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Voyage tout en érudition et poésie, L'Enfant céleste, roman de Maud Simonnot, a été une lecture apaisante et délicieuse.
Au début, je suis un peu désorienté puis j'entre vite dans ce récit, ces confidences d'une mère, Mary, qui vient d'être abandonnée par Pierre qu'elle aime. de temps à autre, son fils, Célian, se confie et je découvre un enfant, dit surdoué et donc incompris par sa maîtresse qui le juge paresseux alors qu'il déborde d'idées et de passion pour la nature, le vivant.
Le récit change d'envergure quand Mary se souvient de son père qui, trente ans plus tôt, lui parlait des constellations et d'un certain Tycho Brahe dont je découvre l'histoire. Cet astronome vivait en 1546, en Scanie, province danoise, à l'époque. Son père adoptif étant mort en sauvant de la noyade Frédéric II, roi de Danemark et de Norvège (1559 – 1588), celui-ci lui confie l'île de Ven, aujourd'hui suédoise, afin qu'il puisse observer les astres, à loisir.
Ainsi, Maud Simonnot, par petites touches jamais sentencieuses, offre un passionnant moment d'Histoire. Cela va devenir ensuite très concret puisque Mary et Célian partent en vacances sur cette fameuse île où Solveig les accueille chaleureusement dans son gîte.
Avec Mary et Célian, ce sont des moments merveilleux de lecture car, tous les deux, ils profitent au maximum de cette île, donnant vraiment envie d'aller la découvrir. S'il pleut assez souvent, ce n'est pas un problème : on se sèche au retour. le gîte est suffisamment confortable. de plus, il héberge un vieux professeur anglais que l'autrice nomme Des Essaintes parce qu'il lui fait penser au personnage du roman À rebours de Joris-Karl Huysmans, paru en 1884.
Bien sûr, il y a la visite du musée consacré à Tycho Brahe dont le palais, Uraniborg, avait été rasé. C'était, à l'époque, le plus grand observatoire de l'Occident. Cette admiration pour l'astronome n'est pas aveugle puisque l'autrice signale que des prisons souterraines ont été retrouvées et que les marins et les pêcheurs vivant tranquillement sur Ven ont été obligés de travailler dur pour la construction du palais voulu par un homme qui remit en cause les certitudes acquises depuis l'Antiquité.
L'île de Ven a des ressources. Mary et Célian se déplacent à vélo et, surtout, trouvent en Björn, le frère de Solveig, le meilleur guide possible. Non seulement il connaît parfaitement les lieux mais il est bon marin et se révèle un formidable amant…
Pendant ces semaines hors du temps, Célian s'est épanoui, a observé tout ce qui vit sur l'île mais ne manque pas d'être inquiet devant la disparition de tant d'espèces. Malgré tout, c'est complètement apaisé qu'il rentre en France, prêt pour le collège. Mary aussi est guérie du mal d'aimer.
L'Enfant céleste, de Maud Simonnot, a été, pour moi, une belle parenthèse littéraire et c'est bien qu'il fasse partie des huit livres sélectionnés pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives.


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C'est un premier roman plein de charme, comme une bulle de délicatesse et de poésie pour raconter la reconstruction très intime d'une mère et de son fils : elle, à la dérive, écrasée par le chagrin suite à une rupture amoureuse ; lui, enfant précoce «  différent » étouffe dans sa vie d'écolier urbain. Pour suspendre le temps et se donner une chance de reprendre pied, la mère leur offre une parenthèse enchantée sur l'île suédoise de Ven, l'île de l'astronome danois Tycho Brahe qui y a construit un observatoire fabuleux d'où il a redessiné la carte des étoiles au XVIème siècle.

L'islomanie est un choix judicieux. Entre paradis perdu de l'enfance et refuge protecteur au sein d'une nature sauvage, Maud Simonnot dit avec beaucoup de joliesse l'apaisement du chagrin et la découverte de la liberté dans un espace-temps qui s'ouvre à l'infini, sans entraves, sans contraintes imposées par la société. A l'image de la superbe aquarelle impressionniste de la couverture, tout le roman est empreint de tendresse, bienveillance et lumière, porté par une écriture ciselée et sensible.

Je n'ai pourtant pas succombé totalement, ce qui m'a peinée car les éloges des autres lecteurs m'avait laissé espérer que le charme opérerait sur moi aussi. J'ai du lire une deuxième fois L'Enfant céleste car je ne parvenais pas à mettre les mots sur la lisière sur laquelle je me suis posée durant ma lecture sans la dépasser. Sans doute ai-je trouvé l'intrigue trop attendue dans son déroulée. Sans doute les passages très wikipidiesques sur Tycho Brahe ont coupé l'élan que je commençais à prendre. Et puis, y a rien à faire, j'ai toujours beaucoup de mal avec les enfants qui s'expriment avec des mots et une réflexion incroyables pour leur jeune âge, tout surdoué que soit le petit garçon du livre.

Un premier roman n'importe comment très prometteur même si je suis restée à la lisière des émotions.


Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois #2
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Trois parties composent ce roman, véritable ode au cosmos et à la nature.
La première « À la dérive », est l'histoire d'une jeune femme Mary que son compagnon Pierre vient de quitter sans autre explication que ce message « Je n'aurais pas voulu mettre de tristesse dans ta vie mais je voudrais qu'on arrête. » suivi de cette phrase : « Je ne peux pas faire l'amour sans amour. » Lorsque sa psy lui demande si elle a eu déjà le sentiment d'être abandonnée, elle repense alors à son père qui s'est suicidé alors qu'elle avait 7 ans.
Il y aussi son fils Célian, 10 ans, cet enfant rêveur hypersensible, cet enfant surdoué qui s'ennuie à l'école, qui préférerait se promener dans la nature et observer les animaux. Tous deux souffrent.
Lors d'un court séjour chez sa mère dans le Morvan où ils retrouvent la nature, Mary se souvient alors : « Depuis l'allée, tandis que je fixais la constellation d'Orion au sud de la voûte étoilée a reflué le souvenir, dans ce même jardin, d'un ciel d'été trente ans plus tôt. le dernier souvenir heureux de ce père, qui m'avait enseigné le nom des constellations, et celui de Tycho Brahe. » « Tu sais Mary, il a été le premier à cartographier le Ciel si précisément. À sa mort il était le scientifique le plus célèbre du monde. » C'était au XVIe siècle.
Cette femme qui ne ressent que l'appel du vide et une extrême fatigue décide alors d'aller passer quelques mois avec son fils sur l'île de Ven, sur laquelle, grâce au soutien du roi Frédéric II du Danemark, Tycho Brahe avait fait construire le palais d'Uraniborg, un lieu d'études et un véritable centre de recherche avant l'heure, muni d'un observatoire, le plus grand de l'Occident, mais aussi d'un centre artisanal pour la confection des instruments et d'une imprimerie pour diffuser ses travaux. En donnant la priorité à l'observation, il rompait avec la tradition.
Ce sera donc le titre de la deuxième partie « L'île ». Une dernière intitulée « Un dernier rivage », le retour à Paris, sera en quelque sorte l'épilogue.
Maud Simonnot s'appuie donc sur la biographie de Tycho Brahe, cet astronome danois bien réel, précurseur de l'astronomie moderne, qui avait fait construire un palais pour observer les étoiles, tout en prenant la liberté de lui prêter des pensées et des sentiments comme à un personnage de fiction. C'est très réussi et je dois avouer qu'avant la lecture de cet ouvrage, je ne connaissais pas le personnage ni l'importance de ces travaux et encore moins les parallèles qui ont été faits entre la vie de ce grand astronome et le drame d'Hamlet, Shakespeare s'en serait inspirée pour l'écrire. J'ai donc beaucoup appris !
Mais ce que j'ai le plus apprécié, c'est d'abord toute la mélancolie qui se dégage des premières pages avec cette solitude dans laquelle sont plongés Mary et Célian et leur envie d'en sortir. Tout le roman baigne dans la tendresse et l'amour que cette mère porte à son fils et nous rappelle comment la lecture peut apporter l'évasion. Ce fils, véritable lumière, brille et illumine les pages par sa grande pureté et sa faculté d'émerveillement envers la nature. Ce séjour très contemplatif sera une véritable source de régénérescence, effaçant peu à peu leurs blessures.
L'abandon, la différence, la solitude sont les thèmes principaux de ce livre, véritable voyage en terre de poésie. Mais il s'agit aussi d'une quête d'autonomie, un départ et un voyage au coeur de la nature pour tenter de retrouver une quiétude de l'esprit et réaliser ce dont on a envie.
L'enfant céleste est un récit empreint de beauté, de douceur de sensualité et d'amour, d'une extrême délicatesse, porté par une avalanche d'émotions.

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Amour déçu et vie scolaire peu épanouissante, c'est de cette façon que nous sont présentées les vies de Célian, 10 ans et de Mary sa mère. Ils essaient pourtant d'accueillir la vie et d'être heureux, mais rien ne les retient dans ce quotidien morose, dans ce Paris qui enferme, qui entretient les souffrances, dans ce Paris ou Célian ne peut s'exprimer, lui qui communique si bien avec mère nature...

Alors ils partent tous les deux, vers une île, et pas n'importe quelle île, l'île qu'il connaissent déjà grâce à leur livre de chevet, l'île qui fut le refuge de Tycho Brahe, célèbre astronome de la Renaissance, personnage dont l'histoire fut léguée des années auparavant à Mary par son père défunt, une île qui offre ses secrets à qui veut bien les acceuillir , une petite île dans la mer Baltique...

La Renaissance ici, revêt une double signification, elle n'est plus qu'une simple virgule dans l'histoire, elle est la Renaissance de ces deux êtres blessés qui ne demande qu'à s'épanouir. C'est là que Mary oubliera ses tourments, c'est là que Célian s'immergera dans cette nature qu'il aime tant, et montrera combien l'intelligence ne réside pas obligatoirement dans les prouesses scolaires.

Peu de personnages dans ce récit, mais chacun apporte à sa façon, de l'eau au moulin de la connaissance de l'île et de son histoire.

Ce beau roman à l'écriture apaisante et poétique semble m'avoir ressourcée autant que les deux êtres venus en cet endroit pour s'y reconstruire, il m'a beaucoup appris au sujet d'un personnage dont je n'avais jamais entendu parler, il me laisse une sensation de bien – être et son souvenir me sera agréable.
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L'école est une épreuve pour Célian qui, à huit ans, ne rêve que d'étoiles et d'observation animalière. Elle-même au creux de la vague après une rupture amoureuse, sa mère Mary décide de mettre leur existence sur pause en partant tous les deux quelques semaines sur l'île suédoise de Ven. Dans cet espace isolé de nature préservée où, au 16e siècle, l'astronome danois Tycho Brahe construisit son palais d'Uraniborg pour en faire un centre de recherche et un observatoire, la mère et le fils vont panser leurs blessures et retrouver la force de poursuivre leur chemin.


Toute la magie de ce roman, à l'intrigue très succincte et aux personnages anodins, provient de la délicatesse, aérienne et poétique, avec laquelle la plume de l'auteur entrelace les différentes thématiques abordées. le récit nous transporte dans le cadre naturel d'une île hors du temps et de la trépidation du monde, pour une jolie parenthèse au simple rythme des vagues et de la lumière. Loin de nous enfermer dans le huis-clos d'un sanctuaire, cette retraite s'avère l'occasion d'une exploration de l'espace et du temps, tandis que les ciels d'été étoilés de l'île de Ven nous ramènent dans les pas du mystérieux Tycho Brahe. L'étonnante découverte de cet homme peu ordinaire pare peu à peu le récit d'un parfum de légende. Non seulement ce personnage atypique marqua une rupture dans l'histoire des sciences et de l'astronomie, mais il aurait peut-être inspiré Shakespeare pour son personnage d'Hamlet.


Plongé dans un subtil mélange de nature, d'histoire et de poésie, le lecteur se retrouve à la fois séduit par les beautés de cette île scandinave, intrigué par les mystères laissés il y a cinq siècles par le plus célèbre de ses hôtes, et touché par la tendresse discrète qui entoure ses personnages. Ce livre aussi léger qu'un souffle est une bien jolie bulle de charme et de délicatesse, un petit moment de grâce tout de retenue et de simplicité.

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L'enfant céleste fait partie de ces récits aussi légers qu'une plume abandonnée au vent. Doux, éthéré, à l'émotion discrète, le roman se lit du coin de l'oeil. Cette histoire de mère qui s'échappe de Paris en compagnie de son fils pour une île qui peuplait ses rêves d'enfance est même de l'ordre de l'insignifiance.
Peut-être parce que c'est à un apaisement que nous convie Maud Simonnot.
Pas d'introspection analytique ni de «dévoration mélancolique», l'auteure n'use pas de son stylo comme d'un scalpel. le périple ressemble véritablement à une évasion : une écriture fuyante, une nature généreuse qui invite à oublier ses blessures, marcher dans les pas d'un astronome qui a toujours été un recours secret rassurant pour une mère abandonnée et un fils à l'esprit bridé par l'encadrement scolaire. le voyage permet avant tout de renouer avec des plaisirs simples pour vivre des instants magiques.
Puis on avance dans le récit en spectateur attendri face à la générosité des personnages, on se laisse promener par la construction vagabonde qui ne se lasse pas de couvrir l'histoire de bons sentiments. Un peu léger pour un roman intimiste, non ? Et guère plus convaincant comme ode à la contemplation ou comme invitation au voyage.
Même si un certain charme a opéré, il m'a manqué un je-ne-sais-quoi, quelque chose comme une sensibilité d'une lenteur salvatrice, un style capable de saisir l'instant dans sa plénitude et dans sa fragilité, tout ce qui colle à une écriture cicatricielle, à un roman sur la tendresse filiale, ou encore à un dépaysement salvateur. Maud Simonnot a une écriture qui ne me parle pas et m'empêche de pénétrer le texte avec conviction. Et la narration un peu lâche, un peu flottante comme si l'architecture du livre n'était pas vraiment programmée a réellement affecté la force d'attraction du livre.
Lecture séduisante sans véritablement me conquérir.
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Comme souvent lorsque les critiques nombreuses et élogieuses ont précédé la lecture, le risque est d'attendre trop d'un roman plébiscité.

C'est pourquoi, même si l'histoire est attendrissante et les personnages sympathiques, je suis restée sur ma faim quant à L'enfant céleste, enfant qui occupe finalement une place relativement restreinte dans la narration, consacrée aux états d'âme de sa mère, qui se remet d'une rupture amoureuse.

On aurait aimé passer plus de temps avec ce jeune enfant dont les obsessions lui ouvrent un regard profond sur le monde qui l'entoure, loin des standards de l'instruction ordinaire.

Le charme et la poésie de l'écriture en font une parenthèse de douceur mais peut-être manque-t-il un peu de relief ? Et l'intégration à la narration de l'histoire de Tycho Brahe, si elle est intéressante reste un peu artificielle.

C'est un joli récit, mais qui n'est pas parvenu à m'émouvoir et pour lequel je suis restée en attente d'un développement concernant l'enfant, développement qui n'est pas venu.

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Une rupture amoureuse fait vaciller Mary et réveille des souffrances anciennes. Son fils Célian, sensible, entier, rêveur, souffre à l'école. Ils trouvent refuge sur une île de la mer Baltique, où vécut au XVIe siècle l'astronome Tycho Brahe pour lequel ils partagent une même fascination. Un lieu un peu hors du temps où l'on croise une logeuse géante, un spécialiste de Shakespeare, un marin taiseux et un certain nombre de fantômes…

Maud Simonnot parle avec justesse de la sensibilité exacerbée qui rend vulnérable, mais sublime la beauté du monde. Il est manifeste que comme Célian, Mary fut elle-même une "enfant céleste" ; on le ressent dans la finesse et la poésie avec lesquelles elle raconte l'île de Ven. En préservant de toutes ses forces l'enfance et les rêves de Célian, c'est aussi ses propres plaies qu'elle panse.

« J'ai rêvé, l'autre soir, d'îles plus vertes que le songe. » (citation de Saint-John Perse en incipit du roman)

Les voix entremêlées de la mère et du fils racontent le réconfort trouvé auprès de la beauté cristalline de l'île, ses vents qui balaient les tourments, sa forêt aux ramures protectrices, la proximité rassurante des animaux. Auprès de la figure de Tycho Brahe, aussi, dont le parcours montre si bien combien de force et de liberté peuvent être tirées de ses singularités : ce marginal préféra l'astronomie aux carrières prestigieuses auxquelles son rang le destinait, se battit en duel, bénéficia des faveurs d'un monarque qui lui permit de se réfugier dans l'observation du ciel dont il redessina entièrement la carte au mépris des dogmes en vigueur, avant de tomber dans la disgrâce et de devoir s'exiler…

C'est vrai que le monde cosmique a quelque chose d'apaisant, avec sa pureté et ses lois implacables.

Ce roman, en lice pour plusieurs prix dont le Goncourt, est de ceux qui se parcourent lentement pour laisser aux mots le temps de déployer leur puissance évocatrice. Moi qui suis plutôt portée sur les intrigues qui vous donneraient envie de savoir lire plus vite, j'ai été touchée par la fragilité et l'amour maternel de Mary, et fascinée par l'incroyable histoire de Tycho Brahe. Je reste sous le charme de la plume délicate de Maud Simonnot et de cette invitation à débrider sa sensibilité, à préserver la forêt imaginaire de son enfance, à rêver d'une île… pour mieux pouvoir s'ouvrir au monde.

Merci aux édition de l'Observatoire et à Babelio pour cette bonne pioche à la dernière Masse Critique !
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« Dès sa naissance on le sait.
On se dit que cet enfant-là est différent.
Pourtant on ne le formule pas, on vient d'une famille pudique, et puis bien entendu toutes les mères doivent éprouver ce sentiment d'être devant un être singulier, forcément merveilleux.
On le tient entre ses deux mains, ce nourrisson réfugié dans une noix, si petit, si doux. Les reflets d'or clair de ses cheveux. Et ce regard un peu voilé qui ne le quittera plus. Lunaire. Oui, c'est ça, un enfant céleste. »

Une lecture inattendue !

Je m'attendais à lire sur les difficultés rencontrer par une maman à élever et accompagner au quotidien son enfant surdoué.
Il y a de cela en effet dans cette lecture. « Qu'est-ce que cet enfant vient déranger pour susciter aussi peu de compréhension ? » Un manque d'empathie, de pédagogie qui provoquent souffrance et désarroi. La différence est une source de souffrance. le jugement des autres est dévastateur. Pas évident, peut-être, de se dire qu'elle est une source de richesse. On vit dans une société de compétition, intransigeante, où l'élite irréprochable est l' exemple à suivre. Tant de différences conduisent les hommes à porter un regard négatif ou positif sur son prochain. Stendhal écrit dans le Rouge et le Noir : « J'ai suffisamment vécu pour voir que la différence engendre la haine ». Homo homini lupus est... Que peut-on y faire ? Éduquer ? Rééduquer ? Repenser notre société ? Ou est-ce le propre de l'homme ? Une caractéristique intrinsèque avec laquelle il faut composer...

« Il m'a dit ce qu'il sait par expérience. Qu'un surdoué ce n'est pas quelqu'un de plus intelligent mais quelqu'un qui ne peut pas ne pas voir la fausseté du monde sans que ça lui soit insupportable. Qui réinterroge sans cesse le récif collectif, inepte, factice. Il faut juste aider Célian à rendre acceptable cette quête de sens, pour qu'elle ne devienne pas obsessionnelle. Lui apprendre à se laisser traverser par des émotions sans s'en aliéner, et en faire une liberté. »

Mais "L'enfant céleste", c'est aussi une immersion dans la nature, au contact des éléments entre ciel et terre, c'est la découverte d'une île préservée et légendaire de la mer Baltique, l'île de Ven, où il fait bon s'enivrer d'embruns, admirer le ciel étoilé et les planètes.
En parlant de planètes justement, "L'enfant céleste", c'est aussi la rencontre avec un astronome danois du XVIIème siècle, Tycho Brahe, celui qui aurait inspiré l'intrigue d'Hamlet. [ Saviez-vous que les personnages des oeuvres de Shakespeare tournent autour d'Uranus ? ;-) En effet, les noms de ses satellites découverts au XXème siècle sont tirés des personnages des oeuvres de Shakespeare (Puck, Titania, Ophélie, Cordelia...). ]
C'est l'émerveillement d'un enfant, un doux rêveur explorateur, observateur, collectionneur de la nature.
C'est l'amour inconditionnel d'une mère pour son enfant.
C'est une pause excentrée de la tumultueuse vie parisienne, une pause salutaire qui apaise les meurtrissures, une connexion essentielle avec le monde, une renaissance...
C'est un doux voyage à deux voix.
Ce sont de belles pages.

Je conseillerais une lecture lente pour en apprécier toute la substance. Les chapitres sont extrêmement courts, et de nombreux sujets sont abordés. Si l'on passe trop vite de l'un à l'autre, il est possible que l'on se perde en route à mon avis.
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Un roman empreint d'amour, de douceur, de mélancolie et de poésie. Avec l'astronomie et la nature en toile de fond, une très jolie balade sur les traces de Tycho Brahe, astronome danois de la renaissance, en compagnie de Mary que son amoureux vient de quitter et de son fils Celian, doux rêveur en banc du système scolaire.
Un très beau récit à deux voix, contemplatif et introspectif. Et cette couverture...Superbe !
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