Nuits d'été à Brooklyn

Sur fond d'émeutes racistes, une triste histoire d'adultère entre une jeune journaliste française et un professeur américain. Triste, parce que l'amour n'est pas central, on sent qu'Esther va souffrir...
Globalement, le roman est honnête et assez bien écrit, pour autant ça manque un peu d'épaisseur et il sera vite oublié...

Un bon titre, un bon thème et de bonnes intentions devraient en toute logique faire un bon roman, sauf quand le dit roman manque de souffle romanesque justement. A la manière dont Colombe Schneck s'est emparée de son sujet, j'ai eu davantage l'impression d'avoir affaire à la journaliste qu'à la romancière.
L'auteure ne m'a pas fait voyager, n'est pas parvenue à me faire aimer ses personnages tant elle m'a semblé peu les aimer elle-même. D'une plume sèche et circonstanciée, rigide et en manque d'empathie, elle nous dresse un tableau plutôt brouillon d'une histoire d'amour entre un homme noir et marié et une jeune femme blanche et juive, sur fond d'actes racistes et antisémites qui ont embrasé Brooklyn en août 1991.

Basé sur des faits réels - les émeutes de Crown Heights qui ont opposé les communautés noires et louvavitch à la suite d'un accident de la route ayant entraîné la mort d'un enfant noir, renversé par un chauffeur juif - ce roman peine à prendre son envol et à se détacher des faits pour en livrer sa propre interprétation. Difficile de suivre le parcours de Frederick et Esther, ce couple adultérin représentant malgré lui les deux camps de ce que les juifs considéreront comme un pogrom. Au lieu de suivre la chronologie des faits en y associant l'histoire d'amour contrarié, l'auteure se balade d'une époque à une autre sans que cela vienne nourrir le roman. le lecteur est ainsi régulièrement interrompu dans son cheminement par ces allers-retours intempestifs qui cassent le rythme et empêchent de s'imprégner totalement de l'ambiance de cet été 1991 et des tensions qui y régnaient.

Je me suis demandé parfois si la plus grande crainte de l'auteure n'avait pas été de tomber dans le roman à l'eau de rose, ce qui l'aurait amenée à lutter de toutes ses forces et de tous ses artifices littéraires afin d'échapper à cet écueil. Si c'est le cas, c'est réussi et même un peu trop car je trouve ce roman particulièrement déshumanisé. Finalement, à tout prendre j'aurais préféré quelque chose de plus mièvre, au moins j'aurais peut-être ressenti un petit quelque chose à la lecture de cette histoire…
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Histoire de communautés noires et juives, de racisme, d'antisémitisme, décrite dans un style sec avec des phrases courtes et incisives.
Le racisme et la culture des uns et des autres sont abordés sous différents angles, sans cliché, ce qui est une bonne chose. J'ai par contre découvert un fait datant de 1991 aux Etats-Unis que je ne connaissais pas : les émeutes de Croown Heights, quartier de Brooklyn où un juif va renverser accidentellement deux enfants noirs, dont l'un meure sur le coup. S'en suivront des émeutes pendant plusieurs jours. le fait est décrit tel qu'il n'a suscité aucune émotion en moi, il y a pourtant un homme au désarroi, deux enfants renversés, la mort et une succession de faits qui s'enchainent par la suite, l'auteur n'a pas su me rendre spectatrice de la scène. Cependant, il décrit avec justesse la naissance des rumeurs, dont celle selon laquelle l'ambulance a transporté à l'hôpital le conducteur juif avant les enfants noirs plus gravement atteints, fausse information qui aura des conséquences désastreuses, pour ne pas dire apocalyptiques sur les deux communautés respectives.
Une histoire d'amour sans mièvrerie, probablement dû au style saccadé de l'auteur, vient se juxtaposer sur cet évènement, que l'auteur aurait sans doute voulu imbriquer, sans jamais y parvenir.
Je ne retiendrai que les faits réels, très intéressants, je ne regrette donc pas cette lecture, elle a été instructive, à défaut de me divertir.
Lu dans le cadre du Prix des lecteurs poche

J'ai franchement été déçu par ce livre.
Et pourtant, je souhaitais vivement le lire et je l'ai commencé avec enthousiasme.

Car l'un des thèmes abordés, à savoir l'épisode d'une flambée de violence entre la communauté juive et afro-américaine à Brooklyn en août 1991 me semblait intéressant.

Or, le résultat est malheureusement décevant.

La lecture est rendue peu confortable, comme certaines critiques précédentes sur Babelio le soulignent, par le fait que le récit est volontairement déstructuré par l'auteure, qui saute d'un épisode à l'autre et d'une histoire à l'autre.
Car en parallèle de cet épisode de tensions raciales et sociales extrêmes, Colombe Schneck raconte la liaison adultère entre une jeune journaliste française en stage à New York et un universitaire, professeur de littérature française, spécialiste de Flaubert, marié et afro-américain.
La partie qui décrit cette liaison adultère est d'ailleurs bien plus développée que les tensions raciales qui semblent davantage parfois une toile de fond et un décor dans le récit.
Et c'est là aussi dommage. Car au final cette liaison est peu intéressante et assez banale.

Donc un livre quelque peu décevant.