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Livre coup de coeur
Istanbul. Tequila Leila est allongée dans une position inconfortable.
Il faut dire qu'il s'agit du fond d'une benne à ordures. Se pourrait-il que sa vie se termine déjà ?
Avant que tous ses organes ne deviennent que matières inertes, son cerveau lui envoi des souvenirs au hasard.
Des souvenirs d'odeurs, de fragrances qui lui rappellent des moments de vie et la rencontre de ses quelques vrais amis.
Ces 10 minutes et 38 secondes seront ses dernières dans ce monde.
Ce livre est tellement bien écrit.
C'est un livre difficile sur la condition des femmes.
Plus particulièrement dans un pays ou la religion est si prégnante.
Au fil des chapitres, j'ai été heureux de ses moments de bonheur et triste de ses peines.
Leila, une femme parmi tant d'autres. Un être humain avec toutes ses émotions complexes.
J'ai eu envie de l'accompagner dans son dernier voyage.
Donne-moi la main, Leila, avant que tu ne t'éteignes.
A lire absolument.
@lireetlivres
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10 minutes et 38 secondes, ce serait le temps que notre esprit vit encore en nous après notre mort biologique.

-- Pendant ces 10 minutes et 38 secondes, nous allons suivre le cheminement de l'esprit de Leila, prostituée, assassinée et jetée dans une bennes à ordure d'Istanbul.



-- L'auteure nous expose une nouvelle fois ses points de vue bien tranchés, l'émancipation des femmes.

Comme on retrouve aussi de nouveau l'inceste et la mort soudaine à l'âge de 43 ans d'un personnage masculin. 

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Combien de temps l'esprit d'un mort reste-t-il en état de conscience ? Que se passe-t-il pendant ce laps de temps ?

La réponse à ces questions se trouve dans le nouveau roman d'Elif Shafak : 10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange.

Tequila Leila, prostituée sauvagement assassinée est retrouvée morte dans une benne à ordures dans une rue d'Istanbul.

Commence alors le récit, écrit à la première personne du singulier. Durant ces longues minutes, Leila se remémore des souvenirs de son enfance, nous raconte ses 5 amis, des moments forts de sa vie. Une vie somme toute assez triste, semée d'embuches, d'épreuves, de violence. Une enfance volée où elle a subi des viols répétés à partir de 6 ans, une adolescence bousculée, un départ précipité à Istanbul pour essayer de vivre autrement, mieux. Mais c'est une descente aux enfers, le recours à la prostitution, les rafles, les clients fous et violents.

Les personnages sont attachants, celui de Leila notamment qui va devenir sous nos yeux une femme forte, courageuse, et ceux de ses 5 indéfectibles amis, Nalan, le transexuel, Jameela, jeune prostituée africaine, Zaynab122 femme arabe qui s'occupe du ménage au bordel, voyante à ses heures, D/Ali, jeune artiste communiste que Leila finira par épouser, Hollywood Humeyra, chanteuse qui fréquente des endroits glauques. Tous sont des écorchés vifs de la vie, des cas atypiques, des laissées pour compte, des marginaux exclus de la société qui survivent comme ils peuvent à Istanbul, plaque tournante, où ils sont tous venus dans l'espoir d'avoir une vie meilleure.

Les portraits sont magnifiques, malgré toute la blessure que l'on ressent à lire leur destin. C'est criant de vérité, odieux au possible, cela nous prend parfois aux tripes, l'écriture incisive de l'auteure accentue encore ce récit sombre, qui tente de s'éclaircir sur la fin.

Elif Shafak nous décrit la Turquie du XXe siècle, encore empreinte de sexisme, où la femme n'est nullement considérée comme un être humain, une Turquie homophobe, qui prône le rejet et l'humiliation de toute forme de différence. Elle excelle à nous raconter les sentiments, les histoires de ces filles, de ces femmes, leur vulnérabilité, leur peur, leurs douleurs. Après une première partie narrative très prenante « l'esprit », suivent 2 autres parties qui nous font vivre l'amitié avec un grand A.

Un roman original qui commence fort avec le corps de Leila morte dans une benne à ordures, et se termine en apothéose avec le lien de ses amis qui s'unissent, bravant divers dangers, pour l'amour de Leila afin de lui offrir une sépulture digne d'elle. On est emporté par le sujet, par l'histoire de Leila. On veut savoir pourquoi, comment, jusqu'où.

Un livre atypique très intéressant, qui ne nous laisse aucun répit de lecture, marquant par ses personnages forts. Je me souviendrais longtemps de Leila.
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Et si 10 minutes et 38 secondes, c'était le temps que fonctionnerait encore notre cerveau après l'arrêt de notre coeur... Tequila Leila, prostituée, gît morte au fond d'une benne à ordures à Istanbul. Pendant ces 10 minutes et 38 secondes, elle se remémore, une dernière fois, tous les moments essentiels de sa vie : son enfance en Anatolie , son arrivée à Istanbul, la prostitution, ses amis.
L'idée de ce roman m'a tout de suite séduite : imaginez, un peu plus de 10 minutes pour faire un dernier point sur votre vie.... Mais ce roman est bien plus, il est à la fois puissant et émouvant. Elif Shafak nous donne un portrait des femmes turques, des prostitués, des homosexuels et de tous les laisser pour compte en Turquie Les souvenirs de Leila ont en toile de fond les événements historiques de la Turquie avec les mouvements extrêmes gauches, la montée des mouvements islamistes, l'évolution des conditions de vie des femmes.
Mais, c'est aussi un formidable roman d'amitié, avec beaucoup de poésie, malgré la gravité du sujet. Je suis véritablement tombée sous le charme de cette femme déterminée et libre. Coup de coeur 💖
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Sans en dévoiler davantage, le roman se découpe en trois partie. Une première est consacrée à la vie de Leyla, à travers son enfance, son arrivée à Istanbul, ses moments de joie et ses peines. C'est celle qui m'a intéressée, celle que j'attendais, aussi. Les deux autres portent sur l'après. Comment ses ami·e·s vont tout faire pour l'honorer après la mort. J'avoue avoir été peu réceptive à ces deux autres pans, qui représente tout de même la moitié de l'ouvrage. Si l'amitié et l'amour qui en ressortent sont beaux à lire, je me suis pas mal ennuyée.
Lien : http://chroniquesdejustine.b..
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Il existe une étude scientifique qui suppose qu'après notre mort, notre cerveau continuerait de fonctionner 10 minutes et 38 secondes précisément. Ce sont ces 10 minutes et 38 dernières secondes que nous vivons avec Tequila Leila, prostituée stambouliote sauvagement assassinée et abandonnée dans une ruelle en pleine nuit.

Chaque chapitre de la première partie du roman nous plonge dans un souvenir de la vie de Leyla, qui remonte son fil grâce à des émotions, des goûts, des moments phares gravés dans sa mémoire et qu'elle revit. Sa jeunesse dans un milieu aisé, sa filiation compliquée, sa fuite pour être libre, sa vie de prostituée dans un bordel à Istanbul, ses amours, ses désillusions, et ses espoirs aussi.

On y découvre également les belles rencontres, transformées en amitiés solides, qui ont jalonné sa vie. Sabotage Sinan, Nostalgia Nalan, Jameelah, Zaynab122 et Hollywood Humeyra, autant de vies atypiques, abîmées, en lutte, et fortes. Ce club des cinq revisité, galaxie dont Leyla était l'astre dominant, le point cardinal, fera tout, une fois la nouvelle de sa mort apprise, pour lui offrir un au-delà digne de ce nom. Se met alors en place un road trip rocambolesque macabre, drôle et touchant à la fois. sépulture digne de ce nom. Une deuxième et troisième parties légèrement moins savoureuses que la première, mais une très belle réussite dans l'ensemble.

Mais croyez-moi, ce n'est pas un récit sur la mort, mais sur la vie. Sur les traces que l'on y laisse quand on la quitte, et sur notre survivance à travers les souvenirs des autres. C'est enfin une profonde réflexion sur l'au-delà, l'amitié, et la spiritualité.
Lien : https://lesmauxdits.fr/2020/..
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Elif Shafak, m'a conquis depuis longtemps. Ses romans se suivent et me procurent un enchantement toujours renouvelé. Ce roman qui ne déroge pas à la règle, qualifié dans la shortlist du Booker Prize 2019, conforte son statut de grande dame de la littérature contemporaine.

Leila, une prostituée de 43 ans, est assassinée dans une rue d'Istanbul. Son coeur s'est arrêté de battre mais son esprit a un sursis ; il continue de fonctionner durant 10 minutes et 38 secondes. le temps qu'il lui faut pour rembobiner le film de sa vie, se remémorer des choses qu'elle se serait crue incapable de se rappeler, des choses qu'elle croyait oubliées à jamais.

Leila n'a jamais eu de vie normale. Née et élevée dans une maison où règnent le mensonge et l'hypocrisie, mortifiée par son père, elle s'affranchit des conventions sociales et de la bien-pensance et s'enfuit pour Istanbul ; la ville où finissent tous les mécontents et tous les rêveurs.
Si sa famille de Sang l'a bannie, cinq amis seront désormais sa nouvelle famille, une famille d'Eau. Une Eau qui peut laver les blessures de la vie et le chagrin amassés au fond d'elle.

Ce roman qui suinte la vie tourmentée et le destin tragique de Leila, n'est pas sombre pour autant. On s'attache vite à Leila, l'héroïne principale du roman. Mais on s'attache aussi à ses amis, différents les unes des autres, parfois truculents : Nalan le transsexuel, Humeyra la chanteuse de casino, Zaynab la naine, très pieuse mais diseuse de bonne aventure…

Grâce à sa belle plume, à la magie de ses mots, Elif Shafak nous gratifie d'un opus profond, poignant mais en même temps tendre, parfois loufoque, empreint d'humanisme.
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j'ai lu ce livre dans le cadre d'un prix des lecteurs ; il fait partie de la liste, le thème est surprenant, me voilà alléchée et prête à me lancer... Les premières pages sont prometteuses et au fil de ces pages, me viennent des larmes, des sourires, des espoirs... Je vis le livre, même si les personnages sont loin de ce que je connais, mais si attachants. Leila et ses amis sont des perles et cette lecture une magnifique découverte.
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Leïla est une prostituée turque, vivant à Istanbul. Elle est tuée en sortant d'une passe, un soir. Pendant quelques minutes, son corps se meurt et son esprit fait un dernier tour de piste. Elle divague. Elle se souvient de son enfance, déchirée entre une tante folle, une mère menteuse et un père qui oscille entre alcool et fanatisme. de son départ vers Istanbul, la ville de tous les possibles, où elle finira par vendre son corps et devenir Tequila Leila.
Le texte lève le voile sur la complexité de la société tuque et donne une voix à ces parias qu'on ne veut pas voir, mais chez qui on se précipite par divertissement. Lorsqu'elles sont là pour répondre à des pulsions, elles existent. La porte fermée, les hommes soulagés, elles retournent dans l'ombre. Quelques-uns échappent à la règle. La vie alors, offre un répit. Une pause enchantée, à laquelle on s'en voudra plus tard d'avoir crû qu'il durerait toujours. Résilience.
Dans cette vie qui s'écoule sans que Leila ne s'interroge vraiment sur son bonheur, après tout, c'est comme ça, émerge une poignée d'âmes scintillantes. Ses amis. le soleil de l'existence. Cette ode à l'amitié, à la différence, à l'acceptation de soi et des autres m'a plu. Je me suis laissée embarquée, ballotée entre les espoirs déchus de Leila et ses petits bonheurs, portée par sa dignité. Mais ce livre n'entre pas dans mes coups de coeur. Il a manqué un petit quelque chose. Peut-être un poil attendu, peut-être ces bribes de sentiments qui peuvent se perdre quand on passe d'une langue à l'autre, peut-être aussi est-ce ma culture occidentale qui fait que les sujets abordés sont pour moi plus visibles que pour d'autres, qui m'a empêchée de le ranger dans cette catégorie. Il n'en reste pas moins une belle lecture.
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Ben pour une lecture contemporaine… Je dois reconnaître que son contenu est particulièrement violent. Néanmoins, lorsque nous attaquons la seconde partie de son roman, le ton change et nous abordons un sujet plus léger mais tout aussi important : l'amitié. Ce livre possède, à lui tout seul, plusieurs richesses qui méritent d'être connues. D'ailleurs, j'y ai relevé deux citations qui vont se retrouver dans ma chronique car ces dernières me parlent beaucoup et après les avoir partager avec d'autres personnes, il s'avère que je ne suis pas le seul chez qui elles ont vibrer. En tout cas, très content d'avoir suivi les recommandations de plusieurs lectrices et il est clair que je vais me pencher un peu plus sur les univers de l'écrivaine. Toujours marqué par cette histoire, je me dois désormais de rédiger mes fameuses listes.

Points négatifs :

- Lors de cette fameuse partie, celle qui brise le rythme et qui se concentre sur l'entourage de Leila, il est clair que le changement a causé quelques dégâts. Personnellement, l'un des chapitres m'a paru sans importance, tant le contenu ne me parlait pas alors que pourtant, j'étais vraiment attentif depuis le début. En clair, je suis tombé sur une jolie petite longueur.
- Quelques répétitions.
- Les bourreaux de Leila qui s'en sortent sans être inquiétés.

Points positifs :

- La taille aléatoire des chapitres.
- Tout d'abord, ce livre m'a offert une occasion de faire connaissance avec la Turquie : Ses murs, son histoire, ses moeurs, ses habitants. J'en sais désormais un peu plus à ce sujet et c'est ce que j'aime concernant les bouquins qui traitent de pays autre que le mien. Je possède cette curiosité, cette soif et ici, mes méconnaissances furent comblées. Voilà pourquoi j'aime autant ce roman.
- La première citation que j'ai pu relever et qui m'a aussitôt séduit : « Comment ce pauvre pays arrivera-t-il à se moderniser un jour si les illettrés continuent à être plus nombreux que les gens éduqués ? Nous faisons un enfant et nous l'élevons avec soin. Pendant ce temps-là ils pondent dix morveux, et s'ils ne peuvent pas s'en occuper, quelle importance ? Ils les laissent se débrouiller tout seuls ! »
- Leila. Quelle femme courageuse malgré tous les drames qu'elle a pu vivre. Elle aurait mérité une fin heureuse et à un moment, j'y avais cru. Néanmoins, le destin en a décidé autrement, lui offrant une vie courte mais intense. Il est très difficile de ne pas s'attacher à cette héroïne, qui a tenté de vivre comme elle l'entendait, avec liberté, tout en assumant la conséquence de ses choix, sans se plaindre une seule fois.
- La deuxième citation, qui rime beaucoup avec mon évolution personnelle et dans laquelle je suis entièrement d'accord : "Connais-toi toi-même et sache reconnaître un trou du cul quand tu en croises un".
- Les amis de Leila. Ces personnes restent, à mes yeux, des gens hauts en couleur. Des êtres qui sortent des sentiers battus mais qu'on pourrait tous croiser un jour où l'autre. Aimant les individus qui sortent de l'ordinaire et qui savent prouver leur fidélité, il était normal pour moi de les aimer… Même si la seconde partie marque un nouveau rythme avec lequel j'avais du mal à m'habituer, elle s'avère être le parfait reflet de ce groupe : Hors norme, surprenant, original, audacieux et magnifique.
- Enfin, merci à Elif d'avoir songé à rajouter une photo de ce fameux cimetière des abandonnés. Cela apporte un furieux crédit à cette histoire.
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