AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 1104 notes
Bizarrement, je ressors de cette lecture pas tout a fait satisfaite.

Si l'auteur maîtrise le suspens, a une écriture agréable et addictive. Si il a su parfaitement installer une atmosphère malaisante. Je reste sur le fait qu'il y a trop de choses qui m'ont dérangée.

Je crois que dans ce roman il y avait un peu de trop dans tout, trop de coïncidences, trop de preuves, ... même si je sais que dans les thrillers le but c'est de rouler le lecteur dans la farine. je crois qu'à cause de tout cela ma lecture a perdu en crédibilité.
Je reste sur ma fameuse idée que le trop est l'ennemi du bien.

Un peu trop de longueur aussi...sur certains passages..

Alors même si dans l'ensemble ce roman est réussi. On plonge de plein pied au coeur du dark web, dans la violence et l'horreur qui se cache derrière. L'intrigue se tient grâce au manichéisme de l'auteur. Il m'a manqué un truc, et je n'arrive pas exactement a mettre la main dessus. Après il faut avouer que j'ai aussi eu peu d'attachement pour les personnages.

Néanmoins je préfère Cédric Sire dans ce registre plutôt que dans celui de Sire Cédric.
Commenter  J’apprécie          11114
Ayant beaucoup aimé « Vindicta » de cet auteur qui s'amuse à jouer avec son pseudo, je n'ai pas longtemps hésité à me plonger dans « La Saignée ».

D'une part, le lecteur suit Estel Rochand, une ex-flic reconvertie en garde du corps suite à une bavure. Cette ancienne championne de boxe adepte de la violence et de la baston a l'art de se mettre dans le pétrin, au grand dam de son compagnon.

De l'autre, on suit Quentin Falconnier, un policier spécialisé en cybercriminalité à la PJ de Marseille, qui découvre l'existence d'un site web proposant des vidéos de tortures et de mises à mort répugnantes, filmées en temps réel dans une pièce aux murs rouges : la « Red Room », alias « La Saignée » !

Cédric Sire nous plonge donc non seulement dans les méandres les plus abjects du « Dark Web », mais il nous invite de surcroît dans une « Red Room » où un bourreau particulièrement sadique exécute les ordres macabres d'internautes pervers sur des victimes non-consentantes qui meurent dans d'atroces souffrances, le tout ponctué de pop-ups demandant aux vicelards dissimulés derrière leurs écrans : « Est-ce que tu aimes ? »

Si les âmes sensibles auront sans doute un peu de mal à digérer la partie légèrement gore du récit et que d'autres seront rebutés par le côté assez caricatural d'une Estel Rochand dont l'auteur souligne trop souvent l'agressivité borderline, j'ai pour ma part dévoré ce roman de la première à la dernière page.

Alors oui, j'ai aimé cette immersion dans le Dark Web qui contribue à entretenir une atmosphère malsaine tout au long du récit, même s'il faut s'accrocher. J'ai aimé ces personnages cabossés par la vie qui partagent leurs fêlures au fil des pages et débordent de mystères. J'ai aimé ce suspens entretenu de main de maître par un auteur qui maîtrise toutes les ficelles du genre : des chapitres courts qui font passer cette brique de 560 pages comme une lettre à la poste, des fausses pistes qui nous mènent habilement en bateau et une intrigue qui monte en puissance, ponctuée par un compte à rebours particulièrement efficace. J'ai même aimé les petits clins d'oeil à ses confrères Bernard Minier et Olivier Norek, tout comme le côté exagéré de cet écrivain célèbre dont Estel devient le garde du corps.

« Est-ce que tu aimes ? »

OUI

ENTER
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          10314
"Oh attention chérie, ça va couper."
La cité de la peur (1994).

Cédric Sire voit plus grand, plus loin, plus fort.
Il tranche, éviscère, charcute, martyrise...en beaucoup moins drôle, forcément.

J'aime le bonhomme.
J'aime son style, sa forte inclinaison musicale qui vous électrise tout autant que ses écrits.

Plat du jour : La saignée.
Couv' rouge sang, sobre, élégante, ça sent pas vraiment le voyage humanitaire, à vrai dire.

Ah le Dark Web.
Un univers impitoyable qui ferait passer Dallas pour la mélodie du bonheur.
Toutes les perversités s'y côtoient.
Une irrépressible envie de mater une bonne vieille séance de torture des familles en direct live, no problem, La Saignée est là pour ça. Jamais bien loin de sa soeur jumelle, la curée.
Tu casques quelques bitcoins et tu dégustes tranquillou...un peu moins que les funestes victimes, cependant.

Quentin Falconnier, il est pas content.
Flic, option cybercriminalité seconde langue, le gars mettra tout en oeuvre pour éradiquer ce fléau.
Estel Rochand, non plus, n'est pas jouasse.
Faut dire que c'est dans son ADN.
Ex-flic néo garde du corps, elle voue sa vie à la baston, la violence, le démembrement sur personne rarement consentante, enfin tout acte tempétueux susceptible d'apaiser son chaos intérieur.
Une bonne tête de vainqueur à la sinistre roue de l'infortune.

Comme d'hab', oserais-je, Cédric Sire m'a emballé sans me peser, on est pas assez intime.
Le style, tout comme le sujet, fait dans le cru, le tranchant, l'incisif.
C'est open bar de rage à tous les étages et pourtant j'en redemande car ici, contrairement à moult de ses écrits horrifico-fantastiques, l'auteur joue sur la plausibilité, la possibilité d'un mal à l'état pur qui sévirait dans les méandres dissolus d'une toile monstrueuse jamais rassasiée.

Si le script vous harponne, il le doit également à ses personnages fouillés, sombres, borderline, rarement nominés dans la catégorie bestfriendforlife. Éventuellement d'une hyène, et encore.

Cette Red Room n'attend désormais plus que vous.
Petit conseil préventif, mangez léger avant de pénétrer dans cette antre diabolique, vous me remercierez.

Triple pouce in the air à Babelio et aux éditions Fayard Noir pour cette dégustation 100 % arabica.
Commenter  J’apprécie          633
Le synopsis de ce livre qui évoque les red rooms sur le dark web m'a fortement intriguée. Ici Cédric Sire nous entraîne dans les profondeurs de la toile, mais pas seulement.

D'un côté, on suit Estel Rochand, une ancienne policière devenue garde du corps en région parisienne suite à une bavure. de l'autre, Quentin Falconnier, un investigateur en cybercriminalité (ICC) à la PJ de Marseille.
En comparaison avec Vindicta, j'ai trouvé le rythme beaucoup plus modéré dans ce roman. On y trouve également de l'action, mais l'auteur prend aussi son temps pour installer chaque élément de son histoire.

Les passages qui concernent Estel sont captivants, bien que le personnage est très caricaturé. En effet, elle représente le cliché de la boxeuse presque invincible qui détruit tout sur son passage et que rien n'arrête. On se questionne beaucoup sur sa personnalité tout en se demandant si on peut se fier à elle ou pas.
Du côté de Quentin, les investigations techniques qu'il mène pour son enquête me semblaient parfois longues. Cependant, l'auteur décrit très bien la plongée de plus en plus profonde dans les sombres réseaux informatiques en y mettant parfois beaucoup de tension.
Tout au long du livre on se pose surtout la question sur l'identité du bourreau qui participe aux tournages de la fameuse chambre rouge.

L'auteur possède l'art de créer des scènes palpitantes autour des fils conducteurs de son histoire. Ici il nous entraîne dans les méandres des clubs de nuit un peu louches, mais aussi dans l'univers de l'édition en faisant d'ailleurs quelques petits clins d'oeil à ses amis auteurs.

Une bonne lecture qui donne l'agréable impression de regarder un film tant l'écriture est plaisante.
À lire !
Commenter  J’apprécie          602
Région parisienne. Estel a été exclue de la police après une bavure qui a coûté la vie à une jeune femme. Elle travaille maintenant dans une agence de gardes du corps et est recrutée par un écrivain célèbre et sulfureux.
Marseille. Quentin Falconnier, policier expert en informatique, traque le pourvoyeur en armes de délinquants locaux. Il réussit à l'identifier, mais les images qu'il découvre sur l'ordinateur du trafiquant vont bien au-delà...
Paris. le lieutenant Delphine Bellefonds s'inquiète de l'absence d'un de ses amis, détective privé, qui lui avait remis la photo d'une jeune femme disparue. Elle fait vite le lien avec les découvertes du policier marseillais.

Il faut reconnaître les compétences de l'auteur pour imaginer une telle intrigue, sur-vitaminée et couverte d'hémoglobine, et maintenir le suspense jusqu'au bout. Oui, il en faut du talent pour imaginer autant de rebondissements et de fausses pistes. le problème, c'est que la ficelle est souvent si grosse qu'on peine à y croire. On a alors la furieuse envie de tourner des pages pour sauter au rebondissement suivant...
Si l'on met de coté le personnage d'Estel, dont la complexité constitue la moelle du suspense, la psychologie des autres personnages est assez basique : la fliquette honnête mais un peu naïve, le flic aigri qui ne rêve que de démontrer sa supériorité, le truand sans subtilité ou le romancier plus retors que lui tu meurs...
L'écriture est agréable, directe et sans trop de fioritures ; pas de difficulté de lecture. La narration est très rythmée : quelques allers-retours dans le passé d'Estel, mais surtout d'incessants changements de points de vue et d'innombrables rebondissements et fausses pistes. Tout est fait pour capter l'attention et tenter de la conserver. Et ça marche plutôt bien ! On ne s'ennuie pas.
La Saignée est le premier roman de Cédric Sire que je lis, et je ne l'aurais sans doute pas fait si je n'avais pas rencontré l'auteur au Gujan Thrillers Festival. Je ne saurais donc dire s'il y a un format Cédric Sire, mais je crains que oui, et je ne suis pas certain d'avoir envie de vérifier en lisant un deuxième de ses ouvrages.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          590

Sur le Dark Web, m'a-t-on dit, on peut trouver tout ce qui est inaccessible via google.
Alors je sais bien que ça n'est pas très légal, mais par les voies classiques je n'ai jamais trouvé ce que je cherchais.
Conscience animale, le premier roman de Franck Thilliez.
Et je vous assure que ça n'est pas faute d'avoir fait tous les sites, les brocantes, les foires aux livres.
C'est ainsi que je me suis retrouvé dans les tréfonds de la toile, les méandres de la folie d'internet.

Eh bien c'est pas sain tout ce qu'on y trouve !
Mon regard passe rapidement sur le sommaire : Armes, Besoin de volontaires pour mon nouveau roman, Bombe, Bombe nucléaire, Chair humaine à déguster, Comment tuer son conjoint sans se faire prendre pour les nuls, Drogues dures, Enfant tuant sa mère à coups de fourchette, Femmes de l'Est, Greffes d'organes ( on vous trouve un donneur ), Meurtres, Pédopornographie, Prêteur sur gages, Sectes adaptées à votre personnalité, Thilliez : Conscience animale, Tueur à gages, Vidéos de lapidations …

Dans ma fascination macabre mêlée de dégoût j'ai failli le louper mais le voilà, il est là le sésame ! Je clique sur l'icône et mon futur livre apparaît. Je m'attendais à des malfaiteurs mais pas du tout, les deux exemplaires sont vendus dix bitcoins pièce, et les transactions sont parfaitement sécurisées.

Je vais sur la façade web de l'usurier pour échanger quelques euros mais un bitcoin c'est 10 000 balles, et pour le même prix je peux m'acheter un crâne de nouveau-né conservé dans le formol. L'homme d'affaire, voyant que ne disposait pas d'une telle somme, me propose un prêt fort intéressant avec un remboursement en trois mensualités de 50 000 €. Cependant j'ai lu les petites lignes : Pour chaque jour de retard j'allais mesurer un centimètre de moins. Fallait que je trouve une autre idée. Il me le fallait ce livre, ce Saint Graal, coûte que coûte.

Je continue à surfer sur ces fenêtres ignobles et revient à cet auteur qui a besoin de volontaires pour rédiger son futur manuscrit et qui se fait appeler Sir Cedriec. Sûrement un pseudo. Mais mon petit doigt me dit qu'il s'agit de l'auteur de Vindicta ou de Angemort, qui change régulièrement d'identité au prix d'anagrammes complexes ( Sire Cédric, Cédric Sire ). Je me connecte moi même avec mon nom d'emprunt, Antyri@261275 pour lire son annonce.« Cherche huit volontaires pour participer à une expérience inédite. Dix bitcoins à remporter."

Quelques jours plus tard, j'apprends, alerté par un pop-up, que je fais partie des huit nominés et que je dois me rendre dans un hôpital désaffecté en pleine cambrousse, à deux heures du matin.
Etre nominé, c'est chouette. Ca donne un petit côté Nouvelle star. Je vais peut-être passer à la télévision.

J'y retrouve mes sept compagnons d'aventure, tous intrigués et excités. LordBeli@l.666, Immort@l.666, M@rduk.666, Lolit@666, M@yhem.666, Gr@veland.666 et M00nspell.1755.
Revêtu d'une cagoule ne cachant pas ses longs cheveux bruns ni ses yeux bleu, Sir Cedriec apparaît et nous demande de le suivre dans une salle afin qu'on écoute ce qu'il a à dire. Un peu comme le professeur quand il explique le déroulement du braquage de la banque d'Espagne à ses complices dans la première saison de la casa del papel. J'espère quand même ne pas avoir mis les pieds dans une affaire trop louche.

- Bonjour à tous. Je vais vous demander de ne pas m'interrompre pendant quelques minutes et de vous concentrer sur mes propos.
( Ca semble d'ores et déjà compromis pour Immort@l.666 qui peine à rester debout et qui pue le whisky )
- Je suis un auteur de thrillers policiers et horrifiques que vous connaissez peut-être, peu importe. Je suis en train de finaliser mon nouveau roman qui devrait s'intituler La saignée, qui aura toujours ma marque de fabrique mais avec une touche de psychologie en plus. Grâce à mon héroïne que j'ai souhaitée la plus complexe et ambiguë possible.
Elle s'appelle Estel Rochand, elle ne vit que par et pour la violence, mais j'ai essayé de la rendre attachante. Est-ce compatible ? Ca sera au lecteur de décider. Il devra aussi s'interroger sur cette question : A partir de quel moment la violence n'est plus acceptable, plus justifiable, plus pardonnable ?
Estel a toujours évité de perdre pied grâce aux sports de combat, fuyant une enfance difficile. Elle a du abandonner les compétitions. A peine entrée dans la police, encore stagiaire, animée des meilleures attentions du monde, elle a tué une innocente et a été priée de dégager. Désormais, c'est le métier moins noble d'agent de sécurité qui paie les factures et lui permet au passage de fracturer quelques mâchoires dans le monde de la nuit parisienne, aussi peu reluisant que les personnes qui l'embauchent. Qui ferment les yeux sur les prostituées qui fréquentent leur établissement. Qui jouent les vieux pervers libidineux avec les jeunes femmes qui les accompagnent avec le sourire et les quittent tabassées et en larmes.
Et c'est au service de personnes aussi puissantes et perverses qu'Estel doit travailler en fermant les yeux sur tout ce qu'elle voit de malsain.
Mais elle a un exutoire. A chaque fois qu'elle voit sa psychiatre, elle disparaît ensuite et revient vingt-quatre heures plus tard, souvent blessée, sans un mot pour son compagnon de toujours, de plus en plus inquiet. Ses malaises et ses pertes de mémoire sont de plus en plus fréquents. Une énigme silencieuse.

- Parallèlement se déroulera une enquête policière, d'abord en filigrane puis de plus en plus présente. Et c'est pour recomposer les crimes et rédiger un prologue happant le lecteur immédiatement dans l'horreur que je vous ai tous fait venir ici. On va participer à un jeu de rôle.

- Eh ben il était temps qu'il arrête son baratin, dit M00nspell1755 à son voisin LordBeli@l.666.
- Ben on s'en fiche un peu de la raison pour laquelle il a organisé tout ça, moi je suis venu pour regarder et avoir mes bitcoins.

Sir Cédriec nous fait avancer et explique leurs fonctions aux participants :
- A l'exception de la belle Lolit@666 et d'Antyryi@261275 vous allez tous entrer ici et attendre la projection du film. Je vous rejoins dans un instant.
Seuls M@rduk.666 le Saigneur aura droit à la parole pour guider le bourreau dans ses actes de torture, et Immort@l.666 le grand Saigneur donnera l'ordre d'exécution.
Anyryi@261275 et Lolit@666 vous me suivez ?

Qu'est-ce qui peut m'attendre tout au bout de ce couloir ? Un rôle en tête d'affiche apparemment.
D'un ton de connivence, je murmure à mon hôte que j'ai lu la grande majorité de ses livres.
Pas de réponse.
Nous pénétrons dans une salle de tortures aux murs fraîchement repeints en rouge, avec un chariot sur lequel repose un nombre incalculable de scalpels, scies, et autres instruments chirurgicaux. Ainsi qu'une chaise avec des lanières rappelant celles où on guérissait les soit disant fous à grand renfort d'électrochocs.
- Assieds toi, me convie Cédric Sire.
Méfiant, je m'installe, mais j'ai déjà rencontré l'auteur deux fois et il s'est toujours avéré charmant et disponible. Quelle raison aurais-je eu de me méfier ?
Je ne connaissais alors pas Dourdeau, écrivain de fiction aussi charmant en dédicaces qu'il était répugnant en dehors.
L'écrivain se charge des sangles autour de mes chevilles, de ma taille et de mes poignets.
- Pour les besoins de mon roman, le bourreau devait à tout prix être une femme. Pour l'attribution des autres rôles, désolé poto, j'ai simplement tiré au sort.
Sur ces mots d'adieu, il tombe le masque pour le confier à la bouchère, et rejoint ses autres invités.

- Fous le à poil !
- Coupe lui les oreilles et mets lui dans le cul !
- Fais une petite perforation sous le menton, énuclée -lui un oeil, replace le dans son nouvel habitacle et recoud la plaie !
En plus de la voix de M@rduk.666 et de celui de mes cris, j'entends des halètements suspects, comme si des voyeurs se masturbaient devant le spectacle.
Et tel un robot dépourvu d'affect ou y prenant même un malin plaisir, la petiteLolit@666 exécute les ordres les uns après les autres.
- Coupe ses doigts de pied et fais lui avaler !
Puis, une autre voix :
- Coupe lui les deux bras et mets lui dans le cul !
( Mais qu'est-ce qu'ils ont tous avec mon anus ? )
- Stop !! intervient Sire Cedric. LordBeli@l.666 toi tu regardes et tu te tais !
Et je ne sais pas ce que vous en pensez mais il est peut-être temps de passer à la mise à mort ? Quelque chose de bien spectaculaire ? On peut l'ouvrir en deux, l'étrangler avec ses propres intestins ?
Tous les regards ont alors convergé vers Immort@l666, le grand Saigneur, qui cuvait son whisky et était profondément endormi.
Des cris de frustration proviennent de tous les autres participants mais les règles sont les règles. Lolit@666 est rappelée, Sir Cedriec leur fait un virement Paypal de 10 bitcoins comme promis qui apparaîtra avec le nom de Fayardnoir comme débiteur.

Cedrid Sire revient vers moi, l'air un peu confus.
- Désolé poto, ça ne s'est pas tout à fait passé comme prévu. Ca va ? T'as pas l'air bien ?
- Vous n'allez pas me tuer ?
- Ah non, moi je suis écrivain, j'avais juste besoin d'images pour mieux retranscrire la scène et l'état d'esprit de mes personnages. Comme un acteur qui s'entraîne avant une pièce de théâtre.
- Vous pouvez faire quelque chose pour moi ?
- Te tatouer une dédicace ? J'ai pas mon matos avec moi.
- Non, pas ça. Mais j'ai quand même bien mérité mes bitcoins vous ne pensez pas ?
- Ca c'est clair.
- Ca vous dérangerait de m'acheter Conscience animale, le premier Thilliez ? Il est en vente sur le Dark Web et là je ne suis vraiment pas en état d'y retourner.

J'ai repris conscience après un an de coma.
A mon chevet se trouvaient deux livres : le sésame ( enfin ! ) un peu écorné et le nouveau thriller de Sire Cédric, paru quelques jours plus tôt. Avec une dédicace.
"En souvenir des moments partagés, et qui doivent à tout prix rester entre nous. Dès que tu as récupéré n'hésite pas à chroniquer cette saignée, en y mettant un peu d'originalité !".
Et c'est signé Sir Cedriec.

Me voici donc, chers internautes, à vous livrer mes impressions à chaud après cette lecture qui a réveillé de vieux traumatismes enfouis.

Je vais commencer par ce qui m'a le moins plu vu qu'il n'y a presque rien.
La première chose n'est d'ailleurs même pas un défaut, c'est presque le contraire. Mais La saignée évoque le Dark Web, ses connexions ultra sécurisées et son infiltration policière. C'est ultra documenté, probablement réaliste et perfectionniste, mais déjà que je suis une bille en informatique il y a parfois eu surdose de numérique et ça a parfois joué dans la fluidité de ma lecture.
Tout est fait pour donner un rythme d'une folle intensité du début à la fin, le livre est épais mais les chapitres font moins de quatre pages en moyenne et l'intrigue rebondit encore et toujours. Je n'ai pas pu m'arrêter durant la première moitié ni pendant les cent dernières pages, mais j'ai ressenti un petit moment de flottement entre les deux, quelques longueurs ou répétitions, une intrigue qui avançait moins vite. Ca n'engage évidemment que moi.

Quant aux qualités, elles sont réellement nombreuses et Cédric Sire ne s'est pas reposé sur ses acquis. Alors oui, on retrouve sa plume, son côté horrifique, son côté effréné, qui sont déjà autant de raisons de le lire et de lui rester fidèle.
Mais là où il m'a le plus bluffé, c'est avec l'originalité et la psychologie de ses personnages.
Estel est telle qu'il avait commencé à nous la décrire dans l'hôpital désaffectée, pour moi un personnage inédit en littérature, une dynamite dont on hésite à saisir la main, immensément triste voire dépressive mais qui cogne au lieu de se soigner en prenant des cachets. On l'accompagne au bord d'un précipice sans véritablement savoir si ce faisant, on choisit le bon camp.
Parce que de près ou de loin, elle est forcément liée à cette histoire. Mais absolument impossible de savoir comment avec certitude.
Le roman tout entier met les femmes à l'honneur, on est très loin des stéréotypes de thrillers où le vilain tueur en série s'en prend à elles les unes après les autres. Elles sont nombreuses à tenir le devant de la scène, chacune dans leur rôle.
Il y a quand même quelques personnages dont on sait quasiment d'avance qu'ils sont du côté des pourris.
Et deux policiers qui feront quant à eux équipe pour remonter la piste de cette Red Room, Bellefonds et Falconnier. La première note tout de façon quasi maladive, le second est totalement obsédé par cette affaire et par l'identité de la femme qui joue les bourreaux. Un duo parfait.
Le casting est complété par une galerie d'acteurs secondaires qui ont tous leur rôle à jouer, notamment pour nous emmener sur de fausses pistes, un jeu auquel excelle Cédric Sire.

Seuls deux de mes doigts de pied ont pu être retrouvés intacts et greffés sur mon corps abîmé. Je commence la rééducation demain.
J'ai mon roman de Thiliez, mais il m'arrive encore parfois de me demander si le jeu en valait la chandelle.
Alors si un dénommé Ser Cidrice vous propose une rémunération en vue d'une expérience d'écriture, pesez bien le pour et le contre.

Commenter  J’apprécie          5510
Violent, très
Efficace, surement
Long, un peu trop
Estel est devenue garde du corps, après une bavure policière. Elle est embauchée par un auteur à succès. Très vite, des éléments étranges la poussent à se questionner sur son employeur. En parallèle, des policiers enquêtent sur des séances de torture en direct dans le Dark Web...
Je ressors un peu mitigée de cette lecture. le suspense est bien mené, on tourne les pages avec l'envie d'en savoir plus, mais je n'ai pas accroché avec les différents personnages et leurs interactions. Ils m'ont pour la plupart paru un peu "trop", de Estel, quasiment invincible, fascinée par la violence à Léo, amoureux transi, en passant par Quentin, flic prêt à tout pour faire aboutir ses enquêtes. Peut-être est ce du au fait que l'auteur renchérit encore et encore sur leurs traits spécifiques, amenant quelques longueurs et lourdeurs dans le récit et la description des personnages. J'ai en revanche bien aimé le personnage de Delphine, femme flic intelligente et perspicace.
Dommage, car l'enquête dans le Dark Web est intéressante, et bien documentée et j'ai bien aimé suivre les enquêteurs dans leurs investigations.
Merci aux Editions Fayard pour ce partage qui m'a permis de découvrir cet auteur #LaSaignée #NetGalleyFrance
Commenter  J’apprécie          432
Mitigé.
Un livre qui démarre très vite, direct dans un vif du sujet original, et l'on se dit que l'on tient du bon.
Malheureusement l'histoire, délayée, s'étiole à en devenir trop prévisible, rythmée par des coups de théatre par trop annoncés.
D'une entrée en matière originale et forte, le roman bascule sur une intrigue policière pour le moins classique de la machination que l'on voir venir tel le scénario du téléfilm policier du samedi soir sur une chaîne tout public.
Le roman eut gagné à être plus concis et en quantité avec un amaigrissement de 200 pages, et en qualité avec une trame nettement plus percutante si plus directe et simple. Sa sophistication aboutit in fine à un scénario banal. Et après son entrée en matière ce constat est grinçant.
Les personnages mériteraient aussi d'être moins caricaturaux, et, pour certains, avec une description allégée ; l'on comprend vite les rouages psychologiques d'Estel, est-il utile d'en remettre une couche toutes les 50 pages?

L'écriture est agréable, la structure du récit, par petits chapitres parallèles se rejoingnant par effet entonnoir pour le bouquet final menée avec talent, renforçant ainsi cette impression de promesse non complètement tenue.
Je reste donc sur ce sentiment mitigé rapport aux avis plutôt positifs, et lirai une autre oeuvre de l'auteur pour le confirmer ou l'infirmer.

Commenter  J’apprécie          423
Alors qu'il enquête sur un trafiquant d'armes à Marseille, Quentin Falconnier, spécialisé en cybercriminalité, tombe en explorant l'ordinateur de ce dernier, sur un site qui propose des vidéos de mises à mort d'une violence inouïe dans une pièce tout de rouge recouverte : la red room alias « La saignée ». Mais, le détenu décède de mort violente à la prison, alors que Quentin voulait explorer le site dont il a été mystérieusement « éjecté » car identifié comme flic.

Pendant ce temps, à Paris, Estel Rochand, qui avait été suspendue à la suite d'une « bavure policière » s'est reconvertie dans la garde rapprochée de personnes peu recommandables intéressées uniquement par ses dons de championne de boxe.

Démissionnant de son premier job, elle se trouve embauchée par un écrivain douteux Dardeau qui écrit des romans malsains, vaguement inspirés de Cinquante nuances de Grey et va tomber dans un piège redoutable.

Une autre affaire de photographie de torture dans la région parisienne arrive dans le bureau de la police et Quentin va être autorisé à se rendre sur place…

Avec ce roman, on assiste à « bienvenue dans le Dark Web » et ses dérives, notamment ce dont sont capables « les petits génies de l'informatique » quand ils veulent explorer les univers obscurs, les dérives… Jusqu'où peuvent aller aussi les cyber-criminalistes pour entrer dans l'univers des gens pour les traquer : bonjour la transparence, la protection des données… Cela ne rassure absolument pas le lecteur. Mon antivirus et mon VPN sont-ils au top ?

Ce thriller est très intéressant et le suspense, savamment entretenu, fait que, une fois commencé et la première vidéo digérée, on le lit de manière addictive. Les personnages, même les plus odieux, le sont tellement justement qu'on s'accroche pour voir jusqu'où peut aller l'horreur. J'ai dévoré ces 550 pages !

L'écrivain pervers narcissique, manipulateur de haut vol, est très bien étudié. On le voit se dévoiler, peu à peu, tout en se disant qu'on aimerait se tromper. La manière dont il réussit à convaincre ses fans, littéralement sous le charme qui ne pensent qu'à entrer dans son lit et à l'inverse son attitude méprisante vis-à-vis des féministes sont conformes à tout bon manuel de psychiatrie.

Mais, vous l'aurez compris, il y a un mais : la violence. Entre les scènes de coups échangés par les protagonistes, les vidéos d'horreur, c'est souvent à la limite du supportable ; Mais chose étrange, elles ne hantent pas la mémoire et quand le livre est refermé, on ne retient que l'intrigue très solide et palpitante, ce qui fait donc seulement un petit bémol. Il fallait bien que je râle un peu !

C'est ma première incursion dans l'univers de Cédric Sire et si j'ai apprécié le côté haletant de l'intrigue, où l'on en arrive à soupçonner tout le monde, où certains gentils s'avèrent être toxiques. Cette lecture m'a souvent fait penser à un auteur que j'aime bien : Franck Thilliez, car leurs univers se ressemblent.

Un grand merci à NetGalley ainsi qu'aux éditions Fayard qui m'ont permis de découvrir ce roman et son auteur dont je tenterai très probablement le best-seller Vindicta, quand ma PAL sera un peu plus légère…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          420
Bistouri, pince, ciseaux… Et marteau… Disséquons ce qui attend le lecteur dans le nouveau Cédric Sire, après deux ans 1/2 d'attente. Sans rien dévoiler du détail des plaies et des chairs.

Une attente récompensée, avec ce thriller qui plonge notre regard dans la pénombre du Dark Web. Et de ce qui est un vieux « fantasme » du net, les vrais tortures et meurtres filmés pour le plaisir des plus pervers.

Un sujet bien connu, donc, mais le plat saignant proposé est à point. Relevé et enlevé.

Deux caractéristiques sautent très vite au yeux, dans ce pavé de 575 pages. le coté carré, d'abord. L'intrigue est maniée avec dextérité et surtout une volonté affichée de cadrer le décor. L'aspect en lien avec les réseaux souterrains et la manière d'y accéder est documentée et minutieusement intégrée dans l'intrigue. L'écrivain ne survole pas seulement ce sujet important, il le détaille pour que le lecteur plonge vraiment dans les entrailles du web.

Les personnages, ensuite. Tout passe par eux, et leurs parcours suit des chemins de traverse, rendant le scénario plus étonnant qu'il n'y paraît. Des caractères atypiques qui donnent du sel à l'histoire (versé sur les meurtrissures). Avec une place prépondérante donnée aux femmes.

Voilà donc un thriller ultra-efficace, où la violence et la tension sont présentes à chaque page. L'auteur a fait plus gore par le passé, mais ce n'est vraiment pas une promenade de santé qui attend ceux qui oseront tourner les premières pages.

A l'image d'Estel Rochand, ex-flic, du genre écorchée vive, qui vit à travers les coups donnés et reçus ; à l'excès. Personnage assez énigmatique, autant pour le lecteur que pour elle-même.

L'autre versant de la médaille est incarné par Quentin Falconnier, un policier spécialisé en cybercriminalité aux méthodes parfois « limite », qui est convaincu que la fin justifie les moyens.

Cette enquête, autour de meurtres abjects filmés en direct, va les mener très loin, les pousser dans leurs pires extrémités. Jusqu'à la confrontation attendue, explosive, et plus inattendue qu'il n'y paraît.

Cédric Sire a vraiment soigné sa narration, à mon sens l'un de ses romans les plus percutants.

Exit le fantastique, le virage est entamé depuis quelques années déjà. Avec cet auteur, pas de crainte à avoir, les amateurs de sensations fortes en auront pour leur argent. Ce Sire 2.0 est décidément en forme, pour son grand retour.

La course poursuite se met en place. Rapidement on comprend que l'affrontement final devra passer par de nombreuses phases préalables. Souvent surprenantes, même si l'écrivain cherche avant tout à consolider les fondations de son intrigue, en entrecoupant de scènes d'action très cinématographiques.

Du sang (beaucoup) et des larmes seront versées au fil des chapitres. le livre porte bien son nom. Avec les tripes posées sur la table, au sens propre comme au figuré. Les protagonistes se dévoilent et se découvrent jusqu'à l'intime, pelés couche après couche.

Si vous aimez les thrillers pêchus, à l'efficacité redoutable, à la violence qui laisse des traces sur les murs et dans les chairs, le nouveau roman de Cédric Sire est fait pour vous.

La saignée est une virée très noire dans ce que le Dark web propose de pire. Mais aussi une plongée dans les méandres d'âmes défigurées, qui ne cicatrisent pas.
Lien : https://gruznamur.com/2021/0..
Commenter  J’apprécie          311




Lecteurs (2298) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur le livre "Le jeu de l'ombre" de Sire Cédric.

D’où Malko Swann est-il tombé au début de l’histoire ?

D’une falaise
D’un pont
De la fenêtre d’une maison

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Le jeu de l'ombre de Cédric SireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..