L'Évangile selon Yong Sheng

J'ai enchaîné Balzac et la petite tailleuse chinoise avec ce nouveau livre de Dai Sijie.
Probablement une erreur. Certes nous retrouvons le même style, l'art de décrire les choses et les personnes, une certaine poésie dans le texte, mais pour moi, ce livre fut plus que lent, beaucoup, beaucoup trop long...
Probablement à relire

En Chine, au début du XXème siècle, dans le petit village de Putian, Yong Sheng est fils d'un menuisier- charpentier.
Il sera placé dans la famille d'un pasteur américain, dont la fille Mary est institutrice dans une école chrétienne. l'enfant de découvre alors une vocation: il veut devenir le premier pasteur chinois de la ville.
Quelques années passent avant l'avènement de la République populaire, en 1949, où bien des chinois connaîtront les humiliations et les brimades, voire les tortures, particulièrement infligées aux religieux.
Dai Sijie est un remarquable conteur. L'écriture est simple, poétique et descriptive. Mais j'ai trouvé des longueurs à ce livre, à mon avis moins limpide que " Balzac et la petite tailleuse chinoise".

Quelle vie que celle du grand-père de Daï Sijie ! Né fils de charpentier dans la province de Putian, il deviendra le premier pasteur chinois avec déjà quelques péripéties à la clé. S'ensuit une séquence de vie calme, riche, constructive, pleine de bonté envers les autres. Arrive alors Mao et ses garde-rouges, les dénonciations, les tortures...Quel gâchis !
Les liens familiaux ne résistent pas à un tel cataclysme.
Yong Sheng lui ne changera pas et survivra à tout.
Une traversée de l'histoire chinoise très intéressante, pleine de poésie malgré les heures sombres.

J'ai mis beaucoup de temps à finir ce livre, très bien écrit par l'auteur d'un de mes romans préférés « Balzac et la petite tailleuse chinoise ». L'histoire est la biographie de son grand père, un des 1er pasteurs chrétiens chinois. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Des longueurs, de la poésie puis des scènes terribles, un parcours assez irréaliste.

J'ai mis beaucoup de temps à finir ce livre, très bien écrit par l'auteur d'un de mes romans préférés « Balzac et la petite tailleuse chinoise ». L'histoire est la biographie de son grand père, un des 1er pasteur chrétien chinois. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire. Des longueurs, de la poésie puis des scènes terribles, un parcours assez irréaliste. Pourtant les critiques babelio sont excellentes.

Un roman qui se lit sans déplaisir, mais j'avoue que ce fut pour moi une déception. L'histoire en a été largement racontée, celle du grand-père de Dai Sieje devenu pasteur. Et de sa traversée tumultueuse du vingtième siècle, de l'empire à l'essor économique de la Chine, en passant évidemment par la prise du pouvoir par Mao et la révolution culturelle.

D'où vient l'impression de lourdeur que j'ai ressentie tout au long de cette lecture? Il m'a fallu me replonger dans "Balzac et la petite tailleuse chinoise" pour essayer de mieux cerner ce sentiment d'insatisfaction. A mon humble avis, ces deux romans diffèrent notamment par leur style. Celui de "Balzac..." est primesautier, léger, distancié, le narrateur est capable de se moquer de lui-même. Alors que dans "l'évangile...", l'auteur semble ne pas avoir trouvé de ton homogène. A plusieurs reprises, je l'ai trouvé lourd et ampoulé ("la main dans les entrailles fumantes de la bête, il avait plongé son regard dans les yeux azur de la jeune femme"). Parfois, j'ai pensé à Jules Verne racontant les péripéties de Michel Strogoff; et à d'autres moments, au réalisme magique de Garcia Marquez.

Un des points forts du roman pourrait être le contraste entre l'idéal chrétien et les pratiques de la dictature communiste, mais ici il est traité de manière caricaturale. Restent quelques images et descriptions fortes, telle cette assemblée où sont conspués et tabassés les soi-disant traîtres au peuple; ou encore, ces enfants jouant dans un orphelinat.

À partir de l'histoire de son grand-père, celle d'un chinois devenu pasteur protestant à l'aube de la Grande Marche et de la Révolution culturelle, l'auteur nous plonge dans ce qu'a pu subir un « contre révolutionnaire » malgré lui.
Un homme simple et pieux accepte son destin. Sa longue vie tragique me semble inspirante.
Je n'ai pas toujours pris le temps de savourer pleinement les descriptions poétiques qui émaillent le récit. À relire maintenant que je connais la fin !

Bien que nous ne l'ayons pas aimé, ce livre a laissé un fort souvenir, ce qui est peut-être signe de qualité. C'est surtout son originalité qui nous a surpris: narrer l'histoire d'un pasteur chinois, éternelle victime dans un monde chaotique, constitue une entreprise singulière. L'absence fâcheuse de plausibilité de l'histoire quand á elle est rachetée par les rebondissements surprenants. On y apprend aussi des choses intéressantes comme les sifflets sur les colombes ou l'aguilaire, cet arbre à encens qui prend l'importance d'un personnage. Les références nombreuses aux saintes écritures sont cependant agaçantes lorsque l'on se situe dans une perspective agnostique comme dans notre cas. On ne peut cependant pas nier la charge poétique de ce livre. Impressions mitigées donc.