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4,07

sur 1110 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les trois premiers chapitres sont magnifiques et hyper justes, un des meilleurs trucs que j'ai lu récemment. Malheureusement la suite est beaucoup moins précise, et assez naïve dans sa manière de raconter son histoire et de traiter ses thèmes.

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Ce roman a recueilli de nombreuses critiques élogieuses, mais aussi quelques critiques très dures, que j'ai lues après coup pour les confronter à ma perception de cette lecture.
Il se divise en quatre parties. La première m'a semblé longue, lente et un peu ennuyeuse, fastidieuse à lire, et j'ai failli l'abandonner, mais j'ai été accroché à la toute fin, ce que je ne regrette pas, car j'ai beaucoup aimé la deuxième partie, où l'histoire prend forme. Puis la troisième m'a touché, j'ai trouvé que le rapport qui s'installait progressivement entre Kaspar et cette adolescente, grâce à la musique et au piano était très bien décrit, réaliste et émouvant. Quant au "dénouement", même si certains le trouvent irréaliste, pour ma part il conclut l'histoire d'une manière positive, et même plutôt optimiste.
Le style de l'auteur, que je trouvais assez froid dans la première partie, a fini par me toucher lui aussi.
C'est le premier roman de Bernhard SCLINK que je lisais, et je vais en lire d'autres, à commencer par "Le liseur" qui recueille lui aussi beaucoup d'éloges.
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1965 : Birgit abandonne la RDA en laissant derrière elle la fille qu'elle vient de mettre au monde. Elle rejoint Kaspar étudiant de Berlin Ouest.
Plus de cinquante ans plus tard, Birgit meurt et découvre l'existence de cette fille, qui a rejoint la mouvance néo-nazie, et qui est elle-même devenue mère d'une adolescente, Sigrun, la petite fille.
Le roman développe la naissance des liens entre un grand père et sa (presque) petite fille, alors que tout semble les opposer. L'occasion de revisiter l'Allemagne d'hier et d'aujourd'hui.
J'ai été touché par le personnage de Kaspar, le grand-père, très humain, avec ses questionnements et le respect qu'il ne cesse d'avoir pour ceux qu'il découvre.
Le personnage de Sigrun m'a paru plus caricatural et artificiel, mais je ne connais pas assez l'Allemagne contemporaine pour avoir un jugement définitif.
Un beau roman, où la musique occupe une jolie place.
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Un bon roman avec des personnages bien campés. Un grand père, urbain, vieux libraire plutôt de gauche, issu de l'Allemagne fédérale, des parents militants d'extrême droite nostalgiques de l'Allemagne nazie, campagnards, originaires d'Allemagne de l'Est et une jeune adolescente déchirée entre les deux. le décor est bien planté et l'auteur l'utilise intelligemment pour raconter à ses lecteurs l'Allemagne d'aujourd'hui. Est ce dû à la traduction de l'allemand en français mais j'ai regretté l'usage abusif par l'auteur de la forme interrogative dans de longs monologues à répétition.
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J'ai toujours beaucoup de mal à me renseigner sur les mouvements d'extrême droite. Et là l'auteur nous plonge dans le milieu Vôlkish mouvement nationaliste d'extrême-droite antisémite et négationniste. le thème est abordé avec beaucoup de subtilités et montre la complexité de l'histoire allemande. Comment essayer non de comprendre sa petite fille mais de lui suggérer une autre façon de penser c'est très malin.
L'histoire de Kaspar et de sa femme Birgit m'a moins touchée. Je n'ai pas réussi à comprendre cette femme qui a caché toute sa vie l'existence de cet enfant abandonné au risque de vivre un enfer.
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Pour comprendre l'évolution des allemands depuis la réunification, ce roman est une bonne illustration. C'est dans la RDA communiste que le grand-père, libraire, rencontre sa femme qui lui cache avoir abandonné sa fille à la naissance. Il l'aide à le rejoindre à l'ouest où, après la réunification, elle se met secrètement à la recherche de sa fille. le grand-père le découvre à sa mort et entreprend de retrouver cette femme et sa fille dans la société du territoire de l'ex RDA repliée sur ses fantasmes de fierté de l'identité allemande héritée du nazisme et du collectivisme où des bandes de jeunes font la chasse aux étrangers. Une complicité se développe avec la jeune adolescente qui se découvre une passion pour le piano, mais, déchirée par son attachement à son milieu, elle se trouve piégée par son sentiment de révolte contre le monde actuel et disparaît en Australie. La beauté du récit réside dans la façon prudente avec laquelle il approche la petite fille, ne lui faisant pas la morale, l'amenant à Ravensbruck, à l'opéra, la laissant choisir ses lectures, la soutenant sans jamais s'imposer.
Un beau récit très sensible de liens improbables dans une Allemagne qui se cherche.
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J'avais envie de lire depuis un moment « La petite-fille » de Bernhard Schlink, pour découvrir la plume de cet auteur mais, avant tout, pour son contenu historique. En effet, je voulais voyager dans l'histoire allemande, être transportée des décennies en arrière, au temps de la guerre froide et de la division de l'Allemagne, puis de la chute du mur et de sa réunification.

*
Le narrateur de ce récit est Kaspar, un septuagénaire berlinois cultivé et sensible, qui tient une petite librairie. Après le décès tragique de sa femme Birgit, l'homme fait du tri dans ses affaires personnelles et ses cahiers remplis de poèmes. Il trouve aussi une ébauche de récit autobiographique commencé plusieurs années auparavant. Sa lecture est un choc car en entrant dans l'intimité de sa femme, il apprend qu'en fuyant la RDA en 1964 pour le rejoindre en Allemagne de l'Ouest, Birgit lui a caché l'existence de sa fille, abandonnée quelques semaines avant leur rencontre.

Ce secret bien caché lui révèle une facette de la personnalité de Birgit. Sous ses airs rêveurs et peu loquaces, sous son attitude distante et son besoin de liberté, se dissimulait une femme meurtrie qui souhaitait au fond de son coeur retrouver son enfant, mais qui avait aussi affreusement peur d'être rejetée.

Sa femme rêvant de renouer avec sa fille sans jamais oser franchir le pas, il décide de répondre à son souhait et de partir à sa recherche. Dans cette quête, il finit par retrouver à la fois Svenja, désormais adulte, mais aussi sa petite-fille, Sigrun.
Il s'attache très vite à cette enfant de 14 ans élevée dans les idéaux völkisch.

*
Dans la première partie du livre, nous lisons avec Kaspar le manuscrit de Birgit : nous apprenons qui était réellement cette femme discrète, partagée entre son envie de vivre libre, sa douleur d'avoir abandonné son enfant et la nostalgie de son pays. Cette lecture est difficile pour le vieil homme qui était heureux auprès de Birgit et qui se rend compte que ce bonheur n'était peut-être pas réciproque.
Sa vie avec Birgit avait-elle été réelle ou un mensonge ?

La seconde partie est très différente : se dessine une nouvelle partition du temps, où les visites de Birgit chez le vieil homme brisent sa solitude et mettent à distance son chagrin.
C'est la rencontre entre un grand-père et sa petite-fille, mais également la rencontre entre deux univers contraires. Avec sagesse et patience, tact et tolérance, Kaspar essaie de nouer une relation étroite avec Sigrun, de la faire entrer dans son monde, de lui ouvrir l'esprit, de développer son esprit critique sans jamais lui imposer sa façon de penser.

*
L'écriture de Bernhard Schlink est à la fois tendre et profonde, prenante et délicate, sobre et lyrique. L'auteur a su développer des portraits authentiques et réalistes tout en les replaçant dans leur époque. Il a fait de Kaspar un personnage sympathique, attachant et généreux, réfléchi et sensible ; et de Sigrun, une jeune adolescente intelligente et réfléchie, mais pétrie de préjugés, de clichés et de méfiance.

En entremêlant étroitement destins individuels et histoire allemande, Bernhard Schlink a bien retranscris les liens précieux et fragiles entre les grands-parents et les petits-enfants.
Mais de manière plus pénétrante et subtile, il a également mis l'accent sur deux visions du monde en opposition : entre Kaspar et la famille de Sigrun se dessine une Allemagne fracturée dans laquelle les relations sociales et les modes de vie sont si différents qu'ils laissent la place à l'amertume, au ressentiment.
On sent alors combien les différences et les blessures sont profondément ancrées, le temps sera nécessaire pour construire une identité historique, culturelle, sociale et nationale communes.

« Qu'est-ce que je ferais si du jour au lendemain je devais renoncer à ma vie passée et en commencer une nouvelle ? »

*
Vous avez bien compris que cette rencontre est aussi un voyage dans le passé. Il est question de politique, d'idéologie nationaliste et de la perception des étrangers ; de passé nazi, de mémoire historique, de responsabilité morale et de négationnisme ; d'empreintes laissées par la RDA et de nostalgie d'une époque révolue, de besoin de reconnaissance et de résilience.

« Quand j'écoute Bach, j'ai le sentiment que la musique contient tout, le léger et le lourd, le beau et le triste, et qu'il les réconcilie. »

En initiant sa petite-fille à l'art, en lui ouvrant le monde des livres et de la musique, en l'accompagnant dans sa visite du camp de Ravensbrück, Kaspar lui ouvre les yeux face à la réalité des camps de concentration, la responsabilité des allemands face à l'Holocauste ou encore la diabolisation et la haine des étrangers et en particulier des juifs.

« Il n'y a qu'une vérité. Elle n'appartient ni à moi ni à toi. Elle est simplement là. Comme le soleil et la lune. Et comme la lune elle n'est parfois visible qu'à moitié et elle est pourtant ronde et belle. »

Si j'ai trouvé parfois une simplification un peu trop manichéiste des personnages, petit bémol qui n'engage que moi, l'arrière-plan politique et historique est particulièrement marquant, tout en retenue et en sobriété. Et les dernières lignes sont magnifiques de pudeur.
Un beau roman de transmission baigné de musique et de littérature, doux et respectueux, émouvant et très bien écrit.
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Je ne vais pas revenir sur l'intrigue, elle a déjà été fort bien résumée et analysée, ici ou ailleurs. J'ai été très intéressé par le thème de l'embrigadement idéologique subie par la petite-fille, et le positionnement du grand-père, qui préfère éviter le combat frontal, mais laisse adroitement la porte entrouverte au dialogue. J'ai bien aimé aussi cette amitié qui se construit, d'abord artificiellement, puis qui peu à peu devient une vraie relation d'attachement familial, sans pour autant tomber dans le lieu commun. Leur relation reste difficile, instable, incertaine. Kaspar ne s'attache pas à Sigrun malgré ses idées, mais avec ses idées, même si elles le heurtent. Comme d'autres, j'ai été gêné par certaines tournures de phrases bizarres (voire difficilement compréhensibles), ou quelques situations improbables (notamment lorsque Kaspar annonce à Svenja qu'elle est la fille de Birgit).
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Roman immersif qui nous permet de nous plonger dans la réalité allemande avant sa réunification à travers le destin de plusieurs personnages façonnés par l'histoire. le personnage du grand-père, très attachant, sensible et authentique donne une note très attendrissante à cette histoire complexe où il est plus difficile semble t-il de s'identifier aux autres protagonistes déchirés qu'ils sont par une réalité qui nous échappe pour ne jamais l'avoir vécue ?
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Kaspar, en âge de prendre sa retraite mais continuant à se rendre chaque jour dans la librairie qu'il dirige, à Berlin, découvre, de retour chez lui, son épouse Birgit noyée au fond de leur baignoire. S'est-elle suicidée, avait-elle bu encore plus que d'habitude ? Elle était devenue de plus en plus secrète en vieillissant, ou peut-être l'était-elle depuis très longtemps puisque Kaspar, quelques mois plus tard, met la main sur un manuscrit rédigé par elle, projet de roman s'appuyant sur un socle manifestement autobiographique. C'est ainsi que lui est révélée l'existence d'une fille que Birgit aurait mise au monde, et abandonnée, avant de passer à l'Ouest pour le rejoindre. Une recherche quasi policière va conduire Kaspar sur les rives de l'Oder, dans un des ces villages où l'extrême droite allemande essaie de recréer des communautés ethniquement "pures". Là il fera la connaissance de cette fille maintenant quadragénaire qui n'est pas de son sang, et de la fille adolescente de celle-ci, Sigrun, que ses parents accepteront de confier de temps à autre à son "grand-père", après tractation pécuniaire menée par le père, hostile par principe à tout ce qui vient de l'ancienne RFA.
Si le roman de Bernhard Schlink relate avec finesse l'apprivoisement réciproque, de nos jours, de deux êtres (Kaspar et Sigrun) que tout sépare : la génération, les idées, l'ancrage territorial et sociologique, mais qui s'accorderont peut-être... sur la musique, il brosse aussi un tableau éclairant des deux Allemagnes avant la chute du Mur. Ce double point de vue aide à mieux comprendre le poids de l'histoire (la période nazie, les années RDA, le renouveau actuel du nationalisme) dans l'imaginaire collectif, si prégnant pour nos voisins d'outre-Rhin.
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