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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La police doit elle maintenir l'ordre ou aider la justice ?

Eternelle question, posée par « un crime en Hollande », et que Simenon tranche dans un port de notables confinés en dévotions, bonnes oeuvres et respectabilité bourgeoise, au début des années 30.

Un roman d'une grande finesse psychologique, d'une rare cruauté sociale, qui se conclut en déroute policière hollandaise.

D'une poignante actualité dans notre époque qui fustige les harcèlements avec le mouvement MeToo, ces pages rappellent aussi que les séductrices en sont parfois la cause et les séducteurs les dépouilles sanglantes.
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Ce n'est pas la première fois que je m'attaque à cette enquête qui expédie Maigret en Hollande parce qu'un ressortissant français est mêlé à l'affaire. Et, tout comme lors de ma première lecture - pourtant bien éloignée dans le temps - je n'ai pas réussi à adhérer comme je l'ai fait, entre autres, au "Chien Jaune" ou à "Monsieur Gallet, Décédé." Pourquoi ? Toujours aussi difficile d'en analyser les raisons. le dépaysement ? Non ... Ou plutôt si. Parce que, justement, il n'y a pas dépaysement et je ne suis pas parvenue à "voir" la Hollande décrite par Simenon. Pour une fois, le décor m'a manqué. Il faut cependant préciser que Simenon met très tôt son lecteur en garde en lui précisant que Maigret est dans le même cas, lui qui a bien du mal à reconnaître, en cette ville du nord du pays, la Hollande propre aux cartes postales.

On devine aussi un peu vite l'identité du coupable mais cela n'est pas très grave : tous les lecteurs de l'écrivain belge vous diront que ce n'est pas forcément le nom de l'assassin qu'ils cherchent à connaître dans les aventures du commissaire Maigret. Non, l'important, ce que l'on veut avant tout, c'est une explication qui tienne la route, avec ces annotations psychologiques délicates, uniques, parfois incongrues, parfois triviales, parfois poétiques et qui font, précisément, qu'on se sent bien à sa place, solidement ancré dans un roman de Simenon.

Dans "Un Crime en Hollande", côté personnages, vient d'abord l'assassiné, Conrad Popinga. Ancien officier de la marine marchande, jouisseur et joyeux drille, coureur fini à qui sa femme pardonnait tout et, de l'avis de tous, un brave homme. Sa femme, Liesbeth, née van Elst, l'une des créations féminines les plus dignes et les plus touchantes de Simenon. La soeur de Liesbeth, Any, laide, tout le monde le dit, tout le monde le clame, mais femme tout de même, détail à ne pas oublier - il a son importance. Beetje Liewens, dernière maîtresse en date du défunt, une jeunesse de dix-huit printemps, dans les starting-blocks depuis un certain temps déjà pour s'élancer et abandonner, loin, bien loin derrière elle la Hollande et la vie de fermière qui lui est promise. Son père, M. Liewens, qui ne parle absolument pas français, un homme rude, "à l'ancienne", dur certes mais qui aime suffisamment sa fille pour se ronger à l'idée qu'elle puisse être la coupable. Cornelius Barens, un tout jeune aspirant, lui aussi amoureux de Beetje mais dont l'amour très sage n'intéresse guère cette dernière. Oostings, dit "Le Baes", mi-éleveur, mi-marin, qui va, rôde et connaît Delfzijl, la ville où se déroule l'action, comme sa poche - une pointure respectée du pays. Sans oublier l'homme qui a exigé du Consulat de France l'entrée en scène d'un policier du Quai des Orfèvres, Jean Duclos, universitaire et conférencier spécialisé dans la ... criminologie.

Côté intrigue : la mort d'un homme qui, de l'avis général et malgré ses défauts, n'avait pas d'ennemis. Banal, me direz-vous : on dit toujours ça des morts. Non, pas toujours. Mais au sujet de Conrad Popinga, c'est peut-être vrai, qui sait ? ... Avec ça, la casquette du Baes retrouvée dans la baignoire, la nuit du crime, chez les Popinga, et un curieux et puant mégot de cigare dont l'inspecteur hollandais en charge de l'enquête, Pijpekamp, ne sait trop que faire car, même si le Baes fume bien le cigare, il n'achète jamais cette marque-là ... Et puis toute une correspondance passionnée, découverte par le père Liewens, dans la chambre de sa fille, et où Popinga avait l'imprudence de lui promettre de s'enfuir avec elle. Et puis tous ces Bataves, aimables, hospitaliers et en même temps vaguement hostiles, dont certains comprennent le français mais ne le parlent pas sans oublier ceux qui le comprennent et le parlent mais n'entendent s'exprimer que dans leur langue maternelle.

Armé de sa pipe et de son chapeau melon, énorme et plus bougon que jamais, cogitant intensément tout en prenant un malin plaisir à se faire passer pour un imbécile aux yeux de ceux qui ne jugent que sur les apparences, Maigret va, vient, hume l'air des canaux, rêve aux tulipes de la Tradition, reconstitue le drame dans sa tête avant d'ordonner une reconstitution en bonne et due forme, permettant ainsi au lecteur d'éliminer un à un les suspects possibles. A la fin, triomphant presque et fortement embêté, il nous met devant le fait accompli : personne n'a eu le temps ni l'opportunité matérielle de tuer Conrad Popinga.

Et pourtant, Conrad est mort ... Et c'est bien l'idée de révéler l'identité du coupable qui embête tant Maigret. Parce qu'il y a un coupable. Evidemment. Un coupable qu'on aimerait bien ne pas accuser mais ... Maigret ne peut pas toujours agir comme dans "Le Pendu de Saint-Pholien."

En dépit des quelques réserves émises dans cette fiche, je relirai volontiers ce "Crime en Hollande" lorsque le temps en sera venu. On est "accro" à Simenon ou on ne l'est pas. Pas vrai ? ;o)
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Au début du roman, nous avons une liste des protagonistes; c'est pratique, surtout pour moi qui ai parfois tendance à m'emmêler les pinceaux, surtout avec des noms étrangers. Merci Simenon !
L'enquête se mène plan-plan, à la Maigret.
Ce qui me ravit particulièrement, c'est le style ; voilà un écrivain qui ne laisse pas rebuter par des imparfaits du subjonctif ! Et j'aime ça...
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Une belle analyse des Pays-Bas des années 50 par un Simenon délocalisant Maigret. Intrigues superbes et emmêlées avec une ambiance prenante.
Voilà un polar à lire avec un bon gin voire un genièvre local pour tourner les pages avec un bonheur réel plus proche des personnages.
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Mr Popinga, professeur dans le Nord de la Hollande est assassiné. Par qui? Dans quelles circonstances? C'est ce que l'inspecteur Maigret va tenter de découvrir.

J'ai vraiment aimer ce livre car outre l'intrigue, les descriptions de la Hollande, des habitudes hollandaises et du caractère des ses habitants du Nord sont on ne peut plus juste.
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Dès les premiers récits, Simenon se fait un plaisir d'envoyer Maigret sur des lieux qu'il connaît bien (Sancerre, Liège) ou affectionne (la Hollande). C'est donc dans la ville portuaire de Delfzijl que le commissaire enquête, dans le monde des mariniers et des enseignants de l'école navale suite à l'assassinat de Conrad Popinga, un officier de marine. Entre adultère, haine amoureuse et jalousies, les suspects ne manquent pas, de la jeune maîtresse à son père irascible, de l'épouse jalouse à une belle-soeur brillante mais sentimentalement frustrée. Maigret questionne, s'imprègne de l'atmosphère de la ville et de la demeure des Popinga… avant de livrer la clé de l'énigme grâce à une reconstitution minutieuse. Résolution aux conséquences tragiques, ce qui amènera le commissaire, pour une fois loin de son rôle de raccommodeur de destins, à se demander si toutes les vérités sont bonnes à dire.

Un crime en Hollande s'inscrit dans la tradition du roman d'énigme, complet avec enquête et élucidation finale et publique. Mais le roman vaut surtout par la description du port et des canaux du nord de l'Europe, que Simenon empruntait à bord de l'Ostrogoth, son bateau, lui aussi avec femme et maîtresse…
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Huis-clôs en Hollande.

Parce que l'intrigue se déroule dans une villa, au sein d'un milieu bourgeois. Mr Popinga a été tué.
Maigret se rend à Delfzijl afin d'épauler un français, Jean Duclos, professeur reconnu, invité par le défunt.
Il est prié de rester à disposition de la justice dans cette petite ville.

Le meurtre de Conrad Popinga est survenu chez lui, lors d'une soirée en l'honneur de notre Français, en tournée de conférences.
Étaient présents sa femme Liesbeth, Any van Elst, la soeur de Liesbeth, la famille Wienands voisine, Beetje Liewens et Cornélius Barens.
Seront aussi suspectés le père de Beetje, fermier, ou encore Oosting, marin dont la casquette est retrouvée sur les lieux.

Un paquet d'assassins potentiels, dans un pays dont le commissaire ne connaît pas la langue, alors qu'il n'est que toléré, sa présence étant officieuse...

On suit les événements avec peu d'enthousiasme, malgré la prose de Simenon, toujours aussi envoûtante.
Le ou les coupables sont dans la place, bien sûr, on se demande qui c'est.
Mais le type "roman à énigme avec indices" n'est pas son style de prédilection.
(plus d'avis sur PP)
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