AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,12

sur 64 notes
5
11 avis
4
6 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Après une lecture très appréciée du premier opus (« Mathilde ne dit rien ») me voici plongée « corps et âme » dans le second volet des « Chroniques de la Place carrée », en compagnie des nouveaux protagonistes (et de quelques anciens …)

Laura est une infirmière, amoureuse de Marion (qu'elle a croisée dans un cinéma d'art et d'essai) de Mozelle, dans l'Est de la France … Malheureusement, Marion est mariée et mère de famille … Cynthia et Thierry jeunes parents d'une adorable Fiona ne s'en sortent plus (au point de voler les couches culottes dans une grande surface …) Mathilde, Tonio, Lounès et le petit Idriss sont là également (voir le premier tome) Ainsi que Joëlle, Bolleg, la petite Zoé et tant d'autres ! …

C'est Noël (2019) une période pas forcément joyeuse pour tout le monde … Puis viendront janvier et février 2020 et des informations préoccupantes dans les médias, concernant un virus chinois potentiellement dangereux … Finalement en mars, Emmanuel Macron devra annoncer – à la stupeur générale – la fermeture des écoles puis un confinement national ! (Comme c'est déjà le cas dans de nombreux pays de la planète …)

Un roman (plus social que policier) particulièrement touchant. La souffrance – morale ou physique – des habitants les plus vulnérables (ceux de la Place carrée notamment) est palpable, dans une petite ville qui doit faire face aux insolubles trafics de drogue, aux problèmes financiers des uns, aux déceptions amoureuses des autres … En passant par la brutale épidémie de coronavirus, qui tue les moins chanceux et traumatise leurs familles … Une écriture particulièrement « visuelle », un style percutant et une analyse profondément humaine, de la part de l'auteur de cette bien sombre chronique ! La lecture du troisième volet ne saurait tarder, en ce qui me concerne !
Commenter  J’apprécie          50
Ce roman est le n° 2 des chronique de la Place Carrée de Christian Saule. Nous sommes toujours dans le même groupe de HLM déshérités de la cité des Hauts dominant la ville imaginaire de Monzelle. Quelques personnages du n°1 comme Mathilde apparaissent au cours du récit, mais les deux héros principaux sont nouveaux. En 1er, Tonio, petit dealer malmené par son boss, trafiquant de haschich, qui pense avoir enfin sa chance de percer avec l'arrivée d'un kilo d'héroïne dont il organise déjà la revente en douce, mais que le sort et (surtout) ses comparses feront tout pour contrarier ! Son projet viendra percuter le destin de Laura, l'autre héroïne, infirmière solitaire, mal dans sa peau et également habitante du quartier. Amoureuse malheureuse de Marion, jeune femme mariée qui a du mal à savoir ce qu'elle veut, sa vie est surtout marquée par la 1ère vague du Covid et son flot de malades dont la violence inattendue submerge son hôpital et aussi... par l'arrivée d'un patient proche de Tonio… qui fera la jonction involontaire entre les deux histoires longtemps parallèles.
Le style est direct, nerveux, les portraits vivants, même pour les personnages secondaires. le contexte du confinement qui frappe, bien sûr, le quartier de la Place Carrée est très humain avec ses habitants, qui, même s'ils n'en respectent pas trop les règles, sont touchés par la perte d'emplois précaires ou « informels » qu'ils exerçaient et qui se retrouvent du coup dans la misère et prêts à tout. « Héroïne » apparaît comme un roman social très noir, découpé en paragraphes brefs, hachés, mais qui se développent avec la tension qui monte et qui nous tient en haleine jusqu'au bout.
Commenter  J’apprécie          10
Héroïne : femme qui fait preuve d'un grand courage.
Laura est infirmière en ce début d'année 2020. La pandémie de COVID désorganise le service d'urgence dans lequel elle travaille. Les malades s'accumulent en réanimation. Comment les soigner ? Quelles précautions prendre pour se protéger du virus ?
Peu d'échappatoire s'offrent à la jeune femme en dehors de ce travail : les cinémas sont fermés, son amoureuse ne répond plus au téléphone…
Héroïne : drogue dérivée de la morphine.
Les frontières sont fermées, le trafic de stupéfiant est lui aussi désorganisé. Tonio est un petit dealer de quartier. L'acquisition d'un kilo d'héroïne lui semble être une opportunité incroyable. Il réunit des fonds nécessaires, recrute des livreurs…

Ce roman dit « roman noir » est aussi une fresque sociale : en marge de la vie des personnages principaux, c'est toute l'histoire d'un quartier déshérité, en période de confinement, qui est dépeinte. L'enfant Idriss, privé d'école et jouant dans un collège désaffecté m'a particulièrement émue.
Il a manqué un petit rien pour que ce livre soit un vrai coup de coeur : peut-être un léger temps mort dans le développement de l'intrigue en milieu de lecture.
Commenter  J’apprécie          10
Je n'ai pas lu le tome 1 de cette saga cela ne m'a pas dérangé dans ma lecture. On passe rapidement d'un personnages à l'autre et cette écriture donne du rythme au récit. Mais c'est dommage car j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages. le confinement a été long et ici tout passe très vite. J'ai cependant aimé la fin qui clôture bien ce roman
Commenter  J’apprécie          00
Dans le cadre de la Masse Critique de Babelio, j'ai eu la chance de lire "Héroïne" de Tristan Saule, paru aux Editions Folio.
Ici, nous sommes dans le 2nd tome de la trilogie de la place carrée, mais il peut se lire indépendamment du 1er.
On retrouve les mêmes personnages que dans le 1er, mais l'accent est mis sur d'autres.
L'histoire se passe principalement pendant le 1er confinement, en mars 2020.
Les personnages principaux sont cette fois : Laura, jeune infirmière qui va vivre la covid à l'hôpital et nous rappeler les conditions dans lesquelles les soignants exerçaient... On oublie vite l'horreur que c'était...
Sa vie sentimentale est aussi très compliquée car elle aime une femme, mais celle ci est mariée et le confinement va venir encore complexifier les choses entre elles.
Il y a aussi Tonio, petit dealer, suiveur de plus gros mais qui veut devenir calife à la place du calife.
On retrouve Idriss, le petit garçon qui grandit, on voit passer Mathilde, l'héroïne du 1er opus. On fait la connaissance du "Manouche" qui tient un bar clandestin.
C'est encore un roman sociétal qui nous plonge dans la banlieue où les règles et les lois ne s'appliquent pas à tous (ici les déplacements avec attestation, c'était pas très strict..).
L'héroïne, titre du roman, on ne sait si c'est la drogue ou Laura... chacun y verra sa version.
Je lirai le 3eme roman pour finir cette trilogie car j'ai bien aimé l'écriture, voir les personnages évoluer...
Commenter  J’apprécie          21
Voilà un auteur, Tristan Saule, qu'il me tardait de lire, fortement influencé par les amis de Vleel où il est régulièrement mis en avant. Alors quand j'ai reçu Héroïne dans le cadre du jury du prix Quai du Polar 2023, il a été positionné en haut de la pile.

Deuxième tome des Chroniques de la place carrée – qu'on peut lire indépendamment du précédent – Héroïne nous entraîne en plein confinement dans les pas de Laura, infirmière qui tient le coup grâce à l'amour entrevu avec Marion, et de Tonio, second couteau des caïds locaux qui rêve de sa propre place au soleil.

Ils sont les personnages centraux d'une mini comédie humaine au coeur de cette ville ouvrière de l'Est de la France et de son quartier des Hauts, qui voit sa Place carrée devenir le théâtre du désoeuvrement, de la misère, du désespoir comme des espoirs fébriles. Et du drame aussi.

Roman sombre qui transpire l'empathie et l'humanité de son auteur, Saule place ses personnages entre deux vies, qui vont passer au révélateur décisif du confinement. La fuite avec Manon, son héroïne, pour Laura ; l'élévation sociale grâce à l'héroïne, pour Tonio.

C'est noir ; mais beau ; mais noir… Et addictif ! Les deux autres tomes seront vite rattrapés !
Commenter  J’apprécie          314
Deuxième volet de la trilogie de Tristan Saule - Chronique de la place carrée -, romans sociaux, sociétaux, plutôt noirs comme ont pu s'en rendre compte les lecteurs du tout premier opus - Mathilde ne dit rien -, et si celui-ci semble l'être "un peu moins", ne vous fiez pas aux apparences, il réserve des surprises auxquelles vous resterez difficilement insensibles.

Nous retrouvons donc la place carrée, place située au coeur de la cité populaire de la petite ville de Monzelle.
Dans ces barres d'immeubles conçues dans les années 70 vivent aujourd'hui 8000 de nos compatriotes, ceux essentiellement appartenant à ce que certains appellent "la France d'en bas", celle des "Lumpen", celle qui survit grâce à des petits boulots, des aides sociales, de l'entraide ou de la "débrouille" ; mode de survie peu considéré par le Code pénal.

Au milieu de ce décor et de quelques-uns des protagonistes
du premier pan de la trilogie, dont Loumès, Idriss, Zineb et Mathilde, ouais, "la Mathilde qu'est revenue"... juste le temps d'une ou deux scènes, mais pas n'importe lesquelles...vit Laura, une très belle jeune femme ; une beauté magnétique, un peu comme celle de Cléopâtre.
Laura, infirmière de son état, est passionnée de cinéma. Et puis elle est gay ; rien de vraiment extraordinaire si ce n'est que son amour du 7ème art va lui faire croiser le chemin de Marion, une jeune trentagénaire... mariée à un homme, mais en laquelle vivent des pulsions homosexuelles qui vont faire leur coming out grâce à la "Zone" de Tarkovski et à Laura de laquelle elle va s'éprendre...pour le meilleur et pour le pire.
Tonio, l'ancien toxico auquel Mouss a donné une seconde chance, qui deale "léger" et qui sert de chauffeur à Mouss et à Loumès va se voir proposer par le "Manouche", un Marocain qui a jadis combattu en Bosnie et qui s'est reconverti en trafiquant à la petite semaine et en alcoolo chronique, une affaire d'héroïne.
Passer de l'exta à la dreu et le faire en loucedé en s'associant avec une brute sociopathe, avec l'espoir de toucher le jackpot, tel est le choix auquel est confronté Tonio.
Laura et Tonio forment donc ce binôme dramatique mis en scène par Tristan Saule. Binôme autour duquel gravite un monde dont la vie et les mauvais choix peuvent faire surgir les djinns les plus redoutés.
Mais intéressons-nous un instant à Laura, laquelle fait office dans ce roman d'héroïne cinématographique ( alors que Tonio se débat toutes les larmes de sa mère pour en avoir un peu... ), de scénariste, de metteure en scène, de cheffe opératrice vidéo, de spectatrice cinéphile, voire de critique.... Bref, elle incarne le cinéma dont elle orchestre le film à la manière d'un Otto Preminger, et je me suis posé la question de savoir si le - Laura - de Tristan Saule n'était pas une révérence littéraire offerte au maitre en hommage à son - Laura -, ce chef-d'oeuvre dans lequel auréolait de toute sa "présence" et de tout son mystère une sublime Gene Tierney... laquelle, les amateurs s'en souviennent, a incarné dans - L'Égyptien - de Michael Curtiz la tout aussi sublime princesse Bakétamon... sorte de Cléopâtre, dont la beauté peut faire penser à celle de Laura l'infirmière, bouclant ainsi la boucle...

Et tout cela au début de 2020 alors que de Chine arrive un virus inconnu, le SARS-COV2, plus "célèbre" sous l'appellation de " coronavirus de Wuhan."
La menace est d'abord sous-estimée comme le "nuage de Tchernobyl", puis on manque de masques, puis on confine...et c'est à ce moment-là que le roman nous cueille.

Un roman à l'écriture et au montage ( structure narrative ) découpé comme un film.
Il débute ainsi :
"- le SAMU, bonsoir.
Au bout du fil, une voix féminine, brisée, tremblante.
- Il faut venir. Il faut venir.
- Dites-nous ce qui se passe, madame, dit la permanencière .Comment vous appelez-vous ?
- Il y a un souffle dans le combiné. le vent peut-être. Ou alors la respiration vaine de la femme.
- C'est moi, dit-elle. Je suis rentrée dedans. Je l'ai tuée, elle bouge plus.
- Où êtes-vous, madame ?"

COUPEZ !

D'autres lieux, d'autres scènes, une autre temporalité(?)
Et on retrouve Laura aux urgences qui attend l'arrivée d'une jeune accidentée de la route. L'hélicoptère ne va pas tarder.
La jeune femme qui vient d'être renversée par une voiture est prise en charge et transportée au scanner.
Elle est suivie de près par sa mère qui crie son nom : "Laura !"
Surprise, troublée, l'infirmière se retourne croyant un instant que c'est elle qu'on appelle, que c'est sa mère qui l'appelle...
Cette jeune femme qui porte le même prénom qu'elle, qui a le même âge qu'elle, qui porte un pantalon vert pomme pareil à l'un des siens, ce pourrait être elle.
Tout au long de cette scène, Laura ne va être partie prenante que dédoublée, un peu de manière extracorporelle.
"- Laura contemple l'évènement à distance, invisible. Elle est au cinéma. Personne ne lui prête attention. Elle est un fantôme blanc qui tremble dans la lueur des néons blafards. La fille a le même âge qu'elle, le même nom qu'elle. Laura n'est peut-être que son âme errante, flottant dans la pièce avant de rejoindre le tunnel de lumière, avant de se fondre dans le grand tout. Il n'y a qu'une seule Laura qui s'éteint à l'âge de vingt-trois ans comme une conne, en ayant passé toute sa vie à attendre qu'elle commence. Ça ne devait pas se dérouler comme ça."

COUPEZ !

Laura marquée par la mort tragique de la jeune femme, se confiera à Marion, avec laquelle elle prendra connaissance de la sentence prononcée quelques mois plus tard par un juge contre la chauffarde : deux mois de prison avec sursis. Marion s'indignera de la légèreté de la peine...

Tristan Saule a réussi son pari ; un second volet, différent mais tout aussi prenant que le premier.
L'écriture ciné, l'authenticité des personnages, le réalisme de leur vécu ( en tant qu'ancien soignant, j'ai été scotché par l'aisance avec laquelle il met en scène le médical, le paramédical, leur lexique, leurs codes, leurs actes... c'est bluffant ! ), le rythme et l'action parfaitement accordés, le scénario et le script impeccablement maîtrisés.
La Place Carrée vit sous nos yeux, réelle comme seul le réel pouvait nous la montrer ; se contentant d'observer.
Il y a chez Tristan Saule, sur le plan cinématographique, mais pas que... quelque influence néoréaliste à laquelle, pour ce qui est de la relation Laura-Marion papillonnent devant nos yeux des effluves d'un - Mulholland Drive – qu'aurait mis en scène un duo Truffaut-Kassovitz.

J'ai vraiment tout aimé dans ce bouquin.
À commencer par la structure narrative que je ne peux qu'appeler montage.
Tout y est vie.
Rien n'échappe à la caméra du metteur en scène.
Et comme j'avais parlé en commençant ce billet des lieux que l'on retrouve dans ce deuxième opus et qui nous deviennent familiers, comment ne pas évoquer ces deux établissements symboliques qui enserrent la cité et que sont l'hôpital et la SPA... cette SPA, ce pistolet de Tchekhov dont je me disais que Tristan Saule parlait trop pour ne pas finir par lui offrir un rôle à sa mesure...
Il y a du social, il y a du sociétal, il y a de la chronique, de l'action, du suspense, du noir... et c'est intelligent.

Un régal de lecture... dont je pourrais parler des heures ; je ne le ferai pas, rassurez-vous !

Commenter  J’apprécie          400
Héroïne, oui mais laquelle ?

L'agencement répétitif de paragraphes courts, donnant voie aux personnages de cette trilogie m'a donné l'impression de descendre l'escalier d'une des tours de la place carrée.

Place carrée, place dont j'étais familier ayant trouvé dans les lignes du premier tome une oscillation habile entre roman noir et roman social, campé par une héroïne singulière et forte.

J'avais hâte de retrouver cet univers austère, ancrée dans un décor, vestige décati d'une architecture qu'on croyait idéale au temps du tout goudron.

Je descends donc d'abord à pas prudents et attentifs ces marches, prenant le temps des présentations du casting et de la cadence à adopter. Puis, page. Après page, je prends de l'assurance et me laisse emporter par ce petit vortex de cyclique et circulaire descendant inexorablement, dans ce bouquin aussi noir que le laisse suggérer sa couverture.

Les pages ou les marches défilent à l'image des personnages du roman, un peu ternes, sombres, parfois s'en détachent des plus claires pas encore usées, délavées ou encrassée par une misère sociale qui infiltre le microcosme de cette cité quasi déserte avec l'arrivée du Covid ou soignants côtoient trafiquants.

Un beau roman prenant, sur des destins de personnes aux sombres dessins bien souvent plus imposés que choisis. Des héros simples, tristement réalistes qui luttent pour leur survie dans un endroit qu'ils n'ont peut-être jamais aimé. Dépeints avec acuité et sans misérabilisme. J'ai retrouvé cette patte habile de l'auteur avec une construction toutefois différente du premier opus, plus de personnages cette fois-ci et si toujours subtilement amenés je leur ai trouvé moins de superbe que Mathilde l'héroïne du premier volet.

Les deux ouvrages peuvent largement se lire dans le désordre et de petites réapparitions de personnages racolent de vieux souvenirs, mais ne décourageront absolument pas le lecteur qui attaquerait le triptyque par cet opus mitoyen.

Heureux gagnant du tome 3 grâce à la dernière opération, j'ai extirpé celui-ci in extremis pour me rafraichir la mémoire sur les personnages convoqués tout en me faisant très plaisir avec un bon moment de lecture, j'ai été très agréablement surpris de retrouver une intrigue bien menée sur la durée, pimentée de subtiles réflexions sur la place du cinéma par rapport à la littérature.

Hâte de découvrir prochainement ce que nous réserve cet auteur à la grande acuité pour décrire et créer des personnages aux prises avec un quotidien difficile où l'espoir gifle autant qu'il aide à tenir.
Commenter  J’apprécie          170
Le projet ambitieux de Tristan Saule, faire une chronique d'une place de ville de banlieue au rythme d'un livre par an, m'a tout suite attirée. Après Mathilde n'a rien dit, je me réjouissais de retrouver l'ambiance si particulière du lieu avec Héroïne. Une fois encore la magie a opéré. Tristan Saule nous propose un voyage en 2020 alors que la pandémie menace et que la pression monte dans les hôpitaux comme dans les rues.

Laura travaille comme infirmière à l'hôpital de Monzelle. Elle vit dans un appartement donnant sur la place carrée. Elle est amoureuse d'une femme en couple et souffre de la situation. Tonio deale aux pieds des tours de la place. Un jour, une grosse opportunité se présente à lui. Il connaît les risques mais tente quand même le coup. Il aimerait pour une fois jouer le premier rôle. Dans le quartier, chacun vivote et galère. Thierry ne peut plus payer les couches de son bébé, Joëlle n'ose plus appeler sa fille tant elle se sent démunie et Idriss trompe le temps en attendant que l'école ouvre de nouveau.
Par paragraphes successifs, l'auteur nous raconte les vies croisées des habitants de la place carrée. Les itinéraires de Laura et Tonio s'entremêlent à ceux de leurs voisins. Il construit de manière brillante un roman polyphonique saisissant. Avec une construction presque cinématographique, il fait monter crescendo le rythme de son roman. Comme pour renforcer ce lieu avec le cinéma, Tristan Saule ponctue son roman de réflexions sur les différences entre la vie réelle et le cinéma. Très addictif, ce roman se lit presque d'un souffle et se termine dans un final grandiose.

Si le covid et le confinement constituent la trame de fond du livre, il n'en sont pas le sujet. L'auteur réussit brillamment à nous replonger dans cette période d'incertitude et nous faire ressentir l'impact du confinement sur les populations de banlieue. Il montre aussi la pression folle qui s'est emparée des hôpitaux et les angoisses qui ont embrasé la population. Il réussi à traiter d'un événement encore très présent dans la mémoire de chacun avec déjà une forme de recul. Son sujet, ce sont les personnages et la manière dont ils mènent coûte que coûte leur vie. Les aléas du covid sont des entraves supplémentaires à une existence faite d'obstacles et de difficultés.
Si l'intrigue autour de Tonio et Laura m'a beaucoup intéressée, j'ai adoré suivre les personnages secondaires également. On retrouve avec grand plaisir Mathilde, Idriss et Louness. J'ai eu une tendresse particulière pour Manouche, sorte de gitan vivant dans un baraquement près de la SPA de magouille en tout genre. le passage où il raconte sa vie est passionnant. Tristan Saule a un véritable talent pour créer des personnages incarnés.

J'ai adoré retourner sur la place carrée et je me réjouis de la sortie prochaine d'une troisième tome ( en janvier 2023)
Commenter  J’apprécie          20
On l'attendait avec impatience en janvier, on l'a acheté à Quais du Polar au printemps et on l'a enfin lu cet automne, pour se préparer à la sortie du tome 3 en 2023 : Héroïne, le tome 2 des Chroniques de la place carrée !!

Et ce nouvel opus a tenu toutes ses promesses !!

Si les premières pages peuvent sembler un peu déstabilisantes (les passages d'une histoire à l'autre sont rapides, très rapides,... trop rapides ?), très vite on se prend au jeu de ce tissage et métissage qui fait l'ADN de ce quartier où chacun cherche sa place, son rôle, et doit s'adapter à un nouvel arrivant : le COVID.

Tres vite, deux histoires parallèles se dégagent et nous prennent au corps : Laura D un côté, infirmière, confrontée à l'insoutenable et inimaginable épidémie. de l'autre Tonio, qui cherche à monter les échelons dans sa carrière de délinquant, pour se faire une place au soleil.
Autour, gravitent les habitants de la place carrée, plus ou moins confinés mais tous impactés par cette crise sans précédent qui bouleversent leur quotidien.

Toujours avec justesse, Tristan Saule nous raconte 2020 et sa pandémie (pour vous dire comme j'étais happée : je lisais dans le bus et en descendant un soir, j'étais choquée de voir tout ce monde sur les routes : "mais ? Ils ne sont pas confinés ?!). Il nous dit aussi la vie d'un quartier comme il en existe tant en France, et nous laisse spectateurs de ces destins qui sont un peu les nôtres...
Sans parler de cette fin qui m'a tant émue...

Je ne vous dirai qu'une seule chose : venez à la découverte des habitants de la place carrée, si ce n'est pas déjà fait !!

Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (166) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2880 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}