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Citations sur 7/13 (48)

Il faut que je fasse un effort pour intégrer ce trou du cul à mon équipe, sinon on ne s'extraira jamais de l'impasse où son attitude de fouine nous a embarqués jusque-là.
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La photo est un peu floue, mais on voit au premier coup d’œil que la femme pourrait être presque jolie si elle n’avait cet air profondément triste plaqué sur les traits. Sur ce cliché, elle ne doit pas avoir plus de quarante ans, ni peser plus de cinquante kilos. Ses bras nus dépassent de son chemisier d’été. Elle est coiffée d’un chapeau à larges bords qui dissimule dans son ombre sa chevelure tirée en arrière. Un visage strict, sans le moindre sourire sur les lèvres. Pas une bombe de séduction, c’est le moins qu’on puisse dire.
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– Vous êtes impayable, Alton. La moitié de l’Amérique serait d’accord pour affirmer que c’est exactement l’inverse ! C’est vous le héros, pas moi !
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Alton posa une main amicale sur l’épaule de Paine.

– Passez me prendre à n’importe quelle heure. Je serai prêt. Merci, Howard.

Puis il tourna les talons, sortit dans la froidure et alluma une cigarette en scrutant le brouillard épais par-dessus le verre de ses lunettes qui scintillaient d’humidité dans la nuit opaque difficilement combattue par les lampadaires.
Tout au fond de ses os, un frisson courait depuis plusieurs jours. Une onde noire dont il ne parvenait pas à se débarrasser, même assis juste à côté de l’imposante cheminée du hall. Cette foutue maladie, certainement, qui lui faisait perdre de plus en plus de poids au fur et à mesure que son exil loin de l’Amérique s’éternisait.
Son médecin militaire lui avait demandé de rentrer à New York, de se reposer enfin et de se faire soigner pour de bon. Mais jamais, jamais il n’abandonnerait l’effort de guerre et ses camarades sur le terrain.
Jamais.
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C’était la première fois qu’autre chose que des larmes coulait sur ses joues depuis son retour dans le monde des vivants.
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Lisa glissa une jambe hors du lit et posa avec précaution la plante de son pied nu sur le carrelage. La fraîcheur la fit frissonner et elle serra les dents. Le deuxième pied rejoignit lentement le premier. Elle rabattit sa chemise de nuit sur ses cuisses et attendit un peu que le vertige s’évanouisse. La chambre était silencieuse, hormis les bruits de la rue qui lui parvenaient à peine à travers le double vitrage. Elle laissa son regard errer sur les objets qui lui appartenaient et qu’elle ne reconnaissait plus, comme s’ils s’étaient vidés de leur substance, de leur sens même, pendant son hospitalisation.
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Quand Picaud m’a dit que c’était moche, il était encore loin de la vérité. Je pense qu’il a simplement répété ce que les hommes de l’IJ lui en avaient laissé filtrer. Nous pénétrons dans le salon et je me colle brusquement la moitié du reste de pommade sous les narines. Le commandant attrape la boîte et m’imite avec précipitation. Torrentin lui-même plisse le nez comme s’il décelait un vague fumet nauséabond. Ce que doit endurer ce type à longueur d’année est inimaginable.
Nous nous arrêtons à la limite de la flaque d’un rouge quasi noir où quelques empreintes ont marqué le passage des scientifiques au cours de leur travail d’investigation. Lorsque mes yeux saisissent enfin le spectacle qui s’offre à moi, le sang se met à bourdonner bizarrement dans mes oreilles. Dans mon estomac, une vague se soulève et menace de prendre l’inverse du chemin habituel.
La voix tranquille de Torrentin s’élève au-dessus du carnage. Pendant qu’il parle, je pose les yeux sur l’abdomen écartelé de couleur verdâtre et j’essaie de ne plus penser à rien.
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L’homme chaussa ses lunettes et écarta les rideaux d’un geste résigné. La lumière grise qui filtrait au travers du tissu l’avait déjà renseigné. Comme la veille, le temps était bas, voilé d’une brume épaisse couleur de neige sale. Dans la rue, devant la façade imposante du Mount Royal Hotel, un camion militaire passa au ralenti, casques et canons de fusils coincés contre les vitres embuées. Avec la proximité des fêtes de Noël, des soldats plus chanceux que les autres rentraient chez eux pour quelques jours durement arrachés au combat.
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De la dignité. C’est tout ce qu’on peut lui offrir, à cette femme, désormais, avant son dernier trajet jusqu’à la table d’inox du légiste.
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Il n’y a pas un bruit dans la rue, suffisamment éloignée de la bâtisse pour que personne n’ait pu y entendre le moindre cri. Et pourtant, de nombreux badauds se pressent contre la grille du parc que deux agents surveillent, l’œil farouche. Les regards des curieux alternent sans fin entre les hommes en blanc qui œuvrent autour de la maison et le fourgon mortuaire qui attend dans l’allée que les techniciens du crime donnent au légiste l’autorisation d’enlever le corps.

– Je vous préviens, c’est moche.
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