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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
La mort de Luis Sépulvéda a sans doute assombri un peu plus la journée du 16 avril de milliers de lecteurs à travers le monde. Ce fut mon cas, attristé par la disparition d'un auteur redécouvert récemment , à la faveur d'un tour du monde instancié par deux courageuses babeliotes !
Et dans un coin de mon refuge trainait une oeuvre non lu du Chilien.
La fin de l'histoire , c'est le nom du roman. Tragique clin d'oeil du destin.
C'est un roman que l'on qualifiera de politico-policier, écrit en 2016 et qui met en scène Belmonte , déjà apparu dans "un nom de torero", nom de héros totalement adapté à ce titre.
Belmonte a eu une vie bien rempli. Fuyant le Chili pinochien , formé à l'école russe faisant de lui un sniper redoutable, luttant avec les sandinistes au Nicaragua ou dans la guerilla bolivienne, l'ancien guérillero se repose au pied du Corcovado , montagne du sud chilien , avec sa compagne Vérinoca qui a subi les foudres de la répression chilienne et de la torture , elle aussi pinochienne. Depuis sa libération , plus de 20 ans auparavant,elle ne parle plus .
Belmonte est contacté pour retrouver la trace de deux hommes qu'il a côtoyé dans sa formation russe.

Voilà, la vague trame de l'histoire. Parce qu'un roman de Sepulveda , c'est plus qu'une histoire . On va de 1918 et Léon Trotsky jusqu'à Vladimir Poutine , on tire à boulet rouge sur les politiciens défaillants, les escrocs aux mains sanglantes . Ce n'est surement pas politiquement correct, c'est un peu complexe à suivre au départ, des Russes de 1945, une Autrichienne , puis des Chiliens de 2010, les cosaques qui veulent un état indépendant, des barbouzes disséminés à travers le globe....
Mais chaque page bouillonne, interpelle le lecteur et l'ensemble livre une histoire très bien ficelée, construite sur la vengeance, autour de personnages que la lutte armée a déboussolés. C'est plein de fougue , de bon mots , d'humour noir. C'est très bien écrit , chaque mot fustige la tyrannie, l'avilissement de l'homme par l'homme .
C'est plein de vie.

Comme Belmonte, Sepulveda a connu les prisons chiliennes , la guerre au Nicaragua, l'exil en Allemagne . Ses écrits sont de suite plus crédibles .
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Un polar historique poignant!

"Par ce portail, ligotée et les yeux bandés, était entrée Veronica. Dans ces jardins de roses en fleur, elle avait supporté l'inimaginable et gardé le silence. Par ce même portail, on l'avait fait sortir un jour en la croyant morte, avec les corps sans vie d'autres femmes et hommes aussi jeunes qu'elle, et on les avait tous jetés dans une décharge pour semer la terreur, fondement de la dictature." le portail d'entrée de la Villa Grimaldi, épicentre de la terreur à l'époque du régime de Pinochet, le Hitler du Chili, qui a accédé au pouvoir avec l'aide des américains en 1973. le tristement célèbre coup d'état du 11 septembre 1973, mené par le général Pinochet, qui renverse le socialiste Salvador Allende, et met en place une terrifiante dictature militaire, qui durera jusqu'en 1990.

Veronica fait partie des opposants, des subversifs. Elle sera torturée dans cette maison de l'horreur, mais elle ne parlera pas, elle ne donnera aucun de ses compagnons de lutte pour la liberté. Son bourreau s'appelle Miguel Krassnoff, une pourriture de la pire espèce, général de l'armée de Pinochet, et fils des cosaques russes qui ont notamment servi dans les régiments SS. Tout un héritage de haine féroce qui se transmet de père en fils.
La pourriture ne disparaît pas si facilement.

Fin des années 2000, alors que la droite dure s'apprête à revenir au pouvoir au Chili, Juan Belmonte, ancien guérillero, proche de Salvador Allende, qui a donc dû fuir le pays pour échapper à la torture militaire, est contacté par les services secrets russes pour une mission très spéciale. En lien, mais ça Juan Belmonte ne le sait pas encore, avec un certain ... Miguel Krassnoff, actuellement incarcéré dans une prison de Santiago, la capitale. le bourreau de Veronica qui, presque trente ans après son emprisonnement, ne s'est pas encore complètement remise des tortures infligées par Krassnoff. Veronica dont le compagnon, l'amant fidèle et dévoué n'est autre que ... Juan Belmonte.

Mélange de polar historique et de thriller politique, La fin de l'histoire est un roman atroce, prenant, implacable, qui traverse le siècle dernier, de la révolution russe de 1917, en passant par la seconde guerre mondiale, jusqu'au Chili contemporain. le Chili, une démocratie fragile, encore hantée par les démons tenaces de la junte militaire. Un pays qui regorge d'inégalités sociales, et dont la gigantesque capitale surpeuplée suffoque sous la pollution. Sur la forme, Juan Sepulveda est un auteur confirmé, et ça se voit. Une écriture précise, charpentée, acérée comme une lame de rasoir. Et surtout un vécu, qui transparaît dans son récit poignant. L'auteur étant, à l'instar de ses personnages, Juan et Veronica, un rescapé du régime de Pinochet. En seulement 200 pages, l'auteur réussit à imprimer à son récit une profondeur et une densité remarquables. L'intrigue est riche, complexe, crédible, et surtout palpitante. Je ne dévoilerai pas la fin de l'histoire, qui est assez inattendue, avec une connotation écologique qui n'est, à mon sens, absolument pas fortuite. Au final, un excellent roman noir historique qui dresse un état des lieux terrifiant de la géopolitique passée et actuelle, et un auteur qui ne nourrit plus aucune illusion sur son pays natal. Je retiendrai cette phrase édifiante de Luis Sepulveda: "La littérature raconte ce que l'histoire officielle dissimule." Et effectivement, rien n'est dissimulé, tronqué, ou édulcoré dans ce livre frontal. Juste la triste vérité sur l'histoire de nos civilisations.
Lien : http://www.conseilspolarsdep..
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Les cicatrices de la dictature de Pinochet sont encore bien présentes dans cet ouvrage de Luis Sépulvéda de 2017 au moment de la passation de pouvoir entre Michele Bachelet et Sabastian Pinera. Dans cet opus, il nous dévoile les liens étroits qui unissaient le Chili communiste d'Allende et l'Union soviétique. Des militants chiliens avaient été formés à la prestigieuse Académie militaire Rodion Malinovski en URSS. Certains d'entr'eux ont ensuite rejoints les guérillas d'Amérique centrale avant de revenir au Chili débarrassé de sa dictature.
Ces faits sont présentés dans une intrigue visant à assassiner le général KRASNOFF, tortionnaire des geôles de Pinochet et dernier militaire de la junte emprisonné et que trois cosaques - des russes blancs nostalgiques des Tsars, - s'apprêtaient à faire évader de prison,
Un ouvrage à la hauteur de ce que le lecteur attend de l'auteur. Ce roman est purement politique et pour une fois n'a pas de composante écologiste, thème cher à Sepulveda.
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l'auteur nous emmène du présent vers le passé et retour au présent. une histoire chilienne… c'est à découvrir pour connaitre parfois toutes les facettes de l'Histoire que l'on nous raconte. quelque fois pour avancer et "guérir" il faut terminer l'histoire.
A lire c'est agréable et intelligent
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