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Il m'a fallu du temps pour reprendre mon souffle après cette histoire d'un militant qui participe à la cyberlutte contre la propagande des terroristes radicalisés. Ça lui prend tout son temps, toute son énergie, est-ce efficace ? Sans doute, mais à quel prix pour le héros : comment ne pas être atteint par tout ce mal ? Quelle porte de sortie reste-t-il sans se sentir un déserteur ? Il finit par s'en trouver une, heureusement pour lui.
Ça a été une découverte car je ne soupçonnais pas ce monde militant sur le web. le récit est intense, avec en contrepoint les trajectoires des soeurs de Chris qui sont engagées pour témoigner des horreurs sur le terrain : je n'ai pu qu'admirer des engagements aussi forts.
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Grâce à l'écriture d'Ann Scott, cette lecture prend des airs de reportage très documenté sur le djiadisme et les dessous d'attentats qui nous ont bouleversés. La narration mêle habilement l'histoire du héros, Chris, musicien un peu paumé qui se consacre au renseignement, celle de ses soeurs,  journaliste et reporter dans des pays en guerre, et une série de notes sur internet, le journalisme, d'échanges par mails, etc. le style est lent mais il traduit bien l'état d'esprit du héros qui se cherche, pourtant l'autrice maintient un certain suspense par les différentes voix narratives choisies.Un roman qui fait froid dans le dos par toutes les réalités décrites. J'ai aimé le style soigné, presque musical d'Ann Scott.

Le résumé :
Chris est le 3ème d'une fratrie issue d'éminents scientifiques : une mère climatologue et un père travaillant à la NASA. Passionné par la musique, il rêve de composer sans vraiment oser s'y plonger. Alors que ses deux soeurs sont reporters et journalistes, il découvre sur internet la Katiba de Narvalos, groupe de bénévoles formé après l'attentat de Charlie Hebdo, et se plonge dans le monde du renseignement pour lutter contre le djiadisme, la radicalisation et les tentatives d'attentat préparées sur les réseaux. de plus en plus investi, il nous plonge dans une réalité effrayante et très sombre...jusqu'à l'overdose.
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« On dit les idéologies mortes, mais les plus efficaces sont celles qu'on ne perçoit pas comme telles ». (Marc Augé)


Sur le thème de l'islamisme et le monde méconnu de la lutte bénévole qui le combat sur les réseaux sociaux, ce livre (« La grâce et les ténèbres », Calmann-Lévy 2020) est exaspérant et problématique. Polar géopolitique, document, ce livre est avant tout un essai parce qu'Ann Scott ne se limite pas à raconter une histoire ou à exposer objectivement des faits, mais présente, plus que de raison, sa pensée pénétrée d'une idéologie obsédante qui interpelle sur les rapports malsains que l'auteur entretient avec l'islamisme.


Les faits. le personnage principal, Chris, trentenaire, musicien incapable, bourgeois-bohème, sans personnalité ni conviction, tête à claques et exaspérant - bref, « jeune branleur » et bon à rien -, habite un appartement vide, trop grand pour lui, dans lequel il vit la nuit et dort la journée. Il tente, mais en vain, de composer sa musique. Influencé par les engagements de sa mère, climatologue, et de ses soeurs, photographe et reporter de guerre, il pense donner un sens à sa vie, le jour où, avec celles-ci, il découvre - peu après la présentation des images de l'exécution par l'État Islamique du journaliste, James Foley - un groupe d'anonymes qui lutte contre la propagande djihadiste sur internet, les « narvalos ».


Au début fasciné, il se lance dans la cybersurveillance pour, petit à petit, se détacher de lui-même au service d'une cause, une fois encore trop ambitieuse pour lui, qui le déborde jusqu'au stress posttraumatique.


Avant la parution de son premier roman « Asphyxie » (1996) - description de l'ordinaire d'un groupe punk américain en tournée en Europe, inspiré de Nirvana et des Sex Pistols -, Ann Scott ne trouvait pas d'éditeur. Puis vint la publication, quatre ans plus tard, de « Superstars » (Flammarion 2000), précédé de « Poussière d'anges » et, enfin, de « Cortex », (Stock).


Les ouvrages d'Ann Scott particulièrement psychédéliques, gravitent régulièrement autour des thèmes de la musique électronique, de la drogue - sans pour autant dénoncer celle-ci - de l'homosexualité et de la bisexualité, sur un ton prosélytique par un rejet subliminal de l'homosexualité lorsqu'elle déclare sur le média « Nulle part ailleurs » : « Autant la bisexualité est une forme d'équilibre pour moi, autant les relations homosexuelles que j'ai pu vivre ont été plutôt pathologiques »


Assurément sa rencontre, en 1995, avec la sulfureuse, contestée et contestable Virginie Despentes (1) - qui s'est récemment illustrée par des prises de positions racialistes - et aujourd'hui l'écriture de « La grâce et les ténèbres », trahissent Ann Scott qui entretient entre l'islamisme et d'autres structures extrémistes également répugnantes - l'ultra droite et autres organisations néonazies, notamment - une vision hiérarchisée singulièrement malsaine.


La rédaction de cet essai, pétri d'idéologies, expose évidemment l'auteur, pareillement à son ouvrage, à des critiques plus personnelles.


Mais je ne veux pas me fourvoyer dans le commentaire. Aussi, j'admets très volontiers que la présentation des « Narvalos » - sous certaines réserves tenant aux amalgames entre document et fiction, spécialement lorsqu'il s'agit de romancer les « loupés » des services du renseignement (attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, par exemple) en citant nommément les protagonistes des agressions islamistes et le modus operandi, procédé plus que discutable - est remarquable. le travail accompli par l'auteur, durant deux ans au côté du collectif de la « Katiba des Narvalos » (en arabe « Bataillon des fous »), constitué après les attentats de 2015 en France afin de collaborer, bénévolement à leurs risques et périls, auprès des services de renseignements, est louable et très instructif.


Et si l'on doit saluer, dans cet ouvrage, je ne sais quoi et je ne sais qui, ce sont bien ces anonymes et eux seuls.


Pour le reste, sur le fond, l'ouvrage d'Ann Scott est navrant d'idéologie et de dogmatisme contre-productifs.


Ann Scott défend l'idée qu'il convient de ne pas montrer au public, afin de l'informer, les horreurs de Daech – décapitations et autres actes barbares. Elle fait référence, sans le dire, à la polémique relative à la publication sur les réseaux sociaux, par deux députés français, de photographies des actes odieux des islamistes. Bien mal lui en a pris dans la mesure où, récemment, la justice française a considéré que ces divulgations étaient nécessaires à l'information du public quant aux pratiques employés par les islamistes. Ann Scott est, par surcroît, hypocrite, car elle n'hésite pas à écrire, à juste raison au demeurant, des propos pareillement violents aux images que dénoncent lesdites divulgations :


« Pour décapiter au couteau, il faut une lame bien tranchante. Il y a d'abord l'égorgement qui fait aller d'abord la lame d'une carotide à l'autre en passant par la trachée. Il faut quand même s'y prendre à plusieurs fois… (ça s'acquiert sur le bétail) … Ensuite, c'est de la boucherie. On tranche peau et muscles puis on passe entre deux vertèbres pour sectionner le cou… ça leur permet des mises en scène ignobles… la victime est reléguée au rang de mouton… » (P. 274).


Les autres personnages, à l'instar de Chris, ne sont pas davantage attachants et sympathiques. À l'image de l'auteur, ils sont bouffis de certitudes dans un monde protégé et verrouillé. La mère, Colette, ainsi que les soeurs, Cass et Claire, sont pétries de certitudes sur des questions géopolitiques extrêmement complexes.


Mais le paroxysme de l'insupportable survient à la fin du livre où Ann Scott, perdant ses nerfs, procède par des amalgames tellement grossiers, qu'elle ruine tout ce qui restait encore de crédible dans son récit. Après avoir minimisé l'influence maléfique de l'ultra gauche sur les réseaux sociaux en la comparant à l'ultra droite :


« Ultra-Gauche : Fidèles au vieux socle anarchique classique…, moins portés sur les armes que l'Ultra-droite et plus par nécessité que par passion, et ceux qui se battent contre l'extrême droite ou les forces de l'ordre ne sont pas forcément les mêmes que ceux qui seraient prêts à prendre les armes contre les intérêts de l'État… contrairement à l'ultra-droite…, l'Ultra-gauche pourrait s'attaquer au système…, mais sans doute pas à des civils… Les ultra-gauches n'ont recours au virtuel que pour communiquer entre eux… » (P.108)


Et l'auteur d'employer (P.142), le terme » d'islamophobie », cette locution, qui est un non-sens, bien utile pour tenter d'empêcher de critiquer la religion de l'islam. Or la détestation d'une religion n'a rien à voir avec la haine d'un peuple ni avec le racisme. « L'islamophobie » ne tue pas, les islamistes oui.


L'on ne s'étonnera pas alors qu'Ann Scott, par l'intermédiaire de son personnage principal, Chris, recherche, presque exclusivement, sa documentation auprès de l'organe de presse Médiapart dont on sait les accointances avec l'islam.


C'est ainsi que dans les derniers chapitres Ann Scott ne s'emploie qu'à discourir sur la présence de groupes d'Ultra-droite néonazis sur les réseaux sociaux, non pas pour s'éloigner de son sujet, l'islamisme, mais pour procéder à une hiérarchie sidérante des horreurs entre ces types de groupuscules :


« Ils [les djihadistes] abandonnent ce qu'ils sont pour ne plus être que des serviteurs de cette cause. Alors que les suprémacistes ne transcendent rien du tout et ne font ça que pour eux-mêmes… D'accord de bousiller son quotidien pour essayer d'empêcher des attentats jihadistes, mais le faire pour ces déchets, sûrement pas... ».


Médiapart et Virginie Despentes n'auraient su dire mieux. À en croire l'auteur, qui manifestement semble avoir un problème avec l'islamisme, y aurait-il des terrorismes plus estimables que d'autres ?


Quant à la forme, l'écriture est désagréable, saccadée ; Ann Scott surjoue un ton faussement moderne qui sonne faux. le style littéraire est très approximatif et véritablement horripilant.


Ce genre d'ouvrage n'est pas bon. Il est insidieux, agaçant et suffocant.


Michel.





1 – La réaction de Virginie Despentes, après les attentats du 7 janvier 2015, ayant décimé la rédaction de Charlie Hebdo, et qui le lendemain a causé la mort de quatre juifs dans une supérette casher, fut de dire, par des propos islamo-gauchistes nauséabonds, qu'elle aime tout le monde sans distinction, même ceux qui n'étaient pas Charlie.


Depuis, elle milite en faveur d'Adama Traoré et ne dissimule plus ses opinions racialistes.



Lien : https://fureur-de-lire.blogs..
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Pas facile ce roman d'Ann Scott, avec pour décor la lutte contre les jihadistes. Tant sur la forme que sur le fond.

La forme d'abord. Il s'agit bien d'une fiction, mais entrecoupée de fiches techniques sur la sécurité des journalistes et certains réseaux sociaux, d'extraits de vidéos de propagande, de messages audios entre les membres du groupe de cybersurveillance qui sont autant de réflexions sur les motivations, les états d'âme et les cas de conscience de chacun d'eux, de post-it relatifs au Viêt Nam, de règles de fonctionnement, etc. Tout cela donne une impression de récit désordonné, assez déroutante au début (il y a d'ailleurs quelques cafouillages dans la numérotation de la table des matières). A contrario, tous ces « rajouts » donnent à penser que l'auteur a travaillé le sujet en profondeur, car le récit est extrêmement bien documenté, ce qui rend la façon de traiter le thème de l'antiterrorisme tout à fait crédible.

Le fond ensuite. L'histoire d'un jeune homme qui cherche désespérément sa place, pas seulement dans la société (il est trop paumé pour cela) mais dans sa bulle à lui, composée de sa mère, climatologue renommée, de ses soeurs constamment en reportage sur les terrains de guerre, et son ami Jean. Il se sent coupable d'être aussi nul vis-à-vis de ces trois femmes qu'il adore et pour se valoriser et se rendre utile, il s'engage dans une entreprise qui va le submerger tant elle va devenir obsessionnelle : débusquer les jihadistes sur les réseaux sociaux. Mais l'horreur de la barbarie, le stress de l'angoisse de passer à côté d'indices de passage à l'acte et l'abomination des exécutions auxquelles il est confronté sur ces réseaux le conduisent tout droit vers la folie. Comment arrêter sans paraître lâche aux yeux de ceux qu'il aime ?
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Le roman "La Grâce et les Ténèbres" est extrêmement bien documenté, avec pas mal de références sur l'anti-terrorisme et de nombreux extraits du "Guide pratique de la sécurité des journalistes" de reporter sans frontières.
Pourquoi passer ses nuits à combattre le djihadisme ? Pourquoi composer de la musique ou chercher sa voie professionnelle quand on a hérité d'une somme d'argent assez conséquente et que l'on est conscient des dérèglements climatiques qui rendront bientôt toute vie impossible sur la planète ? le roman aborde ces questions là en filigrane.
Lien : http://zazaa.blogspot.com/20..
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Dans son dernier roman, Ann Scott nous plonge dans la lutte souterraine contre le terrorisme, où l'on reste en apnée sans tellement d'échappatoire.

Je connaissais Ann Scott pour ses romans plus « pop », univers came et teufs techno. Ici nous sommes donc dans un registre différent, encore que nous sommes toujours dans le portrait d'une population / génération / époque.

Ann Scott aborde ici le terrorisme de façon assez singulière, par le biais de la Katiba des Narvalos, collectif qui existe réellement, qui scrute la propagande djihadiste sur les réseaux sociaux, dénonce et tente de cerner et déjouer les attentats et attaques. Nous découvrons cela par l'oeil de Chris, solitaire glandeur qui trouve une échappatoire à son inertie en se consacrant à ce combat. En miroir, nous suivons les soeurs du jeune homme, journalistes et photographes de guerre, notamment sur le Moyen-Orient.

Nous ne sommes clairement pas dans de la lecture détente, c'est dense, très documenté, pertinent, instructif, et vraiment original dans la façon d'aborder le sujet. Alors on trouve quelques longueurs, c'est parfois assez irrespirable, sujet oblige, d'autant que l'autrice a pris le parti de ne pas faire dans le sensationnel. En tout cas, chapeau bas, et finalement, dans ce portrait d'un certain underground, nous ne sommes pas si loin de ce qu'elle a pu écrire auparavant, moins rock'n'roll, mais aussi lié à une certaine décadence mêlé à l'instinct de survie en quelque sorte.
Lien : http://casentlebook.fr/la-gr..
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Chris est issu d'une famille parisienne intellectuelle, un père ingénieur à la NASA, une mère géographe au CNRS et deux soeurs grand-reporters.

Chris, à près de trente ans, a du mal à trouver sa voie. Pianiste virtuose mais compositeur dilettante, il voit par hasard la vidéo de l'exécution du journaliste James Foley revendiqué par l'Etat islamique.

Traumatisé depuis ce jour, il devient membre de « la Katiba des Narvalos », une cyber-organisation bénévole qui surveille, traque, signale ou infiltre les profils islamiques radicalisés sur les réseaux sociaux.

Chris est un citoyen de son temps, il veut donner un sens à sa vie. Mais intégrer le bataillon des fous, comme ils se nomment, n'est pas sans danger pour un jeune homme fragile.« La grâce des ténèbres » est un roman contemporain fort.

Très documentée, Ann Scott, dont on avait déjà aimé le précédent roman, Cortex sur Hollywood affronte notre époque et grâce à un travail de recherche impressionnant, la romancière plonge dans les arcanes de la sécurité nationale.

En quatre années, les renseignements collectés par la Katiba ont permis d'aider les services à procéder à une douzaine d'arrestations, des dizaines d'identifications qui ont donné lieu à des assignations à résidences et/ou à des fichages, et d'éviter six attaques terroristes sur notre territoire.

L' écriture fluide et rock d'Ann Scott rend hommage à ses sentinelles de l'ombre, et dresse le portrait d'une tendre fratrie d'aujourd'hui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Surface de contact de l'EI : [...] Quand l'EI enlève un guide [...] et le décapite en vidéo, sa surface de contact [...] s'étend aux citoyens qui en entendront parler. le 13 novembre 2015, elle est passée à l'échelle de l'humanité."

Cette surface de contact, Chris, jeune musicien, se la prend de plein fouet, lorsque le jour de son anniversaire, il voit la vidéo de la décapitation de James Foley, journaliste américain, par l'Etat islamique.

Alors que ses soeurs, photographe de guerre et grand reporter, sont au contact du danger au quotidien, que sa mère climatologue lutte pour sauvegarder notre planète, Chris se jette à corps perdu dans la lutte anonyme contre les jihadistes sur Internet.
A son niveau et aux côtés de centaines d'autres anonymes, il va analyser, guetter, surveiller, regarder ce que le monde fait de pire, la haine à l'état pur, la violence, la barbarie.

J'ai toujours aimé les romans d'Ann Scott mais cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un de ses titres.
Dès les premières pages, j'ai retrouvé cette intensité, cette présence, qui me fascine.

La grâce et les ténèbres (et rien que ce titre est somptueux) est présenté comme un roman mais il se rapproche de la non fiction tellement le texte est documenté, réaliste.
Ann Scott a d'ailleurs reçu une bourse du Centre National du Livre pour l'écriture de cet ouvrage.
Le glossaire est à lui seul une mine d'informations et on sent l'immense travail de recherche qui a été nécessaire.

C'est un texte touchant, poignant et je ne peux que remercier Ann Scott d'être aussi talentueuse quel que soit le sujet.
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Une lecture qui a un goût bien trop actuel, avec laquelle on plonge peu à peu dans un univers qui semble lisse au départ mais qui se révèle et pointe toute l'horreur à laquelle nous sommes confrontés...

A travers un regard aiguisé, sous le prisme d'une plume et de la photographie...

Même si j'ai eu du mal au départ à trouver mon chemin aux côtés des personnages, j'ai peu à peu décelé les choix des uns et des autres, pour me laisser finalement porter par l'horreur du sujet.

La plume est empreinte d'une certaine langueur, d'une certaine tristesse, comme un pendant au sujet évoqué qui est d'une gravité palpable. Mais, loin d'être ennuyeuse, cette plume est au service de l'intrigue, comme si l'auteure voulait s'effacer pour laisser la place à son intrigue.

Une pudeur rare qui laisse la parole à ceux qui luttent et mettent en lumière ce qui se cache. Doit-on tout laisser dire, doit-on tout surveiller pour lutter contre ce qui gangrène notre société ? Parfois au péril de vies humaines ?

Une lecture qui touche, qui fait réfléchir...



Lien : https://julitlesmots.com/202..
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'ai refermé ce livre depuis déjà plusieurs jours mais j'avais besoin de laisser « décanter » , tant il me laisse perplexe .
Je l'ai reçu dans la cadre de la dernière opération Masse Critique . Merci à Babelio et aux éditions Calmann Lévy car j'en avais entendu parler et j'avais très envie de le lire .
Dès la 1ere page , j'ai été embarquée par l'écriture . Qui est ce personnage qui court , sous la pluie , en plein nuit ? Et pourquoi ?
Envie d'en savoir plus .
Le roman alterne entre l'histoire de Chris , trentenaire qui nous apparaît perdu et en souffrance et des données documentaires . Ces dernières nous sont présentées comme compilés par Chris :Cheks-lists des reporters de guerre , cyberpropagande , retranscriptions d'enregistrements, …
On comprends rapidement que Chris se cherche , entre une mère climatologue reconnue et ses deux soeurs , l'une photographe de guerre et l'autre grand reporter .
En se cachant de sa famille , il lutte contre la propagande jihadiste sur les réseaux sociaux . A travers lui , on découvre « La Katiba des Narvallos » , groupe formé après l'attentat de Charlie Hebdo constitué de citoyens bénévoles .
L'ensemble de ces documents est très intéressant , très inquiétant aussi et on comprends que Chris finisse par se laisser submerger par l'urgence et le sentiment d'impuissance et risque de perdre son identité dans cette lutte .
Pourtant , même si je l'ai ressenti comme un livre « sombre » , c'est aussi un livre porteur d'espoir ; Pour Chris mais aussi pour chacun d'entre nous et pour l'être humain . Cependant c'est également un livre qui fait apparaître toute la complexité de nos vies et du monde dans lequel nous vivons . A sa lecture , on perd encore un peu de l'insouciance qui pourrait nous rester . Mais je ne peux que recommander sa lecture , en prenant le temps de bien « le digérer » .
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