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J'ai acheté ce livre sans lire la 4e couv' et en étant sure que c'etait sur l'Exodus...bref, quelle bonne surprise, un épisode des années 30 dont on parle peu, Gilbert Sinoué sait toujours saisir le moment qui va captiver. Il a su être un romancier formidable car on aime ses personnages ( réels ), on se met à leur place, on s'inquiète et en même temps l'auteur est un historien incroyable qui ne néglige aucun détail, quel travail!! quel livre!!
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13 mai 1939. SS Saint Louis battant pavillon nazi prend la mer.
Une errance maritime infligée à un millier de passagers fuyant l'horreur nazie et les exactions perpétrées contre les familles juives, menée pourtant avec un grand respect par un capitaine soucieux de l'accueil à bord de ses passagers, en opposition d'ailleurs avec une partie de l'équipage bien peu empathique, voire parfois malveillant.
Le capitaine ne manquera pas de les rappeler à l'ordre.

Une tragédie car aucun pays n'accepte de les accueillir et forcés au retour vers la mort, l'espoir définitivement anéanti, ils seront envoyés dans les camps de concentration.
En cause la lâcheté crasse des alliés qui ne sortent pas grandis de cet épisode insuffisamment connu du public hélas.

A noter que, le capitaine a été reconnu comme Juste parmi les nations au Yad Vashem.

Une autre tragédie maritime, Il y a 80 ans, le 24 février 1942, le navire Struma transportant 769 passagers dont 103 enfants, des réfugiés juifs venus de Roumanie, était torpillé en mer Noire. Pendant près de dix semaines, ce bateau avait été mis en quarantaine à Istanbul dans l'attente d'un visa d'entrée en Palestine qui n'arriva jamais. Cette tragédie oubliée symbolise pourtant les efforts des juifs pour échapper à la Shoah.
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Une conférence intergouvernementale à huis clos tenue à Évian les 8-16 juillet 1938, afin de « faciliter l'émigration des réfugiés politiques en provenance d'Autriche et d'Allemagne », confère à la problématique de la tentative d'exode des Juifs fuyant les persécutions nazies sa première dimension officielle internationale. Il convient d'en rappeler in extenso les résultats, afin de se remémorer le Zeitgest de la fin des années 30 vis-à-vis de la question des réfugiés (et le comparer, n'en déplaise à Monsieur Finkielkraut, à celui d'aujourd'hui...) :
la France déclara être « au point extrême de saturation, si elle ne l'a pas dépassé » ;
la Grande Bretagne laissa espérer l'installation de « quelques centaines de familles de colons » en Nouvelle-Calédonie et de « quelques milliers » à Madagascar, mais surtout pas en Palestine ;
les États-Unis, où en sus du visa d'entrée était déjà en vigueur le système des quotas d'immigration par pays, ne jugèrent pas opportun de modifier leurs quotas d'immigration d'Allemagne et d'Autriche ;
l'Italie déclina l'invitation à participer à la Conférence, que la Suisse refusa même d'héberger, alors que l'Afrique du Sud n'y envoya qu'un observateur ;
les pays d'Amérique latine, à l'exception de la République dominicaine, proclamèrent leur incapacité à accueillir des réfugiés ;
l'Australie affirma que, « n'ayant point de problème racial réel, elle juge[ait] inutile d'en créer un ».
À l'issue de la Conférence, Goebbels exulta et fit paraître un article de presse intitulé : « PERSONNE N'EN VEUT ! » ; quelque temps plus tard, dans un célèbre discours prononcé à Nuremberg, Hitler eut beau jeu de clamer :
« L'Allemagne n'a cessé, des dizaines d'années durant, d'accueillir des centaines de milliers de ces Juifs. Mais aujourd'hui que le mécontentement populaire s'amplifie […] on gémit à l'étranger. Oui, on gémit. Mais cela ne veut pas dire que ces pays [les démocraties] aient l'intention de résoudre par une action efficace le problème qu'ils posent avec hypocrisie. Bien au contraire, ils affirment le plus froidement du monde qu'il n'y a pas de place chez eux. » [cf. pp. 31-33]

Tout cela sert d'introduction à l'épisode historique relaté dans ce récit. Fort de cette situation, et à l'évidence en guise de coup d'éclat médiatique, Hitler autorise les Juifs à quitter l'Allemagne : le 13 mai 1939 le navire de ligne allemand Saint-Louis quitte le port de Hambourg à destination de la Havane, avec à son bord près de mille réfugiés juifs, majoritairement des femmes et des enfants, tous munis de visa d'entrée pour les États-Unis ainsi que d'un visa cubain qui s'avérera avoir été délivré frauduleusement. Cuba n'accueillera pas les passagers, pas même contre un supplément fort en numéraire à extorquer aux différents organismes israélites d'aide, notamment américains. Durant un peu plus d'un mois, les passagers seront confrontés à un cycle alternant espoir et désespoir d'être autorisés à débarquer, espérance et désespérance de survie.

Je suis très surpris pas la tiédeur de certaines notes de lecture face à ce livre qui, pour ma part, m'a véritablement enchanté. Outre que m'apprendre un épisode que j'ignorais, un contexte historique auquel l'on n'a pas l'habitude ni l'envie de penser – car il est particulièrement honteux ex post – et de révéler les drames de conscience individuels – en particulier la splendide personnalité du capitaine Schröder, qui, inculpé après la guerre par les Alliés, fut d'abord disculpé par les témoignages des survivants du Saint-Louis, puis honoré post mortem du titre de « Juste des Nations » –, j'ai particulièrement apprécié en cet ouvrage la dose minime et pourtant indispensable de romanesque, comparée à l'amplitude des citations documentaires, qui se glissent si habilement dans la narration que l'on n'en ressent jamais de pesanteur.
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Passionnant et plus que jamais d'actualité...

Mai 1939. Un bateau envoyé depuis l'Allemagne, avec à son bord près de 1 000 Juifs, direction La Havane à Cuba.
Un "geste" d'Hitler pour apaiser les tensions après la Nuit de cristal.

Mais, à quelques instants de l'arrivée, le Commandant reçoit un télégramme lui interdisant d'accoster et de rentrer en Allemagne. Il s'y refuse, sachant le sort que subiront ses passagers.

Débute alors une terrible odyssée en pleine mer, avec les problématiques que cela engendre à bord pour la vie quotidienne.
Le Commandant sollicite tous les Etats neutres, aucun n'accepte d'accueillir les passagers.

Gilbert Sinoué s'appuie sur des témoignages pour retranscrire les faits et c'est réussi.
L'ambiance est lourde, prégnante et insoutenable.
J'ai plusieurs fois ressenti un malaise à la lecture de docu-fiction tant la situation dépeinte paraissait réelle, avec une description des faits très précise et heure par heure.

Surprise du faible nombre de lecteurs et de critiques.
Encore un live avec un épisode relatant les faits sur le nazisme et sa politique d'extermination, on a fait le tour sur le sujet, me direz-vous ?
Oui, on est encore dans le sujet. Mais pas tout à fait finalement, et surtout, cet épisode oublié et dramatique vaut le détour (si j'ose dire). Une lecture qui invite à la réflexion sur le sort des immigrés.
Surprise du faible nombre de lecteurs et de critiques, je conseille vivement.
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Très bon livre mais beaucoup de détails concernant les tractations entre les pays pour finir par comprendre que Cuba n,a jamais voulu que ces passagers débarquent chez lui. Tout le monde s'en lave les mains et personne se sent concerné par la vie de ces 900 passagers juifs, venus d'Allemagne. Heureusement certains pays d'Europe vont se rétracter et les accueuillir. Mais la guerre arrive et plusieurs mourront quand même dans les camps de la mort en Allemagne. Triste fin!
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13 mai 1939.
A Hambourg, le SS Saint-Louis, paquebot battant pavillon nazi, largue les amarres.


A son bord, 937 passagers, dont 550 femmes et enfants.


Tous sont des juifs allemands.


Tous sont munis de visas.


Destination : La Havane.


Le 23 mai, alors que le bateau est à la veille de pénétrer dans les eaux territoriales cubaines, Gustav Schröder, capitaine du Saint-Louis, reçoit un câble expédié par le gouvernement de la Havane : Mouillage en rade - Stop -Ne pas tenter d'approcher port.


Puis ordre lui est transmis de faire demi-tour et de ramener sa " cargaison " à Hambourg. Schröder décide de passer outre et prend contact avec les gouvernements du monde dit libre en leur demandant d'accueillir ses passagers.


Roosevelt, le premier sollicité, refuse.


Le Canada refuse.


Toutes les nations d'Amérique latine refusent.


A Berlin, Goebbels exulte : personne n'en veut!


C'est ainsi que commence l'effroyable errance du Saint-Louis.


Gilbert Sinoué retrace ici, heure par heure, une épopée dont on pourrait se dire qu'elle n'a pu exister tant elle semble inconcevable.

site de l'auteur : http://www.sinoue.com/

note : souvenir de lecture, l'un des meilleurs de Sinoué.
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Récit d'un naufrage historique; non le bateau n'a pas coulé, c'est l'humanité qui s'est noyée dans ce calvaire subit par les centaines de passagers.
Un voyage qui devait mettre à l'abri les persécutés du Reich fera un retour à "l'expéditeur" car les politiques en ont décidé ainsi.
Un film documentaire a été tourné , il a pour titre :" les indésirables, l errance du St Louis.
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