Je ne connaissais pas
Patrick Senécal il y a encore quelques semaines. Comme j'ai été particulièrement sage cette année, j'ai eu la joie d'en recevoir un en cadeau de Noël anticipé.
Les Sept Jours du talion, c'est une histoire de monstres. Ils sont différents, plus ou moins attachants, mais omniprésents.
Tout d'abord il y a « le » monstre, un jeune homme qui a violé et assassiné Jasmine, la fille de sept ans de Bruno Hamel. On en sait assez peu sur ce personnage, même si la presse laisse filtrer quelques informations, même s'il se confie à son bourreau. le personnage reste monstre.
Ensuite, il y a Bruno Hamel, devenu bourreau à la suite de la tragédie. Un monstre d'un instant. Sept jours c'est si peu dans la vie d'un homme… On apprend à connaître ses démons, on essaie de comprendre ce qui le pousse à tant de violence. Personnellement, je n'ai pas réussi à comprendre, mais bon, c'est bien expliqué, lui-même n'aurait pas compris avant que ça lui arrive. Je suppose que de subir un évènement aussi horrible peut pousser à bout un « bien-pensant ». J'aurais aimé le comprendre plus, pouvoir m'imaginer en bourreau potentiel, mais ça n'a pas été le cas, c'est pour cela que je n'ai pas mis cinq étoiles.
Enfin, il y a Mercure, le policier chargé de l'enquête qui tente de retrouver Bruno Hamel avant qu'il ne commette l'irréparable. Lui, c'est un bourreau qui s'ignore. C'est le personnage que j'ai trouvé le plus abouti, avec un passé construit, et surtout une volonté de comprendre les actes des criminels qui le pousse à enquêter de manière plus totale.
En voyant tous ces monstres, je n'ai pu que faire deux constats :
- J'ai parfois fait le choix de ne pas devenir un monstre, de ne pas rendre la douleur subie (et en voyant les décisions qui auraient pu être prise alors, je suis heureuse d'avoir réussi à lutter) ;
- Je suis très certainement le monstre de quelqu'un, peut-être sans le savoir, ou tout du moins il est peu probable que je ne le devienne jamais (ce constat-là par contre a distillé une certaine crainte chez moi, qui je l'espère s'estompera).
Je vous laisse donc avec vos monstres et vos démons, ceux qui toujours s'insinuent pour donner un jour un nouveau sens au mot « justice ».