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EAN : 9782253167105
192 pages
Le Livre de Poche (04/07/2012)
3.92/5   26 notes
Résumé :
"J'étais assis sur le banc, dans la grange. Non seulement j'avais conscience d'être là, devant la porte déglinguée qui, à chaque battement, laissait s'engouffrer une rafale de vent et de neige, mais je me voyais aussi nettement que dans un miroir, me rendant compte de l'incongruité de ma position.
Le banc était un banc de jardin peint en rouge. Nous en avions trois, que nous rentrions pour l'hiver, avec la tondeuse à gazon, les instruments de jardinage et l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai beaucoup aimé ce roman de Simenon.

Comme souvent quand ce n'est pas un Maigret, l'analyse psychologique est encore plus pointue. Ici, l'histoire prend place aux Etats-Unis, où a résidé l'auteur à un moment de sa vie, en pleine tempête de neige. Les arrières-fonds de la bourgeoisie de province.

Un délice, si l'on peut utiliser ce terme, qui se croque rapidement.

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Monde de Simenon Simenon a vécu un moment aux Etats-Unis et y a placé quelques unes de ses histoires. Certaines sont très typiques mais la plupart restent assez universelles et pourraient se dérouler ailleurs, comme celui-ci.

Donald Dodd est marié à Isabel depuis 17 ans, ils vivent dans le Connecticut et reçoivent leurs amis Ray Sanders et Mona. Ray et Donald on fait leur études ensemble, Donald s'est installé comme avocat et notaire à Brentwood alors que Ray est associé d'une grosse maison de publicité.

Les deux couples on été invités à une soirée qui a été très arrosée et sont bloqués par le blizzard sur le chemin du retour, à proximité de la maison qu'ils rejoignent à pied. En arrivant, on s'aperçoit que Ray est resté en route et Donald repart le chercher. Au cours de la soirée, il a découvert Ray en train de faire l'amour avec la maîtresse de maison et, l'alcool aidant, il réalise qu'il le jalouse et le hait ; il s'abrite dans une grange et attend.

Ray ne revient pas, il sera découvert mort après la tempête mais un déclic s'est fait chez Donald qui regarde son monde différemment. Il commence à détester Isabel, sa sollicitude, son air calme qui lui fait croire qu'elle le juge en permanence.

Il s'enflamme pour Mona et commence une liaison avec elle alors qu'il règle la succession. La rupture va précipiter son mal-être et il sombre petit à petit. Ses amis s'inquiètent, sa femme tente de le comprendre et de le soutenir mais il va de plus en plus mal. Au moment de se suicider, c'est sur Isabel qu'il tire.

La 4e de couverture parle de l'histoire d'un pychopathe, le terme est sans doute exagéré mais c'est un beau cas psychiatrique qui nous est décrit. Un homme qui découvre tout d'un coup que son univers bascule, devient jaloux et envieux des autres et ne se rend pas compte que son entourage l'admire ; le tout agrémenté d'une crise de milieu de la vie et d'une envie de liberté.
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Un autre roman de George Simenon, cette fois sans le commissaire Maigret, mais, en revanche, avec plus de émotions, plus de psychologie et, bien sûr, avec le décès inévitable...

Le protagoniste Donald, un avocat, est un homme troublé. Il manque de confiance et il se sent totalement frustré. Ses frustrations sont les résultats d'un sentiment d'infériorité profond par rapport à sa femme. Quand il la regarde, il voit seulement du mépris silencieux d'elle, imaginé ou vrai. Là-dessus, il se compare avec un sentiment d'envie par rapport à un vieil ami, un homme si réussi financièrement et épousé avec une femme très attrayante. Les affaires s'aggravent pour Donald quand il se comporte lâchement pendant une crise par rapport à à son ami. Donald se met à le détester.

C'est lors de cette crise que Donald s'aperçoit de la main cité dans le titre. Elle appartient à une femme ; à l'épouse de son ami. ( « Évidemment», je voulais dire. Puisque c'est un livre de Simenon, donc on doit se préparer à tout ; d'aventures, d'affaires, des liaisons, … ) Cependant, à cause des circonstances, cette main représente non seulement pas une femme séduisante à Donald, mais elle représente aussi un symbole de sa libération personnelle. Il veut prendre la main tellement, mais finalement, il ne l'ose pas. C'est un moment symbolique, quoique, plus tard dans l'histoire, il aura le courage d'aller plus loin.

Oui, les circonstances changent pour Donald après qu'il s'est révélé une réalité inattendue. Ça l'aide à vaincre ses frustrations. Il croit qu'il est devenu un autre homme, bien que ses sentiments d'infériorité par rapport à sa femme restent. Malheureusement, les circonstances changent de nouveau et son état mental se dégrade jusqu'à, finalement, ses sentiments noirs deviennent insoutenables pour lui.

Comme tous les livres de Simenon, le texte du livre « La main » est très accessible. C'est une histoire prenante. Les émotions et les sentiments de Donald sont tout à fait vraisemblables. Ce qui me plaît, c'est la description du changement de sa perception de la réalité et la façon dont il projette ses sentiments sur sa propre épouse.

L'histoire a une ressemblance avec un autre livre de Simenon, « La Prison ». Dans ce livre, il y a aussi un homme qui, troublé par sa son relation avec son épouse, ne réussit pas à surmonter ses problèmes mentales. Il y a un développement psychologique similaire, bien que la fin diffère un peu. Ces romans prenants et captivants de Simenon, je les trouve aussi un peu déprimants. Les états mentaux des personnages principaux sont souvent tellement inquiétants, que on doit se préparer toujours au pire. Je crois aussi que les hommes et les femmes mariés dans le monde de Simenon commencent leurs liaisons avec un peu trop d'aisance… Enfin, peut-être un sujet de conversation pour une autre jour. 

Néanmoins, le livre suivant de Simenon m'attend déjà …

Lien : http://martinbijlsma.blogspo..
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Voilà un Simenon particulier: premièrement il se déroule aux États-Unis, deuxièmement Maigret m'y paraît pas et troisièmement il n'y a pas d'enquête sur un meurtre.

L'intrigue se passe à Brentwood, Connecticut en plein blizard hivernal, deux couples bloqués par une tempête de neige continuent leur route à pied, rendus à la maison il manque un des deux hommes perdu dans le blizard. Donald, le mari survivant, découvre que la disparition de son ami ne le peine pas lus que ça, bien au contraire. S'ensuit pour Donald toute une réflexion sur ses relations aussi bien sa relation avec sa femme que celle avec ses amis, son associé, la veuve de son ami et finalement avec tout le monde incluant son père vieillissant. Sa relation avec sa femme est le coeur du sujet, on voit tout le ravage que peut faire le non-dit, il se met à interpréter les silences de sa femme, ses paroles, ses sourires, son dévouement, etc...

C'est un excellent thriller psychologique qui met de l'avant l'usure du temps dans le mariage et ses effets, le questionnement d'un homme sur son identité profonde, la decpiverte de ses réels sentiments vis à vis sa femme et la société, le désir d'affranchissement de spn propre personnage. Georges Simenon autait fait un excellent psychologue.
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Un homme se regarde vivre. Dédoublé. Il se sent minable. Coupable.
Son meilleur ami ? Il a laissé mourir. Découvrant, surpris, qu'il le haïssait, qu'il a envié sa vie, sa réussite, sa femme.
Or la veuve lui apprend que c'était miroir, que l'ami l'enviait. Il va coucher avec elle, sans amour. Une liaison qu'il ne cherche pas à cacher.
Légèrement, une schizophrénie latente émerge. Il se sent regardé de tous.

Tout cela sous l'oeil de sa femme qui, telle une entomologiste, l'observe, avec recul, presqu'indifférence.
Sa femme ? Parfaite. Mais ses yeux !
Elle le couve, le couvre. Il sent qu'elle sait. Il sait qu'elle sait.

C'est le lieu du non-dit. D'un couple. de ce qu'il en reste après dix-sept ans d'une paisible vie commune.
Sous la coupe bienveillante et glaciale de l'épouse.
Le poids de son regard.

En deux cent pages, implacable, Simenon dissèque les âmes. Avec détachement.
À l'égal d'un Dostoïevski.
Monumental.
À reprendre confiance dans la littérature quand élevée à tel niveau.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Elle regardait le canon court, puis mon visage. Ce dont je suis sûr, c'est qu'un sourire a passé sur son visage, qu'il y a eu, dans ses yeux bleus, une lueur de triomphe.
J'ai tiré en visant la poitrine et je n'ai ressenti aucune émotion. Les yeux me fixaient toujours, immobiles et alors j'ai tiré deux autres coups.
Dans ces yeux-là.
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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