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sur 391 notes
Très grand polar. Scénario très solide, bâti autour de la ville de Barcelone et des oeuvres de Gaudi qui la parsèment et qui l'embellissent. J'en viendrais presque à regretter d'éviter systématiquement la file d'attente pour la Sagrada Familia, chaque fois que je me rends dans la cité catalane.

Un meurtre horrible, brûlé sur la façade de la Pedrera. C'est le début de l'histoire et de l'enquête que va mener Milo Malart, pseudo révoqué pour indiscipline. Avec son assistante Mercader, il va s'efforcer de remonter la ou les pistes, l'histoire de Barcelone, ses traumatismes, le post Jeux Olympiques.

Cela va crescendo, c'est bien écrit, on ne s'ennuie pas tout au long des 600 et quelques pages du roman.

L'auteur, rencontré lors du Salon Polar du Sud à Toulouse a un "physique", ce qui ne l'empêche pas d'être avenant et sympathique, avec ses airs de vieux corsaire. C'était un plaisir de le rencontrer au côté de Victor del Arbol, nettement plus "ténébreux", mais qui à eux deux, nous procurent des heures de lecture de grande qualité.

Je deviens un fervent lecteur de leurs productions à tous les deux, et j'attends avec impatience les prochaines sorties.
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Milo Malart est au bord du précipice au début de ce roman. Il envisage sérieusement de se lancer du haut d'une falaise, il croit avoir tout perdu : Marc, son neveu, a subtilisé son arme de service pour se suicider. Ce drame a entraîné le départ de sa femme Irène, et il n'a plus le droit d'exercer son travail d'enquêteur au sein des Mossos d'Esquadra dans l'attente de son jugement.

Plus encore, Milo Malart croit être atteint de schizophrénie, maladie qui a frappé son père.

C'est le début d'une série de meurtres atroces – un cadavre est retrouvé pendu et carbonisé au balcon de la Pedrera, bâtiment construit par Gaudi en plein Milla de Oro de Barcelone – qui va remettre en selle Milo ; il doit accepter d'être accompagné par une coéquipière Rebecca Mercader, qui va se révéler être une véritable chica dura, et de voir le psy régulièrement, afin de pouvoir participer à l'enquête, qui va le mener sur les traces d'un tueur qui paraît obsédé par Gaudi et les symboles maçonniques.

Bien sûr, ce roman utilise certains codes du genre : le flic borderline en conflit avec sa hiérarchie, la chica dura qui va se révéler douce avec lui…Mais l'essentiel n'est pas là dans ce roman.

Le bourreau de Gaudi s'attache d'abord à la psychologie de son personnage Milo Malart, en proie à une névrose dépressive et qui peut plonger dans des affres extrêmement profondes en cas d'échec. Avant tout, nous suivons Milo dans sa bagarre contre la vie.

En parlant de personnages, et de psychologie, Aro Sáinz de la Maza nous délivre à l'égal de Francisco Gonzalez Ledesma les multiples images de Barcelone, parc d'attractions touristique, mais aussi cité ancienne et secrète rénovée à grands coups de bulldozers assassins.

Et surtout, Barcelone, au-delà des apparences démocratiques, est gouvernée par une poignée de familles puissantes qui agite l'indépendance catalane comme un hochet censé satisfaire la population ; c'est ce gouvernement occulte, corrompu jusqu'à la moelle, que l'auteur dénonce avec une grande virulence, comme un écho à la lecture lassante de la presse espagnole qui dénonce tous les jours de nouveaux scandales : Fèlix Millet i Tusell, qui a reconnu avoir détourné plus de 3 millions d'euros de la Fondation Orfeon Catalan, Iñaki Urdangarin, accusé de fraude fiscale, de corruption et de détournement de fonds…

Ce roman mêle enquête policière, noirceur des personnages, scandales político-financiers, plongée dans les mille facettes de la ville avec un grand talent.

Aro Sáinz de la Maza fait par ailleurs oeuvre utile et pédagogique en décryptant –très simplement -l'oeuvre de Gaudi et permet d'approcher la culture maçonnique en laissant de côté l'aspect sulfureux et mystérieux de la chose, trop souvent utilisé par ses confrères.

Certes, ce roman est à la fois dense puisque de multiples sujets sont évoqués et long (664 pages), et pourrait décourager certains (nous ne sommes pas dans un roman de Camilla Lackberg où la même trame est utilisée jusqu'à la corde).

La qualité de l'écriture, précise, vive, et de l'intrigue, les arrière-plans nombreux, font espérer une belle suite.
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Un grand événement se prépare à Barcelone : la consécration de la Sagrada Familia, l'oeuvre magistrale de l'architecte Antoní Gaudí. En plus des touristes, des milliers de personnes sont attendues, notamment la famille royale ainsi que le pape.
Des meurtres immondes sèment le désordre. On rappelle un inspecteur mis à pied récemment. L'assassin doit être retrouvé rapidement. L'enquête se met en place. Mais, on a pas beaucoup de temps. le compte à rebours tourne. Il faut faire vite.

D'autres crimes visant es membres de la haute société barcelonaise ont lieu, toujours selon un macabre rituel au sein des édifices de Gaudí. Quel est le profil du tueur ? S'agit-il d'actes de vengeance ou de folie ?

La personnalité complexe de l'inspecteur Malart est passée au crible. La psychologie du tueur est étudiée. Pourquoi tant de haine autour des lieux emblématiques de la ville ? Quel passé trouble se cache derrière ces crimes ? L'auteur évoque la corruption, les anti-systèmes, l'anarchisme. Barcelone est une ville magnifique, mais si chère pour les barcelonais. Certains sont expropriés de leurs terrains. de grands complexes favorisant le tourisme y sont construits.

Pour démasquer le tueur, la police étudie son mode opératoire, et interprète les oeuvres emblématiques de la ville. Ses sculptures et ses édifices sont connus dans le monde entier pour ses formes très particulières.
L'auteur nous dresse le portrait d'une ville où prime l'oeuvre architecturale de Gaudí. Des références à la personnalité de l'artiste sont faites au travers ses divers ouvrages jusqu'à la cellule morbide utilisée par le bourreau.

Un roman extrêmement bien étayé.
Sublime et addictif.


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Ouah quelle polar, j'ai adoré un sacré coup de coeur. du début à la fin ce roman vous tient en haleine. Milo Malard inspecteur mis à pied et rappeler d'urgence lui l'électron libre de la police est charger par ses pairs de rechercher l'assassin d'un homme retrouvé pendu est bruler vif au balcon d'un monument de Barcelone. Un prédateur sadique ne s'en tiendras pas à ce seul meurtre, d'autres suivront, Milo va devoir entre les touristes est ses équipier qui n'ont pas appréciés son retour. Il va devoir enquêter dans ce milieu hostile avec la jeune sous-inspectrice qui est aussi chargée de le surveillé.
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Etoiles Notabénistes : *****

El Asesino de la Pedrera
Traduction : Serge Mestre

ISBN : 9782330086213

La Pedrera - La Carrière en français - est le surnom, moqueur, que les Barcelonais donnèrent à la Casa Milà, conçue par l'architecte catalan aussi atypique dans son oeuvre qu'il se montra excentrique dans sa vie, que fut Antoni Gaudí. Cet imposant bâtiment, qui mêle allègrement et surtout avec une grâce et un naturel infinis, le style le plus moderne à l'Art Nouveau et, pour ses cheminées-soldats (dont vous avez un aperçu sur la jaquette de l'édition Actes Sud / Babel Noir), l'art de la Grèce antique, était à l'origine un hôtel particulier construit entre 1906 et 1910. de nos jours, il abrite des bureaux et est voué tout entier à la mémoire de Gaudí.

Gaudí fut, dans son domaine, l'un des plus grands novateurs de son temps. Aujourd'hui encore, les questions s'accumulent non seulement sur ses constructions mais aussi sur la ligne de démarcation qui sépare sa période "dandy" et franc-maçonnique de son époque mystique, à laquelle nous devons, entre autres, la Sagrada Familia, toujours à Barcelone. Sans oublier les "droites de Gaudí" dont l'auteur de ce polar nous parle tout à la fin, à la page 761.

Il était normal que, en cette période marquée par le renouveau du polar en Espagne, cette énigme que furent Gaudí et l'existence qu'il choisit de mener en ait inspiré un. L'action se situe à Barcelone et Gaudí et les différents bâtiments auxquels il travailla ou dont il traça les plans hantent littéralement ce pavé signé Aro Saínz de la Maza. A tel point que le lecteur, peu à peu fasciné, pour peu qu'il s'intéresse un tant soit peu à l'Art Nouveau et, de façon générale, à l'architecture du XXème siècle (ne parlons pas de celle du XXIème : elle est lamentable) n'a plus qu'un rêve : se rendre à Barcelone et visiter, visiter tout Gaudí, à la fois si lointain puisqu'il mourut, renversé par un tramway, en 1926, et si proche par sa manière, à nulle autre pareille, de préfigurer, dans nombre de ses constructions, le style moderne des années soixante-dix, par exemple.

Mais il y a bien une intrigue policière ? me direz-vous. Rassurez-vous, oui. Mais elle aussi est liée à Gaudí. Elle débute d'ailleurs à La Pedrera où un fou, furieux mais organisé, se filme enflammant, encore vivant, un certain Eduard Pinto, que, pour les besoins de sa démonstration, il a attaché à un câble électrique du bâtiment. Ajoutons qu'il avait enlevé Pinto et le retenait prisonnier depuis cinq jours. Pour le suspendre, il a eu l'astuce de recourir à l'un de ces véhicules qui permettent aux ouvriers municipaux d'élaguer les arbres ou encore au personnel de l'EDF de régler certains problèmes imprévus. Comment savait-il que ce véhicule se trouvait dans le coin ? L'avait-il volé ? Un complice l'avait-il volé pour lui ? Par dessus tout, pourquoi avoir choisi une mort aussi cruelle, précédée de ces cinq jours durant lesquels, le médecin-légiste le prouvera, Pinto n'a eu rien à boire ni à manger ? Et pourquoi avoir choisi La Pedrera comme scène finale de la tragédie ? Mystère.

Et un mystère de taille. Confrontée à lui, alors que le Pape Benoît XVI s'apprête à venir à Barcelone bénir la Sagrada Familia, la Police catalane se voit contrainte de s'adresser à un flic rebelle qui a eu de récents problèmes avec sa hiérarchie, Milo Malart. Mis à pied parce qu'injustement soupçonné, en prime, d'être responsable d'une "fuite" à la presse, Milo n'en reste pas moins un limier hors pair. Tout particulièrement dans ce genre d'affaires où ce fils et frère de schizophrène parvient, non sans souffrance, à entrer dans la peau du tueur. Or, penser comme le tueur, c'est déjà l'orienter vers la cellule qui l'attend ...

Pour tenir Malart à l'oeil, la hiérarchie lui adjoint une co-équipière, la sous-inspectrice Rebecca Mercader. Milo vient de divorcer et, après cette histoire qui l'a fait mettre à moitié à la porte de la Police, rien ne va plus pour lui. Autant Rebecca est mignonne, autant Milo oublie de se raser, s'habille mal et se fout du tout au tout de l'impression qu'il peut faire. En plus, pris dans une affaire de cette ampleur - car vous vous doutez qu'il n'y aura pas qu'un seul crime de ce type, chacun ayant un rapport avec Gaudí et laissant présumer que le bouquet final se produira lors de la visite du Pape - c'est à peine si notre inspecteur se permet de dormir. Ce qui n'arrange pas son physique. Pourtant, lorsqu'il le veut, il paraît - selon ce que nous en rapporte Rebecca - qu'il n'est pas si laid que ça.

L'ensemble, c'est vrai, est un peu bavard. On sent que, plus que l'intrigue (dont la fin est donnée un peu trop rapidement selon moi), ce sont Gaudí et son oeuvre qui sont à l'origine de ce roman. "Le Bourreau de Gaudí" est en fait un hommage à l'architecte de génie et aussi un magistral catalogue touristique sur ce qu'il a laissé. On serait presque tenté d'écrire que s'ajoute à cela une pointe de biographie. En tout cas, le lecteur sensible aux Arts mais aussi à l'originalité ne pourra, à la fin de sa lecture, que vouloir tout savoir, mais absolument TOUT, sur l'architecte catalan, dans la vie duquel affleurent encore certaines zones d'ombre.

Pour en revenir à l'intrigue policière, précisons qu'elle est noire, très noire et menée par les pires des bourreaux : deux victimes que les sévices vécus ont transformées en bourreaux. Certains la trouveront gore - j'ai lu pire. D'autant que l'ensemble est superbement agencé et des plus cohérent. Et puis, ce genre de choses, malheureusement, existent. Pourquoi donc les passer sous silence ?

Au commissariat dont dépendent Milo et Rebecca, on croise les personnages habituels : l'ancien co-équipier qui a lâché Malart lors des histoires de "fuite" ; un supérieur hiérarchique à qui il a tout simplement donné un coup de poing, un jour que ça n'allait pas ; une bande d'inspecteurs plus ou moins jaloux du "don" de Malart ; et une perle, un sergent qui n'hésite pas devant les heures supplémentaires et aidera beaucoup Milo dans son enquête.

Et puis, en intrigue parallèle, le suicide de Marc, le propre neveu de Milo, suicide lié, à des années de distance, à l'histoire du "Bourreau de Gaudí."

Un roman à recommander en ne perdant pas de vue que l'intrigue, si glauque qu'elle soit, sert surtout d'alibi à un hommage extasié à Barcelone et à son architecte de génie. Il faut donc aimer à la fois le policier et la création artistique. Il faut aussi aimer les ouvrages qui s'appuient sur un thème policier ou fantastique pour nous faire découvrir un monde différent et que nous ignorions. A lire, donc. Mais prenez votre temps : "Le Bourreau de Gaudí" se savoure à tête reposée. ;o)
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Alors, oui c'est une enquête policière particulièrement tortueuse !

Mais c'est aussi un vibrant hommage aux habitants de Barcelone, qui ont du affronter les expropriations avant les jeux olympiques de 1992, puis ensuite d'autres encore pour remodeler la ville.
Hommage également à Gaudí qui a parsemé cette ville de ses créations incroyables, avec moult détails sur son oeuvre.

Au delà de l'enquête sur des meurtres horribles, les victimes sont immolées vivantes, une question qui taraude tout cet ouvrage, une ville doit-elle être destinée aux touristes au détriment de ses habitants ?
Et y-a-t-il une justice pour les puissants et une autre pour les plus démunis ?

Super polar d'un auteur que je découvre, avec un héros complètement déjanté, dans une ville que j'ai beaucoup aimée lorsque je l'ai visitée.

Très chouette lecture !
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Camilo « Milo » Malart, policier mis à pied suite au suicide de son neveu avec son arme de service, est rappelé à Barcelone par la juge Cabot afin d'aider le GEHME, groupe d'investigation spécialisé dans les homicides, à résoudre une enquête s'avérant particulièrement délicate. Un notable de la ville, Eduard Pinto, vient d'être retrouvé, après cinq jours de captivité, pendu et brûlé vif au balcon de la Pedrera, un des monuments emblématiques de Barcelone, réalisé par Antoni Gaudí.
Les anciens équipiers de Milo ne l'apprécient guère et vivent sa réintégration forcée comme une insulte à peine voilée. On lui impose une thérapie et un chaperon, la sous-inspectrice Rebeca Mercader, conditions indispensables à son retour dans le GEHME. Milo tolère difficilement la situation et n'en fait qu'à sa tête mais la situation ne tarde pas à se compliquer quand un deuxième notable est lui aussi enlevé puis assassiné. Qui peut donc en vouloir autant aux notables de la ville… et à Gaudí ? Car l'histoire et les oeuvres de l'architecte sont toujours liées avec les crimes que commet le mystérieux assassin…

Ce polar long et complexe nous fait découvrir une Barcelone qu'on imagine rarement : une ville qui chasse ses habitants pour accueillir toujours plus de touristes, où la corruption est monnaie courante, où une minorité de notables contrôle tout dans l'ombre, une véritable Sin City espagnole où les vices sont toujours plus pervers qu'on ne l'imagine. Bref, ce n'est pas la Barcelone chaude et lumineuse, ville de culture et d'histoire, que l'on aime.
Les personnages sont à l'image de leur ville, plus sombres qu'on ne le penserait au premier abord. Milo, surtout, est instable émotionnellement, toujours perturbé par le suicide de son neveu ; il se fie plus à son instinct qu'aux preuves et semble tirer des conclusions – justes par ailleurs – de nulle part.

Le personnage de Rebeca, sa coéquipière, m'a un peu déçue. Elle ne participe pas vraiment à l'enquête, en ce sens qu'elle se laisse guider par lui au lieu de collaborer avec lui et de proposes ses hypothèses. Peut-être est-ce dû au fait qu'elle ne connaisse pas vraiment Milo et sa méthode de travail, mais c'est un peu décevant pour une enquêtrice intelligente qui semblait sortir de l'image de la jolie fille sans cervelle. (Entre nous, le surnom de « vilaine fille » que lui donne Milo tout au long de l'enquête me turlupine toujours. Une fois ça va, mais tout le temps ça devient lourd et difficile à comprendre.)

Tout le monde n'aimera pas ce roman, c'est une certitude. Il y a des longueurs, surtout dans la première moitié, le personnage de Milo peut déconcerter beaucoup et en choquer d'autres, les victimes ne sont pas attachantes, au contraire on ne peut parfois qu'applaudir des deux mains le meurtrier, et on ressent toujours un pincement au coeur quand on voit un mythe prendre fin.
Je n'ai pas aimé découvrir le versant sombre de Barcelone mais j'ai trouvé cette lecture passionnante, enrichissante et extrêmement bien documentée. le duo Milo-Rebeca est intéressant, ne serait-ce que par le contraste entre leurs deux personnalités. Si la jeune femme prend un peu plus d'initiatives, je ne dis pas non à une deuxième enquête menée par ce duo.
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Un pavé interminable qui aurait sans doute beaucoup mieux passé en version audio, mais elle n'existe pas. Il m'a fallu plus de deux semaines pour arriver au bout de ce polar qui me laisse un avis assez mitigé. Je n'ai pas détesté, mais il y au moins trois cent pages de trop sur les près de huit cents que compte ce livre. Je constate que depuis que j'écoute beaucoup d'audio, j'apprécie de moins en moins les très gros pavés en texte… quoique, un Pendergast de huit cent pages ferait sûrement mes délices.

Un notable est assassiné de manière sordide après avoir disparu durant cinq jours. La police de Barcelone n'a aucune piste, aussi la juge chargée de l'affaire fait-elle appel à son ami Milo Malart, un flic suspendu depuis que son neveu s'est suicidé avec son arme de service. Elle propose sa réintégration temporaire, le temps de retrouver l'assassin. le chef de la police lui impose un suivi par une psychologue et une équipière, Rebecca Mercader. Milo est un électron libre habitué à n'en faire qu'à sa tête, il est doté d'une grande intuition qui lui permet de « lire » dans la tête des criminels, il est en conflit permanent avec sa hiérarchie et ses collègues, et surtout bien décidé à ne rien changer à ses mauvaises habitudes. La victime était un notable sans histoire et personne ne comprend le mobile du crime, quand un autre homme disparaît. La police financière était sur le point de l'arrêter pour d'énormes détournements de fond et penche pour une fuite mais Milo est persuadé que l'assassin a de nouveau frappé. Ce dernier exécute ses victimes sur des bâtiments de Gaudi, d'où son surnom.

Ce roman nous fait visiter Barcelone de manière très (trop) détaillée. J'y suis allée une seule fois, j'ai bien sûr visité les lieux emblématiques de la ville, mais je ne connais pas le plan des rues. Les livres qui donnent autant de détails toponymiques sont très agréables pour les locaux, mais franchement pénibles pour les autres. on se perd sans cesse dans des précisions qui n'apportent rien à l'intrigue, sont redondantes et lassantes.

On explore le côté sombre de Barcelone, avec des notables corrompus, des prédateurs sexuels, des policiers qui orchestrent les fuites dans la presse. L'auteur ne fait vraiment pas dans la nuance, tout est noir. Milo est en pleine crise, en instance de divorce, en conflit avec son frère et ses collègues, complètement déprimé depuis le suicide de son neveu dont il se sent coupable. Il n'est pas un profiler classique comme Rebecca, formée par le FBI, il a plutôt une sorte de don surnaturel. On est habitué aux policiers de roman en crise, mais là c'est vraiment trop, ce personnage n'est pas crédible du tout.

Le roman parle beaucoup de l'oeuve de Gaudi et explore son côté symbolique, car Milo cherche du côté maçonnique pour trouver le mobile des crimes. Cela s'avèrera une fausse piste, mais il l'explore à fond. C'est intéressant certes, mais s'ajoutant à des descriptions sans fin, ça ralentit encore plus l'action, qui a déjà tendance à sérieusement patiner. Heureusement le livre démarre enfin dans les deux cent dernières pages, mais que de longueurs pour en arriver là. La fin est palpitante, le suspense est au rendez-vous et les actions de Milo et Rebecca enfin couronnées de succès. Les personnages sont peu crédibles du fait de leur psychologie sans nuance.

J'ai trouvé ce roman trop long et assez décevant, on ne retrouve pas du tout la Barcelone magique dépeinte par Carlos Ruiz Zafon, On a ici une ville noire, des notables pervers, des policiers corrompus, un enquêteur fou et peu sympathique, bref l'auteur n'a pas fait dans la dentelle, même si sa présentation de l'oeuvre de Gaudi est intéressante.
Lien : https://patpolar.com/
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Un corps en flammes est retrouvé pendu au balcon d'un des monuments les plus emblématiques de Barcelone, La Pedrera, d'Antonio Gaudí. Les services policiers sont aux abois et réintègrent l'électron libre Milo Malart, révoqué par mesure disciplinaire. Tandis qu'il enquête en binôme avec une jeune sous-inspectrice, les meurtres des membres de l'oligarchie barcelonaise s'enchainent, férocement mutilés au sein des édifices du célèbre architecte. Intrigant, n'est-ce pas?
J'ai un seul problème avec ce roman, et ce sont les blessures du personnage principal, Milo. Pourquoi faut-il que les héros de thrillers soient forcément cassés dès le départ? Pourquoi faut-il qu'ils boivent, fument, baisent, jurent, soient va-t-en guerre et trompe la mort? Est-ce que vraiment une bonne intrigue (car ici, il y en a une) ne peut pas être menée par un personnage bien dans sa peau? Evidemment, ce qu'il verrait au fur et à mesure de son enquête entamerait cet équilibre, je ne dis pas qu'il doit rester cuicui les petits oiseaux tout le temps, mais au départ en tout cas, l'auteur pourrait faire confiance à ce qu'il s'apprête à raconter.
Bon, en fait, j'ai deux problèmes avec ce roman, et c'est que ce Milo, par ailleurs tout à fait attachant, est quand même un petit peu génial par rapport à sa collègue et qu'elle semble n'être là que pour incarner la voix de la raison et obéir à ses ordres. Je veux bien que Milo sorte du lot mais j'aurais bien aimé qu'au bout d'un moment elle aussi prouve son esprit d'initiative et son intelligence, et pas seulement quand elle est sous l'influence de son esprit puissant (je n'exagère pas, il y a vraiment une scène où il la fait réfléchir et trouver des pistes en la mettant dans une sorte de transe)
Ces deux réserves posées, je tiens à dire que j'ai été accrochée dès le départ, que j'avais toujours hâte de retrouver ce roman, et que j'espère qu'on reverra ces deux personnages. C'est un des meilleurs livres que j'ai lus sur Barcelone, tout à fait à sa place à côté d'un Vazquez Montalban, d'un Alicia Gimenez Bartlett, d'un Francisco Gonzalez Ledesma ou d'un Carlos Ruiz Zafon. Pas parce qu'il leur ressemble, non, puisqu'aucun de ces auteurs n'a écrit de thriller. Mais parce que comme eux il a vraiment un point de vue sur Barcelone et sait le faire partager.
Bref, je recommande.
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Lors d'un récent festival consacré au roman policier, un auteur corse (*) a opposé au polar scandinave, qu'il trouve, lourd, sinistre étouffant, peut-être dit-il à cause du climat, au polar méditerranéen qui baigne dans la belle lumière du Sud et y gagne une ambiance plus tonique
Dans l'ensemble je partage son opinion.
Mais voici une belle exception (qui ne confirme pas la règle, cette phrase est idiote, une exception ne confirme pas une règle, elle l'infirme au moins partiellement) avec la trilogie de l'auteur catalan Aro Sainz de la Maria qui commence avec le bourreau de Gaudi, et pourrait laisser penser que la Catalogne a dérivé récemment vers le cercle polaire artique.
Comme souvent dans les séries de romans animées par un personnage récurrent, en l'espère l'Inspecteur Milo Malart, on a intérêt à lire les romans dans leur ordre de parution, en commençant donc par le bourreua de Gaudi et en poursuivant avec Les Muselés et Docile..
Au demeurant, les présentes réflexions valent pour les trois tomes de la série.
Le personnage récurent, d'abord: l'Inspecteur Milo Malart trouve bien sa place dans la lignée des héros torturés qui hantent les policiers contemporains. Porteur d'une histoire familiale très lourde et redoutant de tomber dans la folie, il rejette toute relation un peu poussée, alors pourtant que, malgré ses abords rugueux, ses qualités humaines lui attirent beaucoup de sympathies, qu'il décourage en général.
La Barcelon où il vit est une ville désespérée et déses pérante où se cotoient la richesse des privilégies, qu'on appelle locale mes les Quatre cents Familles et la misère effroyable où se débat la majorité de la population.
C'est de ceux-là que l'Inspecteur Malart se sent proche, il essaie de els défendre du mieux qu(il peut, et ne peut pas grand chose contre l'influence des riches, qu'il déteste profondément.
Il réussit ependant dans chaque roman à faire trimpher une certaine justice, une justice minimaliste dirons-nous, la seule possible dans ce contexte
Ce contexte social et économique compte beaucoup mais il n'éclipse pas pour autant les énigmes policières, originales et bien menées, et qui restent dans les limites du vraisemblable, ce qui est une qualité précieuse et pas si répandue dans les romans policiers.
On souhaite une longue et fructueuse carrière à l'Inspecteur Milo, et, si possible, Monsieur Sainz de la Maria, une vie un peu plus heureuse; il le mérite

(Une parenthèse en défense du livre ; certains reprochent au Bourreau de Gaudi d'être une banale histoire du tueur en série; et d'ailleurs justement non, ce n'est pas une histoire de tueur en série , on le croit au départ, mais en fait les ressorts sont tout différents, parce que...mais je ne vous en dis pas plus, dans ce genre de livres, qui reposeen grande partie sur le suspense (mais pas seulement, car il me parait parfaitement possible de relire ce livre pour ses autres qualités) il n'est pas pardonnable de spiler
(*) je ne retrouve pas les références; ce que c'est que de s'informer avec les pages proposées par Google..
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