Il a cru en l'intelligibilité de l'architecture du monde. Il ne peut imaginer un dieu qui récompense et punit l'objet de sa cration. Il a toujours vu la raison se manifester dans la vie. Et la raison n'est plus nulle part dans l'esprit de son fils.
Un jour, mon père travaillera sur mon cas. À quoi bon une telle intelligence si elle n'est pas mise au service de l'homme ? Celui qui a découvert les grands principes de l'univers ne peut-il travaillersur mon hémisphère droit ?
Nous sommes la projection d'infinis fantasmes. Chacun possède un avis sur qui nous sommes et qui nous devrions être. Nos vies s'inscrivent dans le regard des autres.
L'éphémère est notre état premier.
L'irréversibilité est la clé de toute douleur.
Si je devais en croire certaines autorités, rien de ce que je vois n'a de réalité. Mais les gens qui prononcent de telles assertions existent-ils vraiment ?
Un homme en chute libre n'a pas conscience de son corps, ni de la vitesse des corps qui l'entourent.
Elle est déjà venue six mois auparavant se recueillir sur la tombe de Lieserl, Elle est la seule avec Albert à savoir où gît le petit cercueil. Cela restera leur secret éternel. Nul n'apprendra jamais le lieu où elle dépose ces fleurs chaque année, au milieu du printemps. Aucun témoin n'osera révéler qu'Einstein, avant l'exil, en 1932, est allé poser une pierre sur la petite tombe, selon son rite juif.
Il fait partie de l'imaginaire collectif. Il est l'obsession de Goebbels et du patron du FBI. Le grand mufti de Jérusalem l'a récemment accusé de vouloir, lui, Einstein, détruire la mosquée d'Omar. Il est cette figure écrasante dans un esprit fragile.
Nous vivons dans l' illusion de la considération de nos semblables.../...La plupart ne nous voient pas comme nous sommes. Nous sommes la projection d' infinis fantasmes.../ ....Nos vies s' inscrivent dans le regard des autres. ( p 146)