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Citations sur Adieu, vive clarté.. (28)

Ai-je été trop peu disponible ? Ou trop peu généreux ? Ai-je manqué une occasion de tendresse, de douceur féminine ? Ça m'est arrivé, dans ma jeunesse, de manquer ces choses-là. L'orgueil de la solitude, de la différence, vous joue des tours, souvent.
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Les petits prolos tapaient dans notre ballon de cuir - ils en usaient pour la première fois de leur vie ! - avec un entrain et souvent une adresse qui faisaient plaisir à voir. Qui réduisaient, en somme, le champs de la lutte des classes à la dimension et aux enjeux d'une terrain improvisé de football.
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A cette époque, il me semble que les Français auraient donné n'importe quoi pour éviter la guerre. Ils ont d'ailleurs donné n'importe quoi, mais ils ont eu la guerre en prime.
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[...] Lequeitio (aujourd'hui Lekeitio, maintenant que les Basques mettent des k partout où la phonétique le permet, pour nationaliser fantasmatiquement leur passé, parce que la lettre k leur semble plus authentique - parce que plus archaïque ? - que le q castillan)...
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Hitler.était en train.de masser ses divisions motorisées à la frontière polonaise,. nous le. savions ..
Ribbentrop s'apprêtait à s'envoler pour Moscou pour .signer un accord avec Staline, nous l'ignorions.
Les prisons de, Franco étaient pleines, les exécutions massives, c'était de notoriété publique.
Prague avait été.envahie par les troupes nazies,en stricte conséquence. de la capitulation des démocraties à Munich, nous y pensions sans qesse. Et Milena Jesenska avait pleuré de, rage, .ce jour-lil, néfaste, en contemplant, le déferlement nazi dans les rues de sa ville, cela, nous l'apprendrions plus tard, lorsqu'elle deviendrait compagne de nos rêves.
À Moscou, dans les cachots de la Loubianka, Carola Neher, jeune beauté allemande, grande comédienne amie de Brecht, communiste exilée en URSS, condamnée comme espionne trotskiste, commençait le long périple à travers l'archipel du Goulag où. elle perdrait la vie : où sa vie serait perdue, effacée sans laisser de traces, prise dans le gel immémorial de la steppe sibérienne, ombre glaciale et désolante semblable à la pluie de cendres grises issue des crématoires nazis. C'est seulement un demi-siècle plus tard que je rencontrerais Carola Neher, dans un court poème de Bertolt Brecht.
Et Albert Einstein venait d'écrire au président américain Franklin Delano Roosevelt pour lui proposer de commencer le travail de recherche qui aboutirait à l'invention de l'arme atomique, conçue comme arme absolue des démocraties contre l'absolue folie de domination de Hitler.
Et Sigmund Freud, cette nuit là du 22 août, à Londres, ne supportait péniblement qu'à l'aide de la morphine l'atroce souffrance empuantie de son cancer de la mâchoire.
Et George Orwell, le lendemain, à l'annonce de la signature du pacte. germano-,soviétique, allait commencer ce revirement radical - prenant les choses à la racine - qui le conduirait à la réinvention de la raison démocratique, revirement exemplaire et si peu suivi, connu, apprécié par les
intellectuels de gauche de sa génération. Et d'une trop grande partie des suivantes.
Pourtant, malgré ces données du réel, certaines évidentes, d'autres encore incertaines et floues, mais. accessibles à une méthode rigoureuse de pensée, si l'on m'avait demandé à ce moment-là, sur la terrasse de Biriatou, interrompant ma griserie, quel bilan je ferais de ce dernier été, j'aurais répondu sans hésiter qu'il y avait eu Paludes et la beauté d'Hélène.
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Il est clair que rien ni personne ne lui avait rendu l'âme navigable, pendant ces années
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Les poèmes de Baudelaire m'ouvrirent l'accès à la beauté de la langue française. A sa beauté concrète et complète, j'entends : beauté du son autant que du sens, prosodique autant que conceptuelle, sensuelle autant que significative.
Jusque là le français m'avait été presque exclusivement une langue écrite, aux qualités quasiment abstraites. Langue de lecture, donc, de silence intime et solitaire. Langue de l'écrit à déchiffrer, qui avait pourtant sur le latin et le grec de mes études classiques au TweedeGymnasium l'avantage d'être vivante. Quelles qu'eussent été jusque là les beautés d''Ovide, par exemple, celles de Baudelaire m'apparurent aussitôt plus proches, gorgées de sève et de sang. De sens autrement dit : sensualité et signification.
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En Espagne la répression était brutale. Pendant quelques mois, elle fut même comparable, en intensité en ampleur, aux répressions totalitaires de Hitler et de Staline. Elle provoqua des dizaines de milliers de victimes. En France, la masse des réfugiés anonymes, la piétaille de l'armée populaire et des partis politiques antifascistes, était parquée dans des camps de concentration du Sud, sur le sable clos de barbelés d'Argelès ou de Barcarès, dans des conditions d’hygiène épouvantables.
Staline trahissait les démocraties? La belle affaire! m'écriais-je, avec un brin de joie sadique. Inavouée et sans doute inavouable. La France et l'Angleterre étaient payées avec la monnaie de leur propre pièce, me disais-je. Et puis, l'idée de voir les visages d'Edouard Daladier et de Neville Chamberlain incarner l’antifascisme ne pouvait que m'être insupportable.
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En mars, à la fin du mois de mars, j'étais seul et Madrid était tombée. Je lisais le titre de « Ce soir » et des larmes me montaient aux yeux. Une colère sombre, aussi, au cœur, impuissante mais rageuse. Madrid était tombée et j'étais seul, foudroyé, le journal déployé devant mes yeux aveuglés par des larmes montées du tréfonds de l'enfance. Madrid était tombée et c'était comme si on m'avait privé brutalement, d'un tranchant de hache, d'une partie de mon corps. De la partie de mon âme la plus pleine d'espérance et de foi. D'une sorte d'espérance et de foi, du moins quant à la possibilité de renverser le cours des choses.
Mais Madrid était tombée et le cours des choses s'était déroulé sous sa forme la plus funeste : destin inéluctable.
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Depuis que j'ai entrepris d'écrire ce récit , mettant en oeuvre toutes les procédures de la réminiscence , de la reconstruction du passé ( introspection ; recherche et développement des images égarées , oblitérées , d'une mémoire assoupie , mais restée vivace , capable de reproduire des moments enfouis dans les trous noirs de l'oubli involontaire ou intéressé ;analyse des documents historiques de l'époque , pour établir les " cadres sociaux " de mes souvenirs , etc ....) depuis que j'ai commencé à écrire " Adieu , vive clarté " ...... une image me hante , que je n'arrive pas à fixer , pour pouvoir ensuite la déchiffrer , l'interpréter .
Est-ce un rêve , est-ce un souvenir réel ?
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