AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,68

sur 343 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'ai peur d'être un peu passée à côté de Croix de cendre. Tout débutait bien: une époque que je connais mal mais qui m'intrigue, des personnages bien campés et loin des archétypes et une intrigue à tiroir avec des descriptions saisissantes de certains évènements. Mais je ne suis pas complètement rentrée dedans, comme spectatrice de ce que je suspecte être un grand roman mais sans l'avoir pleinement ressenti. Je n'ai pas tout à fait compris les subtilités de la pensée d'Eckhart et j'ai eu du mal avec le rythme, surtout dans la seconde partie.
Commenter  J’apprécie          30
Un bon roman prétexte à expliquer les rivalités entre Franciscains et Dominicains au quatorzième siecle alors que la papauté était installée à Avignon. le livre est très bien écrit, érudit et ambitieux. Si je peux émettre une critique, c'est sur le final que j'ai trouvé un peu trop alambiqué.
Commenter  J’apprécie          70
Dans le monastère de Verfeuil, près de Toulouse, le prieur Guillaume décide d'écrire ses mémoires et pour cela envoie deux jeunes frères, Robert et Antonin acheter du vélin et de l'encre en ville. Ils sont heureux d'échapper aux rigueurs de leur ordre durant quelque jours, mais ne se doutent pas de ce qui les attend. L'inquisiteur de Toulouse a une dent contre Guillaume (et aussi contre le reste de l'humanité !) mais surtout craint les révélations du prieur, aussi séquestre-t'il les deux jeunes gens. Robert est emprisonné sous un prétexte futile et l'inquisiteur promet sa libération en échange d'une copie secrète des mémoires de Guillaume. Celui-ci comprend vite le marché et propose à Antonin de livrer une version édulcorée. Il se bat contre le prélat qu'il connaît depuis leur jeunesse et fera tout pour obtenir la libération De Robert, ce qu'il finira par gagner grâce à une ruse.

Le roman suit deux temporalités, d'abord le présent, en 1367 où l'on découvre les déboires De Robert et la lutte entre le prieur Guillaume et l'Inquisiteur. Ce dernier craint les révélations de son vieil ennemi qui risquent de contrarier ses ambitions papales. le manuscrit qu'Antonin rédige sous la dictée de son prieur nous ramène des décennies en arrière, quand il était novice sous la direction de maître Eckhart, d'abord à la Sorbonne, puis en Allemagne où le dominicain s'occupait de la direction spirituelle des couvents et des béguinages entre deux cours dans les universités. Son prestige était immense et a fini par déclencher les jalousies sur fond de querelles entre franciscains et dominicains. Les béguines sont incomprises, ou plutôt, ces femmes libres et pieuses font peur aux ordre, en particulier à l'inquisition, qui s'acharne contre elles et contre leur mentor. Eckhart ne voit pas le piège se refermer sur lui. Grâce à des citations sorties de leur contexte, on le soupçonne d'hérésie. Il ne sera jamais condamné, au contraire de ses écrits dont on traquera les copies.

L'auteur entremêle habillement Histoire et fiction, proposant une origine surprenante à l'épidémie de peste qui sévira en Europe en 1347/8. Elle commence au siège de Kaffa, en extrême Orient. Les combattants mongoles sont décimés par l'épidémie et abandonnent la ville non sans avoir envoyé leurs cadavres par dessus les remparts. Les personnages sont très développés et crédibles, les jeunes évoluent vers la maturité et les anciens règlent leurs comptes. Leur psychologie est fouillée, ils sont très vivants.

Un des aspects les plus intéressants du livre est la pensée d'Eckhart, très complexe et rendue accessible par l'auteur, ce qui n'est pas un mince exploit vu sa densité. Il prône un détachement absolu pour abolir la « distance de majesté » et se rapprocher de Dieu. La description des conflits dans l'Eglise est aussi passionnante. Les ambitions humaines relèguent Dieu au second plan et l'utilisent à leur profit, les hommes s'en servent au lieu de le servir. L'inquisiteur est un modèle du genre de cette foi dévoyée et fanatique. Il ne recule devant aucune ignominie pour assouvir son ambition. Mais on n'est pas dans un monde manichéen où il y aurait d'un côté des hommes bons et de l'autre un criminel. Eckhart et Guillaume ne sont pas des anges non plus comme on nous le révèlera à la fin. Un place importante est accordée aux femmes mais nous sommes à une époque charnière où le pouvoir masculin se renforce, ce qui se traduit par les persécutions dont sont victimes les béguines.

Ce livre entremêle différents genre avec brio : polar, roman historique, roman d'aventure. L'auteur maîtrise parfaitement son sujet et partage sa grande érudition. le sujet est original, je n'aurais jamais pensé trouver le célèbre mystique rhénan comme héros d'un polar historique. J'ai beaucoup aimé ce livre qui vaut vraiment le détour.

#Croixdecendre #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar.com/
Commenter  J’apprécie          240
. XIVè siècle. Afin de sauver l'un de ses frères aux mains des inquisiteurs, un prieur accepte de livrer l'histoire de l'origine de la grande peste en Europe.
C'est bien écrit, facile. Mais je m'attendais plus à une histoire de la peste qu'à une histoire de la pensée d'Eckhart. Ça n'est pas inintéressant mais je ne peux pas dire que la théologie me passionne ( peut-être à tort et même si l'histoire est très romancée) Un bon moment quand même.
Commenter  J’apprécie          20
Aventure médiévale. Inquisition et mysticisme au XIVème siècle.
De la Sorbonne à l'Asie Centrale, en passant par Toulouse, Cologne, les couvents, les monastères et béguinages, voilà un roman qui m'a fait voyager dans l'espace, le temps, et philosophiquement.

1367 - Deux jeunes frères dominicains sont envoyés à Toulouse, missionnés par le prieur de leur couvent pour lui rapporter du matériel pour l'écriture, vélin – parchemin luxueux - et encre de haute qualité.

L'histoire revient alors sur la grande épidémie de peste noire de 1348, terriblement meurtrière elle a décimé près de la moitié de la population.
« L'histoire que je vais te confier […], personne ne la connaît. Aujourd'hui, tous ceux qui pourraient en témoigner sont morts. »
De lourdes confidences, des mémoires couchées sur le précieux parchemin, que l'on découvre avec minutie.

Guerre, Eglise et différents ordres religieux, dominicains, franciscains, leurs querelles…
Inquisition, trahisons, mais aussi foi, amour, fraternité et secrets …

Lire la foi et la fraternité si profondes, la douleur et les souffrances endurées, les états d'esprit, la place de l'Eglise, replacés dans le contexte de l'époque, m'a beaucoup troublée, comme les ravages de l'ignorance et la soif de pouvoir et de domination, la noirceur et la perversité de l'âme humaine.

J'ai apprécié cette lecture qui me fût exigeante et instructive, remplie de réflexions liées à la pensée spirituelle, religieuse, et philosophique.
C'est un roman érudit, foisonnant, mêlant histoire et théologie, spiritualité et philosophie, personnages historiques et fiction.
Ce roman m'a amenée à faire quelques recherches sur Eckhart, l'Inquisition, les différents ordres religieux, afin de mieux apprécier ce roman.
Commenter  J’apprécie          182
J'ai été remué.
Voilà un roman historique qui remplit bien son rôle A mes yeux. Procurer un moment d'évasion, tout en faisant remuer mes méninges et tapoter sur le clavier par la suite : " Mais non ? ça ne s'est pas vraiment passé comme ça ..."
Je gardais de Maître Eckhart une image quasi d'Epinale, teintée de culture bobo et d'un zeste d'ésotérisme. J'ai donc été remué, disais-je. Quelques tapotements de touches de clavier plus tard, j'ai ... Tout comme vous aussi, sans doute.
Voilà donc un roman qui mérite d'être lu. Pour ça.
Commenter  J’apprécie          80
Petit écho à Umberto.
En 1367, l'église ne sent pas la rose, et le prieur Guillaume charge deux jeunes frères dominicains de se rendre à Toulouse pour lui ramener du vélin, parchemin de luxe tiré de la peau d'un veau mort-né. Ils vont se faire tanner pour ramener la rame de papier. L'homme d'église ne veut pas se lancer dans les enluminures pour soigner ses majuscules mais pour révéler le destin du plus grand théologien de l'époque, Maître Eckhart, dont il fut le novice et compagnon de déroute.
Cet illustre mystique qui a vraiment existé et dont émanait, parait-il, un feu sacré, sans pourtant finir au bûché, a eu quelques démêlés avec les autorités ecclésiastiques de l'époque, qui lui firent un procès en hérésie pour avoir eu un peu trop d'influence spirituelle et pour avoir aussi un peu trop béguiné avec les béguines, ces femmes qui vécurent en communautés religieuses laïques le long du Rhin.
Le grand inquisiteur du Languedoc va chercher à contrarier l'écriture de ces mémoires, la révélation de certains secrets pouvant causer du tort à ses ambitions papales et un séisme au sein de l'église.
Je propose à tous les déclinistes de partir un faire un stage au 14ème siècle dans ce roman pour relativiser nos petits soucis actuels. Au programme des calamités : peste noire qui toucha un européen sur trois, famines à répétition avec une vague glaciaire, la guerre de Cent ans qui dura 116 ans (c'est un peu comme les 3 mousquetaires qui étaient quatre), pas de wifi, pas de retraite autre que spirituelle avec une espérance de vie de libellule et une Inquisition en avance sur son temps puisqu'elle décarbona ses barbecues en faisant de l'hérétique un bon combustible attisé par des larmes de repentir.
Antoine Senanque, qui a choisi comme pseudonyme le nom d'une magnifique abbaye Cistercienne, a habilement construit son récit en alternant les machinations du grand inquisiteur pour contrarier la rédaction des mémoires du prieur Guillaume et le parcours presque biblique de Maître Eckhart avec l'ombre de la peste noire comme châtiment divin. D'ailleurs, le récit du siège de Caffa par l'armée Mongole qui catapulta ses pestiférés derrière les remparts avant de plier boutique et yourtes est saisissant d'effroi. Ils ont inventé la guerre bactériologique.
Dans ce polar médiéval, l'auteur mêle bubons et goupillon, aventures à la bure et érudition, scapulaires et crapules, réalité historique et fiction. C'est passionnant de bout en bout, et même les paragraphes qui vulgarisent les théories complexes et arides de Maître Eckhart ne m'ont pas donné envie de bouffer du curé après le chapon.
Cette histoire s'amuse aussi des luttes d'influence peu glorieuses entre les Dominicains et les Franciscains, deux ordres mendiants qui n'ont pas le même maillot et qui muèrent leurs voeux d'humilité en résolutions de nouvelle année à l'approche d'une salle de sport et d'agités en lycra.
C'est aussi un beau roman sur l'amitié et la fraternité, thèmes qui climatise un peu l'enfer des fléaux de ce siècle.
Croix de cendre, superbe titre, sans égaler « le nom de la Rose », mérite copistes et enluminures.
Bon, je peux aller à confesse je crois.


Commenter  J’apprécie          9712
Que de découvertes
Les franciscains , les dominicains,
La papauté , l'inquisition
La peste noire,
La sorbonne.
Tout ceci dans une intrigue au cours de laquelle trois amitiés se trament et seront plus fortes que tout... enfin presque .
Quelles découvertes
Commenter  J’apprécie          00
Antoine Senanque nous donne rendez-vous au coeur du Moyen-Age, auprès des moines dominicains.

Deux moines vont se retrouver dans une situation pour le moins déplaisante, l'un séquestré et torturé et l'autre devant trahir son supérieur pour sauver son ami.
Qu'est-ce qui pousse l'Inquisiteur à utiliser la torture pour découvrir ce que le grand Prieur à décider de dévoiler ?

au-delà de cette intrigue et de la relation d'amitié entre Antonin et Robert, on voyage beaucoup.
On découvre cette période d'après la grande peste, de grands voyages dictés par la foi, et des discussions philosophiques autour de celle-ci et des différences dans la croyance, tout en évoluant avec le monde.

Non seulement, l'auteur a une plume très intelligente, nous fait réfléchir, en apportant des réflexions théologiques, philosophiques mais nous emporte dans ce Moyen-Age très bien décrit, au carrefour d'un risque de basculement au sein de l'Eglise.

Malgré ces sujets qui peuvent faire peur, est écrit de manière très abordable sans étalage de vocabulaire, de croyances, de savoirs.
Un très beau roman de cette rentrée littéraire.
Commenter  J’apprécie          151
Les romans historiques dont l'action se déroule au Moyen-Age m'attirent, mais souvent le Moyen-Age n'est qu'un décor, une toile de fond pour une histoire qui pourrait tout aussi bien se passer à une autre époque. Là, tous les détails historiques sont en lien avec l'action, qu'il s'agisse du siège de Kaffa, des geôles de l'inquisition, du jardin de simples du monastère, de la fabrication des vélins, des béguines, des disputes entre franciscains et dominicains ...
Il n'y a pas vraiment une enquête au sens strict, mais le lecteur se pose vite beaucoup de questions et, comme Antonin, s'interroge sur le contenu des confessions du prieur Guillaume. Que peut bien vouloir confesser Guillaume qui justifie le luxe du vélin et l'intérêt de l'Inquisition ? le lecteur le découvre, par épisodes, car le prieur Guillaume sait ménager ses effets et garder ses secrets les plus importants jusqu'au dernier moment. Au passage nous voyageons beaucoup (France, Allemagne, Crimée, et même Italie), la plupart du temps à pied. Certes la langue employée n'est pas d'époque, heureusement d'ailleurs (le plus important est que l'état d'esprit et les mentalités le soient). Par ailleurs, c'est un roman très bien documenté, avec beaucoup d'érudition qui s'intègre parfaitement dans le récit au fil des nécessités de l'intrigue, par ailleurs passionnante. A vrai dire j'ai eu, tout comme les personnages, bien du mal à suivre la pensée de Maître Eckhart (personnage historique bien réel mort en 1328) . C'est sans doute à cause de cela que, malgré toutes les qualités que je trouve à ce roman, je ne me suis pas sentie emportée comme avec le Nom de la Rose.
Commenter  J’apprécie          400





Lecteurs (818) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3224 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}