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Léonard Planchon, un modeste artisan peintre en bâtiment, se rend au domicile de Maigret pour lui confier son dilemme : sa femme a installé son amant à demeure et il est tenté de la tuer, plus pour préserver leur fille que pour venger son honneur, bafouée, mais perdue depuis longtemps…

J'avoue avoir eu un peu de mal à m'intéresser à cette histoire de cocu velléitaire !

Heureusement, il y a le talent de romancier de Simenon, il n'avait décidemment pas son pareil pour rendre intéressant ce qui semble à première vue insignifiant.

Difficile, voire impossible d'être déçu par Simenon, quand on a pris pied dans l'étonnant monde de cet auteur, pourtant, ce client du samedi, ne restera pas dans ma mémoire comme l'une des réussites.
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Il fait froid, il bruine, c'est un samedi de janvier et Maigret rentre chez lui content de pouvoir profiter d'une soirée tranquille devant la télévision ! Une soirée comme il les aime mais c'est sans compter sur l'homme qu'il l'attend au salon!
C'est ce même individu qui est venu plusieurs fois Quai des Orfèvres et a demandé après Maigret, celui que Janvier a surnommé le client du samedi.-
"Mon intention est de tuer deux personnes : ma femme et son amant. J'ai tout préparé dans ce but, en pensant aux moindres détails pour ne pas me faire prendre."
lui annonce t'il. Maigret s'interroge et s'inquiète... l'avenir lui donnera raison. Mais peut on enquêter si il n'y a pas de meurtre, peut on anticiper les évènements, peut on les prévenir?
Georges Simenon à son habitude crée des personnages plus vrais que vrais, les posent dans un "décor" qu'il connait bien et laisse Maigret aux prises avec son intuition, sa connaissance de l'homme ..
Une lecture intéressante à défaut d'être palpitante.
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Une enquête très étrange de Maigret, qui commence un peu par la fin... Un homme a très peur de céder à la tentation de tuer sa femme et son amant, du coup Maigret s'inquiète, et à raison !
Bon épisode, original !
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Difficile de dire mieux que l'admirable critique rédigée ici en 2015 par notre amie Woland pour souligner combien ce "Maigret et le client du samedi" (écrit l'année 1962, en "pays de Vaud" - doux pays de notre Lausannois universel, C.F. Ramuz...) est un fin chef d'oeuvre de psychologie humaine...

L'homme au bec-de-lèvre qui vient pleurer dans le gilet de Jules Maigret, l'a suivi comme une sangsue jusque dans son salon du Boulevard Richard Lenoir. En fait ce pauvre entrepreneur en Peinture & ravalement de façades lui expose une situation conjugale surréaliste : lui, Leonard Planchon, doit désormais dormir sur un lit de camp chez lui car l'amant de sa femme (un de ses employés) a pris sa place dans son propre lit... Un drame, d'autant qu'il n'arrive pas à passer au seul acte raisonnable et digne : c'est-à-dire tuer sa femme (qu'il aime toujours) et le dénommé Roger Etienne Ferdinand Prou (le bellâtre qui l'humilie...). Mais il y a aussi - sur la scène de ce méchant théâtre de boulevard (huis-clos sartrien insoupçonnable et abominable) - sa propre petite fille de 7 ans, Isabelle, dont il ne veut pas être séparé... Bref, un véritable dilemme cornélien cornélien...

Simenon est l'inventeur d'un monde (comme l'ont été Stanislas-André Steeman et le duo Pierre-Louis Boileau & Thomas Narcejac) : un monde tout empli d'odeurs familières, de sensations fugaces, de couleurs de pluie, d'humidité et de rayons de soleil. Simenon est un poète qui écrit "vrai" et sobre. Un dieu vivant de l'écriture, inventant et maîtrisant sa phrase [**] et sa bulle d'espace-temps au même moment : et jamais deux pareilles...

Mais je ne vous en dirai pas plus : foncez !!!

[*] Argh... et petit bémol.... car il nous faut vite dépasser la vision pénible et réductrice des "nouvelles couvertures" moches de cette édition du Livre de Poche... 100 % branchouilles, couleurs jurant bien ensemble, imageries surlignées de sur-signifiant (Bref, perso je ne dis pas "bravo" au Studio LGF, ni à Didier Gaillard / Plainpicture !). Tout ceci nous rappelle la laideur - "mais c'était pour faire populo" - des anciennes couvertures orange fluo des "Presses de la Cité" (années 50-70) : il est vrai que celles des précédentes édition en sépia étaient sans doute trop discrètes, belles et "classiques". le brave petit père Simenon mérite mille fois mieux que ce type d'outrage esthétique parisiens "censé mieux attirer son Gros Blaireau" ! Ces gros ploucs de Parigots nous prennent vraiment pour des méga-niais...

[**] Tiens, un exemple négatif en contrepoint "parfait" : suis accablé en lisant ces temps-ci la traduction française particulièrement feignasse du beau roman "L'invention d'Hugo Cabret" de Brian Selznick, déclinant des trouvailles comme "les yeux noyés de larme"... Grrr, pas possible de plomber les bouquins d'Autrui avec de tels lieux communs !!! Donnez-vous un peu de mal, m... !
Lien : http://www.latribudhotel.can..
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Paris. Montmartre. Au début des années 60's (la TV est entrée chez les Maigret).
L'hiver, la pluie, le froid (refrain classique) …

« Maigret et le client du samedi » ou le meurtre d'un homme seul et triste … celui qui, il y a peu, attendit Maigret, chez lui, un samedi soir, pour lui parler ; quelqu'un dont le commissaire ne savait rien sinon le nom, Planchon ; depuis quelques semaines, l'inconnu avait demandé, mais en vain, d'être reçu à la PJ par Maigret qui n'a jamais donné suite … désormais Maigret, au pied du mur, ne peut qu'écouter.

Planchon lui avait confié son désir de meurtre, celui de sa femme volage.

Il fut embarrassé par cette situation de confessionnal, moins par un secret de circonstance auquel il ne se sent pas tenu que par la confiance que lui accorda Planchon. Et puis l'homme avait l'air si sincère et déterminé ... mais que faire quand on ne peut pas arrêter en préventif, sinon attendre et espérer ?

Le classique trio infernal est au menu de ce court roman : le mari (Léonard Planchon, peintre en bâtiment à son compte), l'épouse (Renée), l'amant (Roger Prou) … si ce n'est que la clandestinité adultérine n'est désormais plus de mise : le cocu fait chambre à part, les deux autres lit commun. le voisinage, les employés de l'entreprise, la jeune enfant du couple n'ignorent rien d'une situation qui a tout du viager (çà fait deux ans, une éternité pour un enfer à domicile) : Léonard se résigne au ménage à trois (est-ce bien à lui de partir, d'abandonner sa môme ?), refuse le divorce et le partage des biens, les deux autres lui mènent la vie impossible, l'obligent aux tête-à-tête solitaires avec l'alcool, une bonne partie de ses nuits, aux comptoirs de tous les bars de Montmartre.

Roman policier de procédure, logique et implacable, appliqué à une situation de départ que Maigret, incrédule, juge quelque peu irrationnelle et incertaine. Situation sans cadavre, sans preuve, si ce n'est qu'à la disparition de Planchon, une intuition traîne : il est arrivé quelque chose de fâcheux et il lui faut en référer à sa hiérarchie.

… la suite appartient au récit.

« Maigret et le client du samedi » renvoie une histoire, somme toute, toute simple, celle d'un « homme nu » aux prises avec ses indécisions, disséqué au plus près de son mal-être. Est-ce un roman de genre, policier procédural type, ou de littérature blanche tout court au regard d'une enquête qui coule de source et n'apporte guère de surprises ? Ce serait presque un de ces « romans durs » chers à Simenon si Maigret n'y était pas, somme toute, indispensable, ainsi que ses pipes et pantoufles, sa femme aux petits oignons, ses adjoints aux ordres du 36 Quai des Orfèvres, cette grippe qui couve en plein hiver et morve le nez, les grogs aux comptoirs. Maigret ne passe donc pas en arrière-plan pour autant, le thème imposait sa présence, celle d'un enquêteur dont les doutes, les intuitions et les raisonnements poussent peu à peu vers l'épilogue, font partie intégrante de l'intrigue. N'empêche, Planchon est un cas, digne d'un "roman dur".

Une histoire simple, donc. Classique, presque vaudevillesque si Simenon n'y avait pas appliqué son art consommé du drame qui couve et fait mouche. S'y ajoute l'astuce géniale du secret de la confession appliqué à un commissaire de police. L'auteur sait insérer les mots qu'il convient pour enrichir un destin cousu d'avance, le rendre passionnant et d'apparence unique, attachant et vrai ; donner à la situation un poids certain, une forte crédibilité loin des pirouettes alambiquées d'un scénario inutilement complexe. On devine tout ou presque dès le postulat de départ posé ; une alternative persiste néanmoins, celle du suicide, Simenon la gardera malgré tout sous la main en trompe-l'oeil jusqu'au dénouement.

« Maigret et le client du samedi » est un roman humain avant tout ; Simenon va chercher les failles d'un homme ; le gouffre dans lequel peu à peu, faute de ressort, il s'enfonce ; la vase d'où il lui suffirait d'un rien pour s'arracher ; ses béances face aux pressions insoutenables qui l'entourent. Planchon se retrouve happé par un piège dont, à temps, il aurait pu s'extraire au prix d'un peu de courage et de fatalisme conjugal. Comme à l'habitude, les personnages secondaires (et satellitaires au prix de courtes phrases synthétiques), ne sonnent pas le creux mais rendent un son plein ; ils nous renvoient, en échos à leurs actes, à une humanité bien trop enclin à toutes les bassesses possibles. Simenon est sans pitié pour le genre, peut-être moins ce coup-ci pour Planchon à qui il donne le bénéfice du doute (même si au final Maigret trompera sa confiance aux assises).

« le client du samedi » est la description de la lente descente aux enfers d'un homme médiocre et faible, vidé de tout rebond salvateur face à un problème conjugal qui le dépasse. Ses réactions sont, quelque part, affligeantes ; on a envie de secouer cette chiffe molle qu'il s'obstine à être en acceptant les coups sans les rendre; le lecteur s'irrite, non sans raisons légitimes, de tant de laxisme incompréhensible accordé à deux belles ordures ; l'empathie à son encontre proémine parfois, on souhaiterait l'extraire de son enfer personnel. le roman est le portrait patient et précis, tout en nuances de gris foncés, d'un être malheureux, en bout de tout espoir, en bordure de précipice, égaré dans le brouillard terne d'une vie désormais sans rime ni raison, d'un être inconsistant, transparent, couleurs muraille, indécis, mou. Il était bon père (que va devenir la petite ?) et bon mari, honnête et travailleur ; mais bien trop triste, bien trop casanier, il a eu le grand tort de confier sa laideur physique (un bec de lièvre le défigure) à une femme vénale, bien trop jeune et bien trop belle. La situation psychologiquement labyrinthique dont laquelle il est pris, qu'il ne contrôle plus, est désormais en d'autres mains que les siennes ; le fil d'Ariane d'un bonheur simple s'est rompu, ne lui restent plus que la corde ou le meurtre. Quelle voie choisir si ce n'est celle, peut-être de s'en remettre à Maigret le samedi dans la salle d'attente de la PJ quand il ne travaille pas.

Lien : https://laconvergenceparalle..
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pas un des meilleur maigret

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Ecrit en 1962

Léonard Planchon est un homme modeste Patron d'un d' un petit commerce de peinture assez florissant . Plusieurs samedis consécutifs, on l'a vu à la P.J. faisant attente pour parler au commissaire Maigret, mais repartant toujours avant d'être reçu. Ce « client du samedi », comme on l'appelle au quai des Orfèvres, se présente – un samedi également – à l'appartement du commissaire ; il veut lui confesser une pensée qui le turlupine : tuer sa femme et son amant, Roger Prou, , qui travaille chez Planchon où, peu à peu, il a pris la place du patron.
On découvre la commisération du commissaire Maigret qui sert de distinctif au cas d'un être coincé dans un choix qu'il ne peut dénouer .Insinuation a' l'indisposition qui s'élargit entre le parquet et la PJ suite a' l'évolution des procédures
Un très bon roman de littérature classique policière se dévore goulument arcanes et suspens présents j'jusqu'à la dernière page
Fidel a' la notoriété de George Simenon
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Un homme – un faiblard que Maigret aimerait bien secouer – vient lui annoncer après pas mal d'hésitations qu'il va bien finir par tuer sa femme et son amant qui couchent dans son lit alors que lui est relégué au salon sur un lit pliable.

Mais voilà que trois jours après, il disparaît.

Une enquête pas vraiment intéressante et qui tient avec des bouts de ficelles mais raconte une bien navrante histoire. Et si Maigret n'a pas beaucoup d'empathie pour les soumis, il semble franchement détester les forts-à-bras
Lien : https://www.noid.ch/maigret-..
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Tous les samedi, un homme se présente pour voir Maigret en personne, mais il ne reste pas. Jusqu'au jour où il va l'attendre chez lui. Là, il raconte. Sa vie minable. Ses envies de tuer sa femme et l'amant de celle-ci qui vit avec eux. Un trio. Il a peur de ne pas être cru, ou de passer pour un fou. Et il espère exorciser ses démons en parlant.

Mais Maigret aime les ambiances, les histoires, les hommes. Son instinct ne le trompe pas. Il y a quelque chose dans cette histoire.
Quelques jours plus tard, n'ayant plus de nouvelles, Maigret met tout en branle pour retrouver cet homme. Ceux qu'il voulait tuer sont toujours là, et lui serve leur version de l'histoire.

Comme d'habitude, le commissaire tourne en rond, s'incruste, renifle l'atmosphère et la psychologie, et son flair ne le trompe pas. Bref, un Maigret classique.
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Maigret et le client du samedi est une tragédie ironique que l'on peut apparenter au réalisme social du « Kitchen sink realism » des auteurs dramatiques anglais de la fin des années 50 et du début des années 60 (le roman est de 1962) qui décrivait la vie ordinaire de la classe ouvrière, pas très riche et pas très bien logée. Un genre dur, hyperréaliste, qui contrastait avec les pièces à la mode précédemment qui évitaient tout sujet dérangeant ou toute référence à la réalité crue.

Telle est l'histoire de Léonard Planchon, un artisan peintre honnête et travailleur, mais finalement faible et médiocre, qui ne voit pas poindre le drame quant un de ses employés déploie son emprise sur son activité professionnelle et s'immisce dans sa vie privée. Chassé de chez lui, dépossédé de son honneur et de sa dignité, séparé de sa petite fille qu'il adore, plongeant dans l'ivrognerie, Planchon confiera à Maigret – qu'il suivra jusque chez lui, boulevard Richard Lenoir – qu'il ne pense qu'à tuer sa femme et l'amant de celle-ci.

Personnage à la fois noble et pitoyable, enfermé dans un dilemme sans échappatoire, il intrigue Maigret et attire même sa sympathie, bien que celui-ci soit bien en peine de mener une enquête sur un crime qui n'a pas été commis.

Dans ce roman au fil psychologique, Maigret ne peut se fonder que sur son instinct : pas d'indice, pas vraiment de mystère, juste un cheminement inévitable vers la conclusion et la révélation d'une machination meurtrière. Y-a-t-il vraiment une enquête dans Maigret et le client du samedi soir ? Et, si oui, son élucidation est-elle un succès ? L'homme qui voulait venger son honneur bafoué deviendra victime et Maigret ne pourra rien faire pour arrêter le cours des événements. C'est même sa déposition aux assises qui permettra aux coupables de bénéficier des circonstances atténuantes ! Alors que le contraste entre un Planchon qui voit sa vie familiale se décomposer et un Maigret que l'on a rarement vu passer autant de temps chez lui – à dîner avec sa femme et à regarder le soir la télévision – est saisissant, la lecture de ce bref roman laisse un goût amer, celui de l'inachevé et de la culpabilité pour un Maigret qui aura finalement « l'impression d'avoir trahi l'homme au bec de lièvre » qui lui avait accordé sa confiance.

Lien : http://maigret-paris.fr/2020..
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