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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un joli roman à l'écriture poétique. La forme à deux voix est efficace, les chapitres très courts fluidifient la lecture. Mais il manque un petit quelque chose, une plus grande puissance d'évocation ou plus de romanesque pour faire de cd livre une lecture inoubliable.
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L'île de Jersey a un passé bien sombre. J'avais été bouleversée par la lecture de 𝑪𝒉𝒖𝒓𝒄𝒉𝒊𝒍𝒍 𝒎'𝒂 𝒎𝒆𝒏𝒕𝒊 𝒅𝒆 𝑪𝒂𝒓𝒐𝒍𝒊𝒏𝒆 𝑮𝒓𝒊𝒎𝒎 où j'ai appris les 6 années d'occupation, cette Histoire abominable si peu connue.
Avec ce livre, c'est la découverte de l'orphelinat du Haut-de-la-Garenne, fermé en 1989. En 2008 éclate le scandale de l'ancien orphelinat de Jersey dans lequel il y aurait eu des maltraitances, des disparitions d'enfants, des sévices physiques et sexuels commis par les employés et des personnes influentes de l'île entre les années 1960 et 1980. Pourtant point de condamnation ! Les auteurs et les Jersiais ont choisi de se taire.. L'affaire a tourné court !

Ce roman choral entre fiction et réalité. L'auteure s'est inspirée de faits authentiques. Des chapitres très courts se succèdent. D'un côté, nous suivons une jeune ornithologue qui cherche à connaitre l'histoire de son père qui à la suite d'une émission sur ce sujet (« Jersey, l'orphelinat de la honte » sur Arte en 2020) sombre dans l'angoisse. de l'autre, une petite fille qui tente de survivre dans cet orphelinat, en transformant cette méchanceté, ces sévices, la peur en quelque chose de beau grâce à la nature, les oiseaux, le ciel, la mer, son imaginaire. Il y a aussi un vieil ermite qui lui amène du baume au coeur. Qu'elle fut courageuse cette petite fille !
Un tel vécu est difficile à lire et surtout à concevoir. Maud Simonnot le raconte avec énormément de pudeur. Point de voyeurisme.
L'écriture m'a semblé froide dans les premiers chapitres. Puis, elle devient poétique, musicale, douce. La nature tient une énorme place dans cette lecture, ce qui contraste avec l'horreur et la noirceur du sujet.
J'aurais aimé que l'enquête soit plus poussée, en savoir plus sur Simon, sur les soeurs (l'intendante et l'institutrice).

Leslie/Lily 8 ans, et son petit frère 3 ans fendent le coeur. Comment des adultes peuvent faire subir autant d'atrocités à des enfants ? Pourquoi personne ne réagit ? Pourquoi cette omerta ?Un beau et très émouvant livre que je vous recommande.
Lien : https://www.plkdenoetique.co..
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Ce roman est très poétique et d'une infinie tristesse. On s'attache très vite aux personnages. Il est très dur de ne pas le lâcher.
L'atmosphère est remplie de nature, d'animaux et on s'extasie de la vision du monde aux travers des deux personnages principaux. L'écriture sublime permet de suggérer l'indicible sans qu'il soit décrit.
Une magnifique lecture.
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Je viens peine de refermer ce livre, et j'ai envie de pleurer.

Dans le cadre des études de l'année dernière, nous avons dû choisir un livre de la rentrée littéraire. Une de mes amies avait choisi celui-ci. À la façon dont elle m'en a parlé, ça m'a tout de suite donné envie de le lire. Pourtant, ça fait presque un an qu'il traîne dans ma bibliothèque...

Les chapitres sont très courts et sont entrecoupés entre l'histoire de Lily et de la narratrice. Il s'agit d'un puzzle, d'une enquête, où il faut tout reconstituer, morceau par morceau, dans un ordre non-chronologique. Les révélations font autant de mal à la narratrice qu'à nous, lecteurs. C'est poignant, douloureux, sombre et chaque page nous enfonce un peu plus dans l'horreur.

Ce qui a failli m'achever, ce sont bien les sources à la fin, qui ont prouvé que si les personnages n'ont pas existés, l'orphelinat, oui.

Une descente en enfer douloureuse mais qui ouvre les yeux. Merci pour cette oeuvre.
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Un texte et des chapitres courts. Des propos sombres contrebalancés par une plume lumineuse qui éveillent les sens. Presque un roman de nature writing, les couleurs du paysage et les sons des chants d'oiseaux viennent teinter la gravité de l'intrigue. C'est presque poétique par moment et je me pencherai en tout cas certainement sur les autres titres de cette auteure.

La beauté que je pensais immaculée de l'île de Jersey est ici entachée par le scandale malheureusement bien réel d'un vieux pensionnat où les enfants placés subissaient des sévices.
Comment des adultes responsables peuvent-ils ainsi abuser de leur supériorité et de leur influence pour profiter de l'innocence d'enfants fragiles et abandonnés ? Cela dépasse l'entendement...
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« Au plus fort de l'orage il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. »
René Char, Les Matinaux.

*
J'ai hésité longtemps à lire ce roman, malgré le superbe billet d'Alain (@ALDAMO21) que je remercie, malgré la poésie du titre, malgré l'appel des oiseaux et le bruit de l'océan, malgré l'onirisme sombre de la couverture.

En le trouvant à la médiathèque, je pensais lire quelques lignes avant de me décider. Et puis passé l'incipit, j'ai poursuivi ma lecture, sachant que j'irais jusqu'au bout.

« C'est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l'aube, où tous les chagrins s'effacent, où tous les espoirs semblent permis. L'heure des oiseaux. »

*
Peut-être devez-vous vous demander pourquoi j'ai tant hésité ?
C'est en raison de son sujet dont je connaissais déjà les lignes essentielles, tant les médias en ont parlé au moment où le scandale a éclaté en 2008.
Dans un va-et-vient entre le passé et le présent, Maud Simonnot aborde l'affaire de l'ancien orphelinat de Jersey dans lequel il y aurait eu des maltraitances enfantines, des disparitions d'enfants, des sévices physiques et sexuels commis par les employés et des personnes influentes de l'île entre les années 1960 et 1980.

Les notables de l'époque, les insulaires ont tenté d'étouffer l'affaire pour ne pas nuire aux intérêts financiers de ce paradis fiscal et personne n'a été condamné, une sorte de double peine pour les victimes dont le témoignage et la douleur n'ont pas été entendus. Pourtant, cette magnifique île ceinturée par des eaux d'un bleu cristallin a été un enfer pour des centaines d'enfants placés.

« Sous les banques et les tapis de primevères dorment le sang, les larmes et les anciennes peurs. L'île aux Fleurs cache la mort dans ses entrailles. »

*
Maud Simonnot s'inspire de ce fait divers particulièrement effroyable dans une alternance de chapitres très courts.
On suit une jeune femme qui revient sur l'île de Jersey qui a « accueilli » autrefois l'enfance de son père, Simon. Elle cherche à connaître l'histoire de ce père secret et abîmé par un passé qui refait surface sous la forme de violents cauchemars et de crises d'angoisse.
De ces années à l'orphelinat, ne subsiste dans son esprit que le souvenir d'une petite fille, Lily. le reste de sa mémoire est inaccessible, c'est un vide, un trou noir rempli de peurs et de douleurs, une béance sur sa ligne de vie qui l'empêche d'avoir un présent, un futur.
Alors, la jeune femme cherche à comprendre mais elle se heurte à la froideur des Jersiais et à la loi du silence qui prévaut toujours, le sujet étant tabou même si l'orphelinat a fermé depuis longtemps.

Une deuxième voix venue du passé, douce et flûtée comme le chant des oiseaux, nous emporte derrière les hauts murs de l'orphelinat. Elle s'appelle Lily.
Cette petite fille joyeuse, lumineuse, solaire, s'échappe de la réalité et réécrit le monde dans lequel elle vit. Comme une petite fée, elle transforme la laideur, le sordide, la frayeur en de jolis rêves colorés. Depuis cet orphelinat qui l'encage, elle s'invente un royaume peuplé d'oiseaux et leur chant est une douce compagnie.

Il est aussi question d'amitié et de solidarité avec un petit garçon, un petit oisillon à protéger.

*
« L'heure des oiseaux » est un roman profondément enraciné dans la nature. Les oiseaux y sont rois. On entend leurs chants qui se mêlent au bruit des vagues.

L'océan est présent en arrière-plan, le sac et le ressac de ses vagues accompagnent le mouvement du récit.
La présence de l'océan est ordinairement apaisante, réconfortante, mais dans ce contexte, sa force tranquille, ses vagues ourlées d'écume, sa belle couleur indigo, ne suscitent pas un sentiment de réconfort et d'apaisement, ni une sensation de liberté.
Au contraire, l'île et l'orphelinat deviennent une geôle sans barreau, une prison à ciel ouvert et procurent une sensation d'enfermement, de claustrophobie. La seule façon de s'en libérer étant d'étendre son imaginaire dans la « forêt oubliée » et au-delà de l'océan.

« La fillette lui adresse alors un sourire brisé que l'homme n'oubliera jamais. Il a bien conscience de son impuissance à protéger cette enfant, lui qui n'a déjà pas été capable de se défendre. Son affection ne pèse rien face à l'horreur de ce que Lily et les autres enfants subissent mais il lui assure que l'univers est vaste et qu'un jour elle voyagera loin de cette île. Loin, très loin, il le lui promet. »

*
Ce n'est jamais facile de parler de l'enfance meurtrie.
J'avais peur, je l'avoue, d'un récit sordide, voyeuriste, mais Maud Simonnot ne cherche pas les effets de style ou l'intensité dramatique. Son écriture est sensible, tendre, poétique, imagée pour parler des vies volées et de l'innocence perdue par la violence des hommes.

« Son esprit, dès l'instant où l'ombre l'a touchée, s'est échappé très loin de la cave et elle croit entendre son rouge-gorge qui module ses trilles purs à travers la forêt. le chant pénètre son coeur et atténue ses souffrances. Elle en est certaine, durant des heures sans s'arrêter, tant que durera son supplice, l'oiseau à l'instinct infaillible chantera. »

L'autrice construit une histoire à hauteur d'enfant où la gaieté, l'innocence et la douleur s'entremêlent. Et sous le filtre du monde enchanté que s'est créé Lily, de la forêt et de ses petits habitants, du balancier de l'océan, des senteurs marines et boisées, les émotions sont vives.

*
Pour conclure, « L'heure des oiseaux » est un roman délicat, touchant, émouvant. Son thème est sombre mais l'écriture douce et profonde est telle que je retiens avant tout la lumière et l'amitié de deux enfants, la beauté musicale du texte, son ambiance insulaire, cette forêt peuplée de rêves et d'espoir.
Un très beau roman que je vous conseille.
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L'orphelinat de l'île de Jersey ferme ses portes en 1989, après que les ignominies commises en toutes impunité sur les enfants accueillis aient été mis à jour. 30 ans avant, ce sont Lily et Simon qui rêvent de s'y échapper. 30 ans plus tard, c'est la fille de Simon qui met les pieds sur l'île afin d'enquêter sur le passé de son père et faire la lumière sur les années durent lesquelles il y fut pensionnaire.

Au fil des chapitres qui alternent entre les deux époques, la narratrice suit les pas de son père sur l'île, à mesure que les langues se délient. Ainsi se dévoile devant elle l'horreur de ce qu'ont dû être, pour son père et les nombreux orphelins accueillis, les années passées à Jersey : humiliations, sévices et maltraitance. Isolés de tout, il ne reste, à Lily et Simon, que l'heure des oiseaux, propice à des rêves d'évasion et de liberté.

Librement inspiré de faits réels, Maud Simonnot porte un récit au coeur duquel la poésie des mots se heurte à l'effroi qu'ils transmettent. Ainsi, la beauté de l'île et la discrétion de ses habitants abritent toute la cruauté du genre humain. de cette dichotomie éclatante jaillit un récit d'une grande puissance qui dénonce et interroge les abus de confiance et la loi du silence qui s'y immisce encore si fréquemment.
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la petite fille falaise oublie ses ailes
un ermite accusé s'exile plus loin de la bassesse
l'orphelinat de sévices déborde
des langues tues pourtant savent
la protection aux puissants les enfants saturent du poids des hommes faibles
des désirs sans vocation main devraient fondre dans les bois
les oisillons à gorges blessés dénoncent à plusieurs décennie
un petit garçon a oublié
sa soeur transformée lui chuchote des mots d'amour à travers fosse commune
un jour se raconte les déchirures
la mer ne protège pas les secrets si les langues déchaînées
il faut dire protéger il faut envelopper
les oiseaux construisent des chants pour enfants lacérés
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J'ai lu en une soirée "L'heure des oiseaux" de Maud Simonnot paru aux éditions de l'Observatoire. Ce fut une lecture poignante et j'y ai découvert l'horrible histoire de l'orphelinat de Jersey.

En 1959, à l'orphelinat, Lily, qui puise son courage dans le chant des oiseaux, et le Petit subissent brimades et abus en tout genres.
Soixante ans plus tard, une jeune femme arrive sur l'île afin d'enquêter sur le passé de son père.

Un roman très bien écrit. Un récit partagé entre passé et présent. L'écriture est délicate et lumineuse. Impossible de rester indifférente aux sorts de ses enfants.
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Lily est orpheline. Elle protège son petit frère. L'orphelinat de Jersey où ils ont été laissés aux bons soins du directeur et d'une communauté d'adultes déviants, est une prison. Lily et son frère s'en échappent parfois pour se perdre dans la nature et écouter les oiseaux.
Un ermite devient l'ami et le confident de Lily. Mais que peut-il, lui le paria ?
Une ornithologue, des années plus tard, cherche à comprendre ce que Lily est devenue.
Elle mène l'enquête sur cette île qui refoule ses secrets les plus vils.

Est-ce encore possible d'écrire sur les horreurs commises sur des enfants ?
Oui. Ce livre en est la preuve.
L'écriture est poétique alors qu'elle raconte l'indicible.
Le récit alterné tient en haleine.
L'enquête avance et nous ne pouvons que serrer notre espoir contre nous.
Le paysage et la nature sont ceux qui consolent quand l'homme trace son destin tragique.

« Un chant dans une nuit sans air ».
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