Le cas Eduard Einstein

Le terme de maladie mentale lui écorche les lèvres. Il n'y a pas de fous chez les Maric. Des âmes oubliées dans leur solitude, des vies dévastées, oui. Des esprits dérangés, peut-être.

Nous vivons dans l’illusion de la considération de nos semblables. Nous imaginons que nos semblables nous jugent pareils à eux. C’est vrai de quelques-uns. La plupart ne nous voient pas comme nous sommes. Nous sommes la projection d’infinis fantasmes.

Eduard Einstein a son père :
J’ai décidé d’arrêter avec l’idée de poursuivre des études de médecine. J’ai rencontré des psychiatres. Ce sont des ignorants prétentieux. Ils croient avoir la science infuse. Moi j’ai la conscience confuse. J’en connais plus qu’eux sur ma question. Ils mettent des mots compliqués sur des choses simples.

Tu ne fais jamais rien de travers, mon ange.

Les Allemands brassent de la bière. Nous nous brassons de l'argent. Nos peuples peuvent s'entendre entre brasseurs. Nous nous entendrons aussi avec les Américains, qui sont de grands brasseurs de vent.

Hitler n'est pas un oiseau de passage. Le peuple est derrière lui comme un seul homme. La jeunesse jette les livres au feu. En six mois, l'Allemagne a plus changé qu'en un siècle.

Tant de temps a passé depuis cette année 1899. Elle peine à croire que ce long défilé de semaines et de mois aura été sa vie.

Hélas, Mileva tombe sous le charme de mon père. Si semblable tragédie était advenue à Marie Curie, les rayons X n'existeraient pas.

Il se murmure que le dossier Einstein au FBI serait plus épais que la Bible.

C'est Le joyeux ballet des tendres retrouvailles auquel elle n'est plus conviée.