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Jean-François Gény (Traducteur)
EAN : 9782809716658
192 pages
Editions Philippe Picquier (05/01/2024)
3.23/5   13 notes
Résumé :
C'est un célèbre roman autobiographique scandaleux, éblouissant de sensibilité, publié en 1962 par une femme qui prit ensuite l'habit de nonne tout en poursuivant une grande carrière d'écrivain au Japon. Une ombre pressée se faufile dans la pénombre des ruelles de Tôkyô. Tomoko va rejoindre celui avec qui elle a vécu avant de devenir la maîtresse officielle de Shingo, un écrivain raté : elle se partage entre eux, au rythme d'un amour sincère fait de connivences avec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Née en 1922 dans la préfecture de Tokushima, Setouchi Harumi (Jakuchô) est diplômée de l'Université Chrétienne de Jeunes Filles de Tôkyô.
En 1960 elle publia une biographie de la féministe Tamura Toshiko pour laquelle elle reçut le premier prix Tamura Toshiko.
En 1973 elle devient nonne Bouddhiste et change de nom de plume : Setouchi Jakuchō.
De 1996 à 1998 elle publia en 10 volumes une version en japonais moderne du Genji monogatari. Info complète sue shunkin.net
Setouchi Jakuchô publie des nouvelles et des romans dont "La Fin de l'été", qui assoit sa notoriété après qu'elle eut été qualifiée lors de sa publication de "romancière pornographe". (Extrait de la 4ème de couverture)
Je n'ai pas trouvé de critiques positives pour ce livre, pourtant j'ai trouvé cette histoire très touchante et pleines de réflexions intéressantes sur la vie de couple.
La 4ème de couverture nous explique que ce roman est autobiographique. L'héroïne Tomoko n'est autre que Jakuchô qui nous raconte sa douloureuse relation amoureuse avec Shingo son amant. Tomoko a un parcours difficile avec les hommes. un mariage raté, une tentative de vie de couple avec Ryota qu'elle quitte, et ensuite sa rencontre avec Shingo dont elle est profondément amoureuse. Shingo est un écrivain raté, il mène une double vie et partage son temps entre sa femme et sa maîtresse. Tomoko nous raconte avec beaucoup de sensibilité, ses ambivalences. Elle est partagée entre l'acceptation de cette vie de couple en marge de la société et l'envie de devenir la femme légitime. Peu à peu, elle comprend que la femme de son amant n'est rien d'autre qu'une victime comme elle de l'inconstance de Shingo. Cette vie de couple bancale pèse de plus en plus à Tomoko qui va reprendre son ancienne relation avec Ryota. Par tous les moyens elle va essayer de casser sa relation avec Shingo. cela fait 8 ans qu'elle vit et partage son amant avec "l'autre" la légitime, selon un planning défini par Shingo. Tomoko n'est pas satisfaite de cette relation triangulaire mais elle ne l'est pas non plus de sa nouvelle relation avec Ryota. Quel est le juste équilibre ? La séparation est être en accord avec ses pensées ? Se satisfaire de cette relation qui apporte aussi beaucoup d'avantages ? Tomoko sait qu'elle devra décider seule....
J'ai trouvé ce livre très beau. Il offre de belles réflexions sur l'attachement amoureux, l'habitude et la douleur de la séparation. En 1962, les règles de moralité étaient très strictes au Japon comme dans beaucoup d'autres pays. Même si Tomoko est assez libre des conventions. Elle est plutôt lasse de vivre un amour en marge, une relation illégitime.
J'ai vraiment aimé ce livre, et si de nos jours, il ne peut plus être qualifié de "pornographe" comme à l'époque de sa parution, ce roman est par contre encore pleins de réflexions intéressantes et toujours actuelles sur la vie de couple.
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"Aimer avec son coeur constituait une affaire grave, irrémédiable, irrévocable."
Découverte par hasard de ce titre et de cette auteure, alors que je cherchais un autre livre à la médiathèque ...
Tomoko aimerait vivre le grand bonheur grâce à Shingo son amant...Shingo est un écrivain sans succès qui mène cette double vie entre Tomoko et son épouse.
Avant lui, elle a aimé Ryota Kinoshita "Ryota était ce jeune amant pour lequel elle avait divorcé des années auparavant."....divorcé de Soyama son mari.
Cette relation avec Shingo lui pèse de plus en plus, quand elle comprend qu'elle ne pourra jamais être l'épouse légitime de Shingo, et que sa relation sera toujours illégitime.
Shingo, quant à lui mène le jeu et définit lui-même les dates et la périodicité de leurs rencontres. En connaissant mieux cet homme, elle comprend que l'épouse de Shingo souffre également, comme elle du caractère de Shingo, de son inconstance.
Cela fait huit ans que ces deux femmes sont manipulées par Shingo, mari de l'une, amant de l'autre..
Pourquoi pas casser cette relation sans suite et retrouver sa liberté de femme? Et pourquoi pas retrouver Ryota son ancien amant puisqu'elle ne peut être l'épouse légitime de Shingo?
Ne comptez pas lire des scènes érotiques ou grivoises. Non, tout est dans la finesse, dans l'intime des relations entre les uns et les autres, leurs manques, leurs attentes, leurs souffrances suite aux séparations sont subtilement décrits.
Ce livre a été publié en 1962, époque où les conventions étaient beaucoup plus strictes que de nos jours, des conventions japonaises éloignées de nos conventions contemporaines.
Cette relation à quatre fait de ce petit livre un livre surprenant, surprenant quand on sait que Jakuchô Setouchi est devenue aujourd'hui une moine bouddhiste. Jakuchô Setouchi fut, lors de la parution de ce livre, qualifiée de pornographe. Elle l'avait été déjà lors de la parution de son premier livre. Et pourtant l'écriture de "La fin de l'été" n'a rien à voir avec celle d'un livre érotique, encore moins avec celle d'un livre pornographique! Il n'y a pas de quoi fouetter un chat !
Après tout, ce n'est que la présentation d'une vie de couple, avec ses hauts et ses bas.
Surprenant aussi car autobiographique semble-t-il. Mais après tout pourquoi ce reproche de la part de la société japonaise à Jakuchô Setouchi, femme comblée par sa vie et ses engagements ? Une société et une époque beaucoup plus strictes et beaucoup plus moralisatrices
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Une sorte de Jules et Jim à la sauce nippone, écrit en 1962, publié en 1999 en France.
Tomoko se partage entre Shingo, écrivain raté et très marié, dont elle est la maitresse officielle mais néanmoins cachée, et Ryota à qui elle est liée par une passion physique.
Avec une économie de mots, on glisse doucement des débordements de sentiments à un apprentissage du regret pour finir une séparation définitive, alors que le froid passager du printemps se pose sur les premiers pétales des cerisiers.
L'ardeur amoureuse, la pression d'une société corsetée, la fragilité et l'égoïsme de certains hommes, la solitude des femmes, tout cela est exprimé avec une économie de mots, à peine suggéré et pourtant fortement ressenti. La grâce japonaise en somme.
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Ce court roman nous livre le récit de la rupture amoureuse initiée par l'héroïne Tomoko vis à vis de ses deux amants Shingo et Ryota. Ce récit introspectif est celui du processus décisionnel de cette femme plongée dans une situation inhabituelle, particulièrement dans le Japon de la fin des années 50.

Tomoko apparaît comme une femme en souffrance, dont la pathologie serait de développer un attachement et une dépendance irrationnelle vis à vis des hommes, et dans ce cas précis, vis à vis de deux hommes quelque peu marginaux, surtout dans le contexte japonais : Ryota, instable psychologiquement, quasi dépressif, survivant en passant de petit boulot en petit boulot et Shingo, un écrivain, n'ayant quasiment jamais connu le moindre succès.

La construction du temps du récit peut être rapprochée de la psychologie de Tomoko. Le traitement du temps est complexe et derrière un fil à peu près linéaire s'étalant sur un plus plus d'une année, le texte est parsemé de flash-backs, de sauts irréguliers et de passages relatant des souvenirs proches ou anciens. De même, la psychologie de Tomoko me semble particulièrement complexe : oscillant en permanence entre des états contraires, entre la raison et la passion, entre le calcul et l'impulsion, entre la soumission et la violence, entre la complaisance dans l'habitude et le désir de rupture. Les deux hommes sont eux aussi branchés sur courant alternatif, capables de passer de la froideur à la compassion, de la jalousie à l'indifférence.

Le roman met également en lumière la difficulté à exprimer ses sentiments et son être par les mots et le langage. Tomoko parle beaucoup mais n'exprime pas l'essentiel. Shingo est souvent mutique et peu bavard. Les sentiments sont étouffés et restent enfouis sous une gangue épaisse dont les personnages se sortent avec difficulté. La langue de Jakucho Setouchi est à l'image de ses personnages, tout en euphémisme, en sous-entendus implicites.

Pour un lecteur n'ayant pas une vocation de psychothérapeute, la lecture de ce livre risque d'être un peu ennuyeuse.
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Le fil conducteur de ce roman est la sensibilité. Et tout est basé sur un mouvement de va et vient.
La sensibilité à fleur de peau de Tomoko qui passe de l'un à l'autre de ses amants, avec la régularité des allers et retour de Shingo qui partage équitablement son temps entre sa femme et sa maîtresse.
Le va et vient des sensations de Tomoko qui passe de la sécurité avec Shingo à la passion avec Ryota ; la va et vient des pensées de Tomoko, femme enfant qui apprend à devenir femme libre.
Quand Tomoko rompra se mouvement de balancier, elle reprendra la main sur sa vie, toujours à sa façon bien particulière.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui m'a permis de découvrir- un peu- la sensibilité japonaise en plus de plonger au coeur de la sensibilité de cette femme, Tomoko. Je me suis sentie si proche d'elle, alors que nous n'avons rien en commun!
J'ai aimé, enfin, l'écriture, quasi factuelle, toute en retenue, qui nous laisse souvent deviner plus qu'elle ne dit, et que je relie à la culture japonaise.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Lorsque Shingo et Tomoko se promenaient ensemble et qu’il y avait par terre un animal mort ou encore des vomissures, il les repérait tout de suite et la prévenait :
- Ne regarde pas de ce côté.
Elle, comme une enfant, fermait les yeux et, accrochée fermement à son bras, passait en détournant la tête.
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- L’amour est une responsabilité partagée. Chaque partenaire est à la fois victime et coupable.
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L’Union soviétique est un pays à la civilisation étrange, capable de lancer un spoutnik dans l’espace, mais où une lettre envoyée par avion pouvait mettre deux mois pour atteindre le Japon.
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Leur couple ressemblait tellement à un linge usé, décoloré par le temps.
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