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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On s'est connu, on s'est reconnu, et puis chacun est reparti dans le tourbillon de la vie, jusqu'à ce qu'en 1975, un camion citerne ne provoque un gigantesque accident.
Pierre Siniac lâche la bride à son stylo plume et ne contrôle plus sa verve. La guerre de 14, l'Occupation, les Trente Glorieuses… les années défilent, les personnages passent, enfants du malheur, rejeton fin de race, malfrat italien, anarchiste espagnol, incendiaire frapadingue…Il croque les vies avec le talent qu'on lui connaît, sans que le lecteur ne comprenne le lien qui les unit, mais il suit fasciné Siniac dans son trombinoscope tarabiscoté.
Puis une masse d'air tournoie et emporte les feuilles de manuscrit, nous offrant un collage intrigant et la révélation de cette intrigue.
Siniac a l'art de croquer les petites vies avec son sens de aigu de l'observation, son sens du verbe, son imagination débridée. Et sous le cynisme, la tendresse. Le tourbillon est un des meilleurs Siniac.

« Fabien Cavalla -la vie vous gâte rarement- était tombé bien bas. C'était aujourd'hui un type qui allait sur ses cinquante-huit ans, usé, maigre comme un chat perdu, avec des yeux aux pupilles dilatées marquées par de profondes pattes d'oie et de longs cheveux gris et ternes séparés par la raie au milieu. Il ressemblait à Antonin Artaud en Marat dans le Napoléon d'Abel Gance. Il était loin le fringuant maque aux doigts bagués et aux belles manières, le Don Juan méditerranéen à l'allure de coiffeur pour dames! »
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Tout commence par un fantastique accident d'un camion citerne.
Le conducteur perd le contrôle du véhicule sur une route sinueuse de Bourgogne. Faut dire qu'il ne roulait pas à la vitesse d'un escargot de...
L'histoire s'enflamme comme le camion, part au quart de tour, fait des allers retours dans le temps
un détour par la rue Laureston, fief de la gestapo française, dans le coin des Batignoles, chez les forains bretons, dans un château de la Bresse, dans un dancing brûlant...
Pas le temps de s'ennuyer, les chapitres s'enchaînent, s'emballent,
la douzaine de personnages vedettes aux allures de faux derches défilent à la  chaîne, un maître chanteur sadique, des anciens malfrats et collabos, un fils de bonne famille dégénéré, une môme piaf, et d'autres petits malins qu'auraient dû rester bien  au chaud...
Tous pris dans un infernal  engrenage, dans une fresque bouillonnante.
Je file un carton plein, sans blême, à Siniac pour son tourbillon dévastateur que je viens de siphonner d'une traite.
Je ne suis pas près d'oublier Charlot-la-Carlingue, disque rayé, Marie Dupuy et Gaston les bretelles.
Ah, j'oubliais le plus gratiné, Linthié de Haudricourt...
A mon avis, un de ses meilleurs romans noirs.
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Sur une route de Bourgogne, un camion-citerne échappe au contrôle de son chauffeur, percute le parapet d'un pont et s'écrase quelques mètres plus bas sur une départementale. Une vieille Dauphine arrive à toute allure et ne peut éviter le feu effroyable qui vient de démarrer. Enfin, le conducteur d'une Passat cherchant à éviter le brasier freine brutalement et est éjecté dans le feu après deux tonneaux. L'accident est insolite, terrible. Ce drame est le point de départ à partir duquel Pierre Siniac va tricoter toute une série de causes et de conséquences. Douze personnages vont s'animer sous nos yeux qui seront liés les uns aux autres par un entrelacement de faits plus ou moins anciens. Il est question de vengeances qui ont pour origine une vieille humiliation, la jalousie d'un esprit pervers ou des événements de la Seconde guerre mondiale. Et il y a aussi Marie la poisseuse dont l'existence vous prouvera que parfois le destin peut se montrer bien vachard. On traverse la France de Quimper à Belfort et on rencontre des personnages issus de tous les milieux : banditisme, forains, Résistants, châtelains, etc.

L'intrigue est alambiquée tout en étant simple à suivre. Après «Femmes blafardes», Pierre Siniac me surprend à nouveau par son talent et son originalité. Ecrit il y a maintenant plus de quarante ans, le roman reste étonnant tant l'auteur parvient à faire preuve de maîtrise et d'intelligence. Alors laissez-vous emporter par ce Tourbillon dans les jeux du hasard et de la destinée.
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Juin 1975, lors d'une nuit d'orage apocalyptique, une accident de la circulation meurtrier implique un camion citerne, une Dauphine et un break Passat. Par quel hasard de la vie, les conducteurs des trois véhicules qui crament dans les feux de l'enfer sur une route secondaire de Bourgogne sont-ils liés ? Pour connaître les causes de cet accident, il faut remonter trente ans en arrière et nous intéresser à la vie de Gaston 'Les Bretelles" Bargette, un petit truand parisien au grand coeur, et aux évènements, d'importance ou insignifiants, qui vont déclencher des drames en cascade jusqu'à l'accident fatal, depuis ces casses non violents à la fin des années trente jusqu'à son mariage avec Clairette Maitrepaul qui a été marquée par l'assassinat devant ces yeux de ces grands-parents, en passant par sa réhabilitation dans les années quarante et sa dure vie de labeur dans les années cinquante et soixante, émaillée par des malheurs amoureux puisqu'il voit mourir, l'une après l'autre, ses pauvres fiancées, pour devenir enfin un citoyen respectable et un notable dans sa petite ville de Breuil en Yvelines. Autour de cet individu doux et tranquille, gravitent une douzaine de personnages, du résistant au gestapiste, du gangster à l'aristocrate assassin et montreur de rats dans les foires, de la pauvre femme, estropiée et défigurée dont la vie n'a été qu'une suite ininterrompue de malheurs, au souteneur d'origine italienne, du détective au pyromane ou du fils de métayer qui a réussi dans la vie au député social démocrate allemand rescapé du nazisme. Tous évoluent à plus ou moins longue distance de lui, à travers la période de la guerre et de l'occupation jusqu'à la fin des Trente Glorieuses, et se retrouvent de la rue Lauriston de triste mémoire à Paris au baraques foraines de Bretagne, d'un noble manoir dans la Bresse à un cabinet notarial à Belfort et voient leur destin se croiser sur les routes de France pour écrire une histoire noire, tumultueuse et profondément tragique.

Pierre Siniac signe avec "Le Tourbillon" une splendide fresque sur la fatalité et le caractère irrémédiable du destin qui s'acharne parfois sur les individus. Véritable roman-feuilleton, non par la forme, puisqu'il n'en est pas un au sens premier du terme, mais par la caractéristique principale qu'il partage avec les écrits des maîtres du genre que sont Eugène Sue ou Paul Féval : ce coté addictif que le récit engendre avec ses personnages multiples, ses nombreux rebondissements et le suspense que l'auteur de "Femmes Blafardes" entretient jusqu'à la dernière page. Doté d'une imagination fertile et d'un humour très noir, Siniac tisse une véritable toile d'araignée qui relie les personnages à la description précise et à la psychologie recherchée. D'une plume directe au service d'un ton désabusé, il raconte une histoire réaliste et sombre à la française qui ne laisse aucun répit au lecteur et il se hisse ainsi à la hauteur des maîtres américains du roman noir. Une grande réussite.
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