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Citations sur Mademoiselle Else (35)

C’est vous qui avez fait ça de moi, pourrais-je dire, c’est vous qui êtes responsables, tous, de ce que je suis devenue, pas seulement Papa et Maman. Rudi aussi et Fred, et tout le monde, tout le monde, puisque personne ne se soucie de moi. Un peu de tendresse quand vous êtes jolie, un peu de sollicitude quand vous avez de la fièvre ; ils vous envoient à l’école et vous offrent des leçons de piano et de français ; l’été, vous partez en villégiature, pour votre anniversaire vous recevez des cadeaux et à table ils parlent de n’importe quoi. Mais, de ce qui se passe en moi, de ce qui ronge et s’effraie en moi, vous en êtes-vous jamais préoccupés ?

(p. 58-59)
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Tu es énigmatique, démoniaque, séductrice.
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"Si je pouvais vous peindre à ma guise, mademoiselle Else..." Rien que cela ! J'ai oublié son nom. Mais, comme il ne s'appelait pas Titien, c'était un insolent.
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J’aimerais m’allonger seule sur cet escalier de marbre, au bord de la mer, et attendre. Il arriverait un garçon ou plusieurs. J’aurais le choix : les autres, dédaignés par moi, de désespoir se jetteraient dans la mer. Ou bien ils patienteraient jusqu’au lendemain. Quelle vie délicieuse. À quoi me serviraient, sinon, mes magnifiques épaules et mes belles jambes. Et à quoi me servirait-il d’être sur terre ? Ils n’auraient que ce qu’ils méritent tous, ils m’ont éduquée avec un seul objectif : que je me vende, de n’importe quelle façon !

(p. 57-58)
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Qu’arrive-t-il donc à Else ? Elle d’ordinaire si ponctuelle ? Les deux messieurs près de la fenêtre se demanderont eux aussi : où donc est ce soir cette belle jeune fille aux cheveux d’un blond vénitien ? Et monsieur von Dorsday prendra peur. C’est sûrement un lâche. Rassurez-vous, monsieur von Dorsday, vous ne craignez rien. Si vous saviez comme je vous méprise. Si je le voulais, demain soir vous seriez un homme mort… Je suis sûre que Paul le provoquerait en duel si je lui racontais. Je vous fais cadeau de votre vie, monsieur von Dorsday.

(p. 53)
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A Bertha je lègue ma robe du soir noire. À Agathe mes livres. À mon cousin Paul, un baiser sur mes lèvres livides.
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Oui, je suis à Martino di Castrozza, assise sur ce banc, à l’orée des bois, l’air c’est du champagne, j’ai l’impression même de pleurer. Pourquoi est-ce que je pleure ? Il n’y a pas de quoi pleurer, allons. Ce sont les nerfs. Il faut que je me maîtrise. Je ne dois pas me laisser aller comme ça. Mais ce n’est pas désagréable de pleurer. Pleurer me fait toujours du bien. (…) Qui pleurera, quand je serai morte ?

(p. 54)
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De toute façon, je commencerai une autre vie. Nous serons bien obligés, tous ! Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Je vais parler à Papa... si toutefois il en est encore temps. Oui, il sera encore temps. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? A la maison, on évacue tout avec des plaisanteries, même si personne n'a le coeur à plaisanter. Chacun a peur de l'autre, chacun est seul. Maman est seule parce qu'elle n'est pas assez maligne et qu'elle ne sait rien de personne, ni de moi, ni de Rudi, ni de Papa. Mais elle ne s'en rend pas compte ; Rudi non plus. Il est gentil, il a une certaine élégance, mais à vingt et un ans, il promettait davantage. Ca lui fera du bien de partir en Hollande. Où partirai-je, moi ? J'aimerais voyager et n'en faire qu'à ma tête. Si Papa se sauve en Amérique, je l'accompagne. Je perds la tête... Le portier doit me prendre pour une folle, assise là sur cet accoudoir, à fixer le vide...

p. 34 le livre de poche
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Ah, que c’est agréable de déambuler, toute nue, dans la chambre. Suis-je vraiment belle comme dans cette glace ? Approchez un peu, belle demoiselle. Je veux embrasser vos lèvres rouge sang. Je veux presser mes seins contre vos seins. Dommage, ce verre entre nous, ce verre glacial… Nous serions si bien accordées. Pas vrai ? Nous n’aurions besoin de personne. Peut-être que personne n’existe. Ce qui existe, c’est : télégramme, hôtel, montagne, gare, forêt. Mais pas un être humain. Nous les rêvons seulement.

(p. 71)
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Laissez, Else, il ne faut jamais se porter garant de personne... pas même de soi.
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