AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 35 notes
5
1 avis
4
14 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il s'appelle Jesús , il a quarante trois ans, deux beaux enfants et une femme aigre, "le mufle hargneux", avec laquelle son "devoir conjugal” est devenue une corvée des plus difficiles. Cet homme intègre, homme d'honneur, commissaire aux comptes dans un Mexique corrompu jusqu'à la moelle, postule comme candidat à la mairie de Cuernavaca, infestée de requins mafieux aux soldes des narco trafiquants. Pour gagner des alliés dans toutes les couches sociales, il doit se prêter à de stupides mascarades sociales, ne pas s'isoler, flatter des crétins, utiliser à son profit les ambitions des autres.....mais le pire reste à venir. Or Jesús dont la propre femme confond austérité et médiocrité et prend l'argent pour seul paramètre possible pour mesurer succès ou échec, "n'est pas à la hauteur" pour lutter avec cette faune et leurs magouilles. Une constatation, qui suite à un safari nocturne va le foncer droit dans les flammes et lui faire franchir un point de non-retour, "un billet pour l'enfer" et ce n'est que le tout début........arrivera-t-il à changer le cours de son destin ?
Ne lisez pas la quatrième de couverture , lisez le livre, un roman à suspens truculent très fort qui vous embarque sur des montagnes russes avec pour décor un tableau trés noir de la société et de la vie politique mexicaine où les amours, les cadeaux de mariage et les beaux-frères sont particuliers. Une richesse narrative exceptionnelle dont le mérite en partie revient à l'excellente traduction qui reflète pleinement le sel de ce roman, une forte sensualité relevée d'un humour ravageur.
J'avais déjà lu "Amours d'occasion " de lui, beaucoup aimé, avec celui-là je me suis régalée, donc je ne le quitte plus ! Mais comme le dit mon amie Pecosa mieux vaut lire Serna en prenant "des préservatifs ", on ne sait jamais :).


"Nous pouvons parfaitement fuir notre destin le plus authentique, mais c’est pour nous retrouver prisonniers aux étages inférieurs de notre destin."
(José Ortega y Gasset)


Commenter  J’apprécie          624
Voici un récit passionnant de bout en bout, à l'humour corrosif, au verbe très fort, ponctué de scènes grandioses, de moments de doute et de réflexion, dans la ville de Cuernavaca, au Mexique.
Dans la tradition latino- américaine, l'auteur inscrit ses personnages hauts en couleur, au langage spontané et cru, à la sexualité débridée, dans une histoire violente, bien calibrée, aux péripéties multiples.
La corruption policière déjà dénoncée par l'historien et écrivain Péruvien Mario Vargas Llosa qui qualifiait le Régime du PRI, pouvoir politique au Mexique, pendant 70 ans de « Dictature Parfaite »est décrite sans fards, avec minutie, un récit efficace au suspense parfaitement maintenu, au dénouement digne d'un polar.
L'auteur dresse un tableau effarant de la situation politique du Mexique ;
Un état où la corruption règne en maitresse absolue, où la direction du pays est dictée par des gangs !
Tout est prétexte à enrichissement illégal, que ce soit par l'action délictuelle des cartels ou la déchéance des élus avec moult « pots de vin ».
Cuernavaca est devenue une ville inhospitalière où extorsions, enlèvements, cadavres décapités se multiplient.
Des liens précis unissent les “responsables politiques“ et les édiles à la tête des administrations et le grand banditisme.
Dans ce contexte dantesque, l'auteur dresse le portrait magnifique d'un homme atypique aux convictions enracinées, emporté par un amour fou, qui croit en la justice et rêve d'un état gouverné avec probité et justice.
JESUS Pastrana, militant au parti d'action démocratique depuis 20 ans, commissaire aux comptes, veut sortit sa ville du marasme où elle se trouve, refondre les institutions ;
Il se présente à la Mairie.
Las ! suite à la rencontre d'un travesti, il tombe en amour ! découvre les délices des plaisirs physiques, l'amour de sa vie, un amour interdit, scandaleux, fatal, pour la réputation d'un homme politique.
Cette passion va tout bouleverser, remettre en cause ses principes de vie.
Comment concilier cet amour“amoral“ avec les idéaux de Jésus ?
Comment concilier passion et raison ?
Le romancier illustre à merveille cette complexité.
Jesus est un personnage lunaire, constamment déchiré, pris entre deux, décalé, attachant,
Complexe, dense dans un registre d'une intense richesse narrative, avec une galerie de protagonistes présentée d'une façon objective, de grande qualité.
Une narration contée avec un humour ravageur, un remarquable sens du récit, des images fortes de ces politiques véreux et ces sordides mafieux.
Un roman coup de coeur que l'on ne lâche pas, merci à mon libraire de “La Taverne du Livre “,où tous les points de vue sont exposés avec une qualité rare ;
Un roman éminemment social à côté duquel personne ne doit passer, une comédie cruelle très enlevée, au regard noir, à l'humour ravageur.
Un conseil, lisez- le si vous pouvez !
Commenter  J’apprécie          392
Côté face, on pourrait croire que Jésus Pastrana est un grand naïf. Commissaire aux comptes à l'administration de Cuernavaca, Mexique, il est pressenti pour être désigné par son parti comme candidat à la mairie lors des prochaines municipales. Ce petit fonctionnaire vertueux a la Justice pour idéal, et son dieu se nomme Légalité. Mais à Cuernavaca, rien ne sert d'être plus catholique que le pape, ou, en l'occurrence, plus honnête que le politicien le moins mafieux d'une ville en pleine déliquescence, gangrenée par la corruption, où les fusillades, enlèvements, assassinats et règlements de compte entre gangs rivaux sont, comme le pain, quotidiens. Jésus comprend rapidement que, pour s'imposer, il devra s'asseoir lourdement sur ses convictions puristes, comme si être pourri était le sésame sine qua non pour entrer dans l'arène de la politique mexicaine. Harcelé, menacé tant par le pouvoir corrompu que par les gangs de narcos – qui d'ailleurs s'unissent en choeur dans des jeux d'alliance mouvants et sordides –, notre doux agneau doit, malgré lui et pour sauver sa peau, mettre le doigt dans l'engrenage, puis la main, puis... Puis, comme si gagner la mairie n'était pas un travail suffisamment herculéen, le côté pile de Jésus rend sa vie privée encore plus compliquée. Un soir qu'il errait dans les bas-fonds de la ville, il embarque un travesti prostitué dans sa voiture. Passion interdite, amour honteux dans ce pays machiste, scandale et ruine de sa future carrière si cela se savait. Evidemment, la cloison entre vie publique et privée ne sera pas étanche...

On voudrait que cette histoire ne soit qu'une fiction et ne pas croire que la vie politique au Mexique est à ce point misérable. Pourtant, dans ce roman qui se lit comme un thriller, l'auteur dénonce cette situation d'une invraisemblable... vraisemblance avec un humour noir qui rit jaune, et dézingue avec virulence l'homophobie et le foutoir ravageur et ravagé de la classe (si on peut dire) politique de son pays.

Un roman édifiant, effarant et désespérant, parce qu'il faudra bien davantage qu'une double vie pour remédier à ces « circonstances plus que mexicaines »*.

*expression empruntée à Oscar Benassini dans sa chronique de la Doble vida de Jésus, publiée dans le journal mexicain Excelsior
Lien : https://voyagesaufildespages..
Commenter  J’apprécie          393
Après deux grosses déceptions, comme c'est agréable de lire un bon livre !

Emprunté tout à fait par hasard à la bibliothèque, alors que je ne connaissais absolument pas l'auteur, la double vie de Jesus d'Enrique SERNA est une vraie découverte pour moi, un vrai coup de coeur.

L'histoire se déroule au Mexique, à Cuernavaca, située à environ 80 km de Mexico, et capitale du Morelos, petit état du pays.

Jésus Pastrana, commissaire aux comptes à l'administration, surnommé le « sacristain » par ses collègues, est un fonctionnaire vertueux, fondamentalement honnête et qui croit dur comme fer en une justice idéale. A l'opposé, Cuernavaca est une ville totalement gangrénée par la corruption, dans laquelle fusillades, enlèvements, assassinats et règlements de compte sont le lot quotidien de la population. C'est tout simplement une ville entièrement soumise aux différents gangs de narcotrafiquants, qui règnent en maîtres absolus.
Faisant fi de tout cela, Jesus a décidé de se lancer dans la campagne pour l'investiture de la mairie. Il veut envers et contre tout sortir sa ville du marasme dans laquelle elle se trouve.
Malheureusement pour lui, notre héros va rendre sa position de « candidat » très compliquée en croisant Leslie, un soir de totale déprime, et en en tombant follement amoureux. Car Leslie n'est pas une femme comme les autres. Jeune, magnifiquement belle, c'est aussi une prostituée transsexuelle qui vit en totale marginalité de la société. Et surtout, c'est le frère jumeau, de Lauro Santoscoy, chef d'un des deux gangs faisant régner la terreur dans la ville.
Malgré cela, Leslie va devenir le grand amour de sa vie mais un amour interdit et scandaleux, tout simplement fatal pour un homme qui se définit comme le seul rempart contre la corruption et la malhonnêteté.
Une passion totale mais destructrice.

Harcelé, menacé de toutes parts tant par le pouvoir corrompu que par les narcotrafiquants, notre Jésus devra bien malgré lui et pour sauver sa peau, mettre le doigt dans l'engrenage de l'illégalité.
Mais jusqu'où sera t-il prêt à aller pour devenir maire et ainsi sauver sa ville ?

J'ai adoré ce livre qui se lit d'une traite comme un thriller. du début à la fin, un incroyable suspens se noue autour de la candidature ou non de Jésus au poste de maire, celui-ci étant tout le long du livre prix entre deux feux : la raison ou la passion.
Enrique Serna dépeint avec un humour ravageur et cruel un univers impitoyable où tous les coups sont permis. le Mexique devient sous sa plume un pays d'une noirceur extrême, où aucune issue ne semble possible. Connaissant ce pays absolument magnifique ainsi que sa population extrêmement gentille et sympathique pour y être allée il y a quelques années, cette lecture m'a profondément touché.

Roman passionnant de bout en bout, un conseil ami(e)s lecteurs, ne passez pas à côté !
Commenter  J’apprécie          290
Dans ce roman endiablé d'Enrique Serna, le titre La double vie de Jesús annonce l'écartèlement qui trame ce récit à l'humour grinçant : double vie parce qu'il y a la vie réelle et celle possible ou rêvée, la vie quotidienne et celle inavouée, la vie subie et celle qu'on ambitionne ; et quand on se nomme Jesús, il y a de fortes chances que l'idéal que l'on porte demande un jour un sacrifice aux contours christiques.
Familier du genre soap-opéras (Serna en a créé un nombre conséquent avec son camarade Carlos Olmos pour les plus grands studios mexicains), l'auteur en reprend les coïncidences et les revirements feuilletonesques qui frisent l'invraisemblance, en y ajoutant un esprit analytique méticuleux puisqu'Enrique Serna est un essayiste réputé.
Dans la ville de Cuernavaca, Jesús Pastrana, fonctionnaire modèle, vertueux et idéaliste, marié avec enfants, se lance dans la campagne d'investiture de sa mairie pour sauver sa ville et ses habitants de la gangrène de la corruption à tous les étages et de la violence des narcotrafiquants. Son ambition politique et sa moralité vont croiser la route passionnelle d'une prostituée marginale transsexuelle.

A partir du microcosme d'une ville sous haute tension, Enrique Serna dresse le portrait caustique d'une société mexicaine et d'un pays dont le sport national est la corruption, avec pour devise le trafic de drogue qui contamine toutes les institutions et les pouvoirs, et une passion assez bien partagée pour le crime, la trahison, l'hypocrisie et la déliquescence politique et sociale.
C'est aussi une analyse plutôt pessimiste du pouvoir et de ses stratégies dans tous les domaines des rapports sociaux : pouvoir politique, pouvoir de l'ambition, pouvoir du désir et du sexe, pouvoir de l'argent, pouvoir de la mort et de la violence avec sa farandole de stratégies pour accéder à ce pouvoir ou pour déjouer les éventuelles oppositions idéologiques et autre culpabilité morale : tout est bon pour parvenir à ses fins y compris amoureuses, tout devient excusable au nom de l'ambition, du désir et des intérêts.
Dans ce roman éruptif qui se déploie dans les labyrinthes vertigineux de la transgression, tout déborde : la violence, la corruption, les désirs, les instincts. Rien ni personne n'est épargné par ce récit dévastateur qui interroge la valeur des idéaux et des sacrifices quand il n'y a rien ni personne à sauver. Pour paraphraser Octavio Paz, il semble que dans ce roman d'Enrique Serna, le désir de pouvoir et l'érotisme ignorent les classes et les hiérarchies : "ils dorment et ne se réveillent que pour dominer et se rendormir".
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
Commenter  J’apprécie          230
Allelujah, mazeltov, un roman trouve grâce à mes yeux ! La malédiction est enfin levée ! Que les dieux soient loués ! Je trépigne d'impatience rien qu'à l'idée de vous partager cette jolie découverte. Alors entrons directement dans le vif du sujet moussaillons !

Bye bye France et bienvenue au Mexique, au coeur de la pittoresque ville de Cuernavaca, capitale de l'état de Morelos se situant à 70 km de Mexico. Vous y trouverez tout le charme d'une ville mexicaine multicolore et multiculturelle, sa faune de jour, sa faune de nuit, ses cartels de drogue, ses flics et politiciens corrompus jusqu'à l'os, sa pauvreté, le désarroi de sa population qui ne croit plus en l'état de droit.

Jesus Pastrana, le héros de notre roman, incarne les derniers soubresauts d'une classe politique honnête et humble. Surnommé « le sacristain » en raison de son goût prononcé pour la rigueur morale et budgétaire qui passe par une lutte acharnée contre les abus (n'hésitant pas à dénoncer un élu corrompu de son propre parti), c'est un haut gradé de mairie qui détonne dans le paysage local. Transcendé par sa mission d'utilité publique, il décide de se lancer à la conquête de la mairie afin d'assainir dans tous les sens du terme, cette Sodome et Gomorrhe du crime et de la corruption. Oui mais difficile de ne pas heurter certains esprits étroits qui ne voient pas d'un très bon oeil cette candidature.

Envers et contre tous, notre Jésus est prêt à marcher sur l'eau, à soigner les aveugles et à prendre dans son giron protecteur les Marie Madeleine de la ville. D'ailleurs, il prend si bien sa mission à coeur qu'il tombe follement amoureux d'un transsexuel, Leslie, prostitué cocaïnomane, oiseau de nuit fantasque et hystérique qui fascine et transcende notre gentil sacristain (qui a toujours su qu'il penchait pour son sexe sans jamais se l'avouer).Transi d'amour, Jesus Pastrana décide de mener de front cette relation clandestine et sa carrière politique. Grand bien lui fasse mais ça ne va pas être une partie de plaisir, surtout avec Leslie qui lui en fait voir de toutes les couleurs (et qui accessoirement est le frère jumeau d'un baron du cartel de la ville).

Drôle, corrosif, sans langue de bois, impertinent et intelligent, si cela ne vous suffit pas à vous jeter sur ce roman, je ne sais pas quoi faire ! Mazette monsieur Enrique Serna vous n'y allez pas 4 chemins ! Tout le monde en prend pour son grade : flics, politiciens, voyous comme populace moutonneuse qui n'ose se rebeller contre une situation intenable. Quel tableau du Mexique d'aujourd'hui. Croyez-moi, ce qu'on croit savoir n'est rien comparé à ce qu'est la réalité d'un pays qui n'a jamais vraiment su gérer le tournant démocratique et végète dans un népotisme politique de mèche avec les cartels de la drogue. Un pays au bord de la crise de nerf dont le destin tragique est admirablement dépeint par la plume hautement inspirée de Serna qui ne l'oublions pas, est journaliste. Son Jésus est un personnage attachant, sa Leslie, une vamp électrique et tragédienne qui ma régalée tout au long de ma lecture.

Merci aux éditions Métailié et à Babelio pour cette lecture explosive et jouissive.

Lien : http://www.livreetcompagnie...
Commenter  J’apprécie          220
La ville de Cuernavaca, capitale du Morelos (à 80 km au sud de Mexico), est l'enjeu de batailles de pouvoirs entre narcotrafiquants, hommes politiques et fonctionnaires corrompus à tous les niveaux. Insécurité, menaces, enlèvements et exécutions sommaires semblent le lot quotidien des citadins, tandis que la police détourne le regard.
Le récit suit la vie, politique et personnelle, de Jesùs Pastrana, dit « le sacristain » pour sa rigueur morale et son intégrité. Commissaire aux comptes, il essaie d'imposer sa candidature aux élections municipales pour faire triompher ses idéaux de légalité, de justice et de sécurité.
Son combat se révèle bien téméraire, d'autant que sa vie personnelle est bien tourmentée, elle aussi, depuis qu'un soir de désespoir, il a rencontré celle qui sera l'amour de sa vie, qui lui donnera la force de se battre, mais qui sera aussi sa croix. Car Leslie n'est pas une femme comme les autres. Jeune, magnifique et capricieuse, mais aussi transsexuelle, elle vit en marge de de la société et vend ses charmes. Impossible de vivre cet amour passionné en public, et Jesùs est dans la crainte constante que son secret soit découvert, mettant un terme à toutes ses ambitions.
Tous les coups sont permis lors d'une campagne électorale, point n'est besoin de partir au Mexique pour en être convaincu ! Mais sous la plume d'Enrique Serna, c'est drôle, énorme, incroyable. le tableau brossé de la société mexicaine est effrayant de noirceur, aucune issue ne semble possible à un tel niveau de corruption, de criminalité et d'impunité pour les coupables !
J'ai adoré ce livre choisi une fois de plus pour sa seule couverture en faisant totalement abstraction des critiques. Et pour une fois, ça m'a réussi !
Commenter  J’apprécie          200
Si je te dis Mexique ... A quoi tu penses ?

Ami lecteur, il n'est pourtant pas question ici de sombreros, de tequila ou autres pinatas ! Nous sommes ici plongés en pleine campagne municipale dans une petite ville du Mexique !

Avec d'un côté le gentil fonctionnaire comptable qui n'a rien à se reprocher, qui est reconnu pour sa droiture et son travail acharné à traquer les choses pas très nettes. Il s'appelle Jésus mais je t'assure que cela n'a rien à voir avec le fils de l'autre ! Quoique, je me demande tout de même si ce choix de prénom était si innocent ! Une femme, deux enfants jusqu'à ce que tout ce beau schéma s'écroule et qu'il fasse la rencontre de Leslie, transexuel(le) bipolaire, prostituée et camée et qu'il en tombe raide dingue.
Et de l'autre, les politiciens véreux, les flics corrompus, l'administration pourrie jusqu'à l'os. Tout ceci avec l'aide et l'argent des deux bandes de narcos qui mènent la danse.
Au milieu, se trouve la population, pauvre, soumise, apeurée mais qui bien évidemment à le sang chaud comme tout bon mexicain qui se respecte.

Le décor est planté et évidemment vu comme ça, on a un peu l'impression que Superman arrive sur son cheval blanc et va sauver le monde en détresse !

Sauf que ... Il ne suffit pas d'agiter le doigt et de dire, c'est pas bien ce que vous faîtes !
Sauf que ... Jésus est un homme quasi seul face à la malhonnêteté, la corruption, la violence, le manque d'humanisme/d 'humanité, le conservatisme, ...
Sauf que ... Jésus tombe amoureux et que ne fait-on pas par amour !?
Sauf que ... l'homosexualité ne passa pas vraiment comme une lettre à la poste là-bas (et ailleurs aussi malheureusement !!!)

Ce livre est assez déroutant (sans doute ne suis-je pas habituée à cette plume Mexicaine;) ! ). C'est rythmé, parfois cru, sans langue de bois, piquant ... J'ai aimé tous ces personnages hauts en couleur, à la limite de la caricature. Je suis attachée à Leslie, J'ai souffert et espéré avec Jésus.

On se demande vraiment si le Mexique est aussi pourri que ça !! On se dit que ce pays est perdu et qu'il n'y a certainement aucune issue. J'espère juste qu'il y a des gens comme Jésus qui travaille dur pour changer ça.

Une jolie découverte à lire !

N.B : Merci Babelio et Métailié ;)
Commenter  J’apprécie          90
Cela faisait bien longtemps que je n'avais rien lu de cet éditeur dont j'apprécie pourtant la qualité des publications qui font la part belle aux textes ancrés dans la réalité sociale des pays où se situe leur action. La double vie de Jesús n'y fait pas exception. Paru au Mexique en 2014, ce roman révèle avec beaucoup d'habileté le degré de corruption qui gangrène ce pays.
Son héros, Jesús Pastrana, est un homme intègre qui brigue la mairie de Cuernavaca. Ayant fait de sa probité son principal argument électoral et ayant l'ambition d'éradiquer la criminalité engendrée par les narcotrafiquants, il va très vite s'apercevoir combien il est difficile de conserver sa droiture pour faire triompher ses idéaux... D'autant qu'au moment de démarrer sa campagne, il tombe follement amoureux d'un transexuel, ce qui n'est pas le moindre des handicaps dans un pays où le machisme constitue une vertu cardinale. Alors que le crime organisé tire les ficelles du pouvoir et que la plupart des medias sont à la solde de dirigeants véreux, Pastrana se débat dans un véritable cloaque, redoutant d'y être à son tour entraîné.

Dans la plus pure tradition littéraire latino-américaine, Enrique Serna inscrit ses personnages hauts en couleur, au langage cru et spontané et à la sexualité débridée dans une histoire aux multiples péripéties. Au travers d'une intrigue extrêmement bien ficelée, il dépeint parfaitement tous les rouages d'une société littéralement épuisée par la criminalité. Il nous offre ainsi une vision de son pays aussi effarante qu'effroyable, mais aussi un roman que l'on prend un réel plaisir à lire.


Lien : http://delphine-olympe.blogs..
Commenter  J’apprécie          50
Une histoire d'amour, de passion et de cul qui chamboule tout sur son passage, l'intégrité, les certitudes, les valeurs.
Une histoire politique, qui dénonce la corruption, la haine de celui qui est différent, la terreur imposée par les armes.
Une histoire dure, violente, brutale.

"Le charme de la clandestinité érotique avait-il fait de lui un pourri? Ou se flagellait-il parce qu'il éprouvait la nostalgie de sa droiture tranquille?

Mon deuxième Serna après La peur des bêtes qui, treize ans après est toujours dans ma mémoire. Sûrement pas le dernier.

Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (103) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}