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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle jolie découverte... la lecture de ce petit livre a été pour moi une promenade agréable et inspirante. Sur-le-champ, j'ai éprouvé de l'empathie pour la narratrice (qui en ressent elle-même pour Karen Blixen). Cette mise en abyme m'a confrontée ainsi à mon histoire, à mon enfance, à mon sentiment d'être différente des autres, et à la terrible sensation d'être en dehors...

D'emblée, la narratrice nous fait part de sa passion de lectrice émerveillée et assidue - L'appel de la forêt, Une saison en enfer, le lion...- livres qui ont jalonnés son enfance et sont devenus ses repères, des traces indélébiles qui ont marquées des périodes-clés de sa vie, qui l'ont fait grandir (qui ont peut-être aussi contribués à son isolement).

Et puis il y a son admiration, sa vénération pour Karen Blixen, auteure de la ferme africaine, ouvrage qu'elle a lu très jeune. Plus qu'à l'histoire, elle s'est attachée à la personne qui se cache derrière les mots. Elle semble se reconnaître en elle, penser comme elle, vivre comme elle, aimer comme elle... telle une soeur.

Elle cherche alors à la connaître davantage, se renseigne sur l'existence romanesque de Karen Blixen. Elle tente d' ébaucher une biographie, mais on ne peut pas l'appeler telle quelle, il s'agit plutôt d'une alternance d' événements de son histoire et de petites perceptions intérieures. La narratrice observe très vite une résonnance entre leurs deux vies et les met naturellement en parallèle.

A mesure qu'elle définie les contours de Karen, son environnement, son enfance, ses relations familiales, ses amours, ses joies, ses peines, se dessinent des sensations familières, des sentiments semblables ( peut-être se les figurent-elles?).

Quoi qu'il en soit, ces similitudes lui permettent de répondre à certaines interrogations concernant des épisodes de son enfance, les rapports entretenus avec sa mère, sa solitude, son impression tenace de ne pas être comme les autres, le sentiment étrange de ne pas avoir de place...

Finalement, l'histoire de Karen Blixen devient un prétexte à la quête de la narratrice, une manière d'y voir plus clair dans sa propre existence. Là est posée une des questions du livre : l'écriture a-elle le pouvoir de sauver, d'aller au-delà de la surface des choses, de faire éclore toutes les choses enfouies qui nous encombrent tant ? Et la lecture, peut-elle également agir sur le devenir de notre être, favoriser une évolution de notre pensée, modifier nos habitudes, nous rendre plus habile à appréhender le monde ?

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Karen et moi est le premier roman de cette auteure belge, lecture de vies en miroir. A travers le projet de rédaction biographique, la narratrice s'interroge sur son propre parcours, le récit de celui de Karen Blixen étant impulsion, défi, aboutissement, confrontation et acceptation de tout ce qu'elle occultait de sa vie.

J'ai aimé ce double regard, cette double parole, la voix professionnelle et documentée, le murmure de la femme qui affronte son passé, sa différence, qu'elle a occultée alors qu'elle reconnaît l'influence que ce déni a eu sur ces choix. J'ai été particulièrement touchée par cette démarche, quasiment psychanalytique, qui se fait sous la personnalité tutélaire d'un auteur marquant, personnalité référente, à la fois en toute confiance et toute conscience. Une " re-connaissance " dans tous les sens du terme, libératrice et nécessaire. J'ai admiré que cette narratrice parvenue au terme de son chemin d'écriture et d'introspection quitte le monde de l'intellectualisme et du fantasme pour affronter lors d'un voyage la réalité de cet auteur, qu'elle admette que Karen est autre, qu'elle lui faudra s'en détacher, la laisser derrière elle.

Vous l'aurez compris, ce roman d'à peine cent cinquantes pages, presque une " lettre à Karen ", c'est celui de l'empathie, d'une rencontre littéraire.
A chaque chapitre, des paragraphes alternés racontent la vie familiale de Karen Blixen et les souvenirs de la narratrice. La plume est précise, prenante, sans pathos, complaisances nombrilistes ou fausse pudeur, ni emphatique ni didactique. Pour autant, ce roman n'est pas une confession, c'est un bel hommage à la lecture, à l'écriture, à la littérature. C'est un plaisir de (re)lire des scènes extraites de la ferme africaine, des citations des lettres de Karen Blixen, d'y retrouver L'appel de la forêt de Jack London aussi.

" Je sentais monter en moi l'appel de l'ailleurs. J'avais en tête ces mots de van Gogh, " vouloir voir une autre lumière "; ce n'était pas grand-chose mais ils me servaient de boussole. Je voulais surtout essayer là-bas ce que je n'avais pas réussi ici. Recommencer à zéro. Me sentir moins désoeuvrée. Autour de moi, on trouvait l'idée mauvaise : j'étais trop prometteuse pour me risquer à l'idéalisme ou au vagabondage. "


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J'ai envie de vous parler de ce livre mais je ne serai pas à la hauteur, je le crains. Je l'ai ouvert avec un sentiment de déception lié à ma lecture précédente (Pierrot de rien) et il m'a tout de suite happée, charmée, touchée… et je ne crois pas que ces sentiments soient à mettre uniquement sur le compte de la déception d'avant. Je me contenterai sans doute de quelques impressions fortes liées à cette lecture.

D'abord le bonheur de retrouver Karen Blixen et cette célèbre phrase « J'avais une ferme en Afrique, au pied des montagnes du Ngong… » Une phrase évidemment rendue célèbre par le film de Sidney Pollack, Out of Africa, et je l'avoue, ce n'était pas évident d'évacuer complètement les souvenirs de Meryl Streep et Robert Redford : même si Nathalie Skowronek ou plutôt sa narratrice ne peut pas ne pas y faire allusion, elle nous apprend bien plus que la belle histoire de Karen au Kenya, de son amour pour Denys Fynch-Hatton. Grâce à la correspondance de Karen BLixen, à ses visites sur les lieux où elle a vécu, au Danemark et en Afrique, cette narratrice (dont nous ne connaîtrons jamais le nom) nous conte l'enfance, l'adolescence, la personnalité hors-norme de la jeune Karen, marquée à tout jamais par les tourments de son père Wilhelm et toujours soutenue par sa mère Ingeborg.

Ensuite, le secret de ce Karen et moi, ce sont les liens, apparents ou plus secrets, entre la narratrice et Karen : originalité, difficulté à trouver sa place, secrets et douleurs familiaux, désir et apaisement liés à l'écriture, accompagnement inaltéré de la littérature… tant de choses qui relient ces deux personnalités complexes, écorchées, assoiffées d'amour. Et malgré la souffrance si forte qui ressort de l'histoire de la narratrice, malgré toutes les pertes subies par Karen, il y a, avec et envers le passé, une marche en avant, il y a une lumière au bout du tunnel. Pour être pleinement soi-même tout en vivant avec les douleurs à peine apprivoisées de sa propre histoire.

Et puis l'amour des livres, la littérature qui sauve, qui guérit, qui accompagne : le Buck de Jack London devient presque un troisième personnage qui cristallise les aspirations de Karen et de sa biographe improvisée.

Voilà quelques souvenirs forts de cette lecture, avec un sentiment de fluidité dans l'écriture, d'osmose naturelle entre la narratrice (dans quelle mesure Nathalie Skowronek puise-t-elle dans son histoire personnelle, je me le demande) et Karen Blixen qui est finalement encore plus proche de nous, lecteurs. C'était vraiment très fort et très touchant.
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Nathalie Skowronek nous livre un récit intime sur son parcours et celui de l'écrivaine Karen Blixen. Un premier roman dont l'approche originale ne manque pas d'audace. Établir un parallèle entre sa vie et celle d'une femme décédée onze ans avant sa naissance et qu'elle considère pourtant comme sa propre soeur.

Karen, le modèle, la muse. Vivre dans et par la littérature, accepter la transmission pour la dépasser, s'affirmer, se mettre à nu en devenant auteure à son tour. L'écriture comme bouée de sauvetage. Et ces liens, que nous connaissons tous en tant que lecteur, que nous tissons, telle une galaxie d'étoiles, entre les livres et nous.

Si j'ai parfois été gênée par la complainte de l'auteure, c'est un peu parce que j'avais envie d'en lire davantage sur ce rapport à l'écriture plutôt que sur le parcours de Nathalie Skowronek et beaucoup parce que je n'avais, tout simplement, pas envie de quitter Karen.

Maintenant, j'ai très envie de relire La ferme africaine.
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« Karen et moi est d'abord l'histoire d'une rencontre, une rencontre que seule la littérature rend possible, entre un écrivain magnifique, Karen Blixen, morte en 1962, et une petite fille de onze ans qui lit La Ferme africaine sous une tente. »
Cet extrait de la quatrième de couverture décrit le pouvoir des livres. L'aspect magique où l'impossible devient possible, où la vie d'une femme en aide une autre. Avec une sensibilité incroyable, une seule voix s'élève de ce livre. Une seule voix pour deux femmes : Karen Blexter et Nathalie Skowronek. Parce que quelquefois des vies semblent se superposer ou prendre les mêmes directions, des affinités se créent.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.com/2011/10/nathalie-skowronek-karen-et-moi.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Ce fut une très bonne surprise, le mélange entre la vie de Karen Blixen et les réflexions sur celle de l'auteur est ici parfaitement harmonieux, sincère et juste. La petite fille timide qui découvre La ferme africaine devient une jeune femme passionnée de littérature qui écrit une biographie de l'écrivain danoise tout en se posant des questions sur sa vie, et en ne pouvant s'empêcher de faire des parallèles. C'est intéressant de bout en bout, et évite le verbiage et les travers de ce genre de projet !
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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C'est un premier roman extrêmement abouti, l'histoire d'une petite fille silencieuse, repliée sur elle-même qui trouve son bonheur dans la littérature. Et qui, lors d'un voyage au Kenya, à 11 ans, découvre La Ferme africaine de Karen Blixen. La petite fille grandit, fait des études de lettres… et va travailler dans le magasin de ses parents, se marie, a deux filles. Mais le mal-être est toujours là, rampant, envahissant. Sa planche de salut? L'écriture. C'est en tentant d'écrire une biographie de Karen Blixen que l'héroïne trouve sa voie: confronter sa vie à celle de l'écrivain danois pour en sortir plus forte, mieux armée. A chacune son ailleurs, à Karen Blixen les vastes étendues du Kenya, à l'héroïne le territoire de l'introspection. Karen et moi est un livre bouleversant qui m'a émue aux larmes. J'ai eu l'occasion d'interviewer son auteur à la librairie Filigranes (la vidéo de l'entretien est en ligne sur www.filigranes.tv) et ce fut une grande rencontre. Car Nathalie Skowronek a parlé de son livre aussi bien qu'elle l'a écrit, elle a la parole juste, précise, parfois douloureuse, toujours lumineuse.
Karen et moi, Nathalie Skowronek, Arléa
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