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« Étendez-vous sur le sol, la nuit, loin des lumières. Fermez les yeux. Après quelques minutes, ouvrez-les sur la voûte étoilée...Vous aurez le vertige. Collé à la surface de votre vaisseau spatial, vous vous sentirez dans l'espace. Goûtez en longuement l'ivresse. » - Hubert Reeves

« Les personnes libres trouvent ce à quoi elles aspirent - c'est leur privilège. »

Ce premier roman vient de recevoir le Prix Choix Goncourt de l'Italie et ce sont les mots économes d'Erri de Luca, auteur italien que j'affectionne, qui peut-être en parlent le mieux :

« En tant que lecteur et résident d'îles, je retrouve dans les pages de ce roman l'intacte merveille des nuits d'été, les yeux grands ouverts sous la mystérieuse procession des étoiles. »

Avant même la lecture, l'écrin du 1er roman de Maud Simonnot, L'Enfant céleste, publié l'été dernier aux éditions de l'Observatoire, est une invitation à la rêverie. La texture de la photographie de Tristan Hollingsworth en couverture sied à merveille au monde secret que nous allons pénétrer. Ce roman est à lire toutes affaires cessantes quand l'envie de mettre la vie sur pause devient impérieuse. Autant vous dire que ces temps-ci...
Une pause. C'est ce que vont s'offrir Mary et Célian, son fils d'une dizaine d'années ; c'est ce que je me suis offert, pendant deux (trop) petites heures, lovée dans ce cocon littéraire, où rêve et poésie racontent combien les jours sont fragiles, combien la liberté est un privilège qui se gagne chèrement.

Mary et Célian. Deux êtres à tanguer dans la tourmente.
Pierre, écrivain, « se tenait au bord de l'amour ». Sans courage, il vient de quitter (congédier ?) Mary par un SMS foudroyant :

« "Je n'aurais pas voulu mettre de tristesse dans ta vie mais je voudrais qu'on arrête." Et cette phrase, qui me pulvérise : "Je ne peux pas faire l'amour sans amour." Il n'y aura jamais d'autre explication. »

Il faut dire que ces deux-là étaient bien mal assortis, comme chien et chat dit-on :

« Pierre avait ri : "Tu es comme les chiens, tu as besoin d'un environnement particulier pour être heureuse. Je serais plutôt un félin, les lieux me sont indifférents." »

Pour Célian aussi, la vie cahote. La maîtresse juge que cet enfant précoce, volontiers distrait lors de cours qui ne l'intéressent guère, est un « touriste paresseux ». Cynique, elle ne rechigne pas à l'humilier

« Puisque tu es si intelligent prouve-le. J'attends ta réponse, monsieur de génie. »

faisant de lui la risée des autres élèves quand les larmes jaillissent sous l'affront

« Oh, le pauvre bébé… »

Partir, comme une évidence. Ouvrir une parenthèse loin d'un monde peu amène, jonché d'« oiseaux crevés et [de] corps recroquevillés ».

Ce qui compte demande que l'on suspende le temps. Mary le sait.

« Je vais demander un congé, louer l'appartement, déscolariser Célian pour le temps qui reste avant les vacances d'été, et nous allons partir sous un ciel où nous respirerons mieux. Même si fuir ne résoudra ni les blessures de l'enfance ni celles de l'amour, tant pis, je ne peux pas continuer de me laisser aller ainsi à cette dévoration mélancolique. »

C'est un « je » à plusieurs voix qui raconte, Mary et Célian se partageant la parole pour dire, en trois parties et de très courts chapitres, la fragilité des jours chagrins, entre un amour défunt et une enfance malmenée parce que différente et incomprise :

« Dès sa naissance on le sait.
On se dit que cet enfant-là est différent. [...]
On le tient entre ses deux mains, ce nourrisson réfugié dans une noix, si petit, si doux. Les reflets d'or clair de ses cheveux. Et ce regard un peu voilé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui c'est ça, un enfant céleste. »

L'autrice fait se succéder avec bonheur l'écriture douce et délicate de Mary et celle, simple et pourtant érudite, de Célian, sans jamais renoncer au trait poétique. Voilà un futur collégien qui parle juste, avec des mots et des phrases d'encore enfant : on « écrabouille » la main, on ne masque pas ses fréquents « il y a » sous des tournures plus travaillées, on laisse sans coordination ses phrases courtes. Il est toujours périlleux, je pense, d'apprécier quelle parole donner à un enfant, de surcroît quand il est surdoué ; Maud Simonnot réussit parfaitement à trouver le phrasé authentique de cette période de la vie quand l'adolescent ne sait plus trop qui il est, surtout dans ce roman où il est pris entre enfance et précocité.

Après un séjour sur les lieux de l'enfance, chez Granny, dans le Morvan,

« En l'accompagnant dans ce jardin qu'elle crée par tous les temps, je songe que la vitalité organique des plantes doit être un remède à la mélancolie. Se fondre dans la simplicité d'un jardin, retrouver chaque jour cette nature généreuse, est peut-être une façon de consentir encore au monde. »

ces deux cabossés d'un quotidien « stagnant », passionnés d'astronomie depuis toujours, vont se laisser dériver jusqu'à l'île de Ven « à mi-chemin entre Copenhague et Elseneur dans le détroit de l'Øresund, perle aujourd'hui suédoise de la mer Baltique », sur laquelle Tycho Brahe, astrologue du XVIe siècle, a fait construire un observatoire pour redessiner la carte du Ciel. Sa vie, qui ne dépare pas les meilleures légendes, ne peut qu'être « une source de rêveries intarissables » pour Célian, comme elle l'a été pour Mary avant lui.

« Combien de fois dans une vie réalise-t-on vraiment ce dont on a envie ? »

Une île. Tout un symbole : microcosme isolé, terre d'oubli, une île où faire retraite pour être en paix avec les autres, avec soi-même, pour panser les blessures d'amour et celles d'enfance, au plus loin des obligations scolaires ou sociales, au plus près de la réconfortante grandeur de la nature et de la bienveillance des habitants, peu nombreux. L'accueillante Solveig, propriétaire de la pension où ils ont déposé leurs lests, l'« ours » Björn, cousin revenu restaurer la maison de famille dont il vient d'hériter, ainsi qu'un professeur de littérature anglaise à la retraite, « homme élégant, vêtu de blanc, très pâle » surnommé Des Esseintes d'après le dandy cynique et désabusé d'À rebours. Épris de Shakespeare, cet érudit tient que Hamlet retracerait la controverse opposant Tycho Brahe, l'homme « qui a su voir dans le Ciel ce que personne n'avait vu », à ses détracteurs. Sans oublier Loki, le briard de la pension qui ne quitte plus Célian. Autant de personnages que Maud Simonnot a pris soin de révéler dans leur complexité, évitant de rester à leur surface.

Le monde de Ven est petit, les ciels d'été, immenses et les étoiles, complices. À l'âge où tout se vit intensément, Célian « a enfin un espace à sa mesure » : il jouit d'une totale liberté pour « s'adonner complètement à l'univers secret de l'enfance » et à la photographie animalière, sa grande passion, et il partage la vie d'îliens qui se soucient comme d'une guigne de sa précocité. Mary trouve dans la peinture d'aquarelles le calme pour faire refluer « la souffrance [qui] s'est dissoute dans la pureté des paysages de Ven » et, dans les bras de Björn, l'abandon au désir, le battement de l'existence qui passe.

« La forêt bordant la pension est exactement celle où j'ai marché dans mes rêves cet hiver mais c'est, aussi, celle de mon enfance. C'est le même feuillage argenté des bouleaux contre le ciel pur, les mêmes petites stellaires à la blancheur éclatante parsemant les talus, les mêmes rayons du soleil sur la mousse. D'odeur en odeur ainsi se reforme ma mémoire de fille aux cheveux emmêlés et aux bras égratignés à force de grimper dans les arbres, de franchir les buissons de ronce en espérant disparaître avec les animaux sauvages, jusqu'à ce que les fins d'été viennent contraindre mes jeux et ma liberté. »

La nature, l'émerveillement, la compagnie conviviale des îliens,

« Je me demande quels souvenirs Célian gardera de ces conversations, elles l'aident à grandir autant que l'air et le soleil de cette île. »

la réconciliation, la résilience, et le vent du large chargé d'embruns qui cicatrisent les plaies du coeur sous la protection d'une myriade d'étoiles.

L'Enfant céleste est un roman tendre et flottant. À l'image des maisons de Ven, il décline « des tonalités douces, assourdies, reposantes ». le lire, c'est s'accorder un moment léger et aérien, hors du temps, dans un cadre exceptionnel et préservé, empreint de sa part de mystère comme le suggère le flou lumineux de la couverture, décidément très réussie.

J'aurai une réserve, une seule : l'artificialité des passages qui racontent Tycho Brahe, utiles certes pour qui, comme moi, ignorait tout de l'homme « qui un jour a demandé une île en cadeau pour mener la vie qu'il voulait. » Aussi instructifs soient-ils, ils peinent à se glisser harmonieusement dans le flux du récit. L'emploi du passé simple, érudit et encyclopédique, n'est sûrement pas étranger à l'impression tenace que ces incursions dans la truculente biographie de cet astronome de la Renaissance manquent de spontanéité. N'allez pas penser que je suis une exaltée militant pour la disparition du passé simple, cependant Maud Simonnot semble avoir oublié qu'ici une mère s'adresse à son enfant. Bien plus juste est la parole au présent du jeune guide suédois, quand elle captive Célian par son immédiateté pour le plonger in medias res dans la vie de Tycho Brahe.

Il reste que l'écriture poétique de Maud Simonnot a la limpidité des ciels de Ven, la sérénité du jardin de Solveig et la légèreté du vol des libellules.

« Je souffle sur les graines d'un pissenlit pour qu'elles s'envolent. Les akènes aux aigrettes gris perle, symbole de l'univers en expansion, montent très haut, jusqu'à disparaitre dans le ciel. J'ai fait un voeu. »

Quel serait le mien ?
Je forme le voeu que vous suiviez le conseil de Hubert Reeves cité en ouverture de cette chronique. Après avoir refermé ce livre - oui, je sais que vous le lirez - étendez-vous, levez les yeux vers les étoiles et laissez la magie de L'Enfant céleste faire le reste. Vous sentirez le sel des embruns, la fraîcheur du vent et les parfums pénétrants de la forêt. Vous vous noierez dans l'azur limpide du jour et la noirceur lumineuse du ciel nocturne. Vous entendrez le rire des mouettes et le clapotis des vagues sur la grève, auxquels se mêlent les éclats sourds et rassurants de lointaines conversations bon enfant. Enfin, abandonnez-vous au vertige et vous éprouverez combien nous sommes insignifiants face à l'immensité céleste.
Ce roman, lent et contemplatif, à l'intrigue certes ténue, nous emmène loin, très loin. Si loin que l'on y reste encore un peu, mélancolique d'avoir tourné la dernière page.

1er roman, lu pour la session 2021 des #68premieresfois
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« Nous sommes de l'étoffe dont sont faits nos rêves. » Shakespeare - La tempête

Maud Simonnot nous offre un magnifique voyage avec un roman hypnotique qu'on ne lâche pas jusqu'à la dernière ligne. L'intrigue est minimaliste, portée en douceur par une écriture épurée, délicate, poétique. En évoquant la force de la nature dans laquelle s'ancrent ses personnages, elle relie l'intime à l'universel et le charme opère.

C'est une rupture amoureuse, imprévisible, sans explication tangible fait vaciller une vie, celle de Mary. Célian, son fils, enfant lunaire, enfant précoce, une sensibilité à fleur de peau, incompris et malheureux à l'école porte des chagrins devenus trop lourds. Alors Mary prend la décision de quitter Paris, de partir chez sa mère, dans le Morvan, se reconnecter avec la nature. Bonheur pour Célian de retrouver cette grand-mère au «parfum d'armoise et de verveine».

Puisque sa vie lui échappe, Mary s'octroie l'audace de tout quitter pour partir avec son fils sur l'île de Ven, paradis perdu au large du Danemark. Là-bas, Tycho Brahe, surnommé « le pape de l'astronomie » a fait construire au temps de la Renaissance le plus grand observatoire de l'Occident, « Uraniborg ».

Mary raconte ce séjour apaisant pour elle comme pour son fils dont on entend la voix en alternance, la voix d'un enfant attachant qui se fait explorateur et peut laisser libre cours à sa perception sensible du monde. L'un et l'autre vivent avec la nature, entre terre et ciel, la tête dans les étoiles. Ils mènent sur l'île une petite enquête sur la vie aventureuse de Tycho Brahe, personnage fantasque et étrange qui fascinait le roi du Danemark Frederic II. Il a cartographié le ciel et Shakespeare se serait inspiré de lui pour créer Hamlet.

Ce jeu de piste passionnant redonne de l'énergie à Mary et Célian. Sur l'île, entre rêve et réalité, les souffrances s'estompent, laissant place à des moments de vie précieux.

Le roman de Maud Simonnot, subtil et émouvant, est de toute beauté ! L'amour d'une mère pour son fils illumine le récit.
N'hésitez pas à partir sur l'île de Ven avec Mary et Célian, rêver à la lumière des étoiles, penser à toutes les énigmes que recèle encore la voûte céleste.
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L'enfant céleste publié aux Éditions de l'Observatoire, est le premier roman de Maud Simonnot. Non seulement ce roman se distingue par son style rêveur et évocateur, mais surtout par le fait qu'il a reçu en mars dernier le Prix Choix Goncourt de l'Italie. Pour une première fois, c'est très prometteur. Et justement en évoquant les premières fois, ce roman fait partie de la sélection 2021 des 68 premières fois.

Avec L'enfant céleste, Maud Simonnot nous offre une grande respiration, une parenthèse enchantée inspirée de ses années passées en Norvège. Ce récit est avant tout celui d'une guérison. La guérison d'une mère qui décide de stopper l'hémorragie sentimentale que le départ de celui qu'elle aimait a provoquée et celle de son fils, enfant précoce et hypersensible victime de brimades et rejeté par système scolaire. Dès lors, quoi de mieux pour se recentrer, que de tout quitter ? Ces deux-là échouent d'abord chez la grand-mère. Rattrapée par ses souvenirs, la mère décide de pousser plus loin et de mettre les voiles. Cap sur l'île de Ven en Suède dans les traces de Tycho Brahe, astronome danois du XVIème siècle.

Plonger dans L'enfant céleste c'est s'immerger dans la nature brute, opulente, celle que la main de l'homme n'a pas cherché à dompter. C'est se retrouver suspendu entre ciel et terre. Tantôt les pieds ancrés dans la terre pour se reconnecter, tantôt les yeux rivés dans les étoiles pour, à l'instar de ce célèbre astronome de jadis, les relier. Les relier tout comme ce qui relie une mère à son fils. L'enfant céleste traite de l'essentiel, de l'indispensable, du vital. Ajoutez à cela la plume à la fois délicate et poétique de Maud Simonnot, vous obtiendrez une apaisante invitation à la contemplation et à l'introspection. Un conseil, dégustez L'enfant céleste, mais lentement.

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"L'enfant céleste" est un très beau roman dans lequel on suit Mary, qui peine à se remettre d'une séparation amoureuse brutale et Célian, son fils, sensible, rêveur et solitaire, passionné de nature et d'étoiles, qui ne s'épanouit pas à l'école et doit faire face à une institutrice assez dure et peu concernée par sa sensibilité.
Pour respirer, Mary décide d'aller passer quelques mois sur l'île de Ven, endroit où vécut pendant 20 ans Tycho Brahe, astronome du XVI, dont elle et son fils sont passionnés, héritage des récits que son père lui faisait quand elle était enfant.
Cette lecture fut vraiment une réussite. On ressent la bienveillance et la douceur des iliens, les journées rythmées de promenades, de découvertes, d'observation et de discussions autour de Tycho Brahe et Hamlet.
Ce fut une lecture douce et enveloppante, qui réconcilie avec le monde, avec les autres. J'ai été très touchée par l'amour et la tendresse qu'a Mary pour son "grand garçon". J'ai aimé cette douceur de vivre, de partager, qui répare leurs blessures.
Quant aux passages sur Tycho Brahe, j'ai été fasciné par ce personnage, haut en couleur, par ces réflexions et ce lien avec Shakespeare et Hamlet... 
Merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte!
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Une petite musique

C'est l'histoire d'un enfant pêcheur de lune, de vents contraires et d'une mère insulaire.

Une histoire toute en délicatesse qui enracine nos choix dans le terreau d'une nature fertile et sauvage.

L'écriture élégante, menton relevé, de Maud Simonnot est une invitation à discerner l'essentiel. Elle serre d'écrin à la petite musique de nos vies.

J ai aimé m'y abandonner , baisser la garde et imaginer qu'à mon tour j'oserais les chemins de traverse.
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Sélection 2021 des 68premiéres fois.
Célian est un petit garçon rêveur, intelligent mais qui a dû mal à s'intégrer dans une classe normale, il est tête en l'air et s'intéresse plus à une pouce d'herbe dans la cour qu'aux jeux des autres enfants, il arrive à se souvenir du nom des étoiles et pas de ses leçons. Alors, après une rupture amoureuse de ses parents, il part avec sa mère, se ressourcer tous les deux sur l'île de Ven en Suède. Cette île a été l'ïle où Tycho Brahe, astronome de la Renaissance a fait construire l'un des premiers observatoires et où il a réussi à dessiner l'une des premières cartes du ciel.
Le fils et la mère vont alors aller passer plusieurs jours sur cette minuscule île.
Un texte intime sur les questionnements d'une femme larguée, d'une mère un peu dépassée par ce jeune fils trop sensible et rêveur et sur l'histoire de cet inventeur, astronome de la Renaissance flamande.
Cette juxtaposition entre l'histoire contemporaine de l'histoire intime de cette femme, mère et celle de ce savant dont j'ai appris beaucoup de choses sur sa vie, romanesque à souhait, mais aussi la rencontre de ce vieil professeur de littérature anglaise, qui lui aussi séjourne sur l'île et qui travaille sur Shakespeare et le texte d'Hamlet et ses mystères que ce soit sur l'écrivain et sur cette pièces, m'ont dérouté et n'ont pas fait de ce texte un coup de coeur pour moi.
Un texte poétique, intime, historique mais peut être que l'auteure a voulu trop en raconter mais je suis satisfaite de rencontrer au fils de ses pages un personnage historique dont j'ignorai l'histoire et je vais continuer ma découverte en laissant des romans sur ce personnage de la Renaissance et qui a une vie si romanesque. C'est cela aussi la lecture, une déception face à ce texte mais la découverte d'un autre personnage et envie d'en savoir un peu plus sur lui et aussi de belles description de cette île suédoise, perdue au large de la mer Baltique.


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Mon coeur a fondu pour cette petite merveille baignée de douceur, de sensibilité et de lumière.

On y rencontre une mère et son fils ; elle veut partir, fuir vers un ailleurs meilleur ; lui est hypersensible, incapable de faire les compromis qui rendent la vie acceptable.

Leur refuge sera une île de la Baltique, sauvage et accueillante à la fois, une sorte de paradis perdu à la nature intacte, où il n'y a personne pour faire souffrir ou pour juger, où l'on peut vivre une vie à la Robinson au milieu des habitants d'aujourd'hui et ceux d'hier aussi : un professeur âgé, une chaleureuse hôtesse, un fameux astronome danois du 16e s qui ouvrit la voie à Copernic (il est également question de Shakespeare...).

L'écriture mélange l'intime et l'universel et dit à merveille la puissance de la nature autant que la poésie des lieux, les sentiments des personnages et la découverte de la liberté.

Lire ce beau roman, c'est s'offrir un moment captivant et hors du temps, une expérience particulièrement bienvenue par les temps qui courent.
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Pause rêveuse et poétique

Une nuit d'insomnie, je suis partie en compagnie de Mary et Célian en Scanie sur une île dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, l'île de Ven, située entre Suède et Danemark tout au sud, appelée la perle d'Öresund.

Mary ne se remet pas d'une rupture amoureuse et s'inquiète pour son fils de 10 ans, enfant lunaire et sensible qui s'ennuie à l'école, incompris de sa maîtresse qui ne voit en lui qu'un paresseux.

"Dès sa naissance on le sait.
On se dit que cet enfant-là est différent.
On le tient entre deux mains, ce nourrisson.[...] Les reflets d'or de ses cheveux. Et ce regard un peu voilé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui c'est ça, un enfant céleste. "

Elle part d'abord pour le Morvan de son enfance, où Célian est heureux de retrouver sa grand-mère aux "senteurs d'armoise et de verveine ". Et elle décide de partir pour cette île, où au XVIe siècle, un astronome nommé Tycho Brahe construisit un observatoire, astronome pour lequel Célian se passionne.

La relation entre Mary et son fils, si belle, si respectueuse de la différence de l'enfant, l'immense amour qu'elle a pour lui et la façon qu'elle a de l'exprimer... sont tout simplement magnifiques. Tous deux sont des contemplatifs et à travers la plume poétique et sensuelle de l'autrice, cette escapade se transforme en une parenthèse enchantée. Pour Célian ayant là toute liberté d'être qui il est, loin de tout jugement et pour Mary qui en contemplant les étoiles va se réapproprier la joie et la sérénité et retrouver son âme d'enfant.

J'ai marché sur les pas de Mary et Célian, c'était beau, doux et apaisant. Quel plaisir de lecture ! Et je me suis endormie après avoir tourné la dernière page avec des embruns, des forêts, des oiseaux plein la tête.

Les personnages secondaires sont tout aussi attachants, Solveig qui tient la pension qui les accueille, le professeur anglais spécialiste de Shakespeare, Björn, le cousin de Solveig qui va réconcilier Mary avec son corps et c'est vraiment à regret qu'on quitte l'île et ce roman aux personnages lumineux
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Maud Simonnot nous emmène dans ce récit léger et doux. Contemplation et introspection sont les maîtres mots de cette pépite.
C'est l'histoire d'une mère et de son fils : Mary, s'affranchissant d'une rupture douloureuse et Célian, à qui le système scolaire ne convient pas.
Deux voix se mêlent et nous entraînent dans cette île où légende, astronomie, nature prennent toute leur dimension.
Ce court roman est un émerveillement et c'est à lire!!
Éditions de l'Observatoire
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Maud Simmonot signe un roman tout en délicatesse.

J'ai aimé découvrir Célian, l'enfant différent, doux rêveur et Mary, sa mère qui le berce avec des histoires imaginaires avant de l'emmener sur une île au large du Danemark. C'est là qu'ils vont réapprendre à se connaître avec de belles rencontres et beaucoup de découvertes.

Ce roman est empreint de poésie.
Sous la puissance des nuits étoilées, avec les odeurs de la rosée du matin, ce texte sensoriel nous rapproche de la beauté de la nature.
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