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Au XVIIIe siècle, Marseille tire sa prospérité du commerce avec les Échelles du Levant. Ces trafics maritimes ne sont pas sans risque car au Proche-Orient la peste est endémique et tout navire pénétrant dans la rade phocéenne est soumis à un contrôle sanitaire draconien. le 25 mai 1720, pour le Grand Saint Antoine, les formalités vont être moins drastiques, et pourtant des décès suspects ont été, à son bord, enregistrés. Marseille, la Provence, le Comtat Venaissin et une partie du Languedoc vont être contaminés par ce terrible fléau.On dénombrera 100 000 victimes sur une population estimée à 400 000 personnes.
De ce fait tragique, Marcel Pagnol en a tiré une fiction historique romancée restée inachevé. Nicolas Pagnol, son petit-fils, Serge Scotto, Eric Stoffel pour le scénario, Samuel Wambre pour les dessins – 135 planches - nous offrent cette bande dessinée qui retrace une version originale de ce dramatique épisode. L'épilogue de cette terrible histoire est éloquent et témoigne fort bien de l'état d'esprit d'une certaine société.
Un extrait des pestiférés insérés dans le Temps des amours, quatrième tome des "Souvenirs d'enfance" a servi de support , fin septembre 2019 à la 3e édition de la Dictée de Marcel Pagnol.

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Marseille, 1720 : dans la belle citée phocéenne déjà bien bigarrée, le temps est toujours aux échanges (humains aussi bien que commerciaux) et au bon vivre, semble-t-il loin des turpitudes de la capitale.
Seulement voilà, à Marseille aussi la peste fait son apparition et n'épargne pas plus ses habitants que ceux de la triste capitale.
Voyant la catastrophe venir, Maître Pancrace organise une petite communauté autonome de personnes non contaminées. La vie s'organise très strictement pour éviter la contagion qui ronge la cité. Mais malgré leur prévoyance et tout le soin qu'ils mettent pour vivre au mieux de manière si recluse et confinée, vient le temps de s'enfuir et trouver un meilleur refuge pour échapper à la folie de "maisons brûlées", stratégie radicale pour éviter la propagation de cette maladie.

Marcel Pagnol est dans la liste des auteurs classiques que je n'ai jamais lu (même si comme tout le monde j'ai vu sa trilogie adaptée en film dans mon enfance), alors découvrir une de ses oeuvres posthumes inachevée en bande dessinée était une bonne occasion de "faire connaissance" avec son oeuvre au-delà des clichés provençaux. Par ailleurs, la note des auteurs expliquant qu'ils ont travaillé avec le petit-fils de Marcel Pagnol, an plus dudit roman, mais aussi avec des lettres et des souvenirs de son fils à qui il avait racontée cette histoire très engagée d'un point de vue morale politique. On est bien loin de la simple vie quotidienne avec les blagues et la bonne humeur marseillaises ! On peut même dire que le propos, presque social de cette histoire est très avant-gardiste.

D'un point de vue graphique, les choix de colorisation sont assez tranchés et reflètent les tensions dans le récit avec des oppositions de couleurs vives avec des couleurs très sombres.

Une lecture surprenante qui donne envie de redécouvrir ce romancier!
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Pancrace est médecin à Marseille et un beau jour de l'été 1720 il revient inquiet dans le petit hameau où il habite. Il a examiné deux morts qui présentent tous les signes de la peste. La suite lui donnera raison, l'épidémie va se propager faisant des milliers de morts.

Les Pestiférés est une adaptation dun roman inachevé de Marcel Pagnol. Si le début de lhistoire est incorporé dans le Temps Des Amours, la fin a été reconstituée grâce aux souvenirs moraux de ses héritiers.
L'histoire raconte la vie d'une communauté qui vit un peu isolé sur une colline de Marseille. Quand la terrible peste de 1720 éclate, les gens du hameau se regroupent autour du médecin Pancrace. Ils décident de s'isoler afin d'éviter la contamination.
Malgré que cela se déroule au 18e siècle on retrouve l'ambiance du sud de Pagnol avec ses quartiers soudés, ses noms chantants, les jeux de quille sous les platanes... au-delà de ça on.voit se former des liens forts entre habitants, une vraie solidarité et fraternité entre eux tour en se coupant complètement du monde extérieur.
Le dessin ne s'embarrasse pas des détails mais le trait, bien que simple,est agreable.
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Une partie de ce récit de Marcel Pagnol a été publié dans le Temps des amours. Les Pestiférés est une oeuvre posthume puisque Marcel Pagnol ne l'a pas terminé. le texte, retrouvé après sa mort, a été intégré au quatrième tome des Souvenirs d'Enfance. C'est à partir des souvenirs de son épouse et de son fils que la fin été écrite telle que Marcel Pagnol l'avait envisagée.

Cette histoire s'appuie sur un fait réel, l'épidémie de peste à Marseille en 1720. 3 cadavres sont découverts et la vie de toute la communauté marseillaise va en être bouleversée. Les quartiers vont se replier sur eux-mêmes et les croyances les plus diverses vont se répandre. Maître Pancrace vit sur les hauteurs de la ville et son quartier domine la cité phocéenne.

Toute la population se sent menacée mais rassurée d'être accompagnée par Maître Pancrace, médecin estimé. Celui-ci va donner des conseils pour éviter la contamination. La situation va se dégrader sur Marseille et les habitants du quartier de Maître Pancrace vont devoir s'adapter. Il va falloir vivre en reclus et s'isoler mais en faisant croire que tout le monde est parti ou mort afin d'éviter d'être assaillis par d'autres. Maître Pancrace va organiser cette réclusion : il va mobiliser toute la population, organiser la collecte des vivres, mais aussi des armes. Toute la communauté va accepter de se murer chez elle, de gérer les enfants afin de faire en sorte qu'aucun bruit ne semble sortir des demeures.

Un seul membre de la communauté va s'opposer à cette organisation au titre de la religion et du fait que ce qui arrive est la volonté de Dieu et qu'il ne faut pas s'y opposer sous peine de punition. Malgré les avertissements de Maître Pancrace, il ira vers son destin avec sa famille.

La communauté va évoluer ainsi que ses règles qui peut-être ne correspondent plus à la morale judéo-chrétienne ou à celle de l'église. Mais tout le monde y trouve son compte et est dans la joie de survivre.

Mais cette communauté pourra t'elle survivre au retour à la normale ? Aura t'elle sa place dans la société sauvée de l'épidémie ? La société bien pensante saura t'elle accepter que l'on puisse vivre différemment d'elle ?

Le scénario est précis et la fin correspondant à ce que Marcel Pagnol avait imaginé. J'ai adhéré aux dessins de Samuel Wambre mais surtout à sa mise en couleurs parfaitement adaptée à la situation. Dans certaines cases on retrouve la magie des paysages décrits pas Giono ou filmés par Pagnol. Les visages ne sont pas sans rappeler des visages vus dans les films de Pagnol.

Serge Scotto, Éric Stoffel et Samuel Wambre ressuscitent la magie de l'auteur de la gloire de mon père et on pourrai entendre les cigales au détour de certaines pages.





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Au XVIIIe siècle, sous la direction de Maître Pancrate, un quartier isolé de Marseille s'organise pour lutter contre la peste. Serge Scotto, Eric Stoffel et Samuel Wambre adaptent un récit inachevé de Marcel Pagnol. L'intrigue est très bien construite avec des dessins remarquables et une mise en couleur réussie.
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« Les pestiférés » raconte une histoire vraiment extraordinaire : celle des habitants d'un quartier de Marseille qui, lors de la grande épidémie de peste du début du XVIIIème, se sont délibérément faits passer pour morts afin de ne pas être envahis par ceux fuyant la ville. Ils s'étaient ainsi organisés en communauté autonome, vivant quasi-librement alors que la mort régnait tout autour d'eux. Mais elle finira par les rattraper bien des années plus tard d'une toute autre manière…
Je n'avais jamais entendu parler de cette histoire, tirée d'une nouvelle inachevée de Marcel Pagnol : elle est vraiment incroyable, et pleine de leçons sur la nature humaine. L'album prend le temps de nous la raconter et nous remettant bien dans le royal contexte de l'époque, et c'est vraiment passionnant. Coup de coeur !
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*** Coup de coeur ***


Me voilà, entrant dans un tabac-presse-épicerie, évitant soigneusement la partie livres (!), quand, ça y est, elle est là, elle m'appelle, cette "maudite" et magnifique bande dessinée, qui m'a fait de l'oeil de très loin de part sa couverture ... Bon, allez, je pose mon bifeton et j'me barre vite fait de cet antre de l'enfer pour mon porte-monnaie .. Toute guillerette avec cette "maudite" bande dessinée sous le bras, un léger sourire en coin, en me disant : Bahhh .. n'y pense plus .. à ton bifeton !

Et, ça valait le coup ... de poser le billet sur le comptoir de mon buraliste !


Marseille 1720. La cité Phocéenne est prospère avec tous ces marchands venus de pays lointains apportant de par les mers, tissus et balles de coton ...
Les contrôles sanitaires pourtant sont de rigueur pour tous navires revenant du Proche et Moyen-Orient où la peste est endémique.
A la suite d'une grave négligence, le navire le Grand-Saint-Antoine en provenance de Syrie, propage la peste bubonique à Marseille, le 25 mai 1720.

Maître Pancrace, ancien médecin du Roi, dirige une petite communauté autonome sur une des collines de la ville et très vite décide de la protéger en mettant tout le monde en quarantaine (aujourd'hui (!) on dit confinement), plus personne ne sort de la forteresse barricadée, et ceux qui veulent sortir ne rentreront plus ...
Afin d'être sûr qu'il n'y a aucune contamination, on prend de longs bains de vinaigre, on se frotte rigoureusement toute les parties du corps à la brosse, on surveille l'apparition de bubons ...
Cette petite communauté devra défendre leur antre, puisque, le Port de Marseille et les quartiers déshérités fuient la maladie vers les collines.
Maître Pancrace et les hommes surveillent à la longue vue ce qu'il se passe en ville, les morts s'accumulent, les charniers s'accumulent puis commence les pillages !

Tôt ou tard, la communauté devra trouver une solution, car les pilleurs seront là, si ils ne trouvent pas la mort avec eux ils seront contaminés ...
Maître Pancrace trouve alors un formidable et judicieux moyen de quitter les lieux sans prendre aucun risque : ni vis à vis des pilleurs ni vis à vis de la maladie ...


Cette bande dessinée historique est tout simplement superbement contée, tant qu'avec le scénario, qu'avec le graphisme.
Les auteurs ont repris majestueusement l'oeuvre posthume de Marcel Pagnol sous la direction de son petit fils : Nicolas Pagnol.

Un récit humaniste et social.
Une très belle découverte par hasard ...
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Comment ne pas avoir l'oeil attiré par le superbe dessin de Samuel Wambre illustrant la couverture de cet album ? du cordage d'un navire où il est perché un rat contemple la ville qui s'étend devant lui et l'on devine la lourde menace qui plane sur ce paysage d'une beauté idyllique.
Quelle belle idée de reprendre ce roman inachevé de Marcel Pagnol pour en faire une oeuvre graphique qui connaitra une résonance particulière avec la pandémie que l'Europe a traversée en 2020.
Les auteurs ont il eu une prémonition ? L'album édité en 2019 pourrait le faire penser...
J'ai beaucoup apprécié cette histoire originale qui m'a rappelé les moments de folie que nous avons tous vécu entre la crainte de la contagion et la fureur de voir nos précieuses libertés foulées aux pieds par un état soucieux de couvrir sa responsabilité face au risque.
Le roman est centré sur la personne de Pancrace, ce médecin talentueux qui vit dans un quartier haut de la ville et lorsqu'il entend parler d'une possible épidémie, pense à la peste meurtrière et met en place les mesures propres à protéger ceux qui vivent dans son quartier préservé.
On y voit les doctrines s'affronter et les individualités s'opposer. Les mesures de prophylaxie mises en place nous rappellent certains souvenirs ... Les hardis villageois qui avaient réussi à se sauvegarder doivent néanmoins quitter la ville sous la houlette de leur berger et leur communauté soudée continuera à vivre en dehors de la société.
Pagnol s'est servi de la terrible épidémie de peste qui a touché la ville De Marseille en 1720 pour imaginer une fable sociale utopiste qui prône l'avènement d'un nouveau type de société débarrassée des cadres contraignants de l'état et de la religion.
Si le texte est passionnant et ouvre bien des pistes à la réflexion, le dessin, la mise en page et la colorisation sont proprement magnifiques . Les tonalités sombres renforcent l'effet dramatique , les dessins pleine page éblouissent l'oeil .
Un grand bravo au trio talentueux qui a réalisé ce superbe roman graphique qui mérite de figurer dans la bibliothèque des amateurs éclairés de BD historiques.
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Un récit plein d'humanité

Les Pestiférés, planche de l'album © Bamboo / Wambre / Scotto / Stoffel / Pagnol [Résumé] Trouvée au fond d'un tiroir, les feuillets des Pestiférés ont été publiés par l'éditeur de Marcel Pagnol dans le Temps des Amours… Mais si l'auteur avait laissé cette oeuvre inachevée, il en avait à maintes reprises raconté la fin à ses proches… Grâce à leurs souvenirs et au remarquable travail de Serge Scotto, Éric Stoffel et Samuel Wambre, le lecteur peut enfin découvrir cette fable historique à la fois drôle et tragique dans une version qu'on imagine proche de celle voulue par l'auteur…

Basé sur une solide documentation historique, la fable humaniste de Marcel Pagnol se lit avec délectation… Grâce à de longs récitatifs, les auteurs ont su conserver son ancrage littéraire alors que le dessin généreux et épuré de Samuel Wambre, rehaussé par des couleurs particulièrement subtiles, confère à l'ensemble une dimension éminemment cinématographique… La fin tragique de l'album transforme le récit en conte philosophique et politique tout en accentuant la générosité et l'humanité de ses principaux protagonistes…

Ces Pestiférés sont l'une des délicieuse surprise de ce mois de mars et nous permet de découvrir une facette méconnue d'un auteur qui porte sur ses compatriotes un regard lucide et plein de bonté…
Lien : http://sdimag.fr/index.php?r..
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Quel plaisir de se plonger dans du Pagnol, d'autant plus, dans une histoire inédite. Ces BD sont justes magiques ! Je les conseille aux fan de l'écrivain. Elles sont, en plus d'être plaisantes a lire, belles esthétiquement de par leurs dessins ! Bref, des petites pépites pour découvrir ou redécouvrir les oeuvres de monsieur Marcel Pagnol.
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