanteur partout, égouts à ciel ouvert, myriades de mouches sur les étals de viande en plein air et de poisson au marché, racisme du quotidien, crachats à vos pieds et insultes à vos oreilles.



Drôle d'univers, sans concessions, réaliste dans l'oeil de l'enfant, fantasmé par l'orgueil du père qui ne peut pas reconnaître devant sa femme qu'il vit aux milieux d'arriérés incultes et bigots.

Mère qui d'ailleurs est d'une étonnante placidité à l'exception de deux instants cruciaux où elle ne supporte ni la bêtise, ni la cruauté. Regard ironique, sarcastique, histoire triste aussi de cette errance contrainte sous les pas de ce père falot et immature.
Bien vu et parfaitement croqué.
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Cela faisait longtemps que j'entendais parler de ce livre. Et il est arrivé à la bibliothèque, je l'ai donc emprunté encouragée par mon amie de lecture. Je n'apprécie pas les dessins comme ma lecture de Maus, mais j'arrive à faire abstraction, car l'auteur a certainement ses raisons pour ce choix et cette façon de représenter sa famille.
Ce premier tome est la vision d'un enfant qui découvre la vie au travers de la famille de son père et de sa mère. Deux familles bien différentes. Je ne suis pas perdue grâce aux explications de l'auteur au fur et à mesure de sa découverte du pays et traditions de son père. La réalité vue par l'expérience d'un enfant sensible, naturel.
Je découvre la violence entre les enfants, dans leurs jeux, dans leurs paroles, paroles qu'ils entendent de la bouche de leurs pères.
J'ai aimé suivre le périple de ce petit garçon ...et je vais continuer.
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1978-1984. le petit Riad grandit entre la Lybie de Kadhafi et la Syrie, pays de son père, d'Hafez Al-Assad, les quelques vacances en France, pays de sa mère, en marquant le contre-point occidental. Un premier volume tendre et touchant sur l'éveil aux différences culturelles.
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Ce premier tome de Riad Sattouf raconte sa petite enfance. Il la passe entre France, Libye et Syrie. L'image du père est très présente et on voit qu'elle a marqué son enfance. On voit donc ce petit garçon se former entre de nombreux éléments de société: religion, politique, rapports aux autres enfants, place de la femme, autant de questionnements d'enfant qui ne trouvent pas forcément de réponse.
Je n'apprécie pas particulièrement le dessin mais j'ai apprécié le code couleur par pays.
Par contre le scénario et la vision de ces sociétés très différentes au travers les yeux d'un jeune enfant m'ont intéressée d'autant qu'il s'agit des souvenirs de l'auteur. J'irai très probablement lire la suite.
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Papa syrien, maman bretonne, leur rencontre au restaurant universitaire à Paris, et l'enfance de leur petit Riad, entre Libye où le père travaille, Syrie dans la famille, et Bretagne pour les vacances.
Une curieuse relecture de ce tome 1 : je l'avais lu à sa sortie et me souvenais bien du contexte politique libyen et syrien, mais pas du tout de l'histoire familiale, étonnant, non ?
Car ce contexte, finalement, est vu à hauteur d'un enfant de 4 ans, donc peu approfondi, alors que la vie de famille, elle, occupe la plus grande partie de l'album : la relation pleine de tendresse avec les grands-parents, notamment, est très touchante.
Mais on voit déjà apparaître, avec subtilité, les prémices de ce qui fera capoter le couple.
Challenge Bande dessinée 2022
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L'enfance de Riad Sattouf est plus qu'étonnante, le récit de sa vie en Lybie et en Syrie force l'admiration tant il a vécu une enfance loin d'être banale, c'est le moins que l'on puisse dire !
Plusieurs fois je me suis dit « mais quels pays de fous ! » à la place de sa mère j'aurai pris mes jambes à mon cou et je serai reparti en France.
On découvre tout d'abord un père très étrange dans ses convictions, dans sa croyance en l'homme (et l'arabe en particulier), dans ses objectifs de vie et pour celle de sa famille. On découvre aussi la Libye, pays tenu par un dictateur aux idées… « originales » ; puis la Syrie qui ressemble à la Libye mais en pire.
La pauvreté, la misère, la violence, voilà ce qui ressort du témoignage de ce jeune enfant de 4 ans. C'est particulièrement glaçant. C'est le témoignage d'un enfant avec ses yeux d'enfants sur un monde qu'il appréhende à peine et qu'il ne comprend pas. Mais c'est le même sentiment qui habite les différents protagonistes de l'histoire, à commencer par un père perdu dans un monde arabe idéalisé, endoctriné devrais-je dire, par les dictatures arabes.
Une lecture en tout cas très déstabilisante.
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Très bon moment passé auprès de Riad Sattouf et de son Arabe du futur, T.1
Déjà un petit moment que l'idée de lire cette saga autobiographique me trottait dans un coin, mais l'ouvrage a un tel succès qu'il faut s'armer de patience pour pouvoir l'emprunter ...
L'Arabe du futur, première époque donc. Ce n'est pas tant le dessin qui m'a plus chez Sattouf que le récit en lui-même, et la vision ou la compréhension à hauteur d'enfant de la Libye de Khadafi ou la Syrie de El-Assad père. Nous sommes ici entre 1978 et 1984. Riad raconte ses premiers pas, la figure du père pétri de contradictions, celle de la mère aimante et en même temps qui semble subir les événements.
A bien des égards, ce travail de Riad Sattouf m'a rappelé les différents ouvrages de Guy Delisle, dans la forme comme dans le fond, avec cette idée de chroniquer l'ordinaire tout en donnant des clés de compréhension du monde dans lequel nous vivons.
Reste à attendre l'arrivée du tome 2 ... je suis en 3ème position ...
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