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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au carrefour des étoiles (Way Station, 1963) a reçu le prix Hugo en 1964. C'est le deuxième livre que je lis de l'auteur et il m'a donné très envie de poursuivre mon exploration de son oeuvre.

Les anciennes éditions (avec les pages jaunies et les couvertures parfois rebutantes) ne font pas toujours envie. C'est donc une bonne chose qu'il existe des rééditions avec, pour ce roman, une nouvelle traduction de Pierre-Paul Durastanti.

C'est l'histoire d'Enoch Wallace un vétéran de la guerre de Sécession. La guerre est finie depuis longtemps, mais lui semble traverser le temps sans vieillir. Quel mystère se cache sous cette apparente immortalité ? Un coup d'oeil à la 4e de couverture vous en dira plus qu'il n'en faut! Évitez donc de la lire si c'est possible.

Enoch est un personnage vraiment intéressant et son point de vue sur les choses l'est aussi. Sa tâche l'amène à faire des rencontres d'êtres fort différents mais il n'a aucune difficulté à les apprécier au-delà de leur apparence et des différences culturelles. Simak nous propose une belle leçon de tolérance.

La menace d'une nouvelle guerre est au centre des préoccupations de l'époque (guerre froide) et cela se ressent assez fort. Plus qu'une guerre, les gens d'alors redoutaient l'apocalypse nucléaire.

Un beau roman que je vous recommande.





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C'est l'histoire d'Enoch Wallace, fermier du fin fond du Wisconsin qui, à son retour de la guerre de Session, se voit contacté par un extraterrestre qui lui propose de faire de sa ferme un relais spatial de téléportation entre planètes. En échange il semble ne plus guère vieillir, ce qui attire l'attention du FBI. Ce livre est un joli plaidoyer pour la tolérance, car Enoch s'est culturellement et intellectuellement enrichi au contact des divers extraterrestres. A moment donné le roman paraît très optimiste, mais il s'avère qu'en géopolitique il peut y avoir des similitudes entre travers humains et extraterrestres. Et Enoch va se retrouver devant un dilemme moral.
Ce roman a un côté un petit peu suranné qui devait déjà être présent en 1963 : il y a très peu d'action, l'atmosphère est bucolique, cela se passe dans un endroit complètement paumé, et le héros est un homme du 19ème siècle… Sans compter qu'il a été écrit juste après la crise des missiles à Cuba, au plus fort de la guerre froide. Ce roman reste cependant d'actualité dans le sens où les humains n'ont guère évolué ces dernières décennies. L'histoire est intelligemment construite et elle est facile à lire, d'une écriture simple et très agréable, parfois presque poétique. Un livre qui peut plaire même à ceux qui pensent ne pas aimer la science-fiction. Pour moi c'est une sorte de classique indispensable à connaître.
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Seul au monde...au carrefour des étoiles

De Clifford Simak, je connaissais "Demain les Chiens", que j'avais beaucoup apprécié.

"Au Carrefour des Etoiles" présente le même charme suranné, la même ambiance bucolique. Assurément, le style Simak est singulier parmi les auteurs de l'âge d'or de la SF.

Enoch Wallace, vétéran de la guerre de sécession, est toujours de ce monde dans les années 1960, et il ne semble pas avoir vieilli depuis un siècle. Il habite une demeure reculée, perdue dans la campagne américaine et ne fréquente personne. Son seul contact avec l'humanité est le facteur, qui lui apporte les nombreuses revues auxquelles il est abonné...depuis des décennies. Quels mystères se cachent, derrière les murs de la maison de Wallace ? C'est ce que commence à se demander le FBI...

Pour ceux qui ne connaitraient pas du tout l'histoire, autant ne pas lire le 4ème de couverture, qui en dévoile sans doute trop.

Tout le roman est centré sur le personnage d'Enoch Wallace qui, à travers ses activités, porte un regard singulier sur l'humanité. Sa place est-elle enviable ? Chacun se fera son idée. Détenir le plus grand secret de l'histoire de l'humanité et ne pas pouvoir le partager...tel est le fardeau d'Enoch qui, comme un ermite investi d'une divine mission, accepte son sort.

Les ambiances mélancoliques, le soin apporté aux descriptions de la nature (assurément, Simak ne devait pas s'épanouir en ville), et au personnage de Wallace, tels sont les points forts de ce roman, qui fut récompensé par le prix Hugo, en 1964. Simak finit son roman en plaçant Wallace dans un dilemme moral que seules la chance et son habilité au tir lui donneront l'occasion de résoudre...permettant ainsi à l'humanité de traverser le carrefour des étoiles.

Peu porté sur les sciences et la technologie, Simak a creusé un sillon unique dans l'univers de la SF ; il est de ces auteurs dont on dit que l'oeuvre science-fictionnelle plait à ceux qui n'aiment pas la SF.
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Ce roman, daté en VO de 1963, est de ceux qui pourraient plaire aux lecteurs qui détestent la SF ; et les pousser à explorer plus avant un genre en mal de reconnaissance. C'est tout ce que je leur souhaite.

« Au carrefour des étoiles » est un roman SF signé Clifford D. Simak, auteur américain majeur de l'Age d'Or US. C'est l'un de ses deux (allez trois.. !) chef-d'oeuvres, aux côtés de « Demain les chiens » et, à un moindre niveau, « Dans le torrent des siècles ».

Début des années 60, Millville, un petit village du Wisconsin profond. On ne s'y mêle que peu des affaires d'autrui. Pourtant, Enoch Wallace s'y montre un drôle de paroissien. de ce que l'on sait, comprend ou suspecte, son cas interpelle. Ne serait ‘il pas immortel ? Des détails tendraient à le prouver … presque des certitudes. Les villageois s'inquiètent, l'ostracisent, murmurent, chuchotent, à tel point que les Services Spéciaux, en discrète surveillance … peu à peu découvrent un pot aux roses étonnant.

Citation: « Il était le seul espoir qu'avait l'humanité d'accéder un jour à une place parmi la vaste confrérie galactique. Mais appartenait-il encore à la race humaine ? »

L'état civil lui donne 124 ans alors qu'il parait à peine la trentaine. Les registres municipaux le recensent soldat unioniste pendant la Guerre de Sécession (le prologue traitant de Gettysburg est particulièrement prenant). Un siècle plus tard, il est toujours là, jeune, vif et alerte. Quasi reclus dans sa demeure isolée que personne ne se vante d'avoir jamais visitée. On ne le croise que peu, sans jamais lui adresser la parole, invariablement méfiants et craintifs. Il vit en quasi autarcie. Ses seuls contacts : le facteur, par qui transitent son courrier, un peu de nourriture, des revues scientifiques auxquelles il est abonné, hors de compréhension du commun des mortels, de grands registres vierges et des litres d'encre noire ; le banquier chez qui il troque périodiquement d'inattendues pierres précieuses contre espèces sonnantes et trébuchantes ; Lucy, une jeune fille du voisinage, une sauvageonne sourde et muette, un tantinet guérisseuse qui va se montrer un « Chainon manquant » crédible et émouvant… Mary, cette jolie demoiselle du Sud en crinoline et ombrelle avec qui il va vivre une bien belle, triste, émouvante mais impossible histoire d'amour … ou comment s'éprendre d'un hologramme-cadeau d'origine E.T. pas si indifférent que çà. … la suite appartient au récit. Sortez les mouchoirs.

Derrière la façade aux fenêtres aveugles de sa maison, le cas Wallace dévoile une troublante réalité, empreint d'humanisme et de bienveillance. La maison d'Enoch est une station-relais spatiale par laquelle transitent incognito les visiteurs de l'Espace. Wallace en est le gardien, le veilleur et le dispatcheur. Ses bons services de chef de gare en échange de l'immortalité … et de cadeaux étranges dont il ne parvient pas à comprendre le fonctionnement.

En parallèle au roman, le contexte géopolitique ambiant, quoique diffus, n'est pourtant pas sans importance. Alors que s'agitent jusqu'au paroxysme les soubresauts de la Guerre Froide et que, sur un coup de dés, sur un coup de folie, l'embrasement nucléaire est à portée de bouton rouge, s'inscrit l'histoire édifiante et déterminante d'un enfant de la Terre : Enoch Wallace. le rapport à l'Atome guerrier n'est pas innocent, il s'insère dans une logique SF historique qui chercha, Hiroshima et Nagasaki aidant, à tirer les sonnettes d'alarme sur sa potentielle utilisation guerrière et ses conséquences induites. Une semblable évocation à minima apparait dans « Demain les chiens » en prélude à un changement d'importance pour l'humanité ; son usage en filigrane accentue le message véhiculé : l'Homme doit changer, mûrir, pour simplement éviter le pire, survivre, grandir. En parallèle, une confraternité extra-terrestre, dont la Terre ignore l'existence, étudie l‘Homme, acceptera ou refusera sa candidature … C'est mal barré… et pourtant.

S'il est, lecture close, un qualificatif retenir, c'est « bienveillance ». Plus omniprésent encore que dans « Demain les chiens », le terme cerne un auteur attaché aux traditions, au bon sens campagnard, aux beaux sentiments, à l'entraide communautaire. En sus de son humanisme, de son bucolisme … tout concoure vers un auteur à part, auquel s'attacher, sur lequel veiller pour que ses messages ne s'émiettent pas. Merci Monsieur Simak.

PS : un satisfecit particulier pour le travail graphique de Caza en une de couv. L'illustrateur a très souvent frappé coeur de cible et ici, plus particulièrement. On y retrouve le coeur du roman, l'ET chauve et arc-en ciel, la maison d'Enoch en sommet de falaise, la constellation étoilée qui, de là-haut, surveille.

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Au carrefour des étoiles / Clifford D. Simak
Nous sommes en 1964. Enoch Wallace habite une ferme très étrange se dressant sur une falaise escarpée du Wisconsin. Une ferme aux fenêtres aveugles, vieille de plusieurs siècles et cependant en parfait état comme neuve, comme si le temps n'avait nulle emprise sur elle. Enoch y habite de toute éternité, coupé de tout, sans accueillir jamais un voisin, un ami, vivant dans un isolement rigoureux. Une exception pour Winslowe Grant, le facteur, qui reste son lien avec le monde terrestre et lui apporte du courrier et beaucoup de revues auxquelles Enoch est abonnés. Et une autre exception pour Lucy Fischer, une jeune fille sourde et muette maltraitée par son père, recueillie par Enoch, et qui va le conduire à commettre quelques erreurs en sa qualité de gardien de la station…Lucy qui a des pouvoirs et qui ignore encore qu'elle va connaître un destin cosmique.
Enoch Wallace a 124 ans et semble en avoir 30 ! Il est né en 1840. En vérité, il n'habite qu'un appentis de la ferme, l'habitation principale servant de station de transit pour des visiteurs venus de très loin… En somme, une station galactique avec son gardien éternellement présent… Une sorte d'auberge, de gîte d'étape, une plaque tournante galactique, un carrefour des étoiles.
Car Wallace a quand même des visiteurs, des visiteurs bien étranges, d'une autre espèce que les humains, car en vérité cette ferme est une station par laquelle transitent les voyageurs de l'Espace, les Thubains, à la morphologie globuleuse variable, des êtres très bavards, et aussi les Lumineux de Véga XXI, rayonnant d'ondes lumineuses, et bien d'autres voyageurs encore…
Wallace a compris depuis longtemps que l'intelligence existe dans l'univers. L'Homme n'est pas seul…Et en conversant avec ses visiteurs, Enoch va aller de surprise en surprise sur leur niveau d'évolution. Qui aurait pu croire qu'il existait un monde où les mathématiques n'avaient plus aucune utilité, n'étant devenues qu'un délassement. Qui aurait pu croire que la matérialité des êtres pouvait n'être que temporaire et qu'ils pouvaient se déplacer à une vitesse bien supérieure à celle de la lumière, quasiment dans l'instantanéité.
le contact avec les extraterrestres apporte beaucoup à Enoch et il s'en est fait des amis comme par exemple Ulysse, la tête de clown multicolore, qui revient régulièrement. Enoch a appris à surmonter la répugnance qu'il éprouvait au début, et sait faire abstraction de l'aspect physique de ces êtres et les regarder d'un oeil fraternel. En fait Ulysse est à la recherche du Talisman qui a été dérobé au Centre Galactique, cette chose indescriptible qui représente une force assurant la cohésion des races habitant la galaxie, exerçant une influence même quand elle n'est pas visible.
Par ailleurs, Enoch sait que les humains n'ont pas la connaissance infuse et font de leur mieux avec la foi, un sentiment qui vient de l'ère préhistorique Toutefois, dans le grand schéma de l'existence cosmique, l'Homme , si petit, si faible, si insignifiant, est toutefois quelque chose de réel dans l'immensité de l'espace et du temps.
Mais Enoch Wallace a acquis un diagramme qui lui fait deviner qu'une nouvelle guerre mondiale est inévitable…Il a aussi acquis la faculté de créer un monde fantôme à partir de ses souvenirs. Un amour fantôme même ! Mary ! Grâce à une technique étrangère à la Terre, il peut peupler sa solitude d'êtres nés de son imagination ou de ses souvenirs.
Claude Lewis est un agent de renseignements de la CIA déguisé en ramasseur de ginseng, et depuis deux ans, il enquête sur le comportement atypique de Wallace et tourne autour de la ferme, se croyant inaperçu… Lewis a remarqué que tous les cinq ans environs, Wallace expédie bizarrement des pierres précieuses à New York. Il a remarqué également que curieusement, la maison tout entière est recouverte d'un enduit ressemblant à un vernis protecteur. Autre chose : trois tombes sont disposées au fond du jardin, deux pour les parents d'Énoch Wallace et une pour un inconnu, la plaque identifiante étant recouverte de caractères inconnus et Lewis ne connait rien en épigraphie. L'inscription n'évoque aucune langue ni aucun glyphe connu. Son enquête va le mener loin, très loin, dans un monde insoupçonné…
Écrit dans un beau style poétique et plein d'humanisme, ce roman de science-fiction est en quelque sorte une fable, une parabole illustrant l'altérité, l'humanisme.
Extrait d'un dialogue entre Enoch et un extraterrestre : « -Vous nous avez dit que vous vous êtes efforcé de nous comprendre. Peut-être, pour changer, est-il bon que l'un d'entre nous essaye à son tour de vous comprendre vous. » Un vrai message de paix.





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Une rumeur dit que l'homme qui vit dans la maison sur la colline est immortel, il est là depuis plus de 200 ans, et il n'a pas vieilli. Un homme enquête, mais ce n'est pas le coeur de l'histoire. On va très vite découvrir la vie de cet homme, sorte d'ermite intemporel, et son rôle dans la galaxie. Une histoire sans grands tourments, qui semble couler de source, et qui contient tant de réflexions sur l'humanité. Encore une fois je me régale de l'écriture de Simak, de sa façon de tourner les histoires, de les raconter. Il s'agit de mon 3ème roman de l'auteur, et il est en train de devenir un de mes incontournables.
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Quelle claque. La première de l'année, mais pas des moindres : "Au carrefour des étoiles" est un livre brillant, porteurs de nombreux messages de paix, d'amour et d'humanité au sens large. On est là sur un livre de science-fiction extrêmement positive, qui m'a profondément ému à plusieurs reprises. Tout les personnages sont intéressants et attachants, et on est porté par l'histoire sans qu'il se passe non plus beaucoup de choses.
J'ai été happé par ma lecture, et j'aurais pu le dévorer si je n'avais pas peur de le finir trop vite (ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps).
À lire absolument si vous aimez ce genre, c'est une pépite.
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« le vacarme avait maintenant pris fin. »

Ecrit en pleine guerre froide, Au carrefour des étoiles est aujourd'hui un peu vieillot ou, au choix, a le charme suranné du passé. Autre époque, autres moeurs mais les Hommes n'ont pas beaucoup évolué et ce roman est toujours d'actualité. 

Clifford Simak avec Au Carrefour des Etoiles aborde de nombreux thèmes. Respect et tolérance sont au centre de son récit : la différence comme moteur d'union et non pas comme source de discorde. A travers une galerie d'extraterrestres aussi divers que variés, l'auteur montre la difficulté de comprendre, de communiquer avec ceux qui ont une culture, une langue et/ou des concepts différents. C'est aussi une ode au temps qui passe, à la mémoire et aux souvenirs. Les propos de Simak sont toujours d'une grande humanité, même quand les hommes ont perdu la leur et l'espoir est toujours là. Une véritable bouffée d'air frais dans la morosité ambiante.

Pas d'artéfacts compliqués dans ce roman, pas de détails techniques, Simak esquisse des procédés extraterrestres dont le héros (et donc le lecteur) ne comprend pas le fonctionnement et, en allant à l'essentiel, il permet au livre de traverser les âges sans trop mal vieillir.

Au carrefour des étoiles est l'un des classiques de la littérature de science-fiction, que je me devais de lire. C'est un roman humaniste et mélancolique, toujours d'actualité, certes un peu désuet mais très agréable à lire. L'occasion pour moi de découvrir la plume de Clifford Simak
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J'ai lu Au carrefour des étoiles de Clifford D. Simak paru en poche chez J'ai Lu le 31 août dernier. Ce roman, classique de la SF américaine, écrit en 1963, m'avait déjà tentée lors sa parution en avril 2021 dans la collection Nouveaux Millénaires que j'adore, aussi cette fois-ci je n'ai plus hésité.

L'intrigue de ce roman tourne autour de la ferme Wallace, installée au sommet d'une falaise du Wisconsin, et qui semble inchangée depuis plus d'un siècle. Son propriétaire, Enoch Wallace, ne prend pas une ride non plus. Depuis deux ans, un agent fédéral enquête sur cette étrange anomalie et va malencontreusement déclencher une chaîne d'événements aux conséquences dramatiques.

Je me suis énormément attachée aux personnages d'Enoch, Lucy et Ulysses. La plume est belle et poétique et l'histoire que nous propose l'auteur est très touchante et surtout originale. N'ayant pas cherché à en savoir plus sur ce roman avant ma lecture, ce fut une très belle surprise et je suis très contente de l'avoir découverte.

Avec les romans de SF dits "classiques", écrits dans les années 60-70, c'est souvent, pour moi, du quitte ou double. J'ai adoré le 1er tome du cycle des robots d'Asimov mais j'ai été très déçue par Soleil vert de Harrison. Ici, même si ce roman a été écrit il y a 60 ans, je l'ai trouvé totalement intemporel et même très "moderne" dans les technologies qu'il nous propose. L'intrigue est originale, d'autant plus si on se replace dans le contexte de l'époque où il a été écrit. C'est assez innovant et avant-gardiste, je trouve.

J'ai donc vraiment beaucoup aimé cette histoire belle, originale, intemporelle et qui parvient à nous tenir en haleine jusqu'au bout. Je ne peux que vous conseiller ce roman !
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Un petit bonheur. Au fin fond de la campagne du Wisconsin, Enoch Wallace semble mener une existence ordinaire dans sa vieille maison de famille perchée sur une colline. Il sort peu, à part pour une promenade quotidienne et contemplative. le hic, et ce qui a mis la puce à l'oreille de l'agent Lewis du FBI, c'est que Wallace semble avoir 30 ans alors que son état-civil lui donne plus d'un siècle, et que pour un oisif qui sort à peine de chez lui, il expédie tous les 5 à 10 ans une poignée de pierres précieuses sorties de nulle part à un négociant. Et lorsque Lewis tente de pénétrer dans la maison de Wallace lors d'une de ses sorties, cela lui est impossible, comme si la bâtisse était englobée dans une substance invisible mais protectrice. le secret d'Enoch Wallace, on le découvre vite, c'est que sa maison sert de relais à une ligne de transport intergalactique : en tant que gardien des lieux, il accueille les extraterrestres en correspondance et les fait repartir dans la direction prévue. Aucun ne s'arrête sur Terre, planète un peu arriérée et laissée en-dehors de l'alliance galactique. Mais alors que la situation semble partie pour durer, la curiosité de Lewis et la bêtise d'un voisin brutal vont remettre le fonctionnement de la station en cause, ainsi que les espoirs d'Enoch de voir un jour l'humanité assez évoluée pour être admise dans l'alliance...
Ce que j'ai le plus apprécié dans ces pages, c'est l'humanisme qui en émane : l'auteur, comme son personnage, s'inquiète de la tournure de la Guerre froide et des maux que l'humanité sait s'infliger à elle-même. Pourtant, loin du bruit et de la fureur, il nous dresse le portrait d'un personnage intelligent et sensible, capable de s'adresser à un fleuve ou de consacrer du temps à observer les écureuils, d'accueillir l'imprévu avec calme et l'étranger (fut-il résolument non-humain) avec simplicité. Enoch, que ses fonctions placent en marge de l'humanité, veut voir en ses semblables des gens plutôt raisonnables et convenables, et bien qu'il s'inquiète pour l'avenir de la Terre, il pense que ses congénères ont surtout besoin de mûrir, qu'ils seraient à la hauteur si "on leur en donnait l'occasion". Pourtant la crise qui advient le met en porte-à-faux, pris entre des Terriens méfiants, brutes ou irrespectueux (parfois inconsciemment) et le Central galactique qui le somme de représenter l'humanité, et propose, pour éviter à celle-ci de s'autodétruire, une solution terrible et irréparable... Je ne dirais rien de la fin, si ce n'est que les ficelles y paraissent peut-être un peu grosses et clairement prédisposées au service du message de l'auteur. Mais ce qui reste après cette lecture, c'est justement ce message émouvant d'un homme inquiet pour ses semblables qu'il incite, plutôt que se laisser guider par la peur et la brutalité, à contempler le monde et la galaxie dont ils sont partie prenante, à cultiver la spiritualité universelle que les étoiles lui inspirent... et à jeter les fusils. C'est hélas très (encore, toujours) actuel, mais ça rend un peu foi en l'humanité.
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