Donjon antipodes, tome 2 : L'inquisiteur mégalomane

Donjon Antipodes -10 000 se passe donc 10 000 ans avant la période du Donjon, dans des temps primitifs, bien plus barbares, mais c'est toujours un univers de Médiéval Fantasy. Ce tome est la suite de L'Armée du Crâne, on retrouve notre duo canin errant à la recherche d'un nouveau maître, d'une nouvelle mission, un nouveau personnage en couleur apparaît, l'inquisiteur mégalomane est un personnage totalement sadique, dénué du moindre scrupule et de la moindre empathie. Encore un de ces personnages qui fait le bonheur de cette série déjantée.
Le graphisme de de Gregory Panaccione n'est pas celui que je préfère dans l'ensemble de la série, un peu trop brouillon parfois, mais Walter, à la couleur, s'en sort toujours aussi bien. Situations loufoques, quiproquos, violence gratuite, humour noir, très noir, rythme trépidant sont les ingrédients de ce tome. Ce n'est peut-être pas le plus incontournable des épisodes de la série qui en comporte désormais plus de 50, mais le plaisir était au rendez-vous, comme à chaque fois. J'adore cette série, son concept, sa liberté, je ne m'en lasse pas.

Nous retrouvons nos deux compères à quatre pattes dans leur quête.
Ils se retrouvent parmi les elfes mais la poudre qui leur permet d'accéder à la bipèdie et à la parole a des effets bien dévastateurs sur la gent elfique...
Il s'avère que cette poudre a été mise au point par une secte dont le but est de faire évoluer les animaux dans un souci d'égalité avec les hommes...
Voici donc le lien avec le terra Amalta que nous connaissons avec la trame principale de cet univers.
Si ce cycle n'est pas celui que je préfère, il n'en reste pas distrayant et imprégné des ingrédients que l'on aime tant dans Donjon : baston, bons mots et situations drolatiques.
On en reprendrait volontiers encore un peu....

• Donjon Antipodes -, Tome -9999
• Sfar & Trondheim (Scénario) & Grégory Panaccione (Dessin)
• Delcourt

Ce tome de Donjon Antipodes est le 43éme tome de la franchise Donjon, tout confondu. Et s'il est tout à fait possible de ne lire que l'une ou l'autre des différentes séries de cet univers, je ne le répéterais jamais assez, je vous conseil de tout lire par ordre chronologique de sortie des tomes.
C'est un plus non négligeable pour la compréhension globale de l'univers et les tomes se répondent souvent d'une série à l'autre.

Et si comme d'habitude je vous mets mon petit paragraphe pour vous inciter à lire tous les tomes dans l'ordre chronologique, il faut avouer que pour le moment, pour les tomes Antipodes, les liens ne se font pas vraiment.

Si on pouvait se douter dans le premier tome d'Antipodes - quel allait être le but de cette série, avec ce deuxième volume, on commence à s'en rapprocher.
En effet, sur l'ère Antipodes -, l'univers de Donjon était un univers de fantaisie classique avec des elfes, des orcs, etc. Et le but de cette série et de nous expliquer comment cet univers est devenu ce qu'il est avec des animaux anthropomorphes ayant pris le pouvoir.

Tout comme pour le premier tome, j'ai trouvé ça sympa mais en deçà de ce que nous propose habituellement la licence Donjon.

Poursuite dans l'âge sombre de Donjon, où l'humour est plus difficile. Dès le début de ce tome, l'allusion au protocole de la question (revisité par nos auteurs) nous revoie aux douloureux souvenirs de l'inquisition et ses serviteurs, tous adeptes de méthodes brutales et inhumaines. Malgré ces scènes où l'usage de la tenaille est de rigueur, on retrouve des pincées d'humour, des clins d'oeil à Tolkien et autres blagues saupoudrées.

Sans être la meilleure série de l'univers de Donjon, Antipodes - apporte des réponses quant à l'origine du monde de Donjon.
Le tout s'enchaîne rapidement, les péripéties vont et viennent mais on retrouve tout de même la patte Donjon dans l'écriture des dialogues.
Je suis tout de même joie de retrouver le trait de Panaccione que j'affectionne particulièrement. Trait qui colle parfaitement à l'ambiance du récit, et surtout à cette volonté de mettre en avant des animaux (principalement des chiens) au coeur de l'histoire.

Retour dans la préhistoire du Donjon . On retrouve les deux chiens , caniche et molosse, qui étaient les personnages de "L'armée du crâne" . Certes "Personne ne s'attend à l'Inquisition espagnole!" chère aux Monty Python - mais l'inquisiteur elfe de l'album est assez inventif dans sa torture lui aussi. et il s'ensuit une vaste persécution où se mêlent secte panspéciste ("Elfes, nains , orques , nous sommes tous les enfants du singe") ,les deux chiens , des elfes mutés en scorpions volants, et tout plein de dragons. On soupçonne dans le final (un festin sacrificiel) , l'acte fondateur du monde de Terra Amata . Bigre! On dirait du René Girard ...mais en beaucoup plus rigolo.

Les deux chiens de « l'armée du crâne » sont recherchés par les autorités elfiques pour meurtre, mais n'en savent rien. Dans le même temps, le Grand Inquisiteur de la ville cherche à éradiquer tous les adeptes de la secte panspéciste, qui prône l'égalité entre toutes les espèces, Elfes, Orques, Nains et animaux compris. Aussi quand la route de cette secte croise celle de « l'armée du crâne », nos deux toutous ne sont pas au bout de leurs ennuis …


Passé un premier tome qui était assez déroutant (nouvelle époque, nouveaux héros, nouvelle ambiance …) et qui servait de tome d'introduction à cette nouvelle série, nous voici lancés avec "L'inquisiteur mégalomane" pleinement dans la grande intrigue de "Donjon Antipodes –", qui s'annonce comme un préquel aux autres séries "Donjon" des plus trépidants, des plus drôles et des plus intelligents.
Cet album a en effet tout du très bon "Donjon", avec un scénario drôle et riche en rebondissements, plein de bagarres, d'humour et de loufoqueries. On rit vraiment beaucoup à la lecture de cet épisode, d'autant que le tandem formé par les deux clebs est toujours aussi réjouissant et que les nouveaux personnages qui viennent se greffer sont hauts-en-couleurs (l'inquisiteur, ses sbires, le dragon parlant …). Cerise sur le gâteau, on se plaît à la lecture à tisser des liens avec les autres albums et autres époques de la série.
Seul (léger) bémol : le dessin. Si l'ensemble reste globalement sympathique, le trait pêche toujours par un manque de finesse et paraît même parfois vite expédié. Ce léger reproche ne m'a toutefois pas empêché d'apprécier à fond cet album, qui se case d'emblée parmi les plus belles réussites de la série.