Citations sur Une année de neige (30)
Avec son grand père étaient entrés dans la chambre un parfum de feuilles et de terre, l'odeur de la maison elle-même, mélange de café, de cire d'abeille et de légumes, une odeur ménagère qui évoquait un bonheur lointain.
Il n'avait pas trouvé ses mots, car ceux du médecin s'entrechoquaient encore dans sa tête : "Leucémie aiguë avec anémie grave. Il faut agir vite." Sébastien ne se sentait pas malade, pourtant, à part ses saignements de nez, cette pâleur étrange de son visage, cette impression d'extrême faiblesse et cette sensation de vivre dans un froid intense, un froid jamais ressenti jusqu'alors, un froid qui circulait dans ses veines, pétrifiait son cœur, comme s'il battait dans la neige.
"C'est pour toi que je guérirai"
Puis il se recoucha, avec en lui la conviction d'avoir noué un lien supplémentaire avec la vie, la vraie vie, celle qu'embellisait à chaque seconde la certitude de n'être pas seul, mais au contraire d'être aimé, retenu en ce monde par des mots, des regards, des présences qui l'aideraient à gagner le combat.
Puis il se recoucha, avec en lui la conviction d'avoir noué un lien supplémentaire avec la vie, la vraie vie, celle qu'embellissait à chaque seconde la certitude de n'être pas seul, mais au contraire d'être aimé, retenu en ce monde par des mots, des regards, des présences qui l'aideraient à gagner le combat.
Deux jours avaient passé. Ils avaient pris l'habitude de s'asseoir sous le tilleul le soir, après le repas, pour attendre la nuit. Sébastien se tenait entre Auguste et Cyprienne, là, au terme de ces interminables journées de juin qui n'étaient que chaleur et lumière. Il avait l'impression de se trouver au coeur du monde, en un lieu secret, à l'abri de tous les dangers.
L'enfant mordit dans la pêche dont le jus tiède et sucré coula délicieusement dans sa bouche. Il trouva qu'il avait le goût de la confiance retrouvée, peut-être même davantage : c'était plutôt celui du bonheur.
L'enfant mordit dans la pêche dont le jus tiède et sucré coula délicieusement dans sa bouche. Il trouva qu’il avait le goût de la confiance retrouvée, peut-être même davantage : c’était plutôt celui du bonheur.
Tout était trop beau : le vert des arbres, le bleu pâle du ciel, la blondeur du maïs, mais justement : c’était trop pour qui pouvait mourir et perdre tout cela.
Sébastien se tenait entre Auguste et Cyprienne, là, au terme de ces interminables journées de juin. Il avait l'impression de se trouver au coeur du monde, en un lieu secret, à l'abri de tous les dangers.
Sébastien tourna la tête vers la vallée : elle étincelait comme l’eau d’un immense lac. On aurait dit que cette lumière-là avait été celle de la naissance du monde. C’est ce que pensa vaguement Sébastien. Il lui sembla que ce jour dans sa beauté primitive, pouvait être le premier d’une guérison définitive, et cette pensée lui fut précieuse.