La ressemblance, en discuter. Oui, parler du processus de ressemblance. Le faire commencer par soi. Considérer le taux de dispersion, l’influence de la matérialité. Par exemple devant le buisson de symphorine à perles. Intégrer quelque marge de liberté. Et d’autres visages devant d’autres buissons. Parler du hasard, d’ombre et de souhait. Plus tard flâner vers un banc où s’asseoir, et passagèrement accélérer quand quelqu’un s’approche. Poser les pieds sur des gravillons, sur les dalles gazon alvéolées. Peut-être ensuite dire : avec le temps ma ressemblance gravite autour de ma tête en la visant ; et : voilà ma situation prochaine. Regarder vers le haut, apercevoir à gauche différents nuages. Interrompre brièvement sa propre ressemblance. Faire une pause au milieu du visage. Laisser le climat conclure et le vent souffler. En ce même plein jour encore. Utiliser cette distraction pour une confusion et répéter : maintenant je me confonds avec vraiment qui je veux. Ou bien : ici je me plais à lever une autre main, mais je l’ouvre d’abord comme toujours. Dans cette manière productive tout continuer, même observer les arbres, qui sont presque déjà châtaigniers.
//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Aux rangs d’ombres des platanes de Hamadan
Une inclinaison vers la pierre. L’herbu pâtis des aigneaux n’établit aucun horizon. Excède le corps. Corps d’herbe rupestre. Ici l’imagination poursuit un moment. Des voix jaunes introduisent les couleurs. Rien d’étouffé. Rien d’arrimé. Plutôt un extérieur rajouté. Certaines ressemblances se transforment en présences, comme des échos dans des trouées de contre-jour : relations activées. Par l’eau. Par la pensée à l’eau. Un son de cueillette resté en suspens. Prolongé vers le doigt même et vers le mot vendeur-de-chatons-de-saule. Voulant continuer à vendre. En rapport, en rapport avec l’avant-goût du sommeil. Plus tard dans le rêve dire encore : un cri d’hirondelle au bout de la langue, quelque œil qui ne ferme jamais la bouche.
//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Après le travail. Le ciel comme il est ressenti.
Extrait 1
Lumière à Sasel, dis-je. Début décembre.
Par endroits à égalité : un avant, un après,
stase et branches à bourgeons précoces,
bois clair, bois de cœur,
au-delà du soleil, ainsi qu’en deçà, déposé sur les yeux
le ciel, comme il est ressenti,
avec la réserve des nuages qui s’estompe à vue d’œil,
agit déjà sur la vision,
sur une langue de forêt, sur du ventilé,
un rêve raconté à neuf,
un acte résiduel.
Tout ce qui s’accorde au visage.
…
//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Après le travail. Le ciel comme il est ressenti.
Extrait 3
Appeler une clarté plutôt que des noms.
Vent du nord-ouest,
en chimère du possible autour des buissons,
réflexion sur une pâleur.
Horizon synchronisé sur une pâleur.
Jusqu’à ce que la mère s’ancre dans sa singulière aération.
Son effort pour donner forme, secouer, garder cadence.
Elle a besoin d’un peu de temps,
de son manteau brun clair,
pour d’elle-même tomber.
//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Après le travail. Le ciel comme il est ressenti.
Extrait 2
Je pourrais me souvenir,
m’appliquer aux ébauches, contours, à la terre lessivée.
Et entends plus facilement la bouche avec le doigt :
avoir lèvres, dire des choses –
un sommeil mobile vers l’odeur des armoires et oreillers à secouer,
vers l’air de mère, son insistance à aérer,
pièce après pièce – le bruit n’augmente pas,
écrire les sourcils.
…
//Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.