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L'homme qui partit en fumée est la seconde enquête menée par Martin Beck sous la plume du duo d'auteurs suèdois Maj Sjöwall et Per Wahlöö. Il marque d'emblée deux nettes différences avec le précédent : son action se déroule en grande partie en Hongrie alors que Roseanna se passait en Suède et le temps de l'enquête est d'emblée raccourcis (p 67 : "l'inspecteur principal Lidberg disposait d'un temps illimité. Lui n'avait qu'une semaine.") alors que le premier roman avait fait du temps dilaté un élément principal de l'intrigue que ne cessait d'entretenir la correspondance entre Stockholm et les USA ou Interpol.

La troisième occurrence qui tend à différencier les deux récits concerne le crime lui-même : comme le titre l'indique, dans l'homme qui partit en fumée il n'y a pas de crime. On peut noter rapidement toute l'intelligence de mise en scène du duo d'auteurs qui sachant peut-être que les enquêtes de Martin Beck les mèneraient sur 10 épisodes choisissent délibérément de rompre une monotonie qui pourrait s'installer en cassant les principaux codes mis en place dans la première intrigue. Une fiche de lecture d'un lycéen serait presque nécessaire pour recenser comment les récits différent. de l'absence de la femme de Beck à l'intérêt net de celui-ci pour l'été hongrois, un éveil sommaire aux libéralités, à la moquerie affichée de la hiérarchie suédoise, l'homme qui partit en fumée offre de nombreuses pistes de lectures.

Sur le plan de l'intrigue elle-même, autant la partie hongroise est délectable, le retour en Suède est plus brouillon, ou plutôt non, il est moins clair. On s'embrouille entre les noms des protagonistes et si c'est effectivement le but des auteurs de nous masquer la vérité comme elle l'est à Martin Beck, c'est réussi mais pas forcément des plus agréables à lire.
Son personnage évolue bien, dans une complexité psychologique faite de rigueur et d'attention. Un brin d'humour perce même lorsqu'il se moque gentiment de ses subalternes ou qu'il drague l'air de rien les jolies Hongroises.

Si les dix romans de la série ont posé la pierre angulaire sur laquelle vient se poser le polar nordique contemporain, on ne saurait trop regretter que le niveau d'exigence littéraire ne soit pas aussi respecté que l'ambiance ou le caractère taciturne des personnages. Une série à recommander froidement !
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Pas du tout séduite par cette série policière suédoise recommandée par le Monde diplomatique. En tout cas par ce volume-ci plus documentaire sur la Hongrie de l'époque soviétique qu'un véritable roman policier. Il me faut donc découvrir les autres enquêtes de Martin Beck!
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L'homme qui partit en fumée est paru en 1966 et est le deuxième épisode de la série. Alors qu'il vient juste de partir en vacances, Martin Beck est rappelé pour enquêter sur la disparition inexpliquée d'un journaliste à l'occasion d'un voyage de travail en Hongrie. Peu après son arrivée à Budapest, Alf Matsson est allé déposer ses bagages à son hôtel puis est ressorti et s'est comme volatilisé. Depuis, plus personne n'a entendu parler de lui. Martin Beck est dépêché incognito sur place par le ministère des affaires étrangères : c'est la période de la guerre froide.

L'enquête se déroule à un rythme lent, ce qui n'est pas désagréable. le roman a été écrit à une époque où internet et portables n'existaient pas. On va chez le voisin pour téléphoner car on n'a pas de ligne à la maison. Autre souvenir de ces temps reculés : on fume dans l'avion, au restaurant, au bureau. Et quand un personnage en est incommodé c'est qu'il n'est pas bien réveillé. C'est ce témoignage du passé qui m'a le plus intéressée. J'ai aussi apprécié la description qui est faite de Budapest. Ca m'a donné envie d'y aller. Pas sûr que 55 ans après on y retrouve le même charme.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Après "Roseanna", les enquêtes de l'inspecteur Beck nous entrainent derrière le "Rideau de fer"; expression qui va finir par être incompréhensible aux jeunes générations. Un journaliste a disparu sans laisser de traces à Budapest. Martin doit écourter ses vacances en famille pour aller enquêter à la demande du gouvernement suédois, avec une seule consigne : pas de vagues diplomatiques. Ce changement de cadre installe quelques différences avec les autres ouvrages de la série ; l'enquête est plus dense que pour "Roseanna" où le temps s'étire à l'infini. Martin Beck y démontre davantage ses qualités d'enquêteur, sa perspicacité et ses techniques d'interrogatoire.
Mais la solution comme souvent est un peu improbable et pas du tout là où on l'attendait.

Le récit nous entraîne dans une époque aujourd'hui révolue, celle de la Guerre froide mais aussi des télex, de l'omniprésence de la cigarette, du temps qui prends le temps de passer sans téléphone portable et sans experts survitaminés à l'informatique.


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Martin Beck, l'enquêteur de la police de Stockholm, part enfin en vacances après une année chargée. Il rejoint sa femme et ses enfants sur une île de l'archipel : pêche et farniente au programme. Mais à peine arrivé, il est rappelé par ses supérieurs pour une sombre affaire de disparition d'un journaliste suédois en Hongrie. Beck, la mort dans l'âme, quitte sa famille et se rend en Hongrie pour essayer de retrouver le reporter.
Deuxième enquête de Martin Beck écrite par le duo d'écrivains suédois, L'Homme qui partit en fumée est d'abord un roman de personnages, de décors et d'atmosphère. L'enquête n'avance pas d'un pouce jusqu'à la moitié du livre mais on observe avec plaisir Beck se confronter à la police hongroise dans un pays qui était encore derrière le rideau de fer. Chacune de ses pistes est une impasse et Beck finira par retourner dans son pays où il trouvera, grâce à son bon sens et l'aide de ses collègues et du hasard, le fin mot de l'histoire. Délectable !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Je continue ma lecture des Sjöwall & Wahlöö.

Dans "l'homme qui partit en fumée", Martin Beck se retrouve seul en pays inconnue, la Hongrie. Un journaliste suédois y a disparu, et son patron affirme qu'il se préparait à livrer un scoop sur la Hongrie.
Du coup Martin interrompt des vacances à peine commencées pour se retrouver seul à Budapest.
Il doit se débrouiller avec les obstacles de la langue, des méthodes policières inhabituelles pour lui. Il est suivi, observé mais par qui ?
Et où donc est passé ce journaliste ?

On découvrira progressivement la personnalité de ce disparu, ses agissements.
On partira sur des fausses pistes pour découvrir une solution surprenante.

J'avais déjà lu ces bouquins, je profite de leur réédition pour recommencer.
J'adore ces histoires.
- Parce ce que leurs ressorts sont psychologiques, c'est par la compréhension des protagonistes que l'enquêteur avance.
- Parce que ce sont des romans d'ambiance dans lesquels les auteurs nous rendent bien les atmosphères des lieux, des moments.
- Parce que ce sont des romans enracinés dans la société suédoise.

Voilà, j'ai déjà le suivant en main, ce sera "l'homme au balcon".
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Ce roman date de 1966, et est le deuxième d'une série de dix, mettant en scène l'inspecteur Martin Beck. Voilà pour l'aspect technique. Maintenant, j'ai été soulagée de découvrir un policier sans problème particulier. Il est marié, deux enfants, son mariage est relativement heureux, il ne boit pas outre mesure mais fume fréquemment : pas de soucis (nous sommes dans les années 60), mais je pense qu'il serait difficile, à une époque où le "politiquement correct" domine, d'écrire un récit où policiers et témoins fument en abondance. Son co-équipier est un jeune marié amoureux et désireux de fonder un foyer : pas de soucis de ce côté-là non plus.
Le début du roman est explosif. Tout de suite, nous sommes dans le vif du sujet, le quotidien d'une équipe d'enquêteur dans un pays paisible et tranquille, dans lequel un ami peut en frapper un autre à mort sans remords. L'enquête est rondement menée, puis le récit marque une courte pause, avec cet espoir de vacances qui s'évanouit, et Martin repart, non par obéissance à ses chefs, mais parce qu'au fond, son métier est sa passion. Que cache la disparition de ce journaliste admirable, dans un des pays du bloc de l'Est ? Les clichés, hérités des films et autres séries télévisées, viennent immédiatement à l'esprit, j'ai pensé à un enlèvement, un emprisonnement, voire pire si Alf Matsson avait mis la main sur une affaire brûlante.
Le travail du policier nous est montré, lent, minutieux, d'autant plus difficile de Beck n'enquête pas officiellement. Il n'a que peu d'éléments, et ce peu d'éléments semble ne le mener nulle part. Il a cependant la chance de rencontrer son homologue hongrois, avec lequel il partage des points communs : lui aussi est marié, lui aussi mène une vie ordinaire et tranquille, lui aussi est intègre et efficace. Tous les deux vont aller au-delà des apparences (et au-delà des clichés) et montrer qui était réellement le vaillant journaliste disparu. de là à dire qu' un pays aussi tranquille que la Suède cache sans doute bien des choses sous sa tranquillité et sa prospérité, il y a un pas que les romanciers nous invitent à franchir.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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C'est un challenge, pour des auteurs de roman policier, d'imaginer une intrigue où le policier (Martin Beck, suédois) enquête dans un pays qu'il ne connait pas (la Hongrie) à la recherche d'un homme disparu (Alf Matsson, journaliste suédois). Car il n'y a comme seul point de départ que l'adresse de l'hôtel à Budapest dont il a quitté la chambre, 12 jours auparavant, sans jamais y revenir. Très mince comme indice. Dur pour Martin Beck d'enquêter, n'ayant aucun pouvoir dans le pays et ne parlant pas la langue. Donc difficile pour les auteurs d'intéresser le lecteur, à priori. Et pourtant ils y réussissent.


D'abord ils nous immergent dans le charme de Budapest: l'aspect majestueux du Danube, le pittoresque des maisons et villas de Buda éparpillées sur les collines, les grandes avenues de Pest, le luxe un peu démodé de l'hôtel de Martin Beck, les valses viennoises, les bains palatins (bains de soufre) et le ballet des vapeurs qui traversent le fleuve. Ensuite ils créent une atmosphère de mystère. Pourquoi tant de raideur dans ce premier contact avec Szluka, le policier hongrois? Qui est cette étrange jeune femme Ari Boeck, rencontrée à l'auberge de jeunesse? Pourquoi Martin Beck est-il suivi? Par qui? La police? Comment peut-il faire avancer l'enquête sans la moindre piste?


Alors les évènements vont se précipiter, et les éléments d'une enquête traditionnelle, avec ses dangers aussi, apparaissent progressivement. A la différence près que c'est Szluka qui mène les investigations en Hongrie, puis Martin Beck reprend le flambeau à son retour en Suède. Pour finir on va aller de rebondissement en rebondissement. C'est un très bon roman policier, qui a certes un peu vieilli, mais dont l'écriture élégante, le cadre enchanteur et l'intrigue originale m'ont séduit.
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Avec ce deuxième roman, on prend déjà conscience de la filiation entre Martin Beck et Kurt Wallander...
Les auteurs du livre mettent en avant les collisions entre la presse et la politique qui règnent déjà en pleine guerre froide.
J'ai passé un moment de lecture agréable dans la ville de Budapest ou notre héros tout à fait ordinaire arrive à nous faire vivre son enquête avec beaucoup de méthode et de patience...
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