AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le cas Eduard Einstein (298)

Elsa et Milena n’ont rien en commun. Un étranger se demanderait comment le même homme a pu les prendre successivement pour épouse. Sa première femme est une Serbe orthodoxe, petite, mince et taciturne, sèche et affûtée, fière et rebelle. Sa seconde épouse est une juive allemande de Sorabe, affable, route et douce, au tempérament effacé et jovial.
Commenter  J’apprécie          00
Voilà dix ans, on élevait à Postdam en son honneur l’a tout Einstein dont l’immense télescope était destiné à vérifier la validité de ses théories. La pureté des lignes de l’édifice le faisait considérer l’oeuvre comme majeure de l’architecture expressionniste. Aujourd’hui, il risque en sortant de chez lui.
La belle histoire entre les Einstein et l’Allemagne semble avoir vécu. En 1650, son aïeul Baruch Moïse Ainstein avait quitté la région de Constance en Suisse pour s’établir à Buchau dans le duché de Wurtemberg. Baruch Ainstein était marchand de tissus. À l’époque, les lois bannissaient les juifs de la plupart des professions. Un chapeau jaune leur était imposé quand ils quittaient leur village. Son ancêtre a porté la rouelle. Le siècle suivant, en 1835, sous le Deuxième Reich, dans les villes d’Allemagne, les foules défilaient au cri de « Yep! Yep! Crève juif! »Son grand-père Abraham avait survécu de justesse aux émeutes. La ville de Berlin était alors autorisée aux israélites par un seul accès, la porte Rosenthal au frontispice de laquelle était inscrit: « Ouverte aux juifs et au bétail ».
Commenter  J’apprécie          00
Sans doute je me trompe. Si mon père pensait à moi, cela se saurait. La moindre de ses pensées est connue du monde entier. Celle-là serait remontée jusqu'à moi.

Mon père a dit : « L’essentiel dans l'existence d'un homme de mon espèce réside dans ce qu'il pense et comment il pense, non dans ce qu'il fait ou souffre. »

Merci du compliment, papa.
Commenter  J’apprécie          320
Le programme d'extermination des malades mentaux allemands est sur la place publique depuis que l'évêque catholique de Berlin a dénoncé les « meurtres baptisés euthanasie ». Durant le mois de juillet 1940, tous les malades mentaux juifs hospitalisés du Reich ont été envoyés à Brandebourg-sur-la-Havel pour y être gazés. Puis le programme s'est étendu aux handicapés non-juifs. 50 000 malades auraient été assassinés par gazage à l'intérieur des hôpitaux. Le processus a été officiellement arrêté grâce à la pression de l'évêché allemand, relayé par un sermon de l'évêque de Munster, Clemens von Galen, diffusé sur les ondes de la BBC.
Commenter  J’apprécie          321
Aux dires de maman, cela fait cinq ans que mon père est en Amérique. Il est parti à temps. Sinon on l’aurait emprisonné à Dachau. Dachau n’est pas très loin d'ici. Ç'aurait été unique, deux Einstein internés en même temps, à deux cents kilomètres de distance. Peut-être aurait-on pu regrouper les familles ? Quoique la perspective de passer le restant de mes jours derrière des barbelés au côté de mon père n’a rien de réjouissant. Mais ça n’aurait pas duré si longtemps. Si mon père avait été arrêté, le monde entier aurait essayé de le faire sortir. Tandis que moi, nul ne s'en préoccupe.
Commenter  J’apprécie          210
Le retard mental n’engendre pas automariquement l'inadmissibilité à moins que le requérant manifeste ou ait manifesté un comportement destructeur. En vertu de la loi, est par ailleurs inadmissible le demandeur qui risque, à n'importe quel moment, de devenir un fardeau pour l'État.

« Tout cela, vous le savez hélas, cher professeur, cependant il est bon parfois de rappeler les choses essentielles. Donc, après une étude sommaire de cas semblables aux vôtres puisque nous savons tous les deux que vous n’avez rien sollicité, je dirai à titre personnel qu'un fils sur deux c'est beaucoup mieux que la plupart des demandes de vos semblables que j'ai à traiter aux portes d'Ellis Island. Et j'ajouterai à titre personnel que la Suisse est un pays qui s'honore de traiter ses malades mentaux mieux quaucun autre. Allez, cher professeur, je serai ravi de signer l'acte de naturalisation de Hans-Albert Einstein et de le recevoir dans notre beau et grand pays. Tous les Einstein sont les bienvenus chez nous. Du moins, ceux qui ont la tête bien faite. »
Commenter  J’apprécie          281
Contrairement à l'opinion répandue, l'Amérique n’accueille pas Einstein à bras ouverts. Un groupe de pression important, la Woman Patriot Corporation, mène campagne pour lui interdire le droit d'entrée aux États-Unis. Une pétition organisée en ce sens a rassemblé des milliers de signatures. Le groupe et ses soutiens l'accusent de sympathies communistes. On lui reproche son pacifisme. Le FBI enquête.

Son opposition au régime nazi jette le doute sur lui. Ses articles parus dans la presse américaine dès 1925 contre la ségrégation raciale lui valent d'innombrables ennemis. On l’a prévenu, il ne sera pas facile d’obtenir la citoyenneté américaine. Les portes d'Ellis Island commencent à se fermer. L’administration Roosevelt exige pour tout immigrant juif allemand une attestation de bonne conduite délivrée par le gouvernement... nazi ! Le Département d'État refuse l'admission de tout réfugié fiché par la Gestapo.

Sa réponse aux attaques de la Woman Patriot Corporation a fait la une du New York Times : « Jusqu'ici, je n’ai jamais fait l'objet d'un tel rejet de la part du beau sexe, ou si cela m'est arrivé, ce ne fut jamais de tant à la fois. Mais n'ont-elles pas raison, ces citoyennes vigilantes ? Pourquoi ouvrirait-on sa porte à quelqu'un qui dévore les capitalistes sans cœur avec autant d'appétence ? »
Commenter  J’apprécie          324
Il (Albert Einstein) n’entrera pas dans le monde de son fils. Ce monde n’est pas le sien. Ce monde n’est pas le monde. Ce monde le terrorise. Il doit l’admettre. Il a peur. Voyager lui fait peur. Retrouver son fils le remplit d’effroi. Il doit assumer la terrible vérité. Voir son fils lui est plus douloureux que ne pas voir son fils. Comment imaginer cela ? Comment admettre cela ? Comment l’avouer à quiconque ? Il a peur de son ombre. Son ombre, sa descendance. Sa descendance qui vit à l’ombre. À perpétuité.
Commenter  J’apprécie          286
On raconte que des agents du FBI rôdent sur Mercer Street autour du 112. Edgar Hoover, le nouvel homme fort de l’Agence, serait convaincu qu’Einstein est un agent à la solde de Moscou. Son visa provisoire ne le protège pas d’une expulsion. Ses appels au pacifisme, sa critique du système capitaliste, ses sympathies socialistes, son engagement en faveur des Noirs américains plaident en sa défaveur. Des groupes américains rêvent toujours de le voir renvoyer en Allemagne.
Commenter  J’apprécie          260
Il songe à ce qu’il vient d’entendre sur les ondes, aux discours de haine, au climat de terreur, à son nouveau statut de cible ambulante. Voilà dix ans, on élevait à Potsdam en son honneur la tour Einstein dont l’immense télescope était destiné à vérifier la validité de ses théories. La pureté des lignes de l’édifice le faisait considérer l’œuvre comme majeure de l’architecture expressionniste. Aujourd’hui, il risque son existence en sortant de chez lui.
Commenter  J’apprécie          380






    Lecteurs (1433) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3182 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}