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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Wallace, sur qui le temps n'a pas d'emprise, vit en hermite dans une ferme. Il est le détenteur d'un énorme Secret... En tout cas certains s'interroge sur sa personne.

Un roman de SF très joli, axé sur les belles descriptions des personnages, des paysages.

Le roman se déroulant lors de la guerre de sécession, l'auteur se positionne et se questionne sur le progrès technologique, sur la guerre, et sur l'humanité.

Un roman avec une atmosphère particulière. Une écriture simple, sans fioritures, mais efficace.. un peu comme le personnage principal.

J'ai beaucoup apprécié ce roman, grâce à sa simplicité et a sa justesse.

Un auteur que je découvre grâce au billet de Pavlik,mais je pense assurément essayer d'en apprendre plus sur l'auteur et son oeuvre.
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L'histoire commence avec un mystère : qui est ce jeune homme de plus de 120 ans qui semble avoir une vie de solitaire ? Je pensais au début que le roman serait une enquête sur ce personnage, mais ce n'est pas du tout ça. le mystère est vite résolu et on rentre dans l'intimité d'Enoch Wallace.

En fait le roman tourne autour de la vie extraterrestre et de la maturité du monde des humains. L'histoire se passe dans un coin perdu du Wisconsin au moment de l'apogée de la guerre froide en 1963. On voit passer le temps, avec lenteur, dans la campagne américaine, entre visions bucoliques et rencontre avec de sages extraterrestres. Enoch Wallace ne lance aucun jugement, il accompli la tache qu'on lui a demandé et observe avec détachement les évènements comme une sorte de Candide. Il y aura un peu d'action vers la fin, mais ce n'est pas ce qui est important.

Ce qui m'a plu dans ce roman, c'est qu'il n'est pas écrit comme un roman de SF, les évènements paraissent naturels. La Guerre Froide n'est pas vraiment évoquée, juste suggérée. On se laisse emporter par sa poésie et notre pensée se ballade au fil des chapitres au travers de grands thèmes, la guerre, la paix, la sagesse, notre place dans l'univers... On se surprend même parfois à observer la nature.
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De la SF picaresque sur fond de Chanson pour l'auvergnat.

J'avais beaucoup aimé le roman A travers temps, de Robert Charles Wilson, dont j'avais lu qu'il s'inspirait de ce roman de Simak. Il me tardait de lire l'oeuvre originel, pas de réel réécriture, plus une variation / hommage à ce Carrefour des étoiles.

Une campagne isolée avec quelques fermes aux habitants frustres. Une rumeur, un homme aurait 120 ans, de quoi alerter quelques agences de sécurité intérieure... Peu a peu nous faisons connaissance avec cet habitant un peu particulier, son travail et ses rencontres.
Malgré la présence de la CIA et de ET, ne vous attendez pas à "lire" le film Men in Black dont les ressemblances sont assez nombreuses. Pas ou peu d'actions ici, l'humour est en berne, et une certaine nostalgie baigne l'ensemble.

Dans Au carrefour des étoiles, ce n'est pas Etoile qui est important, des aliens nous ne serons que peu de choses, mais bien le terme Carrefour. Carrefour dans la vie d'un homme, au "bilan" de sa vie et qui s'interroge sur l'humanité. La sienne mais surtout celle de l'Homme et des autres races extraterrestres. Un bilan mitigé pour les deux camps.
Roman écrit en pleine Guerre Froide, Simak se demande si tout cela est bien raisonnable. le progrès technique est loin d'apporter le progrès humaniste. Bien que daté par cet événement historique, le roman reste universel dans son questionnement.

Simak n'oublie pas cependant qu'il écrit de la SF : la technologie extraterrestre est bien présente, vous y découvrirez les autoroutes intergalactiques avec leur mode de téléportation étonnant, ainsi qu'une maison dont les super héros voudraient comme demeure inviolable. Mais cela reste avant tout une réflexion humaniste : Qui suis-je, où vais-je, dans quel état j'ère ? A mon sens, un roman indispensable si la question de l'Autre vous intéresse.

Tout n'est pas sans défauts, la fin se devine assez facilement, les personnages secondaires sont assez vite brossés, certains passages sont empreint de religiosité ou de sirupeux, mais dans tout ce vacarme du monde, un peu de sérénité fait du bien.

Notons la prouesse des éditeurs du monde entier : tous ont réussi à sortir des couvertures plus hideuses les unes que les autres. Comme quoi, être uni est possible !
Pas de version électronique légale, la dernière édition papier date de 2004 dans l'omnibus Les mines du temps, ce roman est hors mode.
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Je l'ai lu il y a des années (ou plutôt des décennies).
Une nouvelle traduction + disponible en e-emprunt à la bibliothèque = une bonne occasion de le relire

Rapidement que raconte ce roman ?

> Au fin fond de la campagne américaine, une ferme, un homme discret.
> Mais l'homme n'a pas vieilli depuis des décennies et la ferme non plus
> Alors malgré toutes les précautions du monde, le monde extérieur finit par se poser des questions.
> Que fait cet homme dans cette ferme ?

C'est un livre écrit pendant la guerre froide.
Le monde se voyait condamné par les armes nucléaires.
C'est un sombre tableau n'est-ce pas ?
Et pourtant.
Et pourtant.
Le roman me semble reposer sur une idée un peu folle : que malgré la folie ou l'idiotie humaine, il est possible d'aller à la rencontre de l'autre.
Qu'il est possible de voir la personne au-delà de l'apparence.
Qu'avoir une conversation amicale malgré tout ce qui nous sépare est possible.

Le roman n'est cependant pas angélique.
La bêtise, la haine, la cupidité, la peur sont très bien représentées.

Mais au milieu d'une humanité belliqueuse et si ignorante, on peut trouver un homme capable d'accueillir l'étrange, l'étranger.
On peut peut-être trouver plus qu'un homme.
Même les « autres » si divers, si avancés, si « sages » ont besoin d'un lien avec le monde.
Et parfois, on trouve ce lien dans les lieux les plus simples, les plus oubliés.

Une belle lecture. Certains pourraient la trouver un peu désuète.
J'y ai pour ma part trouvé un optimisme latent que l'on trouve peu en science-fiction contemporaine (sauf peut-être chez Becky Chambers) et ça fait du bien !
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Au carrefour des étoiles fut récompensé en 1964 par le prestigieux prix Hugo. Dans ce court roman, nous suivons un homme pas comme les autres, du nom de Enoch Wallace. Il a été choisi par la communauté intergalactique afin de surveiller la station sur la Terre. Bien complètement différent, je n'ai pu m'empêcher de penser au récit I'm legend de Richard Matheson. Peut-être cette complicité qu'a le lecteur avec le personnage principal.
En lisant ce livre, j'ai reçu un pointe de mélancolie et de nostalgie. J'aime beaucoup la plume de Clifford D. Simak. J'avais déjà eu l'occasion de goûter à ses récits avec l'excellent recueil : Des souris et des robots. Encore une fois, il nous distille d'une écriture humaniste et parfois naïve.
Clifford D. Simak est un conteur. Je l'imagine parfaitement l'écoutant narrer l'une de ses histoires au coin d'un feu.
Une chose ne changera jamais. Dans ce récit, écrit en 1963 (Way station), l'auteur expose une guerre imminente entre les deux gros blocs. Depuis, les choses ont changé, mais pas tellement sur le fond. de nos jours, le conflit est mondial avec les événements au Proche-Orient. Les êtres humains continueront toujours à faire la guerre.
L'auteur reste sur une pointe d'optimiste parfois un peu trop de gentillesse, un regard bien naïf. C'est un très bon roman, qui se lit aisément grâce au talent de Clifford D. Simak.
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Au carrefour des étoiles est un texte profondément doux, mélancolique et porteur d'espoir en même temps. Qui parvient, quand la catastrophe est imminente, à ouvrir une autre porte et trouver des solutions. Qui fonctionnent plutôt bien. Plutôt. J'y reviendrai plus bas.
Peut-être que je suis à côté de la plaque, mais je trouve là une source aux textes de SF positive contemporains.
C'était mon 1er Simak, il y en aura d'autres :)

Je disais plus haut que le roman parvenait plutôt bien à mener sa barque. J'insiste sur le "plutôt". Parce que l'intrigue en elle-même n'est pas non plus parfaite. Certes, c'est fluide, agréable à lire, facile. Mais… un peu trop, justement. En effet, le schéma narratif est d'une simplicité enfantine, et les éléments perturbateurs assez ridicules, tombant comme un cheveu sur la soupe. On sent bien que ce n'était pas là l'important pour l'auteur, mais quand même. Je me suis marrée plusieurs fois en constatant quels étaient les ressorts utilisés par Simak pour faire avancer son histoire. Parfois, c'était vraiment risible, tout de même.

Mais non, l'important n'est pas là, en effet.
Au carrefour des étoiles se déroule au centre d'une galaxie interconnectée, au coeur d'un réseau de planètes reliées. Mais on ne sait pas, par exemple, comment s'est construite cette station-gare; ni comment les liens se sont faits entre la Terre et ces autres planètes. On ne sait pas non plus pourquoi, qui, quand.
L'altérité, on la côtoie au moment où des extraterrestres font escale chez Enoch. Ce sont des scènes de vie : un thé, une discussion, une soirée bavarde. Quelques descriptions, quelques impressions personnelles et intuitions d'Enoch permettent d'en apprendre un peu plus sur toutes ces créatures. Mais on n'en sait pas vraiment plus. Mais finalement, on n'en a pas besoin non plus. L'auteur parvient à nous donner juste ce qu'il faut pour attiser notre curiosité, et notre imagination fait le reste toute seule.
Certaines scènes sont très touchantes, porteuses de beaucoup d'émotion très pure et très simple. Je ne m'y attendais pas du tout. En fait, je ne m'attendais pas à un texte empli d'une si grande humanité. Nulle technicité compliquée dans ce roman; pas de jargon, pas de concept tiré par les cheveux ou nécessitant un bac +1000 pour comprendre ce dont il est question. Non, Au carrefour des étoiles est un roman très abordable et qui donne des étoiles plein les yeux.

Voici donc un texte de SF profondément humain. Car l'enjeu est résolument humain. Enoch doit faire des choix, et il se trouve à un carrefour présentant plusieurs solutions. Laquelle choisir ? Quelles conséquences aura tel choix, pour lui et sa planète ? C'est très intéressant d'avancer dans ses réflexions, parce que l'échelle change; ce n'est plus seulement lui qui compte, mais la Terre entière. Sa place dans la galaxie. Tout devient très relatif : le temps, l'individu, la vie et la mort. D'ailleurs, la différence d'échelle se mesure à chaque instant. L'infiniment grand côtoie directement l'infiniment petit, avec des querelles de voisinage et des histoires du quotidien.

J'ai bien aimé, à ce titre, la place de cette maison. Je n'y avais pas pensé de prime abord, mais ce bouquin rejoint parfaitement mon petit challenge littéraire autour de « la maison en SFFF » (dont j'ai fait une liste ici, d'ailleurs). En effet, elle est au centre du roman, du réseau intergalactique qui se construit; en cela, elle est un lieu de passage, mais aussi de protection contre l'extérieur. Tout se concentre, dans cette maison : les enjeux galactiques, planétaires, et ceux du voisinage. Et évidemment, tout est interconnecté, et la maison joue un rôle prépondérant ici. Je trouve qu'elle symbolise parfaitement ce qui se joue dans ce roman : elle offre des portes aux personnages, vers des chemins différents, jamais empruntés.

Voilà donc un roman dont je redoutais un peu la lecture. Je ne sais pas pourquoi, vraiment. de la SF américaine des années 60, un prix Hugo… J'avais tendance à penser que le texte serait poussiéreux, vieillot, et un peu ardu. Et puis bon, les prix et moi… Et en fait, rien de tout ça. Quels a priori à la con quand même on peut avoir. Bref. La traduction révisée de Pierre-Paul Durastanti n'est pas non plus pour rien dans le plaisir que j'ai eu à découvrir et lire ce texte. Ca change quand même beaucoup de choses, une traduction dépoussiérée. Je me souviens en avoir fait l'expérience avec Neuromancien... !
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/c..
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Dans un coin perdu du Wisconsin, au milieu années 1960, il y a une ferme où vit, seul, un certain Enoch Wallace. Pas très causant, il fréquente peu ses rares voisins, mais discute volontiers avec le facteur qui semble son seul lien avec le monde extérieur.
Mais Enoch est bien occupé, car la ferme est en réalité un relais spatial : elle sert d'étape à des extra-terrestres de toutes sortes qui voyagent d'un bout à l'autre de la galaxie. Ils se déplacent par une sorte d'intrication quantique instantanée, s'incarnent dans un corps temporaire fabriqué à l'aide d'un « matérialiseur » relié à une cuve adaptée, et quand ils repartent pour une nouvelle étape de leur voyage, leur corps provisoire est détruit dans une installation spéciale.
En plus de son rôle d'hôte d'accueil, Enoch est une sorte de correspondant de la Terre auprès des galactiques. Il leur transmet un grand nombre d'observations sur l'avancée des sciences et des techniques sur notre planète, sur l'évolution de nos sociétés. L'enjeu, très important, est l'entrée éventuelle de la Terre dans la puissante Fédération Galactique !
Mais quelques grains de sable viennent perturber le fonctionnement de cette organisation. Un agent des services secrets, genre Mulder des X-Files, découvre qu'Enoch, qui paraît âgé d'une trentaine d'années, a combattu pendant la Guerre de Sécession et serait âgé de plus de cent vingt ans… Et quelque part dans la Galaxie, le Talisman, qui permet aux membres de la Fédération Galactique d'être reliés à une puissante force spirituelle, a été volé !
Je laisse le lecteur découvrir le dénouement de cette intrigue, qui, au-delà du récit imaginaire, est sous-tendu par une réflexion sur la violence humaine et la guerre.
Le livre a été écrit en 1963, et a reçu le prix Hugo 1964. Nous sommes alors en pleine guerre froide, la crise des missiles de Cuba vient d'avoir lieu. L'atmosphère est lourde dans le monde, ainsi que peuvent l'évoquer des chansons comme « Il y avait une ville » de Claude Nougaro (1958) ou « A Hard Rain's a-Gonna Fall » de Bob Dylan (1962). Je me souviens personnellement de cette époque et de son ambiance oppressante.
Dans sa retraite solitaire, Enoch, marqué par ses combats de la Guerre de Sécession, se livre à une analyse de la violence qui lui semble inhérente à la nature humaine. Violence collective de la guerre, absurde, bien sûr, mais aussi la violence qui semble ancrée dans chaque individu, et qu'Enoch ressent quand il la libère dans le stand de tir ultra-réaliste que les extra-terrestres lui ont aménagé au sous-sol de la ferme. Comment une race aussi violente que l'humanité pourra-t-elle être admise dans la Confédération Galactique ? Il existerait bien une solution, suggérée par le mentor extra-terrestre d'Enoch mais elle supposerait une régression totale de l'humanité, et Enoch ne peut s'y résoudre.
La solution fait appel à une part de merveilleux, comme si la sagesse humaine était insuffisante pour résoudre le problème …
Ce roman n'est pas une épopée spatiale à grand spectacle, il n'y a pas de vaisseau futuriste, les extra-terrestres sont à peine décrits, car ce n'est pas leur apparence qui importe, mais leur message. Il n'y a pas d'aliens hostiles (sauf un…), ils sont plutôt amicaux et ne transitent jamais par la ferme d'Enoch sans lui apporter un cadeau (dont souvent il ne sait pas que faire !). Non, ce livre est plutôt une fable, un conte philosophique que l'auteur de « Micromégas » n'aurait peut-être pas renié.
Deux commentaires sur la forme pour terminer :
- Cette nouvelle édition du roman est issue d'une excellente traduction de Pierre-Paul Durastanti. Je me permets cependant une remarque : avoir appelé les voyageurs en provenance de Vega des « végans » est certes logique, mais un peu déstabilisant étant donné que ce mot a été récemment créé dans une tout autre signification…
- J'ai bien aimé l'illustration de couverture, avec le symbole « Google maps » planté sur la ferme d'Enoch, avec cependant un style de dessin très « Amazing Stories » qui rappelle les années 50 -60.
Merci à Babelio et aux éditions « J'ai Lu » pour cette lecture originale qui incite à réfléchir, dans le cadre d'une « Masse Critique ».
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Conquis, voilà le mot que je dirais après avoir tourné la dernière page de ce roman pioché au hasard sur l'un des rayonnage de mon libraire.
A travers l'histoire d'un homme qui se retrouve à la croisée entre la connaissance d'innombrables mondes extraterrestres qui viennent lui rendre visite tels des rêves qu'on ne peut partager, et une terre qui continue de changer à son rythme tandis que lui a arrêté de vieillir, une foule de réflexions pertinentes sur nos rêves et leur place dans nos vies surgit.
C'est à la fois léger et divertissant. le meilleur de ce que propose la SF, en bref. Ancien mais toujours autant d'actualité, la simple confrontation d'un homme de la guerre de sécession avec l'Amérique des années 60 suffit à rendre ce texte moderne, et sans compter son discours sur l'acceptation de l'autre dont on peut dire qu'il est un thème toujours aussi présent.
Bref conquis. Ajoutez à cela le plaisir de lire entre les lignes ce qui a inspiré le film Men in Black qui m'a biberonné, et vous aurez le panorama.
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Je me suis senti attiré par ce livre, le pitch était alléchant, et la couverture mystérieuse laissait présager plein de choses. Sans parler de l'auteur qui m'avait déjà ébloui de son excellent Demain les chiens que je considère comme un excellent livre de science-fiction. Celui-ci me semblait moins connu, mais presque plus intéressant. Alors je me suis laissé avoir. Et j'avais raison : il est même meilleur que son confrère plus connu !

Ce livre bénéficie d'une excellente écriture, marque de l'auteur, qui nous scotche littéralement dès les premières pages pour ne plus nous décoller jusqu'au bout. C'est bien simple, j'ai dû me forcer à le poser pour dormir, sinon j'y serais resté toute la nuit. Une preuve de sa force. Et je en parle pas de la tournure, à la fois mélancolique et résolument optimiste qui traverse le récit. Mais ça, c'est le style de l'auteur, qui me semble décidément être un excellent écrivain. Enfin, il l'avait déjà prouvé, mais là ça se confirme. Vraiment, le style est superbe.

Mais ce n'est rien à côté de l'histoire, dans laquelle l'auteur s'est investi corps et âme. Et ça se ressent, car le livre est diablement beau ! On y trouve une profondeur extraordinaire et une large variété de thèmes, avec leurs lots de questionnements philosophiques qui n'est pas pour me déplaire.
Le personnage principal, torturé intérieurement par sa position, exprime énormément d'idée, autour du concept même de l'être humain, de l'amitié et de l'amour, de l'empathie et du sentiment d'appartenance à une race, de la place de l'homme dans l'univers et sur la Terre. Et je ne vous parle là que de quelques thèmes abordés ! Des chapitres entiers sont consacrés juste aux questionnements intérieurs du héros. Sans parler de ce qui se passe autour. D'autres thématiques, comme la guerre et la religion (j'adore le point de vue que développe dessus l'auteur. C'est un concept clair et simple de spiritualité plutôt que de religion, et ça me plaît), mais surtout la communication. Assez logiquement, c'est un thème qui revient souvent dans la science-fiction – je pense à L'étoile et le fouet de Frank Herbert-, car le contact avec d'autres races impliquerait immédiatement les limites de notre expression. C'est assez bien mis en scène dans cette histoire, pas aussi poussé que dans le Frank Herbert, mais bien mis en scène.

En fait, ce que je trouve assez génial et qui me plait beaucoup, c'est que Clifford D. Simak explore énormément de thèmes sans se contenter de les effleurer, tout en maintenant une histoire cohérente, quoique simple, et qu'il arrive par-dessus tout à nous entraîner dans un style presque poétique parfois, dans une science-fiction moins scientifique que fictionnelle. C'est un livre prenant, clairement, mais aussi très philosophique et qui incite à réfléchir. Si les échos de guerre mondiale imminente qui imprègnent le roman sont lointain pour nous, il y a tout le reste (et la guerre n'est jamais loin, rappelons-nous ...). Bref, un excellent livre de science-fiction que je ne peux que conseiller. Lisez-le !
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Un grand classique que j'avais lu il y a longtemps.

J'aime ce personnage de gardien de station, un peu désuet qui accomplit des taches dont on pourrait s'étonner qu'elles ne soient pas automatisées !!

Le thème a été repris de nombreuses fois, mais cela n'enlève rien au charme de l'oeuvre de Simak.
Le style est calme, tranquille. L'auteur fait souvent lire son journal au héros au détriment de vraies rencontres avec les extra-terrestres. Les relations restent assez superficielles.

Le Talisman sur la fin fait un peu deus-ex-machina.

Une grande poésie pour ce chef d'oeuvre classique.
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