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Citations sur Trésors d'enfance (18)

Certes, on peut bien vivre sans savoir distinguer un orme d'un charme, mais cela me paraît caractéristique d'une évolution contestable, comme je l'ai déjà écrit quelque part en reprennant simplement les termes de Konrad Lorenz qui assure " que le plus grand drame de ce siècle, c'est que l'humanité, dans les sociétés occidentales, a brisé ses liens avec la nature, rompant du même coup l'équilibre qui avait jusqu'à ce jour assuré sa permanence".
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Quel est cet écho qu'une simple lecture peut réveiller au fond de nous, éveillant en même temps une vibration qui semble provenir de plus loin que notre naissance ? Est-il la trace de vies antérieures dont la lumière vacillante parvient quelquefois jusqu'à nous comme celle des étoiles lointaines ?
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Ma mémoire sélectionne ce que je vis de meilleur et occulte le reste. Quoi qu'il en soit, je demeure persuadé que les années qui ont suivi la Deuxième Guerre mondiale ont été des années plus heureuses que les autres. Ne possédant presque rien, les gens, surtout dans les campagnes, se contentaient de peu.  C'est le superflu qui nous dépouille.
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Elle, elle aurait voulu gâter ses petits-enfants. Elle devait pour cela user de stratagèmes pour soustraire du porte-monnaie les pièces nécessaires à sa générosité. Quand il s'en rendait compte, l'explication devenait vite orageuse. Parfois, alors quand elle ne trouvait pas d'autre défense, elle lui reprochait d'avoir refusé la pension de blessé de guerre qu'il avait toujours farouchement repoussée.
Longtemps, hélas, cette pension refusée fut sujet de discorde entre elle et lui. L'argent manquait et elle aimait tant faire plaisir à ses petits-enfants. C'était bien après la mort de ma grand-mère que, seul avec lui, un soir, j'ai osé lui poser la question : pourquoi avoir refusé ce qui était un droit et les aurait aidés à vivre mieux. Ce soir-là, foudroyé, je me suis senti misérable quand il m'a répondu d'une voix qui a claqué comme une lanière de fouet :
- On ne se fait pas payer pour avoir eu honte d'être un homme.
Tel était cet homme magnifique qui parlait si bien avec les yeux.
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Je ne dirai jamais assez combien la Dordogne et ses rives furent pour nous un lieu enchanté, durant ces étés où la passion de l’eau nous incitait à toutes les imprudences. C’est sans doute à ces heures éblouissantes que je dois d’avoir écrit La Rivière Espérance, dont les longues dérives sur les courants et les échouages sur les plages de galets m’ont été dictés par les sensations d’une époque où je ne mesurais pas la profondeur du lit qu’elles creusaient en moi, pareilles à ces crues d’automne qui changent le cours des rivières comme le flot des souvenirs, parfois, transforme les vies
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Si nous aimions tant les ruisseaux, c’est parce qu’ils étaient des lieux habités : toute une sauvagine vivait là, qu’il était fabuleux de surprendre, tapis derrière le feuillage des rives, ou bien les pieds dans l’eau – une eau d’une telle fraîcheur, même l’été, que la douleur sur nos chevilles et nos mollets nous obligeait à regagner la rive pour les réchauffer au soleil.
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Aujourd’hui je suis devenu écrivain, et je pense à cet instituteur qui n’a pas ri, et qui m’a encouragé, au contraire, sur ce chemin incertain. Mieux encore : depuis deux ans, la bibliothèque de mon école porte mon nom. J’ai essayé, le jour de l’inauguration, en découvrant la plaque de cuivre sur la porte, d’expliquer tout ce que je devais à ces livres, mais je en ai pas trouvé la force. Toute une somme d’émotions s’est levée en moi avec la violence d’un ouragan, et j’ai saisi la première occasion pour m’enfuir, poursuivi que j’étais par des rayons et des ombres dont la redécouverte venait de me foudroyer.
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« L’astre suprême que fut et reste pour moi Victor Hugo. Pourquoi lui ? Parce que sa lumière se confond avec celle de l’étude du soir, de cinq heures à six heures, dans l’odeur quiète et le ronronnement du poêle à bois. »
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« Travailler. Travailler. C’était pour elle, ainsi que pour mon grand-père, une manière d’être au monde et d’exister. En fait, on ne leur avait appris que cela.
D’ailleurs, elle aussi, comme lui, vers la fin de sa vie, ne s’est couchée que pour mourir. »
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« Au fond, les vraies raisons, car lors de chaque pèlerinage un nouveau bonheur est au bout du chemin : c’est celui que je vous propose de partager ici avec moi. Car ce village, cette vie protégée des années cinquante, je l’ai souvent dit, je le sais, j’en suis sûr, c’était un avant-goût de paradis. »
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