Je suis ressortie plutôt mitigée de cette lecture. Certaines choses m'ont plu, d'autres déplu, et même si au final je l'ai trouvé intéressante, je ne peux pas dire qu'elle s'imprimera comme une lecture agréable dans ma mémoire.
Commençons par ce qui m'a déplu. L'élément qui m'a empêché de m'imprégner totalement de l'histoire, c'est la construction.
Colombe Schneck a fait le choix de proposer des chapitres avant l'événement qui se superposent à des chapitres après l'événement, à la suite les uns des autres. Un coup on est le 18 août, le chapitre suivant le 26 août, puis on remonte au 16 juin… bref, j'en perdais la notion du temps. Et ça m'a perdue à certains moments ! Si le roman avait été plus linéaire, je suis persuadée que j'aurais été davantage impliquée dans cette histoire.
Par ailleurs, j'ai trouvé que le côté historique du roman, c'est-à-dire l'explication des émeutes, s'estompe au fil du récit, ce que j'ai trouvé dommage. le premier chapitre, qui décrit l'accident, est très fort. Malheureusement les jours d'émeute qui s'en suivent ne sont que trop survolés à mon goût, et l'ambiance de haine et d'injustice n'est pas suffisamment impactante à mon goût. Pour le décrire on assiste à des réunions qui n'ont que peu de valeur ajoutée, plutôt que de se retrouver dans la sueur et les cris de la rue. Et même si le principal est là, la situation aurait mérité d'être davantage décrite.
Un dernier point négatif pour moi, est que je n'ai pas du tout été impliquée dans l'histoire d'amour entre Esther et Frederick. A aucun moment je n'ai ressenti d'amour entre ces deux personnages, mais plutôt une espèce de fascination et un attrait de la nouveauté et de l'inconnu. Au final nous n'assistons qu'à peu d'échanges entre ces personnages, ce qui rend les conséquences de la situation à Brooklyn sur leur histoire… inconséquente en quelque sorte.
Malgré tous ces bémols, deux choses ont rattrapé ma lecture. La première chose, c'est le personnage d'Esther. Sans elle, je ne sais pas comment je serai ressortie de ma lecture. J'ai été énormément touchée par sa candeur, par la manière dont son passé familial et religieux impacte sa vie et l'embourbe. La fin du roman, qui tourne entièrement autour d'elle, m'a énormément plue.
La seconde chose vraiment très positive qui ressort de ce roman est la réflexion qui l'entoure. J'ai adoré la manière subtile dont
Colombe Schneck explique tout ce qu'implique d'appartenir à une communauté, dans le sens de la couleur de peau ou de la religion. Elle utilise également le témoignage de manière très intelligente, nous aidant à réaliser la situation atroce dans laquelle se sont retrouvés les habitants de Crown Heights. Il est rare qu'un moment me fasse réaliser à quel point ma situation est privilégiée, ce fut pourtant le cas de celui-ci.
Même si je suis mitigée sur
Nuits d'été à Brooklyn, je ne peux nier son intérêt. Je continuerai donc à suivre
Colombe Schneck dans le paysage littéraire français !
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