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Des dizaines, des centaines, des milliers d'oiseaux virevoltent dans la Forêt oubliée "Forgotten Forest", s'égaillant parmi la végétation luxuriante et les fleurs odorantes et parfumées.
L'île de Jersey, qui se dresse entre L'Angleterre et la France, est la plus belle des îles Anglo-normandes. Destination touristique par excellence, c'est une sorte de paradis sur terre.
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Mais il n'y a pas que l'argent sale qui y est dissimulé. En février 2008, l'affaire éclate, tel un horrible furoncle sur un beau visage.
L'écrin verdoyant de la Couronne britannique a abrité, des décennies durant, l'orphelinat du Haut-de-la-Garenne. Si au dehors c'était le paradis, à l'intérieur c'était l'enfer pour des centaines d'enfants. Maltraitance, pédophilie, coups, malnutrition, violences psychologiques, froid...
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Mais revenons au livre.

Une espiègle et intelligente gamine a trouvé le moyen de se faufiler hors des murs de l'établissement pénitentiaire... pardon, je voulais dire l'orphelinat... et arrive à oublier quelques heures l'horreur quotidienne.
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Elle s'appelle Lily, elle a 8 ans, et progège "le Petit", âgé de 3 ans, le traîne partout avec elle ou presque.
Une relation fusionnelle s'est créée entre la petite Lily, gamine persécutée et bête noire du pensionnat, et le môme qui s'accroche désespérément à elle.
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Des années plus tard, une ornithologue débarque sur l'île pour tenter de percer le mystère de ce qui s'est réellement passé en ces lieux.
La tâche n'est pas facile, la conspiration du silence règnant toujours en maître parmi les habitants.

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Magnifique roman choral. D'une part, un narrateur nous conte l'histoire de Lily et du Petit, et d'autre part, l'ornithologue nous confie des bribes de sa vie et la progression de son enquête, en utilisant la première personne du singulier.
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Ne me reste plus qu'à vous faire part de mon ressenti, et c'est le plus difficile.
Cette petite Lily a provoqué en moi des émotions diverses et contrastées, mais très fortes.
L'amour, bien entendu. J'ai eu envie de la prendre dans mes bras et de l'emporter très loin, la choyer, la protéger.
La chaleur aussi, grâce à tout ce que cette enfant dégage. Elle est solaire, douce, gentille...
Et puis la colère ! Une violente colère.
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Ce qui me bouleverse toujours autant malgré tout ce que j'ai pu lire, voir ou entendre, ce qui me sidère et que je ne comprends pas, c'est comment des adultes peuvent être capables de faire subir autant d'atrocités à des enfants.
Enfin bref, je ne vais pas m'embarquer dans cette direction, sinon on y passe la journée.
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Comme dit plus haut, c'est un très bon livre, mi-réalité, mi-fiction, la fiction s'appuyant néanmoins sur des histoires vraies.
J'aurais néanmoins aimé en savoir davantage, mais l'auteur a focalisé l'histoire sur Lily et le Petit.
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Ce récit me laisse complètement déboussolée, avec l'impression de ne pas vraiment savoir ce que j'en pense et ce que ressens, bien qu'ayant exprimé mes sentiments juste au-dessus.
C'est une sensation assez bizarre, je vous avouerais. Au point qu'en ouvrant la page pour écrire, je n'avais absolument aucune idée de ce que j'allais bien pouvoir dire et je suis la première étonnée d'avoir réussi à coucher quelques mots pour ce retour.
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Je conseille ce roman à tout un chacun. Nulle raison d'être effrayé par sa lecture, les aspects les plus pénibles n'étant que suggérés.
Bien sûr, on a des noeuds partout et les tripes à l'envers, mais c'est parce que nous, nous sommes humains.
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« C'est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l'aube, où tous les chagrins s'effacent, où tous les espoirs semblent permis. L'heure aux oiseaux. »

La plume cristalline de Maud Simonnot m'avait laissée sous le charme à la lecture de L'Enfant céleste même si ce roman au rythme lent ne correspond pas au type de textes qui m'attirent d'habitude. C'est donc avec curiosité que j'ai découvert que L'heure des oiseaux développait une « enquête » : j'étais particulièrement avide de voir se rencontrer la tension narrative que l'on pouvait attendre de ce nouveau registre et l'écriture poétique de l'autrice. Je me suis lancée dans la lecture sans même avoir lu la quatrième de couverture.

Ce nouveau roman s'inspire d'un scandale sordide révélé dans les années 2000 quant aux sévices infligés durant plusieurs décennies aux pensionnaires d'un orphelinat de l'île de Jersey. Deux fils narratifs s'imbriquent pour ne progressivement faire qu'un.

D'une part, l'histoire ancienne de Lily, enfant solaire qui cherche la force de résister aux épreuves subies à l'orphelinat dans la beauté de la nature environnante, dans son imaginaire et dans son amour pour un petit garçon.

D'autre part, la quête contemporaine d'une jeune ornithologue qui tente de faire la lumière sur le passé de son père. Cette investigation n'est pas de celles qui mettent sous tension un récit. La chape de silence maintenue par les îliens ne l'empêche étrangement pas de se dérouler de façon linéaire et on comprend vite où cela va nous mener.

Il s'agit donc plutôt de dénoncer la violence inconcevable dont certains humains sont capables et la lâcheté et le cynisme qui ont entravé la protection des enfants et l'enquête sur l'affaire de l'orphelinat de Jersey. Cette noirceur est soulignée à chaque page par le contraste avec la beauté paradisiaque de l'île, sublimée par les mots de l'autrice. le fil conducteur des oiseaux nourrit une exploration subtile des traces imprimées à la fois sur les lieux et dans les existences individuelles, de la vulnérabilité et la lumière de l'enfance.

Une lecture en demi-teinte en raison de la simplicité de l'intrigue, malgré une plume toujours très belle et un propos poignant.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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« Au plus fort de l'orage il y a toujours un oiseau pour nous rassurer. »
René Char, Les Matinaux.

*
J'ai hésité longtemps à lire ce roman, malgré le superbe billet d'Alain (@ALDAMO21) que je remercie, malgré la poésie du titre, malgré l'appel des oiseaux et le bruit de l'océan, malgré l'onirisme sombre de la couverture.

En le trouvant à la médiathèque, je pensais lire quelques lignes avant de me décider. Et puis passé l'incipit, j'ai poursuivi ma lecture, sachant que j'irais jusqu'au bout.

« C'est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l'aube, où tous les chagrins s'effacent, où tous les espoirs semblent permis. L'heure des oiseaux. »

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Peut-être devez-vous vous demander pourquoi j'ai tant hésité ?
C'est en raison de son sujet dont je connaissais déjà les lignes essentielles, tant les médias en ont parlé au moment où le scandale a éclaté en 2008.
Dans un va-et-vient entre le passé et le présent, Maud Simonnot aborde l'affaire de l'ancien orphelinat de Jersey dans lequel il y aurait eu des maltraitances enfantines, des disparitions d'enfants, des sévices physiques et sexuels commis par les employés et des personnes influentes de l'île entre les années 1960 et 1980.

Les notables de l'époque, les insulaires ont tenté d'étouffer l'affaire pour ne pas nuire aux intérêts financiers de ce paradis fiscal et personne n'a été condamné, une sorte de double peine pour les victimes dont le témoignage et la douleur n'ont pas été entendus. Pourtant, cette magnifique île ceinturée par des eaux d'un bleu cristallin a été un enfer pour des centaines d'enfants placés.

« Sous les banques et les tapis de primevères dorment le sang, les larmes et les anciennes peurs. L'île aux Fleurs cache la mort dans ses entrailles. »

*
Maud Simonnot s'inspire de ce fait divers particulièrement effroyable dans une alternance de chapitres très courts.
On suit une jeune femme qui revient sur l'île de Jersey qui a « accueilli » autrefois l'enfance de son père, Simon. Elle cherche à connaître l'histoire de ce père secret et abîmé par un passé qui refait surface sous la forme de violents cauchemars et de crises d'angoisse.
De ces années à l'orphelinat, ne subsiste dans son esprit que le souvenir d'une petite fille, Lily. le reste de sa mémoire est inaccessible, c'est un vide, un trou noir rempli de peurs et de douleurs, une béance sur sa ligne de vie qui l'empêche d'avoir un présent, un futur.
Alors, la jeune femme cherche à comprendre mais elle se heurte à la froideur des Jersiais et à la loi du silence qui prévaut toujours, le sujet étant tabou même si l'orphelinat a fermé depuis longtemps.

Une deuxième voix venue du passé, douce et flûtée comme le chant des oiseaux, nous emporte derrière les hauts murs de l'orphelinat. Elle s'appelle Lily.
Cette petite fille joyeuse, lumineuse, solaire, s'échappe de la réalité et réécrit le monde dans lequel elle vit. Comme une petite fée, elle transforme la laideur, le sordide, la frayeur en de jolis rêves colorés. Depuis cet orphelinat qui l'encage, elle s'invente un royaume peuplé d'oiseaux et leur chant est une douce compagnie.

Il est aussi question d'amitié et de solidarité avec un petit garçon, un petit oisillon à protéger.

*
« L'heure des oiseaux » est un roman profondément enraciné dans la nature. Les oiseaux y sont rois. On entend leurs chants qui se mêlent au bruit des vagues.

L'océan est présent en arrière-plan, le sac et le ressac de ses vagues accompagnent le mouvement du récit.
La présence de l'océan est ordinairement apaisante, réconfortante, mais dans ce contexte, sa force tranquille, ses vagues ourlées d'écume, sa belle couleur indigo, ne suscitent pas un sentiment de réconfort et d'apaisement, ni une sensation de liberté.
Au contraire, l'île et l'orphelinat deviennent une geôle sans barreau, une prison à ciel ouvert et procurent une sensation d'enfermement, de claustrophobie. La seule façon de s'en libérer étant d'étendre son imaginaire dans la « forêt oubliée » et au-delà de l'océan.

« La fillette lui adresse alors un sourire brisé que l'homme n'oubliera jamais. Il a bien conscience de son impuissance à protéger cette enfant, lui qui n'a déjà pas été capable de se défendre. Son affection ne pèse rien face à l'horreur de ce que Lily et les autres enfants subissent mais il lui assure que l'univers est vaste et qu'un jour elle voyagera loin de cette île. Loin, très loin, il le lui promet. »

*
Ce n'est jamais facile de parler de l'enfance meurtrie.
J'avais peur, je l'avoue, d'un récit sordide, voyeuriste, mais Maud Simonnot ne cherche pas les effets de style ou l'intensité dramatique. Son écriture est sensible, tendre, poétique, imagée pour parler des vies volées et de l'innocence perdue par la violence des hommes.

« Son esprit, dès l'instant où l'ombre l'a touchée, s'est échappé très loin de la cave et elle croit entendre son rouge-gorge qui module ses trilles purs à travers la forêt. le chant pénètre son coeur et atténue ses souffrances. Elle en est certaine, durant des heures sans s'arrêter, tant que durera son supplice, l'oiseau à l'instinct infaillible chantera. »

L'autrice construit une histoire à hauteur d'enfant où la gaieté, l'innocence et la douleur s'entremêlent. Et sous le filtre du monde enchanté que s'est créé Lily, de la forêt et de ses petits habitants, du balancier de l'océan, des senteurs marines et boisées, les émotions sont vives.

*
Pour conclure, « L'heure des oiseaux » est un roman délicat, touchant, émouvant. Son thème est sombre mais l'écriture douce et profonde est telle que je retiens avant tout la lumière et l'amitié de deux enfants, la beauté musicale du texte, son ambiance insulaire, cette forêt peuplée de rêves et d'espoir.
Un très beau roman que je vous conseille.
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Suite aux maltraitances des enfants, l'orphelinat de l'île de Jersey a été fermé en 1989.
La narratrice part sur la piste de son père, Simon, qui avait été placé dans cet orphelinat.
Le mutisme des habitants se lève peu à peu, révélant des morceaux du puzzle du passé.

La narration alterne l'histoire de Lily et Simon en 1959 et l'enquête actuelle qu'effectue la fille de Simon.
Cette construction en deux temps sert la montée en puissance des découvertes de la narratrice.

Si Lily et Simon sont inventés, l'histoire est librement inspirée de faits réels. Maud Simonnot fait référence à l'enquête au sein de l'église française catholique qui a établi que plus de 276 000 enfants avaient subi des violences ou des agressions sexuelles depuis les années 1950…

Ce n'est pas un livre sur le tragique de l'orphelinat fait d'abus et de violence car il reste des zones d'ombres une fois la dernière page tournée.

Le roman est servi par un style qui emprunte à la poésie ses couleurs et ses images et à la musique le chant des oiseaux.

C'est du contraste entre la joliesse de l'écriture et la noirceur du sujet que naît la beauté de ce livre qui est aussi un hymne à la nature.

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Je découvre avec ce roman l'écriture poétique et sensible de Maud Simonnot. Elle traite pourtant d'un thème terrible: les sévices physiques et moraux subis par des enfants dans un orphelinat de l'île de Jersey, dans les années 50.

Deux voix alternent, passé et présent . Celle de Lily, enfant rayonnante, brisée dans son corps, cherchant à protéger le Petit, et celle de la narratrice, voulant enquêter sur le passage dans cet orphelinat de l'enfer de son père, Simon.

Même si l'auteure laisse seulement entrevoir le terrible quotidien de ces enfants, même si la poésie de la nature, le chant des oiseaux atténuent les visions horribles, j'ai eu beaucoup de mal à lire ce roman. L'histoire de Lily et du Petit est inventée mais le contexte ignoble a bien existé, sur Jersey comme ailleurs, hélas.

J'ai été conquise par le style mais je ressens comme un goût d'inachevé, j'aurais voulu en savoir plus sur Simon. Et l'enquête semble trop facilement résolue, alors que de nombreuses personnes se sont heurtées jusque là au mur du silence.

J'avais gardé une image bucolique et verdoyante d'une journée passée à Jersey, le fameux paradis fiscal. Ce livre change vraiment ce doux souvenir en cauchemar.
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« Lily le serre très fort dans ses bras au milieu du dortoir mal éclairé et le rassure. Tout en se disant que les loups les plus féroces de cette île sont déjà entrés dans la bergerie. Ils en sont même les gardiens. »

La plume de Maud Simonnot est toujours aussi gracieuse et poétique. Même pour raconter l'horreur. La maltraitance. le rejet. Même quand elle narre les difficiles retrouvailles d'une jeune femme avec son histoire.
Un texte sensible et poignant, avec de très beaux passages sur les oiseaux.
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L'enquêtrice et les deux orphelins

Maud Simonnot confirme son talent avec ce second roman qui revient sur l'affaire de l'orphelinat de Jersey. On y suit d'une part Simon et Lily, deux des pensionnaires qui essaient de ses soustraire aux mauvais traitements et d'autre part une enquêtrice cherchant à reconstituer leur parcours plus d'un demi-siècle plus tard.

La jeune femme qui débarque à Saint-Hélier sur l'île anglo-normande de Jersey n'est pas venue pour ouvrir un compte bancaire et profiter des largesses de ce paradis fiscal, mais pour enquêter sur une affaire bien plus douloureuse. En 2008, à la suite de découverte de plusieurs cadavres autour de l'orphelinat, une «immense bâtisse victorienne en granit, rendue plus lugubre encore par son histoire», les langues ont commencé à se délier dans ce pays qui cultive le secret comme personne. le scandale provoqué par la découverte des mauvais traitements et des sévices subis par les enfants a été retentissant. Mais depuis l'affaire s'est tassée. Alors pourquoi remuer à nouveau ce douloureux dossier? Parce que, comme on le découvrira plus tard, son père était l'un des pensionnaires de l'établissement.
C'est à la fin des années 1950, il n'avait alors que trois ans, qu'il a débarqué en compagnie de Lily. La fratrie a longtemps partagé son infortune, mais seul Simon a réussi à prendre la fuite. Désormais, il veut savoir ce qui s'est passé sur l'île maudite, ce qu'il est advenu de ce petit ange qui avait cherché dans la nature environnante de quoi se préserver du mal. Il avait en particulier trouvé le réconfort au petit matin (et la romancière son titre): « C'est son heure préférée, celle où la forêt devenue bleue renaît. Cette heure merveilleuse, suspendue avant l'aube, où tous les chagrins s'effacent, où tous les espoirs semblent permis. L'heure des oiseaux. »
Mais leur projet de fuite va prendre une forme plus concrète après leur rencontre avec un ermite. Ils sont persuadés que le «roi des Écréhou» pourrait les aider à fuir l'enfer qu'ils vivent au quotidien.
On l'a compris, Maud Simonnot a choisi de faire alterner l'enquête menée par la narratrice et le récit de la vie de Lily et de Simon quelques 60 années plus tôt. Un contraste saisissant entre une brutale réalité et un silence pesant, entre l'abjecte violence infligée et la douceur autoproclamée d'un territoire qui vit par et pour la discrétion, entre la cruauté et la poésie.
Ce roman, qui est basé sur des faits réels, s'appuie notamment sur deux témoignages glaçants Personne n'est venu de Robbie Garner ainsi que Ils ont volé mon innocence de Toni Maguire (disponibles au Livre de poche) ainsi que sur le drame vécu par Alphonse le Gastelois (l'ermite), accusé à tort d'agressions sexuelles. Il s'inscrit également dans la lignée de L'enfant céleste, qui déjà explorait le monde de l'enfance, un monde où tout est encore possible mais aussi un monde où l'innocence bafouée laisse de profonds traumatismes. On retrouve aussi l'île dans L'heure des oiseaux. Mais ici le territoire est une prison, alors que dans le premier roman il constituait d'abord un refuge. En filigrane, on y ajoutera aussi la dimension socio-politique que Maud Simonnot parvient parfaitement à rendre sans attaquer frontalement ces autorités de tous ordres qui ont failli et continuent de privilégier le silence ou, à l'inverse, qui s'acharnent sur le premier bouc-émissaire trouvé.
Un roman bouleversant, qui marque durablement.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Le titre était pourtant joli ! ....

Contraste saisissant entre le sujet principal du livre et certaines pages "respirantes" où la joliesse des chants d'oiseaux et la fraîcheur d'une petite fille et de son petit frère m'ont enchanté.

Pour le reste cela a été irrespirable, rien qu'à imaginer ce qu'ils ont dû endurer pendant des années, même si l'autrice n'est , heureusement, pas entrée dans les détails les plus sordides.

Glauque, révoltant, et toujours impuni.

Quand on a eu une enfance heureuse où tout le moins acceptable,

Se demander, ce que sont devenus tous ces enfants , aujourd'hui adultes, qui ont été amputés de leur enfance par des s....... qui les ont brisés.

"Tous ces agissements ont eu lieu en toute impunité, parce qu'il y a eu un terrible échec de la protection de l'enfance. Dans ces "dysfonctionnements" en chaîne, difficile de savoir à qui en vouloir le plus : les instances publiques, la police, la justice, l'aide sociale, tous avaient failli à chaque étape."

Omerta à l'Ile Jersey.

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La réussite de cette fiction est due à l'immersion dans une réalité qui malheureusement a existé.
J'ai donc été bluffé quand j'ai su que cette histoire de Lily et du père de la narratrice sortait de l'imagination de Maud Simonnot.
Il s'agit d'une enquête sur l'île de Jersey où dans les années 1890 à 1970 des enfants ont été maltraités dans un orphelinat. le lecteur passe à chaque chapitre d'une temporalité à une autre pour suivre le parcours de Lily souffre-douleur des surveillants et de son petit frère de trois ans.
Le scandale bien sûr a eclaté mais l'affaire a vite été étouffé. Il faut donc la détermination de la narratrice pour délier les langues.
L'omerta est de rigueur quand il s'agit de la complicité de notables, du directeur et du personnel de l'établissement.
Cette maltraitance qui plombe la lecture est pourtant allégée par la courte vie de Lily qui observe les oiseaux pour s'évader de l'enfer quotidien.
Même l'ermite qu'elle rencontre lors de ses évasions ne peut la consoler de cette vie d'enfermement.
Avec un style sobre digne des écrivains japonais, il ressort une poésie dans cette histoire pesante et triste.
J'ai ressenti de l'impuissance devant cette enfance gâchée et le désespoir de Lily.
Mais aussi de la révolte pour une justice qui n'existe pas et même qui cache des monstres humains.
Pas d'illusion l'homme est un loup pour l'enfant sans défense et les drames que nous entendons ces jours-ci en sont la preuve.
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L'île de Jersey, surnommée “l'île aux fleurs”, est un petit paradis fiscal qui cache un bien sombre passé… La narratrice s'y rend pour enquêter sur l'histoire occultée de son père et découvrir qui était “Lily”, effacée durant soixante années de la mémoire paternelle et qui ressurgit soudainement, au moment où les langues se délient et où de sordides affaires refont surface... Car son père, Simon, fût l'un des pensionnaires du tristement célèbre “orphelinat de la honte” en 1959, alors qu'il avait cinq ans.

Mais, sur une île déjà malmenée par les scandales liés aux meurtres perpétrés par la “bête de Jersey”, un serial killer qui agressa femmes et enfants dans les années 60, ainsi que par les révélations de pédophilie et de violences faites aux orphelins, la jeune ornithologue se heurte au mutisme des habitants, plus désireux d'enterrer le passé que d'en extraire les cadavres…

Avec ce court roman, Maud Simonnot nous offre un texte glaçant et parfaitement rythmé, dans lequel deux voix se répondent et se font écho, sous la forme de chapitres très brefs, avec soixante ans de décalage: celle de Lily, cette gamine différente des autres, très consciente des dangers du monde dans lequel elle évolue et qui fera tout pour préserver l'innocence du “Petit” et celle de la narratrice qui tente, envers et contre tout, de réhabiliter une mémoire perdue et de rendre justice à tous ceux que l'on a contraint à se taire…

Malgré un sujet particulièrement sordide, quoique passionnant et complètement méconnu en ce qui me concerne, j'ai découvert la délicatesse et la beauté de la plume de Maud Simonnot. Dans cette atmosphère sombre et pesante, elle parvient, grâce à sa sensibilité et à sa poésie, à ménager des moments de grâce, à la fois magnifiques et lumineux, que ce soit à l'évocation de la nature ou dans la relation entre les deux enfants et l'ermite. Ainsi, "L'heure des oiseaux" est un texte tragique et bouleversant, qui résonnera encore longtemps une fois la lecture terminée !

Lecture qui rentre dans le cadre du challenge Jeux en foli…ttéraire XII organisé par SabiSab28 et CallieTourneLesPages.
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